Jean-Marie PELT nous introduit dans ce livre aux diverses facettes des relations complexes de l'Humain et des plantes, qui comme il le souligne page 81 :
« ...il n'y a pas de frontière infranchissable entre la plante et l'homme, et les mécanismes fondamentaux de la vie sont les mêmes dans les deux règnes ! »
Dès lors il nous pose dans une donnée de fond :
« … les “drogues” viennent de la nuit des temps. Elles collent à l'homme comme la peau à sa chair. » !
Les plantes, les animaux (dont nous faisons partie !) élaborent nombre de stratagèmes pour assurer la pérennité de leur espèce, et ce dans un environnement où il n'y a pas vraiment de place pour « les états d'âmes » … !
L'humanité, pendant des millénaires, a su utiliser le monde végétal pour se soigner de façon empirique, faute le plus souvent d'avoir les moyens d'identifier les maux qui l'affligeait. Si bien que la plupart du temps, la priorité des “soins” était d'apporter un soulagement des douleurs et ensuite, si possible, espérer une hypothétique “guérison” dans l'évanescence d'une existence bien souvent précaire, avec un horizon de vie des plus aléatoire !
Ainsi, les “drogues naturelles” furent d'abord et avant tout utilisées à ces fins-là, soulager la « prégnation » des douleurs des divers maux de l'humain. Ce faisant la « connaissance » de ces “outils” accompagna bien évidemment, dans le développement de la néolithisation de l'Homme, nombres de déviances, d'abus, voire de perversions qui sont le plus souvent associés à ce terme de “drogues” , alors que la médecine l'utilise abondamment, avec bien sûr une tout autre finalité.
L'auteur nous entraîne donc dans une histoire passionnante entre l'Humain et les « plantes médicinales » et autres “drogues” donc, et de leur usage traditionnel dans les sociétés dites des « peuples premiers » (qui était notre situation il y a 6 à 9 000 ans).
Dés la seconde partie de son ouvrage J.-M. PELT, nous introduit aux commerces et moeurs des « drogues familières », tels que le café, thé, mais aussi le tabac etc … les boissons alcoolisées ayant un chapitre un peu particulier dans l'espace et dans le temps de l'Homme !
Les troisième et quatrième parties son consacrées au “fléau” qui s'est répandu ces deux derniers siècles, ravageant l'humanité et aujourd'hui hypothéquant le devenir de notre jeunesse dans nos contrées et celles d'ailleurs … !
L'ouvrage se termine sur un poignant « La drogue pourquoi ? » (1983 ... !)
Il pose la question avec acuité : est-ce la décadence de l'espèce humaine ? Peut-être pas irréversible ; il faudra néanmoins une autre approche* si l'on veut avancer dans ce domaine alarmant et sortir de l'ornière … !
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* Nora Staffannel, psychothérapeute basée à New York, avec plus de 25 ans d'expérience dans la profession :
« Au lieu de la considérer comme une maladie (la toxicomanie) qui doit être résolue collectivement, notre société attribue la faute à l'individu. L'une des principales raisons pour lesquelles les gens se tournent vers la drogue est le “malheur”.
Décrivant la dépendance à la drogue comme recherche d'une “solution rapide” à la tristesse, Nora a déclaré que la société doit avoir une approche plus douce. « Les voir comme criminels ou faibles ou mauvais ne les aide pas à se rétablir. Si nous pouvons les aider à reprendre une vie significative dans la communauté, il y aura moins de toxicomanes. Mais tant qu'ils sont isolés et stigmatisés, ils ne vont pas s'améliorer.
La dépendance est une combinaison de maladie et de comportement, la dépendance décrite, est un “mauvais apprentissage”.
Les toxicomanes ont appris que la seule chose qui les “rend bien”, c'est la drogue. C'est comme un trouble de “l'apprentissage”, nous ne devons pas considérer “une fois toxicomane, toujours toxicomane”, comme si c'était incurable !
(18 octobre 2017)
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