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Gallimard (01/01/1991)
3.6/5   5 notes
Résumé :
Ce recueil contient les pièces suivantes:

1 : AMPHITRYON
L'intrigue se déroule en Grèce, à Thèbes, où Amphitryon est à la tête d'une armée. Jupiter décide de prendre son apparence pour séduire son épouse, Alcmène. Il est pour ce faire secondé par Mercure, qui a pris les traits de Sosie, l'esclave d'Amphitryon et Alcmène. La victoire de Thèbes marque le retour d'Amphitryon qui découvre qu'il est victime d'un mauvais tour des dieux d'autant plu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Je me suis plongé dans la lecture de ce premier tome des pièces de Plaute principalement par curiosité. Je voulais d'abord connaître l'une des principales sources d'inspiration, dit-on, de Molière. Ensuite la récente lecture de « La vie quotidienne à Rome à l'apogée de l'empire » de Jérôme Carcopino m'a donné l'envie de mieux saisir la mentalité d'un peuple qui a profondément imprimé sa marque sur toute notre Europe. Eh bien, je n'ai pas été déçu, cela a été un véritable voyage dans le temps, étonnant et assez exotique. Plaute est le premier des auteurs comiques romains, et il se situe dans le contexte politique de la république bien avant la naissance de l'empire, c'est donc un vieux romain.

Ce qu'il y a de plus frappant (c'est le cas d'le dire) c'est la brutalité des rapports entre les individus : pour un oui pour un non on cogne à coup de poings, de bâtons, de verges, ou de fouets. Ceux qui la plupart du temps font les frais de ces raclées sont les esclaves. La servitude et le mode relation qu'elle implique sont des éléments constants qui courent dans l'ensemble des onze pièces de ce recueil. L'esclave est un personnage incontournable : que ce soit comme moteur de l'action comme dans : «  Les prisonniers » ou «  La comédie de la corbeille » ou bien comme simple adjuvant. Il y a fort à parier que notre Jean-Baptiste Poquelin (Molière) s'est fortement inspiré de l'esclave de Plaute pour créer ses valets, laquais et autres femmes de chambres, qui certes sont assujettis à une autorité mais ont malgré tout des marges de manoeuvres suffisantes pour se jouer de leur maître. Plusieurs fois on retrouve une situation où une importante somme d'argent est confiée à l'esclave favori, celui-ci la détourne, non pas à son profit (j'ai comme dans l'idée que si cela avait été le cas, ça n'aurait pas fait rire nos antiques amis romains), mais pour aider le fils de famille : toujours le fils, jamais la fille. Les rôles féminins sont d'ailleurs cantonnés aux matrones acariâtres, aux ingénues silencieuses et aux courtisanes avides. Si parfois il arrive que les répliques des femmes contiennent des éléments revendicatifs, ces répliques servent surtout à amplifier le burlesque. Qu'une femme accède à une autre condition ou fonction que matrimoniale apparaissait comme quelque chose de totalement absurde, c'était un bon gag. Pour ce qui est de la condition féminine l'argument de «  La comédie de la corbeille » est assez éclairant. Ainsi un soir de beuverie un jeune homme viole une jeune femme qui s'attardait dans les rues : le fait est présenté comme une péripétie qui arrive régulièrement à l'occasion de soirée bien arrosée, rien de plus. Bien sûr la chose n'a pas été sans conséquence, puisque la pauvre fille met au monde un bébé qu'elle devra abandonner dans un dépotoir.

D'une manière générale je n'ai pas été séduit par l'oeuvre de Plaute, il y a toutefois deux comédies que je trouve intéressantes : Amphitryon et Les Prisonniers. La première a une espèce de grâce on pourrait presque dire d'élégance et ce n'est pas pour rien que Molière et Giraudoux en ont fait une adaptation. La seconde m'a surpris, car c'est une sorte de plaidoyer pacifiste qui passe par le respect de la parole donnée : parole des individus comme celle des états. L'esclavage n'y est pas traité cette fois sur le mode comique, mais comme une conséquence néfaste de la guerre. Cette pièce tranche par son ton, Plaute ne cherche pas à mettre en avant le côté risible des situations et des personnages.

Est-ce que les pièces de Plaute peuvent s'adresser à des spectateurs contemporains ? Les deux dernières pièces que j'ai évoquées sont sans doute susceptibles de faire l'objet d'une transposition ou d'une adaptation. Pour ce qui est des autres, les mettre en scène reviendrait à faire un travail de reconstitution historique. En conclusion, l'essentiel de l'oeuvre de Plaute ne vaut que pour son aspect documentaire, il n'a guère de résonance pour nous contrairement à Aristophane qui conserve une vitalité. Je lirai tout de même le second tome du recueil de Plaute ... mais après une bonne pause.




PS: J'ajouterai les résumés de chacune des pièces dans la fenêtre résumé.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
LA COMEDIE DE LA MARMITE

EUCLION : Je suis fini, je suis mort, je suis assassiné. Où courir, où ne pas courir? Arrêtez-le ! Arrêtez-le ! Qui ? Et par qui ? Je ne sais, je ne vois rien, je suis aveugle ; où vais-je, où suis-je, qui suis-je, je ne suis plus certain de rien. Je vous en supplie, je vous le demande, je vous en conjure, secourez-moi, et montrez-moi l'homme qui me l'a enlevée. Que dis-tu, toi ? Je veux te croire . je vois à ton visage que tu es un honnête homme. [ ... ] À quoi me sert de vivre ? J'ai perdu tout l'or que je gardais si soigneusement ! Je me suis privé moi-même, moi, mon âme [...]

ACTE IV SCENE IX
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LA COMÉDIE DES ÂNES

LÉONIDAS ( Le retenant): Dis donc!

LIBAN: Que veux-tu?

LÉONIDAS: Si je te donne un coup de poing sur la figure, tout à l'heure, quand je jouerai le rôle de Sauréa, tâche de ne pas te fâcher!

LIBAN: Par Hercule, c'est toi qui tâcheras de ne pas me toucher, si tu es sage, sans quoi [...]

LÉONIDAS: Je t'en prie, laisse-toi faire gentiment !

LIBAN : Laisse-toi faire toi-même, lorsque je te rendrai le coup.

ACTE II, SCÈNE II
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LE MARCHAND

DÉMIPHON : Les dieux ont une étrange manière de se jouer des hommes, et ils leur envoient dans leur sommeil des songes bien étranges. Ainsi, moi, au cours de la dernière nuit, j'ai été fort agité dans mes rêves, et je n'ai pas été épargné. Il me sembla que j'achetais une chèvre magnifique. Pour qu'elle ne fît point de mal à la chèvre que j'avais déjà chez moi, pour qu'il n'y eût pas de discorde entre elles, si elles se trouvaient ensemble, après l'avoir achetée, il me sembla que je la donnai à garder à un singe. Le signe en question, tout de suite après, vient me trouver, m'accable d'injures et me querelle; il m'assure que, par la faute de la chèvre, et de sa venue chez lui, il s'est trouvé couvert de honte et a subi de grands dommages; il dit que la chèvre que je lui avais donnée à garder avait complètement dévoré la dot de sa femme. [...]

ACTE I, SCÈNE I
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LES BACCHIS

PISTOCLÈRE : [...] en guise de sabre je prendrais... ma colombe [ phallus], où on me mettrait dans la main, en guise de ceste [gant de combat], l'anse d'un canthare [grande coupe à boire], sur la tête, en guise de casque, une cuvette [bidet antique], pour aigrette une couronne de fleurs, comme lance, des osselets [jeu pratiqué durant les beuveries], où je prendrais en guise de cuirasse, un manteau douillet, où l'on me donnerait, en guise de cheval, un lit, où, au lieu d'un bouclier, une fille s'allongerait sur mon flanc ? Arrière, arrière, loin de moi !

BACCHIS II : Ah, tu es trop sérieux !

PISTOCLÈRE : C'est mon affaire.

BACCHIS II : Il faut que l'on t'apprivoise. C'est un service que je veux te rendre moi-même.

PISTOCLÈRE : Non, tes services coûtent trop chers.

ACTE I, SCÈNE I
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Amphitryon , Le sosie ,
Où sont les libertins qui n'aiment pas à coucher seuls ? Voici une nuit excellente pour faire gagner aux filles l'argent qu'elles coûtent.
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Videos de Plaute (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de  Plaute
Émission "Anthologie étrangère" diffusée le 5 juillet 1961 sur la RTF. Une présentation par Jean de Beer, aidé par Georges Gravier.
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