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EAN : 9782362291647
112 pages
Editions Bruno Doucey (16/11/2017)
3.3/5   5 notes
Résumé :
(BEAU LIVRE)

Un homme sans verso et une femme sortie de l’arbre. Une danseuse-papillon sur un escalier de verre. Un monarque chiromancien aux ailes inquiètes. Un saxophoniste aveugle. Un peintre d’éventail. Un petit nègre à queue de chat venu manger dans la main de l’aube. Sans oublier la fleur-soleil, la lune cerf-volant, la poupée miraculeuse, la femme-calligraphe ou cette orchidée nègre qu’Anthony Phelps a souvent invoquée de sa voix chaude.
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Derrière ce titre très poétique « Au souffle du vent-poupée » dévoile un ouvrage élégant que j'ai eu grand plaisir à feuilleter. Je remercie très vivement Babelio, Masse critique et les Editions Bruno Doucey pour ce joli cadeau.

J'ai lu les poèmes d'Anthony Phelps dont j'ignorais jusqu'au nom bien qu'il ait été couronné récemment par le grand prix de poésie de l'Académie française.
Mais, je dois avouer que cette lecture m'a laissée totalement indifférente, je n'ai pas réussi à percer le mystère de ces textes. Ils me restent totalement obscurs, est-ce dû au manque de ponctuation ?

« Vénus des aromates
Pour toi je réinvente le chant du rémouleur
et braconnier du verbe
je pose des collets dans ma mémoire
piégeant les dits de l'enfance
sur la galerie aux belles-de-nuit »

Que faut-il comprendre ?

J'ai en revanche beaucoup apprécié les oeuvres picturales d'Iris Geneviève Lahens, qui dans des tons aux dominantes de bleue et d'ocre mêlent des motifs géométriques aux symboles amérindiens.
Un ouvrage qui garde donc une part de mystère.





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Reçu suite à la masse critique "Graphique", je remercie Babelio et les éditions Bruno Doucey.

Ma première impression a été la surprise. Classé dans la catégorie "Beaux Livres", je m'attendais à un ouvrage plus rigide, plus imposant. Or, la couverture est souple même si la qualité du papier est élevée. Après tout, pourquoi pas ?! Je ne connais pas les critères pour classifier un ouvrage en "Beaux Livres".

Je passe outre cette première impression et continue la découverte en lisant la préface.
Celle-ci pose les bases du livre. A commencer par une brève présentation des artistes : Anthony Phelps le poète et Iris Geneviève Lahens la plasticienne. Puis l'auteur de la préface justifie l'existence de l'ouvrage en expliquant qu'il s'agit de la rencontre, du dialogue de deux artistes Haïtiens que trente années séparent. Apparemment, tous deux sont mondialement connus mais je ne les connais pas ... cette préface est un teaser, je continue ma découverte.

Hélas, c'est le drame !

Je m'explique.

La poésie d'Anthony Phelps n'est pas à l'image des poésies classiques que l'on nous apprend. En effet, je suis gênée de lire une poésie composée de 6 à 8 vers sans ponctuation, sans (ou avec peu de) rimes. Pour le coup, je n'appellerais pas les quelques lignes de chaque page de la poésie mais plutôt des pensées. Même s'il s'agit d'extraits de poème, je pense que cela manque de mise en forme. Cela aurait été plus adéquat d'indiquer le nom du poème sous chaque extrait et non à la fin de l'ouvrage. Je ne vais pas m'attarder sur la partie poétique car le problème ne vient pas que de la forme originale des poèmes d'Anthony Phelps, mais plutôt de la mise en forme / en page réalisée par l'éditeur. A mon avis, cela ne rend pas honneur au poète.

Concernant la partie visuelle, je ne suis pas fan des sculptures et peintures d'Iris Geneviève Lahens. Toutefois, je reconnais un travail artistique de grande qualité et recherché.
Les sculptures semblent relever de l'art brut sans vouloir les cataloguer. Il y a de la recherche dans les matériaux et les formes. La plasticienne utilise des pierres, des métaux, du bois...
Quant aux peintures, il s'agit d'acryliques et techniques mixtes sur toile. le bleu est présent sur chaque toile ... le bleu du ciel et de la mer d'Haïti, sous toutes ses nuances. Les formes sont arrondies, cela me fait penser à du Matisse ... comme une référence.
En revanche, les gravures sont beaucoup plus graphiques. Les formes rondes sont posées sur de grands coups de pinceaux rectilignes ... une opposition complémentaire et visuellement agréable même si les couleurs sont également en opposition : chaudes / froides. Nous sommes dans un fouillis organisé.
La plasticienne a également réalisé des hommes en formes géométriques sans que cela donne un air enfantin, au sens que cette réalisation aurait pu être dessinée par un enfant.

En bref, en conclusion, pour finir ... je suis très mitigée et un peu déçue pour être honnête. L'ouvrage ne m'a pas fait voyager.
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C'est le titre qui m'a immédiatement attirée dans ce livre proposé par Masse critique de Babelio : Au souffle du vent-poupée du poète haïtien Antony Phelps paru aux éditions Bruno Doucey. La beauté du titre tient à son mystère, à cette alliance de deux mots unis par ce trait d'union qui fait de la poupée et du vent une entité, à ce souffle, évocateur de liberté, de bruit, doux chuchotis ou bruissement impérieux, qui parle à la fois aux sens, à l'oreille et la peau, qui apporte des odeurs fraîches ou épicées, qui emporte l'imagination.
Ce très beau livre préfacé par Louis-Philippe Dalembert (on est en pays connu !) allie poésie et art puisque les poèmes sont mis en dialogues avec les tableaux et les sculptures de l'artiste haïtienne Iris Geneviève Lahens, oeuvre d'une grande beauté, en harmonie avec les dits du poète.

L'influence du surréalisme sur la poésie d'Antony Phelps est très forte. Entrer dans sa poésie c'est abandonner la rationalité pour se fondre dans un monde d'images, de formes où les objets perdent leur statut d'objet :

O lampe imaginée aussi sage que l'huile
Tu veilles paupières verte sur la nuit du tapis
La danseuse-papillon sur l'escalier de verre
écoute bouger l'écho
O Lampe paupière verte.

où la femme aimée est "poupée miraculeuse aux bégaiements d'oiseaux pensifs", "Vénus des aromates", "femme de bagues en fleurs", "femme gémeaux, idole boisée aux yeux de prophétesse", "l'amante aux pieds de croissants/et main de lune".

Femme en falaise
au croisement des pistes
le temps carrousel
ne rattrape pas ses chevaux
mais je me fais bouteille dans ton ciel
Une lettre d'amour attachée à ma clef.

Le monde cosmique est là, avec ses nuits qui orchestrent l'arrivée des fantômes, " corps lumineux des poètes trépassés", "débris de fêtes osselets", une nuit traversée "d'étoile ex-voto", d'éclats de lune, "lunes immobiles", " mains de lune", porteuses d'espoir.

Ô lune-lune cerf-volant
l'été renaîtra sur les mots de l'enfance
le pavé des rue n'appartiendra plus
aux pas cadencés
la main chantera le temps de l'oeillet
les beffrois des villes sonneront l'amour

Poésie très colorée, très visuelle, où éclatent les verts, les bleus, les cuivres, les rouges coquelicot et pavots poésie à laquelle répondent les images d'Iris Geneviève Lahens, une symphonie de couleurs.

Les cheminées ne fument plus
et les maisons sont dans les rues
Le macadam fleurit des roses de chair
à tous les pas-de-porte
Mon bras est un bouquet de feu
Coquelicot coquelicot dondaine
et ma maison est une main
qui dit bonjour à tous les hommes.

Enfin, en filigrane, la présence de la terre originelle, Haïti, qui l'a nourri, Anciens dont il est fait, dont il est pétri et sans lesquels il ne serait pas ce qu'il est :


En cette faille d'avant que tout bascule
ma vision s'enrichit
de tous les hommes à tête de cendre
mâcheurs de silex
ou adorateurs du serpent à plumes
descendants empêtrés d'hommes-dieux
peuple conservateur des ruines.


Des ruines que pourtant l'on essaie encore de sauver et dont la mémoire perdure et renaît.

Orchidée nègre
en mains de deux
nous recollons comme amulettes
ce qui nous reste de nos jeux
petits morceaux de fêtes
bribes de joie éclats de danses
que fécondent les abeilles de ton été
les oiseaux-mouches de mon automne.

Une petite merveille que je vous recommande chaudement ! Un coup de coeur !
e remercie très vivement Babelio, Masse critique et les Editions Bruno Doucey pour ce joli cadeau.
Lien : https://claudialucia-malibra..
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Bruno Doucey lit des poèmes extraits du recueil "Je veille incorrigible féticheur" d'Anthony Phelps, paru aux Éditions Bruno Doucey en 2016.
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