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EAN : 9782070723683
392 pages
Gallimard (17/09/1991)
4.41/5   16 notes
Résumé :


De la société japonaise d'aujourd'hui, que peut nous donner à entendre la mort volontaire, quand on la saisit comme symptôme, dans la rumeur des statistiques ?


Mais rien n'existe qu'à être devenu : l'enquête sociologique trace la ligne de départ d'une généalogie. D'un siècle à l'autre, il s'agit alors de parcourir ce pays dont parle Nietzsche, « l'énorme, le lointain et le si mystérieux pays de la morale - de la morale qui a ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Que dire de plus que la quatrième qui annonce tout ce qu'il y a savoir ?…
La mort volontaire au Japon est un essai qui traite du suicide au Pays du Soleil Levant (paraphrase inside). Essai universitaire, exhaustif sur le sujet, très référencé… ardu, il faut le dire, mais d'une qualité exceptionnelle, à la fois très pertinent et très bien écrit.
Pinguet dresse un portrait complet de la culture japonaise du suicide mais pas que. A travers son thème, c'est toute l'histoire du Japon et la mentalité des Japonais qu'il passe en revue.
Partant d'un constat établi dans les années 70 et le début des années 80 (et cassant au passage l'idée fausse que le Japon serait le recordman du taux de suicide), Pinguet remonte ensuite très haut dans l'histoire jusqu'aux premières traces connues de la pratique de la mort volontaire. Là-dessus, il déroule son exposé sur une dizaine de chapitres pour le clôturer sur l'acte haut en couleur de Mishima en 1970.
300 pages bien tassées (380 avec le glossaire bienvenu et les notes) d'une pensée vive et riche, avec beaucoup d'érudition dedans mais toujours pleine d'à-propos. On tient là le mètre-étalon dans la catégorie “rien à jeter”.
L'ouvrage touche à tous les domaines et s'appuie sur la plus grande variété de sources. Anthropologie, histoire des mentalités, statistique, philosophie… épopée, poésie, textes de lois, codes de samouraïs… Tout y passe avec une extrême rigueur dans la méthode comme le propos.
Au-delà de la conception et des pratiques du suicide, ainsi que leur évolution, Pinguet développe une quantité pharaonique de points reliés à son sujet, comme autant de portes ouvertes sur la civilisation nippone. Philosophie de la vie, regard sur la mort, religion, société, rapport à la famille et au pouvoir, amour et psychologie des sentiments… Autant de clés aussi pour comprendre la société japonaise actuelle qui n'est pas née d'hier et conserve à plus ou moins haut degré des marqueurs sociétaux très anciens (tout ce qui relève de la hiérarchie, de la honte, de la faute, de la responsabilité, etc.).
En sortant de ce périple, le lecteur connaît, tous domaines confondus, les grandes lignes du Japon depuis l'aube de son histoire.

Une somme donc sur la mentalité japonaise d'hier et, en filigrane, d'aujourd'hui (même si elle a encore évolué depuis, l'ouvrage étant sorti en 1984).
Au passage, Pinguet offre aussi une intéressante analyse interculturelle sur les points de convergence et de divergence avec les sociétés occidentales. le premier chapitre s'ouvre sur la mort de Caton, un harakiri pas très japonais et franchement romain. le genre de démarrage qui pose le débat. On trouve dans ces pages pas mal de choses à méditer sur nos propres mentalités, c'est un des grands intérêts de cet essai.

Livre vivant en dépit d'un thème qui ne respire pas la joie, La mort volontaire au Japon est à mes yeux LE livre incontournable pour les amateurs de culture japonaise ou pour ceux qui veulent la découvrir.
Lien : https://unkapart.fr/la-mort-..
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Longtemps persista la coutume propitiatoire du pilier humain, hitobashira : pour se concilier les dieux du site, pour donner force vitale aux structures, on enterrait vives (pas de sang!) une ou plusieurs victimes dans les fondations des ponts, des digues, des châteaux. Récemment, on a retrouvé des squelettes sous les murs cyclopéens de la forteresse d'Edo, que les shogun Tokugawa construisirent au XVIIème siècle, devenue depuisMeiji le Palais impérial.
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L'opinion publique resta toujours, comme au théâtre, sensible à la violence des gestes, effarée mais fascinée par ces discours que l'on déclame avec le sang, plus souvent avec le sang des autres.
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On voit le secours que peut apporter un culte de l'art : la beauté soigne, apaise, guérit. A ciseler des phrases, on mérite pour soi-même l'estime qui est due à tout honnête artisan.
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Ecrire, c'est rester dans le labyrinthe des images : l'être s'oublie, se dissout au courant des phrases, ni vrai ni faux, ni mort ni vif.
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Les romans croient imiter, mais la vie imite les romans - bons ou mauvais.
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