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EAN : 9782213012377
336 pages
Fayard (01/04/1983)
4.5/5   10 notes
Résumé :

De tout temps, mages et sorciers ont fondé leur puissance sur les mystérieux pouvoirs des herbes : plantes redoutables et redoutées aux mille sortilèges, plantes sacrées des cultes primitifs, plantes hallucinogènes pourvoyeuses de rêve et d'évasion.

Avec une rigueur scientifique qui n'exclut ni l'humour, ni la poésie, ni l'anecdote, l'auteur va de la mandragore aux amanites, du peyotl au très toxique datura, sans négliger les " aphrodisia... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Jean-Marie PELT nous introduit dans ce livre aux diverses facettes des relations complexes de l'Humain et des plantes, qui comme il le souligne page 81 :
« ...il n'y a pas de frontière infranchissable entre la plante et l'homme, et les mécanismes fondamentaux de la vie sont les mêmes dans les deux règnes ! »
Dès lors il nous pose dans une donnée de fond :
« … les “drogues” viennent de la nuit des temps. Elles collent à l'homme comme la peau à sa chair. » !
Les plantes, les animaux (dont nous faisons partie !) élaborent nombre de stratagèmes pour assurer la pérennité de leur espèce, et ce dans un environnement où il n'y a pas vraiment de place pour « les états d'âmes » … !
L'humanité, pendant des millénaires, a su utiliser le monde végétal pour se soigner de façon empirique, faute le plus souvent d'avoir les moyens d'identifier les maux qui l'affligeait. Si bien que la plupart du temps, la priorité des “soins” était d'apporter un soulagement des douleurs et ensuite, si possible, espérer une hypothétique “guérison” dans l'évanescence d'une existence bien souvent précaire, avec un horizon de vie des plus aléatoire !
Ainsi, les “drogues naturelles” furent d'abord et avant tout utilisées à ces fins-là, soulager la « prégnation » des douleurs des divers maux de l'humain. Ce faisant la « connaissance » de ces “outils” accompagna bien évidemment, dans le développement de la néolithisation de l'Homme, nombres de déviances, d'abus, voire de perversions qui sont le plus souvent associés à ce terme de “drogues” , alors que la médecine l'utilise abondamment, avec bien sûr une tout autre finalité.
L'auteur nous entraîne donc dans une histoire passionnante entre l'Humain et les « plantes médicinales » et autres “drogues” donc, et de leur usage traditionnel dans les sociétés dites des « peuples premiers » (qui était notre situation il y a 6 à 9 000 ans).
Dés la seconde partie de son ouvrage J.-M. PELT, nous introduit aux commerces et moeurs des « drogues familières », tels que le café, thé, mais aussi le tabac etc … les boissons alcoolisées ayant un chapitre un peu particulier dans l'espace et dans le temps de l'Homme !
Les troisième et quatrième parties son consacrées au “fléau” qui s'est répandu ces deux derniers siècles, ravageant l'humanité et aujourd'hui hypothéquant le devenir de notre jeunesse dans nos contrées et celles d'ailleurs … !
L'ouvrage se termine sur un poignant « La drogue pourquoi ? » (1983 ... !)
Il pose la question avec acuité : est-ce la décadence de l'espèce humaine ? Peut-être pas irréversible ; il faudra néanmoins une autre approche* si l'on veut avancer dans ce domaine alarmant et sortir de l'ornière … !
---
* Nora Staffannel, psychothérapeute basée à New York, avec plus de 25 ans d'expérience dans la profession :
« Au lieu de la considérer comme une maladie (la toxicomanie) qui doit être résolue collectivement, notre société attribue la faute à l'individu. L'une des principales raisons pour lesquelles les gens se tournent vers la drogue est le “malheur”.
Décrivant la dépendance à la drogue comme recherche d'une “solution rapide” à la tristesse, Nora a déclaré que la société doit avoir une approche plus douce. « Les voir comme criminels ou faibles ou mauvais ne les aide pas à se rétablir. Si nous pouvons les aider à reprendre une vie significative dans la communauté, il y aura moins de toxicomanes. Mais tant qu'ils sont isolés et stigmatisés, ils ne vont pas s'améliorer.
La dépendance est une combinaison de maladie et de comportement, la dépendance décrite, est un “mauvais apprentissage”.
Les toxicomanes ont appris que la seule chose qui les “rend bien”, c'est la drogue. C'est comme un trouble de “l'apprentissage”, nous ne devons pas considérer “une fois toxicomane, toujours toxicomane”, comme si c'était incurable !
(18 octobre 2017)
Lien : http://www.versautrechose.fr/
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Citations et extraits (50) Voir plus Ajouter une citation
L'Occidental est un homme d'action ; il aime les réalisations concrètes, développe ses techniques, recherche l'animation et le rythme. Dans les dispositions de l'esprit, peu de choses différencient en profondeur l'ardeur gestuelle du danseur africain et l'ardeur psychique de l'homme d'affaires moderne, que les Américains qualifient très judicieusement du terme sportif de manager. Mais tous les différencie, l'un et l'autre, du sage oriental maintenant durant des heures la même posture. La comparaison des excercices physiques est d'ailleurs très suggestive : ici, gymnastique individuelle ou de groupe, rapide et rythmée, visant au développement musculaire et à la perfection de la plastique corporelle. Là, excercices solitaires, mouvements lents et coulés du yoga, tendant à la sérénité intérieure et à la prise de possession de soi.
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Les fumeurs occasionnels de hachich ou de marihuana sont légions et ne cherchent plus autre chose, dans cette expérience qu'ils répètent au gré de leur désir, que la satisfaction momentanée du plaisir que procure un moment de détente et de fuite au-delà des étroites limites de la conscience. Ainsi choisit-on désormais grâce aux drogues, et au moment opportun, la fuite en soi-même, la rupture du contrat social, le refus de l'encombrante présence d'autrui. Liberté ponctuelle, liberté au petit pied, libération de pacotille peut-être, mais qui permet de sauvegarder le territoire inviolable du moi, dans une société où se vérifie chaque jour davantage la fameuse loi du “moi d'abord”. La stupéfiante prolifération des “walk-men”, individus “hermétiquement musicalisés” qui déambulent dans les rues de nos cités comme s'ils étaient dans leur salon, n'est qu'une autre manifestation de ces comportements étranges où l'on fuit en soi-même, de cet individualisme forcené, en forme de sauve-qui-peut, si caractéristique de notre temps. La drogue elle-même qui, il y a dix ans, prétendait forcer les portes d'un nouveau monde, s'est tristement banalisée.
Il est profondément surprenant que la drogue ait pénétré massivement la jeunesse occidentale en même temps que celle-ci s'éveillait à des aspirations spirituelles que le mouvement hippie exprimait si parfaitement: Ce fait a pourtant paru tout à fait significatif au philosophe allemand contemporain Graf Durkheim qui, comparant la véritable expérience spirituelle à l'usage des drogues, écrit :
« L'expérience d'une drogue peut vraiment vous faire regarder, vous permettre un coup d’œil au-delà du mur. Parce que la drogue endort le moi, vous dépassez tout à coup les limites de votre conscience normale... Plus l'expérience est “belle”, plus on en sort avec le désir de la répéter. Toute la différence est là! L'expérience légitime, elle, cherche tout à fait autre chose que la simple répétition. Elle fait naître en vous et éveille le désir d'une expérience toujours offerte grâce à une discipline, mais jamais captée d'une façon artificielle.
Et « l'Adversaire de la vie » sait bien ce qu'il fait, cet ange de lumière si habile à égarer les hommes sur les grand'routes de l'illusion, débouchant sur de mortelles impasses. Car la drogue tue, comme le constate Dick Philip Kindrit dans un ouvrage saisissant exprimant sa propre expérience.
— L'abus des drogues n'est pas une maladie ; c'est une décision, au même titre que la décision de traverser la rue devant une voiture lancée à vive allure. On n'appelle pas cela une maladie, mais une erreur de jugement. Et quand un certain nombre de gens s'y mettent, cela devient un style de vie — dont la devise, dans le cas présent, serait : « Prends du bonheur maintenant, parce que demain tu seras mort. » Seulement, la mort commence à vous ronger presque aussitôt, et le bonheur n'est plus qu'un souvenir. Il ne s'agit en somme que d'une accélération, d'une intensification de la vie telle qu'elle est vécue ordinairement (...).
p. 319 – 20
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A l'heure des adieux, c'est le verre de rhum, la dernière cigarette du condamné, la bouteille de champagne du moribond. Alcool qui arrose nos succès et noie nos chagrins, dernier recours de l'échec et de la solitude. Whisky distingué des salons, gin des bars sophistiqués, gros rouge lampé sur le zinc, eau-de-vie ingurgitée d'un trait comme une eau de feu; café fort et thé brûlant ; cigarette qui trompe l'impatience, pipe confortable et cigares cossus... vous collez à nos moeurs. Vous symbolisez nos rites, nos habitudes; vous habillez d'assurance nos complexes; vous entretenez nos automatismes inconscients; vous exprimez nos tempéraments.
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Oui, décidément, l'homme d'aujourd'hui est enchaîné ; solitaire, il s'étiole et se dégrade dans un univers dénué de sens. Et pourtant, comme nous le rappelle encore Graf Durkheim, « l'au-delà est au-dedans de nous, au fond de nous-mêmes » :
— L'homme vit dans une triple détresse : coupé de sa profondeur et sans racines, il est sans cesse affronté à la peur de la destruction ou de la mort ; projeté à la surface agitée de lui-même et dans le mensonge du multiple, sa vie n'a plus de sens et il tombe dans l'absurde. Enfin, la prison du mental l'isole de plus en plus et rompt ses liens profonds avec le restant de la création et la source de toute vie. D'où la perpétuelle nostalgie d'une vie au-delà de la mort, d'un sens au-delà du non-sens et de l'absurde, et d'un amour au-delà de la tristesse, de l'isolement.
Mais que, par la séduction d'une longue discipline ou le don d'une grâce subite, la mort du “petit moi” dominateur survienne, alors les chaînes se brisent et l'expérience de l’Être saisit tout l'homme. Les murs de sécurité qu'il s'était construits face à la peur s'effondrent, sa quête artificielle du sens face à l'absurde échoue sur le sable et ses affections vides se transforment. Soudain, l’Être lui révèle au cœur même de sa faiblesse une plénitude insoupçonnée, au cœur même de l'absurdité, un sens au-delà du sens et du non-sens, et au cœur même de sa solitude, un amour surnaturel qui l'entoure, le vivifie et lui redonne l'unité...
Tel est l'unique et ultime remède à la drogue.
p. 326
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« Drogues et plantes magiques » - Jean-Marie PELT - éd. Fayard © - 1983
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Mais que la Science se garde d'accaparer la place libérée par la chute des idoles, car elle a aussi ses limites, comme l'homme dont elle procède. Elle s'attaque au palpable, au mesurable, au vérifiable. Elle sait beaucoup ; elle peut plus encore ! Mais l'homme veut savoir plus, toujours plus... Plus oultre... Il veut savoir qui il est, pourquoi il vit. Une inéluctable et lancinante question monte de la nuit des temps, la même question depuis toujours : la mort, pourquoi?
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Vidéo de Jean-Marie Pelt
Rencontre avec Jean-Marie Pelt à l'occasion de la sortie de son livre "L"évolution vue par un botaniste".
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