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EAN : 9782868531988
113 pages
Le Temps qu'il fait (19/05/1998)
3.75/5   4 notes
Résumé :
la poésie c'est bon
pour les oisons les oiseux les oisifs
disait mon père et tu ferais
mieux d'apprendre le code civil
moi j'apprenais le tango la biguine
à dire je t'aime en catalan
en croate en turc en polonais
aujourd'hui je ne dis plus jamais
je t'aime à personne en aucune
langue je suis là vieillissant
dans la bicoque du faubourg
frappée aussi d'alignement
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Un des meilleurs recueils de poésie de Jean-Claude Pirotte.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
les choses que tu ignores
encombrent pourtant tes rêves
et quelquefois débordent
au grand jour indécis

tu ne peux jamais être
absolument toi-même
ni comme tu l'espères
absolument un autre

tu es à mi-chemin
entre l'âme et la chair
la torture et la paix
tu ne sais à qui tendre
la main, frère ou mendiant
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Si la poésie vient sans qu'on s'y attende
elle s'en va comme elle est venue, par surprise
et ce qu'elle nous laisse parfois, c'est un lac
dans la province inconnue de l'Alberta
ce n'est en réalité que le souvenir
d'une photographie d'un atlas d'enfance
mais un moment sur ce lac on navigue
en compagnie d'un ami mort depuis longtemps
le soir tombe et le visage de l'Indien
qui lève la rame vers le ciel s'éclaire
et le sourire de l'ami devient si présent
qu'il est impossible enfin de douter
des sources de la lumière
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Nous ne saurons jamais qui nous sommes
qui nous aurons été c'est ainsi
nous portons d'étranges lunettes
qui ne peuvent même pas nous aider
à voir venir la mort à reconnaître
l'amour lorsqu'il passe à portée
de nos mains la beauté qui menace
tant de regards éteints nous marchons
un peu de travers comme les vieux chiens
qui se retournent parce qu'ils se croient
poursuivis alors que le danger vient
inexorablement d'en face

p.65
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Chaque nuit tu te dis les choses sont simples
tu surveilles un peu la lune d'été
un inconnu passe à bicyclette il ne roule pas droit
tu entends le voisin gémir dans son sommeil
tu quittes la fenêtre et tu reviens t'asseoir
à cette table où tu explores une autre nuit
tu écris quelques lignes et tu attends
que se produise le miracle un infime écho
tu restzs longtemps penché sur le silence
jusqu'à ce que l'imposte se mette à
bleuir lentement les oiseaux à solfier
pour annoncer le jour qui ne console pas
tu rassembles ta fatigue tu écris : les choses
sont impénétrables et passagères, tu allumes
une dernière cigarette et tu éteins la lampe

p.57
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la matinée s'avance à petits pas et c'est
encore la même besogne de vitrier
ou de raccommodeur de porcelaine
le même ouvrage de plus en plus délicat
auquel il faut se livrer sans délai :
repriser la mémoire étamer l'espérance
restaurer les éclats d'une lucidité qu'ébranle
chaque nuit davantage un vertige sournois
et le merle moqueur de l'ancienne rengaine
n'est de nul secours ni la tourterelle voisine
puisque bâtir sur rien la nouvelle journée
ou plutôt non, la relever des ruines
d'hier afin de décliner les sempiternelles
prémisses de son effondrement, c'est ton lot
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Videos de Jean-Claude Pirotte (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean-Claude Pirotte
« […] J'ai reçu de François Dhôtel (1900-1991), sous la forme d'un « tapuscrit » photocopié […], la merveilleuse suite de poèmes que voici. Je me suis dit qu'André Dhôtel, à la mort de qui je n'ai jamais cru, se dévoilait soudain plus vivant que jamais, avec la lumière pailletée de son regard et son sourire en coin. […] Maintenant ces poèmes sont là, qui n'ont rien de testamentaire, même si l'on devine que leur auteur peu à peu s'absente - mais c'est pour mieux affirmer une présence imprescriptible. Voici ces poèmes, dans l'ordre où je les ai reçus. […] Les poèmes naissent de la couleur du ciel, du temps qu'il faut, d'un écho des jours ordinaires et miraculeux, comme les impromptus qu'aimait tant Dhôtel, ou les petites pièces de Satie. […] Au rythme séculaire des premières lectures éblouies,
« Voici donc le chant de la jeunesse oubliée et des souvenirs perdus » […] » (Jean-Claude Pirotte)
«  […] Des paroles dans le vent en espérant que le vent est poète à ses heures et nous prêtant sa voix harmonise nos artifices.
Nos strophes seraient bien des branches avec mille feuilles que l'air du large fera parler peut-être un jour où personne n'écoutera.
Car l'essentiel serait qu'on n'écoute jamais et qu'on ne sache pas qui parle et qui se tait. […] » (Espoir, André Dhôtel)
0:00 - Abandon 2:00 - Attente 3:30 - En passant (II) 4:50 - La preuve 5:30 - L'inconnu 6:15 - Splendeur (II) 6:46 - Générique
Référence bibliographique : André Dhôtel, Poèmes comme ça, éditions le temps qu'il fait, 2000.
Image d'illustration : https://clesbibliofeel.blog/2020/04/08/andre-dhotel-idylles/
Bande sonore originale : Scott Buckley - Adrift Among Infinite Stars Adrift Among Infinite Stars by Scott Buckley is licensed under a Creative Commons Attribution 4.0 International License.
Site : https://www.scottbuckley.com.au/library/adrift-among-infinite-stars/
#AndréDHôtel #PoèmesCommeÇa #PoésieFrançaise
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