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EAN : 9782258199682
320 pages
Presses de la Cité (18/08/2022)
3/5   18 notes
Résumé :
Un homme, un matin, dans un train. Le train a quitté Nancy et s’arrête à Remiremont. L’homme descend, en bout de ligne. Un taxi l’attend. L’homme s’appelle Donovan Donelly. Ou encore « Matt.D.Ondé ». Il est dessinateur humoriste, chroniqueur, pour un journal du Grand Est.
Il se rend dans un hôtel perdu en montagne dans les Vosges, l’Hôtel des Rouges Pierres, tenu par Alison. Pourquoi est-il venu là ? Les raisons qu’il donne, quand il en donne, sont-elles les ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Hiver 2020, à la veille du confinement, Donovan Donolly arrive à Rouge Pierre, un hôtel restaurant posé sur le plateau des Mille étangs, à la lisière des Vosges et de la Haute Saone, dans un décor révélé par le Tour de France et les ascensions vers la Planche des Belles Filles.

Donovan, fruit de l'union d'un soldat britannique et d'une lorraine, est un journaliste connu dans les départements informés par l'Est Républicain. Après des études aux Beaux Arts à Nancy, il s'est installé avec Elvira Capcio, fille d'une flamande et d'un italien. En 1976, Billie, nait, grandit, s'épanouit dans la culture alternative et meurt brutalement en 2006. Elvira, sa mère, la suit dans la tombe. La maladie d'Alzheimer emprunte les pas de Donovan qui revit un passé qui s'efface lentement mais surement. le souvenir de leurs camarades de bamboche, Valoche-Mamie, Rollmops (docteur Antoine Dujardin), Morricone, Filipelot, Bret Saint-Max s'estompe plus rapidement que celui de leurs chats.

Le domaine de Rouge Pierre, depuis toujours apanage de la famille Fater est géré par Alison et son compagnon Loïc Farand, alias « le comtois », éleveur de chevaux. En ce début 2020, un gang de tueurs fait régner la terreur sur tout le territoire et mutile deux équidés à Rouge Pierre sans mobiliser sérieusement la gendarmerie.

Dans ce contexte, le surgissement de Donovan est mal perçu par « le comtois » et ses amis… Pourquoi est-il ici, pourquoi maintenant, pourquoi ces longs conciliabules avec Alison ?

Le retour nocturne des assassins est l'étincelle qui met le feu aux poudres et réduit en cendres bien des hypothèses, de même que les orages noient bien des souvenirs.

Pierre Pelot, que l'on devine sous le masque de Donovan, conte d'une langue riche, pimentée de termes séculaires ou du patois, ce drame à l'intersection du confinement, de la perte de mémoire et de la barbarie.

Et ce dans un territoire qui devient le mien au fil des années, un paradis où il fait bon vivre cerné par les griottes, les mirabelles et le kirsch. Mais aux rudes hivers. Difficile alors d'être objectif pour commenter Pierre Pelot dont l'imagination et le talent m'émerveillent depuis cinquante dans les multiples domaines littéraires qu'il explore. « Mais il y avait tant, tellement de choses à faire, et il restait si peu de temps. Si peu de temps pour ne lui rien dire ».
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Après une traversée hivernale d'une partie des Vosges, un voyageur solitaire sort de la gare de Remiremont et monte dans un taxi qui l'attend ... 

Il repousse la conversation du chauffeur qui l'a reconnu, et connait les différents pseudos qu'il a utilisés, pour ses articles, ses DB, ses caricatures parues depuis des années dans la presse régionale ... 

Le voyageur ne répond que par monosyllabes, il repousse les éloges, tout autant que les commentaires sur l'actualité, la maladie chinoise qui rôde,  le confinement pressenti ... 

Il veut aller à l'hôtel du château rouge, là-haut dans la montagne ... 

Dans un roman oppressant où les souvenirs remontent par vagues, qui, chaque fois, les complètent un peu, le passé de Donovan prend forme, l'enfance, l'adolescence, la bande de copains, les Beaux Arts, sa compagne, l'enfant ....

Alors que les propriétaires de l'hôtel voient leurs chevaux mutilés par des inconnus, l'atmosphère est rendue encore plus oppressante avec la mise en place du confinement ...

Un roman sombre, où la tristesse du héros est tout autant palpable que la crainte de l'avenir pour les propriétaires de l'hôtel.

L'écriture de ce roman est très riche avec l'utilisation de termes précis, pointus, régionaux ... Quelques longueurs dans la narration, notamment liées aux itérations mémorielles, ne gênent pas la lecture ...

Un roman fluide mais qui prend son temps, et qui  se lit lentement comme pour savourer chaque page ...

Un auteur dont je découvre une autre facette  

Je remercie NetGalley et les Editions Presses de la Cité qui m'ont offert cet ouvrage 

#Sesouvenirencoredesorages #NetGalleyFrance 
Lien : http://les-lectures-de-bill-..
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Que cherche ce vieil homme qui se rend dans un hôtel perdu au fond des Vosges, juste avant le confinement ?
Au moment aussi où l'on retrouve un cheval mutilé dans le manège voisin... ?
Qu'attend-il de la propriétaire des Rouges Pierres, qu'il semble connaître alors qu'elle le rencontre pour la première fois ?

Ce personnage, Donovan Donelly, est un ancien journaliste qui porte le deuil des siens et des valises de souvenirs. Il se souvient, dans de longs monologues intérieurs, de ses débuts, de morceaux de vie, de conversations fragiles.
L'enfant et l'épouse disparus, les amis qui se sont éloignés, ceux qui reviennent, ceux qui soutiennent au moment du grand malheur. Terrassé mais debout malgré tout, ou malgré lui, il se lance dans une quête improbable avec l'aide de son médecin et ami.

Pierre Pelot est un conteur. Son écriture nous emporte de monologues intérieurs en scènes clés, arpenter des chemins touffus où se mêlent les vrais souvenirs et les événements fictifs, la belle nature, la vie qui va, les immenses douleurs et la littérature.
Comme dans les soirées contées, on peut se laisser emporter le temps de la lecture, c'est parfois embrouillé, on a parfois les larmes aux yeux, et puis l'enchevêtrement se dénoue, et à la fin de l'histoire, on revient au quotidien, un peu changé.
On s'est laissé traverser par les émotions puissantes qu'un autre a transmis avec talent.

Merci à NetGalley et aux Editions Presses de la Cité pour cette lecture émouvante.
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Sur l'écran noir de mes nuits blanches ...
Les Vosges, la veille du confinement pour cause de virus, un homme voyage.
Un homme seul sur un quai de gare, tout dans son attitude donne l'impression d'un non-retour, un homme qui a perdu le lien essentiel de son ancrage.
Arrivé à destination, il a tout du chien qui s'ébroue avant de prendre une direction.
Lui sait où il va, à l'hôtel Pierre Rouge, Donovan Donolly est un journaliste caricaturiste en rupture de ban avec les modes du monde contemporain.
Le lecteur, dès les premières pages, sent que Donovan n'est pas là par hasard.
Alison Fater, la patronne de l'hôtel, l'accueille chaleureusement et lui fait une place dans son monde qui prend un drôle de visage. Non seulement son activité va être en berne et des tarés mutilent et tuent des chevaux.
Dans ce monde comtois, Donovan se coule sans difficultés, il est attentif sans en faire trop, très vite le passant pourrait croire qu'il fait partie du pays.
Son arrivée interroge, certains sont curieux d'autres plus taiseux et dans l'observation.
Mais Donovan est au pays de la mémoire.
Je n'en dirai pas plus.
Je suis toujours fasciné par l'art du conteur que maîtrise Pierre Pelot, il vous embarque des les premiers mots, je dirai plus, dès les premières images.
Ici, pour ceux qui suivent cet écrivain depuis cinquante ans, on ressent l'histoire intime dite par la fiction. Les mots il les connait, la langue française il maitrise à la perfection.
Dans cette narration le présent et le passé sont imbriqués comme deux corps dans une étreinte.
Il dit l'amour de deux êtres qui donne un fruit unique. le lien avec l'enfant qui se construit et qui est exceptionnel, il dit l'ancrage dans un lieu et ses paysages. Il dit la vie qui passe avec son lot de bonheur et de malheur.
Il dit la vie.
Mais Donovan a en lui, gravé, le balancier de l'horloge qu'une main arrête à l'heure exacte du décès jusqu'à l'enterrement. Mais, parfois, l'envie de refaire partir le temps n'arrive jamais.
Chez Pelot, l'écriture dit toutes les émotions de la plus infime à la plus explosive, tout est dans la mise en scène des phrases qui retracent le contexte celui d'une France comme je l'aime.
Un Pelot est toujours un évènement pour notre belle littérature française.
Je partage cet amour de la terre, des saisons, cet émerveillement sur de petits riens qui font une vie.
« Il convient de se souvenir encore des orages pour savoir avancer. »
©Chantal Lafon

Lien : https://jai2motsavousdire.wo..
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Pierre Pelot est loin d'être un auteur banal et... accessible.
Et pourtant, quand on est pris dans ses rets- ses mots, lignes et expressions étranges mais pas étrangères-, on reste attaché, empêtré, admiratif.
C'est le cas, une fois de plus, avec ces orages dont il est bon de se souvenir, voire, de s'en nourrir pour continuer à avancer.
" Les idées qui vous emplissent l'esprit et s'entassent au courant de l'ordinaire, le font sans fracas excessif...."
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
- Vous avez l'air de bien vous amuser, dans cet hôpital, dit Donovan. Le jour même pas levé.

- Si, ici, le jour est levé. Se lève. Et je suppose qu'effectivement on va bien s'amuser tout au long de la journée. Les premiers cas sont en train de nous tomber dessus, ça s'annonce sérieux.

- Le monde est sérieux ?

- Evidemment non, mais il faut bien faire comme si.

La fenêtre de la chambre était noire, encore, les volets clos avec à peine un rai grisâtre trichant entre les interstices.

- Et puis, dit Donovan, il y a ce confinement. Je suppose qu'on n’a pas fini d'entendre prononcer ce mot. C'est la nouvelle tendance, on dirait. Impossible de changer de département, de se balader à plus d'une borne, je crois avoir entendu ça. Et tout le reste.
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(…) alors, il savait que dehors c'était blanc, c'était froid, reposé, immense, recouvrant un bonheur sans autre vrai nom que « bonheur » qu'il allait découvrir au fil des jours à venir qui se métamorphoseraient petit à petit en glissades, en boules, en pelletages autour de la maison, en bonshommes nez de carotte, en igloo, en romans de James Oliver Curwood et de Jack London, Le Grizzly, CrocBlanc, les Chasseurs d’or, la glace sur la rivière et frangeant les berges des ruisseaux vaut bien celle des lacs du Klondike... Le Dernier des Mohicans, La Prairie, Fenimore Cooper, Bari chien-loup. Les Chasseurs de loups... - la Neige - l'Èté - courir et s'échapper...
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Ma mère a tenu le coup dix ans de mieux, en « maison de vieux » pour les dernières années. Elle avait perdu la boule. Elle croyait mon père toujours vivant et quand elle parlait c'était pour préférer des abominations à son encontre et poursuivre l’engueulade qu'ils avaient commencée un peu avant sa disparition... La fin d'une histoire d'amour.

C’est le miel en vieillissant qui change d'initiale et la fait tourner en f

Elle pinça les lèvres, fronça un sourcil, fit :

- Oh... joli !

- Je l’ai longtemps réfléchi... Bref, voilà.
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Ce qui ne vient que peu souvent à l'esprit, c'est le nombre de tous ces gens ignorant l'existence de chacun et de tous - tellement de gens éparpillés sur leurs chemins réciproques ~ qui se ressemblent. Physiquement. Des attitudes, des visages semblables, presque semblables, à différents stades, pourrait-on croire, de leur réalisation en cours vers un moment donné de leur achèvement. A quel point les vivants peuvent être en avance sur leur mort, ceux-ci en retard de vie...
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Elle était néo-punk, elle était socialiste tendance Jaurès, communiste tendance communiste, anarchiste tendance Kropotkine, révolutionnaire tendance Mai 68 loupé de peu, tout cela à la suite et tout cela en même temps, selon la météo et que le vent souffle d'un ou l'autre des points cardinaux, elle était enragée, elle était adorable, son petit nez en l’air en mèche de grenade - un rien pouvait faire exploser la bombe.
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Videos de Pierre Pelot (10) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Pierre Pelot
Immense Pierre Pelot, avec plus de 200 livres en 53 ans d?écriture : littérature générale, science-fiction, policiers, romans noirs, récits fantastiques, BD, théâtre, contes, sagas... L'auteur était à Poirel le 7 octobre pour un entretien aux côtés de Françoise Rossinot autour de son dernier roman, "Braves gens du Purgatoire" (Éditions Héloïse d'Ormesson).
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