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sur 1392 notes
J'ai lu cette oeuvre dans la collection "Le Livre de Poche", et non en ''Folio poche'', donc il s'agit de la même pièce mais il n'y pas le même dossier en conclusion du livre, j'ai aussi beaucoup apprécié l'introduction de Georges Forestier qui présente cette oeuvre comme étant une "tragédie élégiaque" et en explique toute l'originalité par rapport à la violences d'autres tragédies à succès comme "Phèdre" par ex. Car ici ni meurtre, ni suicide, pas de vengeance divine et point de trahison coupables, seuls règnent les sentiments authentiques dont sont animés les principaux protagonistes de ce triangle amoureux qui a pour seul pendant la froide et implacable raison d'Etat, qui finira par s'imposer aux trois destinées qui demeureront malgré tout dignes dans leur douleur et leur souffrance assumée. Bref, c'est un autre chef d'oeuvre qui mériterait d'être mieux connu et surtout pas effacé par d'autres tragédies de Jean Racine, peut-être plus célèbres et plus populaires car ici point d'étalage de furie, de violence, de déchaînement incontrôlable et incontrôlé, mais la valeur, la force et l'authenticité des sentiment n'est n'est pas amoindrie pour autant, bien au contraire, pour ma part je me suis surpris à me laisser embarquer par cette histoire d'amour qui se trame dans les plus hautes sphères du pouvoir, tant le thème qui est ici abordé est magnifique, intemporel et possède toujours un retentissement d'une brûlante actualité,
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L'histoire même de la création de cette tragédie nous rappelle les temps classiques glorieux où les grands auteurs rivalisaient à l'envi. Ainsi le vieux Corneille avec Tite et Bérénice lutta contre le talentueux Racine et sa pièce Bérénice. Un temps où un beau poème, une belle tragédie ou comédie comptaient énormément dans la cour du roi Soleil ainsi que pour le public.
Racine a choisi cette fois une histoire romaine pour créer cette tragédie qui est parmi les plus connues de ses pièces. Un amour impossible entre le grand Titus et Bérénice la reine de Palestine. Les personnages doivent faire un choix difficile mais acceptent la séparation (la pièce nous y prépare) sans avoir recours à la mort « tragique ».
Racine est un poète qui sait bien dompter son vers et sa rime pour nous enchanter. On retrouve tout son art dans cette tragédie ; toutes ces belles expressions qui sont devenues de vraies aphorismes de l'amour et de la séparation douloureuse. Ces vers résument l'intrigue en quelque sorte et illustrent cette grandeur poétique racinienne :
Titus
J'espérais de mourir à vos yeux,
Avant que d'en venir à ces cruels adieux.
Bérénice
Eh bien ! régnez, cruel, contentez votre gloire :
Je ne dispute plus. J'attendais, pour vous croire,
Que cette même bouche, après mille serments
D'un amour qui devait unir tous nos moments,
Cette bouche, à mes yeux s'avouant infidèle,
M'ordonnât elle-même une absence éternelle.
(Acte IV, scène 5)
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Étonnant que cette pièce m'ait autant plu.
Pourtant, il ne se passe pas grand-chose. Bérénice, ce n'est finalement que l'histoire d'une rupture. Et on ne peut pas compter sur un aspect sanglant. Comme le dit Racine lui-même : « ce n'est point une nécessité qu'il y ait du sang et des morts dans une tragédie ». Voilà une position qui me surprend. Si je trouve que, parfois, certains auteurs en font trop en assassinant et suicidant tout le monde à tire larigot à la fin, j'ai du mal à considérer comme justifié le point de vue de Racine. Il faut un minimum quand même, sinon, on reste dans un registre tout juste dramatique.
Mais à la lecture de Bérénice, j'ai jeté ces considérations dans la poubelle de mon PC. Fi des classifications ; le texte est superbe !

Il raconte comment Titus, devenu empereur de Rome à la suite du décès de son père Vespasien, rejette contre son gré son amour pour la reine Bérénice pour des considérations politiques. Titus et Bérénice s'aiment depuis un bout de temps, mais tant qu'il n‘était que prince, cela pouvait être considéré comme une foucade. Mais dès lors qu'il est amené à représenter Rome, c'est un personnage d'une autre stature qu'attendent le peuple et le Sénat. Comment pourrait-il épouser une orientale ? Une reine de surcroît, alors que les Romains honnissent le concept de royauté depuis les balbutiements de la Ville (seulement trois rois à ses débuts, et puis fini) ? Ce serait se rabaisser à un Marc-Antoine, qui en oublia Rome avec sa Cléopâtre. Lui, jeune, en pleine gloire militaire après les guerres de Judée, obscurcirait immédiatement un règne qui s'annonce magnifique.

Mais Titus ne veut pas renoncer si facilement. Même quand il cède à son entourage, il ne trouve pas le courage d'en parler directement à son aimée. Bérénice ne comprend d'abord pas pourquoi Titus est si fuyant, lui qui lui promettait hier encore la place d'impératrice. Elle lui cherche des excuses – le désespoir dû à la mort du père – jusqu'au moment où cela ne suffit plus. La nouvelle finit par lui parvenir : elle est déchue. C'est l'incompréhension, puis la colère.
L'histoire est un peu compliquée par la présence d'Antiochus, roi de Comagène, ami de Titus et amoureux depuis toujours de Bérénice, qui apparaît comme un vrai dindon de la farce, bousculé entre les réactions de l'un et de l'autre, obligé de servir de médiateur, voyant enfin une ouverture à son amour mais qui se referme aussitôt. Pauvre gars.

Les raisons politiques, les tergiversations, les passions, les colères sont sublimées par les vers de Racine, et ce faisant prennent effectivement une teinte tragique. Seul défaut à mon avis, ce sont les chantages au suicide qu'imposent les trois acteurs à la fin. Chacun dit aux deux autres « tu auras ma mort sur la conscience » avant que la raison vienne mettre de l'ordre dans tout cela.

Avec cette pièce, j'achève le premier tome du théâtre complet de Racine. le tome 2 attendra un peu.
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Une tragédie classique merveilleusement écrite : la raison d'état le dispute à la passion amoureuse : Titus doit renoncer à la belle Bérénice. Duo, duel, aveu, monologue, tous les ingrédients sont là pour nous faire vibrer : la passion, le déchirement, le devoir nous touchent encore, plusieurs siècle après... Magnifique pièce à lire et à relire.
Lien : http://bibliblog.net/berenic..
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"Bérénice" de Jean Racine, tragédie classique par excellence, se distingue par sa profondeur émotionnelle et sa maîtrise impeccable de la langue. Composée au XVIIe siècle, cette oeuvre théâtrale explore les méandres de l'amour contrarié et des conflits intérieurs. Racine, dans un style sobre et élégant, captive l'attention du lecteur en dépeignant les tourments des personnages pris dans les filets de leur passion et de leur devoir.

L'intrigue, centrée sur le triangle amoureux entre Bérénice, Titus et Antiochus, révèle la complexité des relations humaines et les choix moraux auxquels sont confrontés les protagonistes. Les dialogues ciselés et les monologues introspectifs confèrent à l'oeuvre une intensité émotionnelle saisissante, faisant vibrer les spectateur.

Racine excelle également dans la représentation des affres de la passion amoureuse et des tourments de la séparation. À travers ses vers magnifiquement rythmés, il exprime avec une poésie envoûtante les émotions les plus intenses, capturant ainsi l'essence même du sentiment amoureux.

"Bérénice", par sa profondeur et sa beauté formelle, demeure une oeuvre intemporelle qui résonne encore aujourd'hui avec force. C'est sans nul doute mon oeuvre de Racine préférée, que je relie allégrement avec Phèdre. Son exploration des thèmes universels tels que l'amour, le devoir et la souffrance en fait une pièce théâtrale d'une richesse inégalée, qui continue de fasciner et d'émouvoir les spectateurs, des siècles après sa création.
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Encore une superbe pièce de théâtre de Racine ! Étant déjà fan du théâtre, je ne peux s'apprécier la beauté et la poésie dans l'écriture de Racine. Dans cette pièce, nous sommes transporté à Rome où Titus, l'empereur doit faire un choix cornélien entre sa patrie et son amour. En effet, Titus est fou amoureux de Bérénice, reine de Palestine, cependant, la loi de Rome interdit à l'empereur de prendre pour épouse une non romaine. Il doit se soumettre à la tradition romaine mais ne se résout pas à annoncer la douloureuse nouvelle à l'élue de son coeur.
De la tragédie, de l'amour et un voyage vers la Rome antique sont au menu de cette superbe pièce de théâtre.
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Quel texte je ne m'en lasse il incarne la xénophobie par excellence et résonne tellement bien aujourd'hui.
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En dehors de ''Britannicus'', j'ai surtout l'habitude de lire des pièces de Racine reprenant les mythes grecs, mais je trouve qu'il excelle tout autant dans l'histoire romaine. On suit ici l'amour contrarié entre le nouvel empereur Titus et son amour de jeunesse, Bérénice. Celle-ci est reine, elle porte un titre abhorré par Rome depuis Tarquin l'ancien, leur union au grand jour est donc trop difficilement concevable, leur séparation inéluctable. Titus n'est pas prêt à abandonner le pouvoir par amour comme le fera longtemps après lui le roi Edward VIII d'Angleterre, il doit annoncer la dure nouvelle à Bérénice. Ce n'est pas sa pièce la plus tragique que j'ai lue, mais ça ne m'a pas empêché d'aimer la fin pour autant. J'aime beaucoup ce genre de pièce qui nous fait revisiter les mythes ou l'histoire, d'autant plus qu'ici le personnage masculin principal, Titus, est l'un des empereurs, et je dirais même l'un des hommes les plus étonnants de son temps en dépit de la courte durée de son règne. Bien que je sois très peu porté sur la poésie, je trouve que cette pièce en vers est un délice à lire, comme toutes les pièces de Racine (à ma connaissance tout du moins), et c'est à nouveau une réussite pour cette nouvelle lecture d'une oeuvre de Racine que je n'avais pas lu depuis longtemps.
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Une très bonne pièce! ( J'ai préférée Britannicus personnellement cependant) C'est très intéressant à suivre et plaisant, c'est tragique et passionnelle... Vraiment une exellente lecture! Les personnages sont vraiment très bien retranscrits et c'est si bien écrit!!!
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Bérénice, tragédie versifiée en 5 actes de Jean Racine (poète tragique du XVII° siècle, membre de l'Académie française auteur de Phèdre, Andromaque, Britannicus...)conte l'amour absolu (mais impossible car "l'hymen chez les Romains n'admet qu'une Romaine") entre Titus (nouvel Empereur de Rome suite au décès de son père) et Bérénice, reine étrangère). Elle fut jouée en même temps que Tite et Bérénice de Corneille, mais eut plus de succès.
Paradoxe éternel, le choix n'est que souffrance ( puisque à l'encontre d'Antoine "qui oublia sa gloire et sa patrie" pour Cléopâtre) Titus, par devoir, bien qu'amoureux, généreux et sensible, choisit (à contre coeur) sa mission vis à vis de Rome ("Pourquoi suis-je empereur? Pourquoi suis-je amoureux?") et sacrifie du même coup sa fidèle, radieuse et belle maîtresse éperdue d'amour qui va se désespérer (" Pour jamais! Ah! Seigneur, songez -vous en vous-même/ Combien ce mot cruel est affreux quand on aime?").
Racine suit dans cette pièce les règles du théâtre classique puisque l'unité de lieu (Rome), d'action (l'amour) et de temps (le drame se passe un jour durant) sont préservés et que cette pièce n'est pas choquante pour le public.
On peut noter: la musicalité des mots, le trio amoureux (se rajoute le prince et ami Antiochus, amoureux transi et honnête qui s'efface: "D'un voile d'amitié j'ai couvert mon amour") qui relance l'intrigue, la bonne étude psychologique des personnages, le riche registre émotionnel (amour,incertitude,désespoir,espoir,tristesse,rage, ressentiments...)
Bien que cette tragédie me paraisse un peu désuète de par l'emphase de ses déclamations ( "Ah lâche!"... '"Ah! Bérénice!"...Ah prince malheureux!"..."Ah! Seigneur"...) et ses "funestes adieux", les thèmes forts de l'amour absolu, du renoncement, de l'absurdité d'un destin pouvant entrainer la mort, font de Bérénice un classique incontournable.
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