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EAN : 9782915978681
96 pages
Editions Argol (20/01/2011)
4.5/5   3 notes
Résumé :

Inter aerias fagos, poème écrit en latin par Pascal Quignard en 1976, se révèle, dans le bouleversant récit qu'il fait dans ce livre, comme la matrice de son oeuvre. Inter aerias fagos marque l'origine d'une vie à venir de lecture, d'écriture et de silence
.
Bénédicte Gorrillot, singulière universitaire latiniste, a confié la traduction d'Inter aerias fagos à des poètes, en les exhortant de prendre toutes les libertés personnelles au plus ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
En trois parties, et une courte annexe :
1- une longue et très belle lettre de Pascal Quignard à Bénédicte Gorrillot, en réponse à un questionnement auquel il n'avait pas pu répondre oralement, rapidement, l'histoire du poème latin, son état en l'écrivant, et de la première traduction par Emmanuel Hocquard en accord avec lui, et puis un commentaire, à la fois méditatif et précis, que j'ai relu à la fin comme une huitième version.
2 – le poème latin de 1976 (que j'ai lu en premier, essayant de saisir, avec mes bribes de latin surnageant de quarante ans d'oubli, de humer, d'approcher avec petites incursions dans le Gaffiot en ligne et c'était à la fois frustrant - mais avec certitude que j'en aurai rapidement interprétations - et finalement pas si éloigné du tremblement, mot qui surnageait le plus aisément, du texte – avec cette interrogation sur le saltus qui en fait n'était pas si déplacée) et les sept traductions recueillies, sollicitées pour certaines par Bénédicte Gorrillot (dont sa version), traductions qui devaient être interprétation, passage par la voix poétique de chacun
3 – une belle (encore) réflexion-théorie de Bénédicte Gorrillot sur la traduction, précédée du récit de la naissance de ce livre
L'annexe : courtes notices biographiques des auteurs : Pierre Alfieri, Éric Clemens, Michel Deguy, Bénédicte Gorrillot, Emmanuel Hocquard, Christian Prigent, Judes Stéfan et bien entendu Pascal Quignard.
Citer aussi Catherine Flohic, éditrice attentive, et la beauté de l'objet-livre.
Lecture pas si exigeante que cela, émerveillante.
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Tout commence par un poème en latin, inter aerias fagos. Dans cette langue solide crépitent de multitudes de sens, évoquant Orphée, la perte dans le langage, la confrontation avec la sauvagerie, et les thèmes dans lesquels s'engouffrera toute l'oeuvre de Quignard. Dès le titre (qui me rappelle la première bucolique de Virgile, avec ce Tityre allongé et contemplant le monde à travers la frondaison d'un arbre), le latin, synthétique, quand le français est analytique et choisit un sens plutôt qu'un autre, condense de multiples sensations et pulvérise son lecteur d'évocation en évocation. C'est un superbe grondement sonore où la langue se déploie, violente, puissante, « tracta et fluens », comme le dit ce cher Cicéron.

Charge aux traducteurs, alors, de trahir quelque peu la langue originelle pour créer une Babel de compréhension et de translation et réunir ce qui s'avère être un « cut up qui accole des citations éparses d'auteurs divers, tous à la file, par équivalences ».

Fin de la critique sur mon blog : http://www.delitteris.com/index.php/au-fil-des-pages/inter/
Lien : http://www.delitteris.com/in..
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
INTER privilégie le sujet humain sur le traduit – autrement dit la conscience traduisante et l'énonciation sur l'énoncé traduit. En effet, des hommes marquent la langue latine de Pascal Quignard et la langue traduisante (le français hérité de leurs pères) du contrepoint inimitable de leurs accents propres (ponctuations, respirations, syntaxe, lexique). Comme le souligne Henri Meschonnic « le grand transformateur du traduire n'est pas le sens... C'est le rythme... comme organisation d'un discours par un sujet et mouvement de la parole dans l'écriture, prosodie personnelle »
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C'était cela le but de mes « cut up ». Cela se déchirait. Le chant hélait enfin quelque chose. Bien sûr, les modes différaient, les rythmes chevauchaient, les attentes disposaient leurs abîmes mais tout à coup cela s'entrouvrait. C'est cela écrire. C'est extatique.
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C'est si rare, en Occident, les grandes calligraphies. « Une callifrafia, écrit Adami, alla ricerca del latino rimasto nella memoria del ostri occhi, del moderno scrivere, del tratto inciso » Une calligraphie, écrit-il, à la recherche de ce latin dont notre regard, dont notre langue moderne, jusque dans les traits des lettres que nous inscrivons sur le papier, garde sans le savoir la mémoire 
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Il faut revenir à l'étape d'avant. Il faut revenir à l'étape d'avant « dans la vie » veut dire il faut revenir au savage, au nu, au rudilent, au rudis, à l'aparlance, au silence, à l'ombre. Il faut revenir à l'étape d'avant « dans la langue » veut dire il faut revenir au latin. Car on ne peut faire autremet dans la détresse que de revenir sur ses pas.. 
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"In saltibus", dans ce qui n'est pas encore foulé par l'homme, dans ce qui n'est ni forêt ni champ ni jungle, dans l'indéfriché préhumain aucun silence n'existe encore.... De même qu'il faut une cité pour qu'une jungle apparaisse comme son autre, de même il faut une langue pour que le silence apparaisse comme son autre. Pas de silence dans le préhumain et pas davantage de tumulte. Peur pure, désertique, lumineuse, détresse lumineuse du premier jour
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Videos de Pascal Quignard (60) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Pascal Quignard
L'auteur Pascal Quignard a bâti une oeuvre érudite et sensible. Avec "Compléments à la théorie sexuelle et sur l'amour", il poursuit sa réflexion sur la sexualité et la relation amoureuse et nous parle d'art, de masochisme, ou encore de sirènes... Il est l'invité de Géraldine Mosna-Savoye et Nicolas Herbeaux.
Visuel de la vignette : Les Amants / René Magritte
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