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EAN : 9782070406425
224 pages
Gallimard (23/10/1998)
3.47/5   104 notes
Résumé :
Lucie avait disparu un mois entier sans donner d'explication à Léonard. Et il n'avait pas eu le temps de la convaincre de parler puisqu'elle était morte peu après dans un accident de voiture. Alors, ce vide insupportable, Léonard entreprend de le combler. A l'aide du seul lien qui le rattache à ce mystère : une carte postale du pont du Gard.
Mais dès qu'il franchit le pont, les fantômes viennent à sa rencontre...
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Critiques, Analyses et Avis (18) Voir plus Ajouter une critique
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Lucie est morte. Sa voiture a percuté un camion de plein fouet sur la nationale 20. A-t-elle perdu le contrôle de son véhicule ou bien a-t-elle délibérément provoqué la collision pour se supprimer ? Cette question taraude la conscience de son époux. Léonard a besoin de comprendre, de savoir. Tout doit être lié à sa fugue quelques semaines plus tôt. Lucie était partie quelques jours dans le Gard pour des raisons professionnelles mais elle n'est revenue qu'un mois plus tard sans donner un mot d'explication. Alors Léonard, travaillé par une jalousie lancinante, part dans la région Nîmoise pour découvrir ce que sa femme a pu faire et qui elle pu rencontrer pendant son escapade. Au fil de ses rencontres, il va entrevoir une Alice bien différente de celle qu'il croyait connaitre.

le roman est dominé par le pont du Gard représenté sur la couverture. Ce monument diffuse par sa majesté une menace secrète et produit un magnétisme qui le place au centre du récit. Léonard y revient toujours au gré de son exploration des villages environnants. A pied, à vélo ou en Renault 5, il traverse la garrigue et les contrées viticoles, se promène le long du Gardon et erre au coeur de bourgs qui ont parfois su conserver leur charme d'antan. Seule l'omniprésence de la RN86, un long ruban de camions vrombissants, vient briser la beauté des paysages et troubler la quiétude des lieux. J'ai parfois eu l'impression de lire un guide touristique tant l'intrigue peinait à s'imposer. Il faut dire que l'histoire du mari jaloux en quête d'une vérité qui lui échappe manque d'originalité. Il faut attendre les derniers chapitres pour qu'un sursaut offre un peu de mystère et de suspense au récit. Je n'ai pas très bien compris ce que l'auteur recherchait par ses changements permanents de points de vue narratifs.

RN 86 est une ballade pleine de charme dans la région Nîmoise mais un roman sans surprise.
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Dans la collection Policier de Folio, la couverture est magnifique. On y voit le Pont du Gard, dans des coloris orangés sur fond de ciel bleu nuit. le monument est bien le personnage central du roman, autour duquel s'articule l'enquête. Et des couleurs, le récit en est riche. Ce sont les teintes ocres chaudes du sud, ou bien des nuances pâles et blanchâtres au petit matin, lorsque l'angoisse étreint le protagoniste. L'écriture est aussi très attachée à décrire la végétation, les platanes, emblématiques du midi, surtout. Jean-Bernard Pouy ancre son texte dans l'atmosphère de fin d'été encore chaude. Il convoque les paysages, garrigue, vigne, oliviers, maquis, et use de répétitions dans l'évocation de platanes omniprésents. L'effet est assuré, le lecteur est transporté, on voyage, immobile.

L'enquête est menée par Léonard Laigneau, enseignant la plomberie en école professionnelle – mais qui manie aussi le latin-, la quarantaine, et non par les brigadiers portant «képi à la con». Sa femme, Lucie, est morte. Accident, suicide ? Elle avait effectué, juste avant, un stage d'une semaine, en tant qu'animatrice, à Nîmes, qui s'était prolongé d'une absence inexpliquée de trois semaines. le mariage heureux du couple n'avait jamais connu de turbulence. Léonard veut comprendre.

Jean-Bernard Pouy crée un effet de contraste entre le Pont du Gard, qui figure la permanence, la solidité et la fluidité, et le héros, Léonard, fragilisé, alors que sa vie bascule dans l'impermanence. Il recours à la dramatisation, faisant à cet effet référence à Hitchcock et aux oiseaux. A partir du moment où l'enquête se concrétise, Léonard devient le narrateur de sa propre histoire. le récit gagne en intensité.

Jean-Bernard Pouy excelle, comme toujours. Il met en oeuvre tous les moyens pour captiver son lecteur. C'est l'écriture, évidemment, mais aussi son personnage, Léonard, sympathique, bien à gauche, et qui ne s'en laisse pas conter par la société et son organisation sociale et économique. On s'en ferait un bon copain, avec qui partager des sentiments bien tranchés sur le monde.

Le rythme imprimé au récit est plutôt lent. Léonard se déplace à vélo et même à pied à un moment. Certains chapitres marquent une pause, une parenthèse où le héros semble faire le vide, se laisser aller à un bien être sensuel, en dépit de sa peine. L'attention est toujours portée sur le paysage, les arbres, l'eau, le pont. L'écriture évoque presque une peinture aux couleurs chatoyantes.

Léonard est partagé entre ses suspicions et la tendresse qu'il éprouve encore pour son épouse mystérieusement disparue. le portrait de Lucie se dessine par petites touches. Faute de piste, on a plutôt l'impression que Léonard soigne son chagrin et tente de faire son deuil.

Jean-Bernard Pouy a vraiment mis l'accent sur les couleurs, à saturation parfois, comme dans le passage de la piscine où il évoque la peinture d'Hockney et le cinéma de Jacques Deray.

Il semble que dans tout bon polar l'enquête piétine pendant un bon tiers voire une moitié du livre. C'est le cas ici. La piste se dessine à la moitié, alors que Léonard n'y croit plus et se prépare à prendre le train, retour Paris. Jean-Bernard Pouy aime les gares et les trains, c'est là qu'il choisit de relancer l'action.

La fin connait une montée de tension inattendue. J'ai été assez déçue du dénouement, toutefois.
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Les vacances sont toujours une période propice pour découvrir un nouveau livre ou un nouvel auteur . Cette année cet auteur c'est Jean - Bernard Pouy avec mon premier livre de lui " RN 86" . Je peux dors et déjà vous dire qu'il y en aura d'autres....
Un roman policier superbement construit qui nous fait suivre le cheminement de Léonard - l'archétype du anti-héro sympathique avec lequel on partage ses douleurs - dans sa quête désespérée de vérité qui nous fait découvrir au passage les paysages bucoliques du Gard que l'on découvre à proximité de cette RN 86 qui serpente entre Nîmes et Avignon via le magnifique Pont du Gard . Une enquête prétexte à la découverte d'une belle brochette de personnages finement dépeintes réhaussé par un humour caustique et corrosif. Un livre qui se lit d'une traite et dont le rythme paisible du début contraste d'une maniére saisissante avec les cinquante dernières pages où les évènements - et les désillusions de Léonard - s'accélèrent pour nous conduire inexorablement vers une chute sombre et percutante .
Un polar pur jus fortement recommandable.




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Très bon roman, assez court mais prenant. On ne veut pas le quitter.
Mais pour moi, il fini mal, tant pis pour moi.
Léonard, un parisien, revient au mois de septembre dans la région de Nimes, sur les traces de sa femme Lucie, venue en Mai faire un stage pour son travail. Il se trouve que Lucie, n'est plus la même depuis le stage. Quelques semaines après son retour, elle a eut un accident mortel en jetant sa voiture sous les roues d'un camion. Léonard veut savoir ce qui s'est passé. Il s'arrête dans un Hôtel à Remoulins, et avec un vélo acheté d'occasion, il sillonne la région, le pont du Gard, qui l'interpelle, car Lucie lui avait envoyé une carte postale le représentant. Il se rend dans tous les petits villages alentours en les décrivant parfaitement. L'auteur Jean-Bernard POUY a certainement dû venir dans la région, soit en vacances, soit pour les besoins de son roman, car les lieux y sont merveilleusement décrits. Castillon du Gard, où d'ailleurs il déménagera dans un autre hôtel, Vers pont du Gard, St Siffret, Valliguières, St Hilaire d'Ozilhan, Rochefort du Gard, Fournés, St Bonnet du Gard (sur la RN86, là où 2 corps seront retrouvés dans un véhicule, assassinés avec une carabine ainsi que le chien), Lédenon, Cabrières, Collias. Très près de Uzès et de Nimes. Tous ces petits villages, très souvent perchés, dont certain surplombent le Gardon, qui peut lors de certains automnes, dévaster les vallées. Il nous en parle bien Jean-Bernard, de ces villages, et on a envie d'y venir en vacances, écouter les cigales, se promener dans les chemins de garrigues, en matinée, ou en fin d'après midi (après la sieste obligée) tant la chaleur y est forte.
Va-t-il retrouver celui qui ........
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Elle est partie. Elle est revenue avec un retard de plusieurs jours. Elle n'a rien justifié. Puis elle est morte. Accident ou suicide ? Son époux, Léonard, se le demande et cherche à connaître les événements pendant cette escapade, pas loin du pont du Gard. Ceci est le pitch de ce roman policier de Jean-Bernard Pouy. Et je n'en dirai pas plus. Par contre, cette intrigue est l'occasion de faire le portrait d'un homme, veuf depuis peu, professeur de plomberie à Paris (mais qui parle le latin), empli de certitudes puis de doutes jusqu'à la révélation finale qui va le pousser à vivre. En creux, c'est le portrait de la morte, un portrait étrange, schizophrénique presque, car, pendant longtemps, nous ne la voyons qu'à travers le regard de son mari. Mais c'est surtout le portrait d'une région (à parcourir en vélo, visiblement). de Rémoulins à Saint-Siffret, la description des paysages (et des cars de touristes) est particulièrement réussie, insistant parfois sur une impression, un sentiment, un détail, rendant l'instant décrit encore plus vibrant. Puis il y a la végétation. Sans oublier le rossignol, fidèle à sa compagne (métaphore du couple pour Léonard). Tout cela s'articule autour de la RN 86, route nationale parcourue par des milliers de touristes qui découvrent le Gard, le monde gallo-romain, les hôtels de luxe, la gastronomie locale. Des milliers de personnes qui envoient des cartes postales avec le pont du Gard …
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
J'étais un drôle de rossignol , moi. C'était ma femelle qui était venue ici avant moi, dans les parages, et qui s'était construit un drôle de nid. Et moi cinq mois après , j'essayais toujours de la retrouver. Mais elle ne chantait plus.
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La jeune femme s’est éloignée un peu, vers le fond de la piscine et, tout à coup, s’est débarrassée de son peignoir. Totalement nue, elle a plongé, parfaitement. Le saut d’un ange cuivré.
Je me suis demandé un court instant s’il fallait m’écarter, ou me retourner. Mais le temps de prendre une décision fut plus court que celui qui lui a fallu pour traverser la piscine, dans un crawl silencieux, et, presque à mes pieds, elle a émergé, sa poitrine effleurant le bord carrelé, dans un bruit de feutre mouillé, puis elle s’est gracieusement hissée sur le rebord.
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Après avoir traversé un bois planté d’arbres tous différents, avec de petits écriteaux recouverts de poussière jaune, là un pin d’Alep, là un cyprès d’Abyssinie, plus loin un épicéa, je suis arrivé sur une plage de gros cailloux, une gravière déjà parsemée de grandes serviettes et de corps tuméfiés par le soleil. Devant, le long d’une lisière brune de vase, l’eau verte coulait doucement sous l’unique grande arche du pont.
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Et Léonard s’en rendait enfin compte, presque trente-cinq ans après. Bien sûr, ses parents, il y a longtemps, l’avaient amené là, lors de ces échappées qui faisaient que les vacances au soleil demeuraient toujours un peu éducatives, des devoirs estivaux en quelque sorte, en lui disant regarde bien, fils, c’est le même que celui qui est dans ton livre de classe, et t’as de la chance, fils, tu le vois en vrai. Et Léonard, s’il ne se souvenait pas très bien de cette visite que ses vieux auraient voulu inoubliable, avait, en revanche, une image toujours très nette decette obligatoire vignette, sur les livres de la classe élémentaire, de ce réalisme un peu aplati par la gravure, comme un timbre, ne dénotant pas tellement un pont, celui d’Avignon faisait déjà le boulot, mais plutôt un signe, celui de la romanité triomphante, le pont du Gard c’était quand même plus grandiose, et utile, que la hutte de nos ancêtres les Gaulois.
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Le hasard est le chien de l’enfer.
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