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EAN : 9782070377909
512 pages
Gallimard (11/02/1987)
3.94/5   90 notes
Résumé :
"Les Muses, en cherchant un temple qui ne disparût jamais, trouvèrent l'âme d'Aristophane." - Platon
Que lire après Théâtre complet, tome 2 : Les Oiseaux - Lysistra - Les Thesmophories - Les Grenouilles - L'Assemblée des femmes - Plout0sVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
L'assemblée des femmes:
Voici une pièces présenté à l'occasion de cérémonies dédiées à Dyonisios , les Lénéennes , assez semblables aux Dyonisies mais plus ioniennes et pour Athènes plus poliades que impériales , donc réservées au sol d'Athènes (Polis et korê).
Très anciennement avec des tragédies , des satires et des comédies ces fêtes étaient célébrées au temple même de Dionysos . Plus tard au théâtre quand la religion civique acquis des bases participatives plus populaires et plus institutionnalisées .
Ce texte permet de comprendre pourquoi cette liberté de parole et ce renversement social de fiction théâtrale
Tout est religieux .Comme les ménades entrent en transe , les femmes d'Athènes entrent en politique. les mots du poètes sont sacrés et inspirés
Une pièce passionnante car très drôle ( sincèrement ) , Elle montre l'effronterie de la comédie grecque car elle est libre de refaire le monde et les institutions comme l'autorise le culte dionysiaque qui dérègle tout sur son passage .
Les femmes de la cité déguisées en hommes se réunissent sur l'agora et se mettent à légiférer allègrement . Elles accordent , entre autres , aux femmes les plus laides , le droit de se choisir un compagnon . le soir un banquet à la tonalité très dionysiaque célèbre toutes ces lois qui refondent quasiment la cité .
Les intérêts particuliers dominent dans ces lois qui se soucient assez peu de l'intérêt collectif ( ironie de l'auteur ) .
La pièce fut donnée pendant la guerre de Corinthe , époque de crise pour la démocratie à Athènes , avec beaucoup de revers militaires alors que Sparte , oligarchique prend le dessus sur la coalition athéniennes ( Thèbes , Corinthe , Argos, Athènes ) . Pour l'essentiel les institutions athéniennes souffrent de l'absentéisme des citoyens en politique. C'est pourquoi Aristophane fait entrer les femmes ( exaspérées par les hommes ) en politique pour prendre les choses en mains .
Les femmes sont très compétentes car elles gèrent déjà à merveille les Maisons Athéniennes qui sont clairement de petites entreprises domestiques prospères .Aristophane va assez loin car il fait le reproche à ses concitoyens de préférer choisir des dirigeants corrompus plutôt que des citoyens intègres et sincèrement dévoués aux intérêts de la cité. Notamment les stratèges , qui parmi les plus riches citoyens dirigent l'armée et la flotte , la cité et payent de leur deniers la construction de navires de guerre .Plus de pauvres décident ces nouvelles citoyennes : « Personne ne fera plus rien par pauvreté, tous auront tout : pain, salaison, gâteaux, manteaux, vin, couronnes, pois chiches. »
Mais attention voici des citations extraites du serment des femmes à la clôture de leur session : Pas de mari : « Ne m'approchera en érection. » , « Et ne lèverai point mes jambes au plafond », « Je ne prendrai pas une pose de lionne sur une râpe à fromage »
Voici en partie, le serment de ces dames enfermées sur l'acropole et qui commencent après avoir « repeint « la Polis , la grève de l'amour , tant que la guerre de Corinthe ne cessera pas.
Et vive la paix .
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C'est géant, 400 ans avant notre ère, des femmes qui se retranchent et se mettent en grève pour que cessent les guerres, et comme sont risibles et pitoyables les soldats frustrés!

Géant aussi cette pièce où Euripide infiltre dans le conseil des femmes son oncle rasé et déguisé! Une délicieuse version hellène de la cage aux folles! Ils devaient être morts de rire!

Pas en reste les femmes qui à leur tour se travestissent et, majoritaires à l'assemblée, décrètent non seulement les femmes au pouvoir mais aussi le communisme le plus total!

Une dizaine d'autres pièces moins accessibles et où je peinais parfois à saisir toutes les finesses.
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Les Grenouilles d'Aristophane est une pièce très courte dans laquelle on pourra repérer tout ce qui fait le style de cet auteur: des répliques courtes, un ton cinglant, un vocabulaire à en faire rougir un charretier... le style peut en choquer plus d'un. Bien évidemment, nous sommes très loin des tragédies classiques du XVII°s et du vocabulaire soutenu voire ampoulé. Pire, ce registre familier est mis dans la bouche des dieux qui, finalement, ressemblent bien plus à des humains. C'est ainsi que Dyonisos, agacé par le "chant" des grenouilles peuplant les marais dira: " Moi, je commence à avoir mal aux fesses. Oh ! coax coax! Mais vous n'en avez sans doute nul souci." Les rôles sont inversés. Les grenouilles répliquent avec un langage soutenu là où le Dieu s'entêtera à répondre avec le style que nous lui connaissons:

Dionysos
Foin de vous avec votre coax ! Vous n'avez pas autre chose que coax ?

Les Grenouilles
Et c'est tout naturel, faiseur d'embarras ! car je suis aimée des Muses à la lyre mélodieuse, de Pan aux pieds de corne, qui se plaît aux sons du chalumeau. Je suis chérie du Dieu de la cithare, Apollon, à cause des roseaux que je nourris dans les marais, pour être les chevalets de la lyre. Brekekekex coax coax !

Dionysos
Et moi, j'ai des ampoules, et depuis longtemps le derrière en sueur, et bientôt, à force de remuer, il va dire « Brekekekex coax coax ! » Aussi, race musicienne, cessez.

Les Grenouilles
Nous allons donc crier plus fort. Si jamais, par des journées ensoleillées, nous avons sauté parmi le souchet et le phléos, joyeuses des airs nombreux qu'on chante en nageant ; ou si, fuyant la pluie de Zeus, retirées au fond des eaux, nous avons mêlé nos choeurs variés au bruissement des bulles, répétons : Brekekekex coax coax !

L'autre facteur qui caractérise Aristophane, ce sont les interventions ayant pour but de délivrer un message. Ainsi, dans Les Grenouilles, il prendra la peine d'apporter sa vision sur le théâtre et sur les poètes:

Xanthias
À quoi bon alors porter tout ce bagage, si je ne fais rien de ce qu'a l'habitude de faire Phrynichos? Lycis également et Amipsias introduisent toujours des porteurs de fardeaux dans leur comédie.

Dionysos
N'en fais rien. Quand je vois au théâtre ces sortes d'inventions, j'en sors plus vieux d'un an.

Le théâtre était écrit pour être joué et toute la pièce d'Aristophane est faite dans cette optique. Ainsi, les paroles prononcées par Hèraklès ne nous surprendront guère: "Aie de là les yeux sur la torche allumée, et puis, lorsque les spectateurs crieront : « Lancez !... » lance-toi toi-même." le spectateur devait rire, participer et, surtout, adhérer. Certes, le dramaturge flirte souvent avec le mauvais goût mais il faut également se remémorer les us et coutumes de l'époque. Pour faire adhérer son spectateur, Aristophane aura recours à des thèmes d'actualité. C'est bien le cas ici, même si des figures de la mythologie apparaissent.

Cette pièce est, à mon avis, le reflet du style de cet auteur truculent que je conseille de lire afin d'avoir une idée sur tout un pan du théâtre grec.
Lien : http://livresetmanuscrits.e-..
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Né vers 445 av. J-C à Athènes, Aristophane appartient à une famille aisée. Son père était propriétaire de domaines. Il commence à composer assez jeune, vers 18 ans et obtient des prix. Certes, il n'est pas le premier dramaturge à écrire des comédies. Cependant, son style surprend: vif, incisif, voire "venimeux" selon Philippe Renault, il ne faiblit jamais. le rythme est soutenu.

On pourra lui reprocher sa truculence, son vocabulaire flirtant parfois avec le mauvais goût. Mais le registre familier n'est pas omniprésent. Aristophane sait également manier le lyrisme avec brio.

Autre originalité : Aristophane ne puisera pas dans les grands mythes mais bien dans sa société. Mais il ne faut pas non plus tout prendre pour argent comptant. En effet, si le jeune dramaturge était connu pour être le pourfendeur féroce des idées reçues, il ne faut pas oublier qu'il écrivait également dans le but de divertir. Certains en prendront pour leur grade, notamment Socrate. Aristophane ne s'interdisait rien.
Lien : http://promenades-culture.fo..
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Que je n'entende pas dire qu'on ne peut pas rire des pièces antiques ! Aristophane, père de la Comédie, nous prouve que le rire est intemporel et qu'il est possible à la génération actuelle d'en être sensible tout en acquérant une culture de l'ancienne Grèce. Défenseur du peuple, homme politique, il sait tourner en dérision les sujets importants de son époque et les rendre accessibles à tous les publics.
J'ai passé un agréable moment à lire les pièces d'Aristophane, et avec le sourire, s'il vous plait !
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Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
Euripide

« Silence, Mélissonomes, on va ouvrir le temple d'Artémis ; hé ! ne cours-tu pas soulager les travaux ? Je puis rappeler l'heureux et favorable départ de nos guerriers; hé ! ne cours-tu pas soulager les travaux ? »

Dionysos

Zeus Souverain, quelle infinité de travaux ! Je veux aller aux bains : ces travaux m'ont donné des douleurs néphrétiques.

Euripide

Attends ; écoute auparavant cet autre chant fixe, arrangé sur des airs de cithare.

Dionysos

Allons, fais vite ; mais n'ajoute pas de travaux.

Euripide

Comment ce couple de rois Achéens, qui règne sur la jeunesse hellénique... Tophlattothratto phlattothrat, envoie la Sphinx redoutable, la Chienne puissante, Phlattothratto phlattothrat, armé de la lance et d'un bras vigoureux. L'oiseau guerrier, Phlattothratto phlattothrat, livre aux chiens audacieux, qui traversent les airs, Phlattothratto phlattothrat, le parti qui incline vers Aîas, Phlattothratto phlattothrat.

Dionysos

Qu'est-ce que ce phlattothrat ? Vient-il de Marathon, ou bien as-tu recueilli les chansons d'un tireur d'eau ?

Eschyle

Moi, j'ai ajouté de la beauté à ce qui était beau, pour ne point paraître faucher dans la prairie sacrée des Muses le même gazon que Phrynichos. Lui, il emprunte au langage des courtisanes, aux scolies de Mélétos, aux airs de flûte cariens, aux thrènes, aux airs de danse. Cela sera bientôt mis en évidence. Qu'on m'apporte une lyre ! Mais à quoi bon une lyre pour lui ? Où est la joueuse de coquilles ? Viens ici, Muse d'Euripide ; à toi revient la tâche de moduler ces vers.

Dionysos

Jamais cette Muse n'a imité les Lesbiennes, jamais.

Eschyle

« Alcyons, qui gazouillez sur les flots intarissables de la mer, le corps parfumé de gouttes de rosée ; et vous, araignées, qui, dans les coins, ti-ti-ti-ti-tissez avec vos doigts la trame d'une toile déliée, chef-d'œuvre de la navette harmonieuse, où le dauphin se plaît à bondir, au son de la flûte, autour des proues azurées. Oracles, stades, pampre, délice de la vigne; enlacements qui soutiennent le raisin. Entoure-moi de tes bras, ô mon enfant ! » Vois-tu quel rythme ?

Dionysos

Je le vois.

Eschyle

Quoi, vraiment ! Tu le vois ?

Dionysos

Je le vois.

Eschyle

Et, après cela, tu oses critiquer mes chants, toi qui, pour les tiens, prends modèle sur les douze postures de Cyrène. Voilà tes vers lyriques ; mais je veux encore examiner le procédé de tes monodies. « Ô noire obscurité de la Nuit, quel songe funeste m'envoies-tu du fond des ténèbres, ministre de Hadés, doué d'une âme inanimée, fils de la sombre Nuit, dont le terrible aspect fait frissonner, enveloppé d'un noir linceul, aux regards farouches, farouches, muni d'ongles allongés ?

« Femmes, allumez-moi la lampe ; de vos urnes puisez la rosée des fleuves; chauffez l'eau, pour que je me purifie de ce songe divin. Ô Dieu des mers, c'est cela même. Ô mes compagnes, contemplez ces prodiges. Glyca m'a enlevé mon coq et a disparu. Nymphes des montagnes, ô Alania, arrêtez-la. Et moi, infortunée, j'étais alors tout entière à mon œuvre, ti-ti-ti-tissant de mes mains le lin qui garnissait mon fuseau, faisant un peloton, pour le porter de grand matin à l'Agora et pour le vendre. Pour lui, il s'envolait, il s'envolait dans l'air, sur les pointes rapides de ses ailes. Et à moi il ne m'a laissé que les douleurs, les douleurs, et les larmes, les larmes coulant, coulant de mes yeux. Infortunée ! Allons, Crètois, fils de l'Ida, prenez vos flèches, venez à mon aide, donnez l'essor à vos pieds, investissez la maison. Toi, Dictynna, déesse virginale, belle Artémis, parcours, avec tes chiens, la demeure entière. Et toi, fille de Zeus, Hécate, prends deux torches dans tes mains agiles, et éclaire-moi jusque chez Glyca, afin que j'y découvre son larcin. »



Dionysos

Laissez là les chants.

Eschyle

J'en ai moi-même assez. Je veux maintenant le mettre en face de la balance, qui, seule, fera connaître la valeur de notre poésie et déterminera le poids de nos expressions.

Dionysos

Approchez donc, puisque je dois apprécier le génie des deux poètes en marchand de fromage.
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550 - 591
PISTHÉTÈRE. Et d'abord mon avis est qu'il y ait une ville des oiseaux, et que tout l'espace circulaire et intermédiaire soit clos de grosses briques cuites comme à Babylone.
LA HUPPE. O Cébryon ! ô Porphyrion ! quel redoutable rempart !
PISTHÉTÈRE. Ensuite, quand le mur sera élevé, on redemandera l'empire à Zeus; et, s'il dit qu'il ne veut pas, s'jl ne revient pas tout de suite sur sa décision, il faut lui déclarer la guerre sainte et défendre aux dieux de traverser, en vrais libertins, votre domaine, pour descendre coucher avec des Alcmène, des Alopé, des Sémélé : s'ils y viennent, mettez le scellé sur leurs instruments de plaisir, afin qu'ils n'en aient plus la jouissance. Pour les hommes, je vous engage à leur dépêcher un autre oiseau, qui leur enjoigne de la part des oiseaux, rois du monde, de sacrifier désormais aux oiseaux et ensuite aux dieux, puis d'adjoindre convenablement à chaque divinité l'oiseau qui aura le plus de rapport avec elle. Sacrifie-t-on à Aphrodite, il faut offrir du froment à la piette. Si on offre une brebis à Poseidon, il faut donner du froment au canard. Si l'on sacrifie à Hèraclés, il faut sacrifier à la mouette des gâteaux miellés. Si l'on immole un bélier à Zeus, roi des dieux, le roitelet, en sa qualité de roi des oiseaux, devra recevoir, avant Zeus même, le sacrifice d'un moucheron mâle.
EUELPIDE. Je suis ravi de ce sacrifice d'un moucheron, Qu'il tonne maintenant, le pauvre Zeus !
LA HUPPE. Mais comment les hommes nous prendront-ils pour des dieux, et non pour des geais, nous qui volons et qui avons des ailes ?
PISTHÉTÈRE. Tu extravagues. Hé ! de par Zeus ! Hermès, tout dieu qu'il est, vole et porte des ailes, ainsi qu'un grand nombre d'autres dieux. Et d'abord la Victoire prend son vol avec des ailes d'or; et, de par Zeus ! l'Amour en fait autant. Et Homère prétend qu'Iris ressemble à une timide colombe.

Les oiseaux d’Aristophane
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962 - 985
LE JUSTE. Je dirai donc l'ancienne éducation, en quoi elle consistait, lorsque florissait mon enseignement de la justice et que la prudence était en honneur. D'abord il ne fallait pas entendre un enfant souffler mot; puis ils s'avançaient en bon ordre dans les rues vers l'école du maître de musique, les cheveux longs, nus, serrés, la neige tombât-elle comme d'un tamis. Là ils apprenaient, les cuisses écartées, à chanter : "Pallas redoutable destructrice des villes" ou : "Cri retentissant au loin"; soutenant l'harmonie que leurs pères leur avaient enseignée. Si quelqu'un d'eux faisait quelque bouffonnerie ou donnait à sa voix une inflexion mélodique comme celles que les élèves de Phrynis modulent à l'opposé de la mélodie, il était châtié, roué de coups, comme insultant aux Muses. Dans la palestre, les enfants s'asseyaient les jambes allongées, de manière à ne faire voir aux voisins rien d'indécent. Aussitôt qu'ils s'étaient remis debout, ils essuyaient la place, et veillaient à ne laisser aux amants aucune empreinte de leur sexe. Pas un enfant ne se frottait d'huile au-dessous du nombril ; et le milieu de leur corps florissait de rosée et de duvet comme les fruits. Nul d'entre eux, donnant à sa voix une mollesse toute féminine, ne s'avançait vers un amant, en l'attirant des yeux. Nul, au repas, ne se fût permis de prendre une tête de raifort ; nul de s'emparer de l'anèthon réservé aux vieillards ou du persil ; nul de manger du poisson ou des grives, nul d'avoir les pieds croisés.

Les nuées du génial et infiniment drôle Aristophane QUE vous devez lire absolument ..
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Les oiseaux

EVELPIDÈS, au geai.
Est-ce tout droit que tu me dis d’aller, du côté où l’on voit cet arbre ?

PISTHÉTÆROS, tenant une corneille.
La peste te crève ! La voilà qui me croasse de revenir en arrière !

EVELPIDÈS.
Pourquoi, malheureux, sautillons-nous de haut en bas ? Nous nous tuons à chercher ainsi notre route de côté et d’autre.

PISTHÉTÆROS.
Je me suis fié, pour mon malheur, à cette corneille, qui m’a fait parcourir deux mille stades de chemin.

EVELPIDÈS.
Et moi je me suis fié, pour mon infortune, à ce geai, qui m’a rongé les ongles des doigts.

PISTHÉTÆROS.
En quel endroit de la terre sommes-nous ? je n’en sais rien.

EVELPIDÈS.
D’ici, retrouverais-tu ta patrie, toi ?

PISTHÉTÆROS.
Non, de par Zeus ! pas plus qu’Exèkestidès.

EVELPIDÈS.
Malheur !

PISTHÉTÆROS.
Allons, mon ami, suis cette route.

EVELPIDÈS.
Certes, il nous a joué un vilain tour, cet oiseleur du marché à la volaille, ce fou de Philokratès, en me disant que ces deux guides seuls, parmi les oiseaux, nous diraient où est Tèreus, la huppe, changé en oiseau. Il nous a vendu une obole ce geai, fils de Tharrélidès, et trois oboles cette corneille qui, l’un et l’autre, ne savent rien que mordre. Eh bien ! qu’as-tu, maintenant, à ouvrir le bec ? Est-ce que tu vas encore nous mener de façon à tomber des rochers ? Ici il n’y a pas de route.

PISTHÉTÆROS.
Et ici, de par Zeus ! pas le moindre sentier.

EVELPIDÈS.
La corneille ne dit donc rien au sujet de la route ? Pas de croassements ?

PISTHÉTÆROS.
Pas plus maintenant que tout à l’heure.

EVELPIDÈS.
Enfin, que dit-elle de la route ?

PISTHÉTÆROS.
Que veux-tu qu’elle dise, sinon qu’en les rongeant, elle me mangera les doigts ?
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Première femme : J'ai entendu, en me chaussant, le frôlement de tes doigts ; je ne dormais pas. Mon mari, ma chère, un marin de Salamine, m'a tournée et retournée toute la nuit entre les draps, et c'est tout à l'heure que j'ai pu prendre ses habits
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Vidéo de  Aristophane
ARISTOPHANE – Peut-on rire de tout ? (France Culture, Nouveaux Chemins, 2013) Émission de radio « Nouveaux Chemins » diffusée le 19 mars 2013, sur France Culture dans le cadre d’une semaine intitulée « Éloge de la parodie ». Adèle an Reeth recevait Ghislaine Jay-Robert, maître de conférence en langue et littérature grecques à l’Université de Perpignan.
>Littérature (Belles-lettres)>Littérature hellénique. Littérature grecque>Littérature grecque : drames (40)
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