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EAN : 9782913904545
240 pages
La Chambre d’échos (01/10/2013)
4.4/5   5 notes
Résumé :
Sur les contreforts andins du Chili austral, aux prises avec un monde ténébreux et sauvage évoqué avec un réalisme saisissant, deux êtres s'engagent aveuglément pour une vie commune sur laquelle planent l'opprobre social et une accusation de crime. Leur histoire d'amour a la simplicité d'une tragédie ancienne. De forêts en à-pics de montagne, de scieries en chantiers de coupe, dans une longue chevauchée ils défient l'adversité et se trouvent pris en étau entre la né... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Lire L'alerce, c'est s'immerger dans les contrées boisées de la lointaine Cordillère chilienne et partager la vie âpre des bûcherons sur les chantiers de coupe.
Des chantiers difficiles où les volontaires, amenés à vivre ensemble, ont des rapports compliqués empreints de jalousie, de méfiance, de peur, qui les rendent agressifs, brutaux.

Lorsqu'Isabel, la femme de l'instituteur, décide de s'enfuir de Valenzual avec le tourne-bille de la scierie, elle sait qu'elle va se trouver confrontée à ces hommes rudes, car se faire embaucher sur ces chantiers dangereux est le seul moyen pour eux d'espérer échapper aux recherches tout en se faisant un peu d'argent.
Un milieu où règne aussi la corruption qui se nourrit de l'exploitation illégale des forêts et des abattages interdits.

La narration essentiellement descriptive et la rareté des dialogues contribuent à un silence lourd de sens dans lequel les hommes se toisent, se jaugent, s'épient plus qu'ils ne se parlent.
Un silence dans lequel ils s'entr'aident également, attentifs au moindre danger.
Dans cette nature belle et hostile, les animaux ne sont pas épargnés qui doivent prendre leur part de travail, tels les chevaux ou les boeufs chargés de tirer les grumes des arbres abattus.
Une histoire d'amour brut qui s'enracine dans l'adversité et la sueur des hommes.

Une lecture fascinante.
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Merci à Babelio et aux Éditions "La chambre d'échos" pour cet envoi.
Le titre est intriguant, même si pour un début d'explication, l'image d'un arbre est dur la couverture du livre. En fait "Alerce" veut dire cyprès en espagnol sud-américain . On le trouve entre autre sur les contreforts andins du Chili austral.
Dans ce roman, on va être immergé au milieu de la forêt dans un microcosme, où l'on va retrouver bien des métiers différents afin de construire des baraquements. Les premiers embauchés pour le chantier seront les bûcherons qui tiennent une part importante pour cette construction. On trouvera également des bouviers, des charpentiers, des cuisiniers ...
Un récit narratif où va se mêler la jalousie, l'adultère, la vengeance, l'amour et un assassinat. Donc une histoire très dense où il se passe bien des choses.
Un bûcheron et une femme de la haute bourgeoisie s'enfuient ensemble. Lui sera embauché sur le chantier.
Cette histoire nous raconte le quotidien de cet homme et de cette femme, ainsi que celui du chantier.
Les différents personnages ainsi que la nature environnante sont superbement décrits.
Un livre et un récit qui nous dépaysent complètement.
Une belle lecture qui donne envie de lire d'autres livres de cet auteur.
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La chicha ou l’ivresse des fûts.
Le cyprès (ou « alerce » en castillan) pouvant dépasser les 50 mètres de hauteur et les 2 500 ans en longévité encense les forêts tempérées des Andes australes.
A Valenzual, au sud du Chili, Isabel Von Hamm, femme altière, déliée, incarnée : « quel cou, quelle poitrine, quelle taille, quelle croupe, quelles jambes ! Et cette chevelure noire, sauvage, débordante ! » se rend à la scierie pour une commande de planches. Son passage sème le trouble et embrase les désirs. Le chef d’équipe, artiste des grumes, tourne-bille expert, demande son solde le jour même. Isabel le rejoint, quitte son foyer, son mari, ses cinq grands enfants, sa situation aisée. S., « prononcé essé dans la langue nationale » et Isabel chevauchent de concert et s’enfoncent dans les solitudes andines. Un chantier de coupe et de débardage s’est installé dans le massif forestier du Ventisquero, « un relief cisaillé par des gorges rocheuses ». S. s’y rend en qualité de bûcheron. Entretemps, le carabinier Zakosek et son ordonnance Mariano sont sur la piste du couple fugueur car outre le cocufiage public d’un notable, le stagiaire de la scierie de Valenzual a été retrouvé mort, noyé et déchiqueté dans le lit du Rio Blanco le même jour que la disparition d’Isabel et le départ du tourne-bille. Un jour, pourtant, acculé, il faudra bien que S. se confronte à l’alerce, ce géant d’orgueil, emblème du parc national chilien.
Peu de dialogues n’avivent un récit essentiellement descriptif, ancré dans le présent de narration. La psychologie et le physique des personnages ne sont qu’effleurés. S., insondable bûcheron métis, n’est connu que par une initiale. Le lecteur ignore son passé, ses motivations, ses désirs. Le couple improbable formé avec Isabel, héritière cultivée, n’expose jamais son histoire, son repentir ou ses motivations. Tout est donné à voir dans le déroulement d’une vie fruste et âpre, dans une nature vierge que les hommes mettent en coupe réglée. La mise en place de la scierie rudimentaire en plein massif forestier avec l’émergence des baraquements et la constitution d’une micro société faite de bouviers, bûcherons, cuisinier, chauffeur, charpentier est fascinante. Marc-Alfred Pellerin fait sentir les rapports entre les hommes, les mouvements d’humeur, de jalousie et d’envie, les peurs refoulées et les craintes expirées, les liens posés sur des apparences, les élans jetés dans l’effroi des solitudes andines.
Roman posthume paru en 2013, L’Alerce témoigne de l’intérêt de l’auteur pour les contrées boisées et sauvages, qu’elles soient canadiennes, russes ou chiliennes. Ses romans jalonnent ses pérégrinations. Du terroir normand au Chili austral en passant par la Yakoutie en Sibérie orientale ou par le Québec, l’auteur a géré une forêt dans le Perche et fait des voyages d’étude dont il a extrait des livres tels La Bourde (1996) se déroulant dans le bocage mayennais ou Inokenti (2004) avec la course de l’enfant innocent dans la taïga. Auteur somme toute confidentiel, Marc-Alfred Pellerin travaille son écriture à l’os et pose des phrases incisives avec un regard acéré. Le découvrir et le relire demeurent un plaisir constant que le temps érosif n’entame pas.
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Une masse critique comme une autre, des petites croix dans des petites cases ... un voyage au coeur de l'Amérique centrale, un livre parlant du chili, "un monde ténébreux et sauvage évoqué avec un réalisme saisissant" voilà comment on craque pour un auteur inconnu : Marc Alfred Pellerin. "Avant d'écrire, il a été journaliste, marchand de vélo, éleveur de sanglier, gestionnaire de forêts et surtout voyageur.", portrait étonnant d'un individu dont la vie est sortie des chemins convenus, voilà les circonstances qui m'ont amenée à découvrir un titre de ce Monsieur.
L'alerce ? Mystère ?
Fitzroya est un genre de la famille des cyprès (pour faire simple) qui ne comprend qu'une seule espèce, le Fitzroya cupressoides natif des montagnes andines du Chili central et des régions adjacentes d'Argentine. Alerce, est le nom de cet arbre en espagnol sud-américain).
Il y a beaucoup de choses dans ce texte,
Un roman policier .. qui est le "meurtrier" de ces corps abandonnés ? ....
Un roman d'amour .... un coup de foudre qui réunit un homme du peuple et une bourgeoise ...
Une chevauchée épique dans une forêt primaire qui souffre d'un massacre écologique annoncé par le Dieu fric ....
Le tout dans un style époustouflant, travaillé jusqu'à l'épure avec une précision chirurgicale jamais pesante ....
Quelle belle découverte !
Il me reste à rechercher l'un des titres de ce Monsieur, écrits dans la série noire ...
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Tout seul, d'un sort, il s'était forgé une vie. D'un cheval noir étique au poil éteint, sauvé d'un convoi expédié à l'abattoir par le gérant d'un domaine dilapidé, il s'était fait un double. Ils avaient vécus libres, entiers, de sa fraternité avec les arbres. De son culte du bois. Il allait casqué d'argent. Un soir, de la pluie était sortie une femme. La terre avait roulé sous leurs pieds, comme un dé dans la poussière. Le pire des nombres était sorti: le deux.
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Il raconte. Comment les hommes, venus jadis de l'autre bout du monde et qui voulaient atteindre la plaine fertile, ont demandé à la montagne , car les montagnes parlaient alors, la permission de la frapper avec leurs pioches. Non par colère, mais pour se tailler un passage parce qu'ils ne savaient plus voler comme les pères de leurs pères, les condors. La montagne les a écoutés et promis de rester ferme sous leurs pieds, de ne pas les laisser glisser, eux, leurs enfants et les mères de leurs enfants. C'était il y a mille ans.
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Comment les hommes, venus jadis de l'autre bout du monde et qui voulaient atteindre la plaine fertile, ont demandé à la montagne, car les montagnes parlaient alors, la permission de la frapper avec leurs pioches. Non par colère., mais pour se tailler un passage parce qu'ils ne savaient plus voler comme les pères de leurs pères,les condors. La montagne les a écoutés et a promis de rester ferme sous leurs pieds, de ne pas les laisser glisser, eux leurs enfants et les mères de leurs enfants. C'était il y a mille ans.
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Il y a du repos dans la pluie. Ses mille bruits protègent le silence des hommes.
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Dans la dramaturgie d'un chantier, il faut que le voleur devienne l'ennemi commun.
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