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Emmanuelle Ertel (Traducteur)
EAN : 9782757803486
393 pages
Points (11/01/2007)
3.29/5   34 notes
Résumé :
Sarah : trente ans, ex-féministe, ex-lesbienne, mariée, un enfant. Todd : père au foyer, même âge, un enfant. Adresse : une banlieue résidentielle, quelque part à l'est du rêve américain. Tout allait bien pour eux. Trop, peut-être. Cet été-là, quelque chose est venu troubler la douce quiétude de ce paradis pour classes moyennes où ils avaient élu domicile... Avec Les Enfants de chœur, Tom Perrotta a écrit une comédie désopilante et d'une rare cruauté, tableau cliniq... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
C'est genre en fin de matinée, à l'approche d'un square, banlieue résidentielle (du New-Jersey ?) où des « mamans », bonnes sous tout rapport, papotent entre elles, surveillant à peine leur progéniture dans le bac à sable. Vous les connaissez ces nanas, ça discutaillent fond de teint et beaux mâles qu'elles voudraient approcher, accrocher, ah mais non elles sont mariées, et puis WTF, pourquoi pas après tout… Ça ç'est genre en attentant impatiemment que l'heure tourne pour rentrer à la maison et ainsi se verser un grand verre de vin blanc, un Chardonnay. As-tu déjà remarqué qu'aux States, les verres à vin sont toujours plus grands. Alors je m'assois, seul sur un banc, et je les regarde, frétillant de plaisir solitaire, comme pour un épisode de Desperate Housewives, comme une source d'inspiration. J'inspire, expire, respire, éternue mes allergènes. J'observe en silence, je regarde ces femmes. Elles s'appellent Bree, Gabrielle, Susan… ah non, là je confonds, les histoires se mélangent dans mon esprit confus, trop de télé ou trop de bouquins. Je reprends : Sarah, la trentaine, soi-disant ex-lesbienne, ex-féministe, toujours mariée, un gosse. Autour Mary Ann, avec un prénom comme ça, on ne peut être que la « méchante », la meneuse prétentieuse du groupe, celle qui est là pour distiller sa bonne morale, pour se moquer des gens « différents », comprendre qui ne pense pas comme elle, genre Sarah l'intellectuelle. Tiens, le Beau Todd arrive, blond, la trentaine, un gosse, marié aussi, le roi du bal… Hou là là, ça sent d'ici la testostérone, la sueur et les poils sous les bras. Mal dans sa peau, homme au foyer que sa femme pousse à aller au barreau… Alors que le barreau, il l'a quand sur une impulsion Sarah l'embrasse en plein square…

L'Américaine blanche et catholique, faussement puritaine, ou réellement putaine. Un regard à la fois drôle et cynique, sur ces femmes, ces hommes, cette Amérique-là. Un plaisir, à peine coupable, pour ces histoires de couples sur lesquels la culpabilité de l'adultère, du désir et du sexe s'ébauchent sous la plume d'un Tom Perrotta, que je découvre ici, un auteur entraperçu à travers l'adaptation télé – trop de télé, trop de romans – de Mrs Fletcher ou les tribulations d'une Milf – on tournait déjà sur le désir et la sexualité de ces femmes.

Ah, j'oubliais, toujours assis sur mon banc, je regarde des jeunes faire du skate. J'en reste souvent hypnotisé, probablement ma période grunge et Kurt Cobain. Hey ! Mais ne serait-ce pas ce pédophile qui s'est installé dans la maison voisine avec sa vieille maman et qui traîne dans le square, qui se promène en slip de bain dans la piscine municipale…. Hey ! Faites gaffe à vos gosses, ce type est un PÉDOPHILE ! Glaçant et grinçant.

Le soleil se couche à l'horizon, les jeunes tentent toujours des figures impossibles sur leurs skates, se cassant toujours plus la figure – aïe ça doit faire mal au cul – Hey ! C'est pas ce que dit ta femme ? – je reprends mes esprits, me lève et me pose sur le canapé, une bière à la main, regardons ce qu'il y a à la télé. Kate Winslet et Jennifer Connelly aux premiers rôles. « Little Children », l'histoire me dit quelque chose...
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Les enfants de choeur est indiscutablerment un livre qu'on lit avec délectation. Tom Perrotta y manie humour, cruauté et cynisme avec un égal bonheur. A travers le portrait de Sarah qui s'emmerde ferme dans sa petite vie bien réglée (belle maison, mari et enfant) et celle de Todd qui lui aussi s'est enfermé dans une routine certe pas désagréable mais sans surprise. Leur rencontre va changer bien des choses alors que la petite communauté est secouée par l'arrivée d'un pédophile repenti dans le quartier.
Perrotta dans un style caustique se moque de la middle class américaine, entre puritanisme et passions interdites. C'est très drôle, dérangeant parfois car l'auteur nous mets face à nos contradictions. Ajouter à celà, une écriture et un rythme joliment cadencé et vous avez une comédie dans l'air du temps plus fine qu'elle peut paraitre.
Librement adapté au ciné avec les excellentes Kate Winslet et Jennifer Connelly.
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J'avais découvert l'auteur grâce à la série the Left overs puis le livre. Je découvre un autre aspect de son écriture, très différent, plus léger. L'ambiance est du genre "Desperate House Wife" avec option on sort un peu des cadres. La galerie de portraits est assez truculente (parfois attendue) mais la force du texte se situe dans les dépassements. Les sentiments d'insécurité, les jalousies, les tromperies juste pour dire de le faire, par ennuie, formalisme... Chacun baigne dans son jus. La figure du pédophile libéré de prison fait office de mèche qui déchaîne les passions. Quelles soient positives ou négatives, elles enflent au fur et à mesure du récit. Les transitions entre les lieux et les personnages ne sont pas toujours nettes. À l'écran ça doit passer, mais à la lecture on est parofois un peu désorienté, mais comme l'humeur ambiante est égale au pays des petites infamies, on s'y retrouve, s'y reconnaît toujours à un moment où à un autre, puis on passe à autre chose, ou pas.
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Mettons les choses aux claires tout de suite, je n'ai pas fini ce livre. J'ai lu 50 pages avant de le rendre à la bibliothèque soulagée de ne pas avoir investie un kopeck dans pareil histoire.
Contrairement à ce que vous annonce la quatrième de couverture Sarah n'est pas une ex-lesbienne elle a vaguement eu une histoire avec une autre étudiante à la fac. Par contre c'est bien une ex-féministe qui une fois marié à un type de 10 voire 15 ans son aîné (autant pour le cliché) et mère d'une petite fille se lamente sur sa vie insipide de mère au foyer en oubliant à peu près tout du féminisme. A commencer par être la première à mépriser ces autres mères au foyer (du reste décrites de manière assez caricaturales et méprisables) qui, elles ont l'insigne bêtise de se satisfaire de leur petite vie de banlieusardes. Il ne vient pas à l'idée de notre intello d'héroïne de tout simplement arrêter le parc ou les discutions avec des gens qui ne lui conviennent pas. Non pour se sentir supérieure qu'est-ce qu'elle fait notre féministe en carton-pâte ? Elle roule une pelle au père au foyer beau gosse du coin surnommé benoitement le roi du bal. Ça doit se retourner dans sa tombe au royaume des féministes.
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un roman un peu décevant par son manque d'action mais très drôle et qui n'est pas sans rappeler l'univers de desperate housewifes.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Cet après-midi-là, pour la première fois, Todd eut du mal à maintenir son érection. Sarah n'y était pour rien ; c'était simplement que la voix de son entraîneur de football américain hantait son esprit en lui rappelant que faire l'amour avant un match n'était pas une bonne idée.
"Les garçons, disait l'entraîneur Breeden à la fin de la séance du vendredi, à partir de maintenant et jusqu'à demain, même heure, vous devez garder Popol au chaud. Ceux d'entre vous qui ont la chance d'avoir des petites amies bien intentionnées, prévenez-les, s'il vous plaît, qu'une stricte politique de pas-touche est de rigueur. Et ceux qui ont l'habitude de recourir aux services de la veuve poignet, je vous recommanderais de donner à cette dame laborieuse une nuit de repos. Dieu sait qu'elle en a besoin. Je veux des guerriers féroces et affamés demain sur le terrain, pas une bande de don Juan rêveurs aux jambes molles et en peignoir de velours". L'entraîneur souriait de son rictus louche. "En signe de solidarité avec vous dans la rude épreuve que je vous impose, je prête ici serment d'éviter tout contact, physique ou autre, avec Mrs Breeden dans les vingt-quatre heures à venir. Bien sûr, ceux d'entre vous qui ont eu le malheur d'apercevoir un jour Mrs. Breeden comprendront qu'on ne peut pas, techniquement, parler d'un sacrifice."
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"- Le livre traite des alternatives qui s'offrent aux femmes, ajouta Regina. A cette époque, une femme n'avait pas beaucoup de choix. Elle pouvait devenir bonne sœur ou se marier. C'était tout ce qu'il y avait.
- Ou se prostituer, ajouta Bridget.
- elle pouvait choisir de ne pas tromper son mari, dit Mary Ann, fixant Sarah d'un air grossier.
- Mary Ann n'a pas tort, admit Laurel.
D'habitude ce sont les hommes qui trompent leur femme, dit Alice. J'ai trouvé ça rafraîchissant de lire un livre sur une femme qui veut reconquérir sa sexualité.
- Reconquérir sa sexualité ? répéta Mary Ann avec dédain. Est-ce une manière polie de dire que c'est une traînée ?
- Madame Bovary n'est pas une traînée, dit Regina. C'est un des grands personnages de la littérature occidentale.
- Pardon ? dit Mary Ann. Elle va en ville en cachette toutes les semaines pour se taper l'ami de son mari.
- J'ai trouvé certaines scènes de sexe un peu mystérieuses." Joséphine feuilleta son livre de poche. "Comme ici, page 255. "Rodolphe aperçut en cet amour d'autres jouissances à exploiter. Il jugea toute pudeur incommode. Il la traita sans façon. Il en fit quelque chose de souple et de corrompu."
- Vous voyez ? dit Mary Ann. C'est une traînée.
- Quelqu'un sait ce que ça veut dire ? demanda Joséphine. Vous croyez qu'il l'attache ou quelque chose de ce genre ?"
Alice se pencha en avant et prononça les mots :
"Sexe anal."
Joséphine prit un air horrifié.
"Vraiment ? demanda-t-elle, regardant autour d'elle d'un air gêné. Tout le monde a compris ça, sauf moi ?

[Club de lecture féminin autour d'Emma Bovary]
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Cependant, malgré leur adhésion enthousiaste à la cause de la contraception et des rapports sexuels avant le mariage (dès le premier soir !) – sans parler de leur souhait théorique de mettre fin à une grossesse non désirée si pareille infortune leur arrivait -, Larry et Joanie se considéraient comme de bons catholiques, un sentiment si profond et irrévocable qu’il relevait plus d’une identité culturelle que d’une pratique religieuse. Ils étaient catholiques comme ils étaient américains – de naissance, une forme de citoyenneté transmise par leurs parents et qu’ils transmettraient à leur tour à leurs enfants, et ce, indépendamment de leur soutien ou non à la ligne du Vatican sur des questions morales hautement controversées, telles que l’avortement et les concours de T-shirts mouillés.
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Le père de Kathy, Rick, avait fui le navire après trois enfants et seize ans de mariage, non pour une femme plus jeune et plus sexy - ce qui, si pathétique et cliché que ce fût, aurait pu au moins se comprendre - mais pour une voisine souffreteuse qui avait cinq and de plus que Marjorie. Cette humiliation-là - se voir troquée contre Gail Roberts, une divorcée de la cinquantaine, une tubarde qui portait des chaussures orthopédiques - avait infligé des dommages irréversibles au psychisme de Marjorie, l'imprégnant de la profonde conviction que les hommes étaient des menteurs et le mariage une cruelle plaisanterie dont la chute s'écrivait toujours aux dépens de la femme innocente.
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After all, what was adult life but one moment of weakness piled on top of another? Most people just fell in line like obedient little children, doing exactly what society expected of them at any given moment, all the while pretending that they’d actually made some sort of choice.
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