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sur 1392 notes
Bérénice... quel belle mais triste histoire.
Berenice est la reine de Palestine folle amoureuse de Titus, empereur de Rome. Malheureusement, les raisons d'Etat seront plus fort que leur amour...
Ce qui m'a surpris en lisant cette tragédie, c'est qu'aucuns des personnages meurent (plutôt inhabituel pour une tragédie, quand on voit Andromaque où Pyrrhus et Hermione meurent, dans Phèdre, celle-ci se tue et Hippolyte aussi...) mais cela donne un coté amer, les personnages à la fin devant bannir leurs sentiments amoureux à jamais et vivre seul, sans l'être aimé...
Si vous êtes allergique aux beaux vers et aux romances très déchirants, ne le lisez pas. Mais il est splendide.
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Vers très agréables à lire
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Racine Jean – "Bérénice" – Folio classique, 2012 (ISBN 978-2070445790)

Cette pièce date de 1670, elle est représentée après « Britannicus » et en diffère profondément. En effet, comme Racine le précise lui-même dans sa préface : «Il y avait longtemps que je voulais essayer si je pourrais faire une tragédie avec cette simplicité d'action qui a été si fort du goût des anciens». Contrairement à ses oeuvres précédentes, il n'y a donc quasiment aucune action ici : pas de morts, pas de combats sanglants, pas d'épées flamboyantes. Titus et Bérénice s'aiment d'un amour profond et partagé, mais l'accession au trône impérial contraint Titus à devoir choisir entre sa passion (privée) et sa charge (publique).

Phénice (vers 292-296)
« Titus n'a point encore expliqué sa pensée.
Rome vous voit, Madame, avec des yeux jaloux,
La rigueur de ses lois m'épouvante pour vous.
L'hymen chez les Romains n'admet qu'une Romaine.
Rome hait tous les rois, et Bérénice est reine. »
Rome demande « un choix digne d'elle et de vous » (vers 418)

Titus réfléchit longuement et choisit la charge publique : (vers 451-454)
« Bérénice a longtemps balancé la victoire.
Et si je penche enfin du côté de ma gloire,
Crois qu'il m'en a coûté, pour vaincre tant d'amour,
Des combats dont mon coeur saignera plus d'un jour. »

Et son conseiller Paulin lui répond (vers 497-498)
« Et qu'un héros vainqueur de tant de nations
Saurait bien, tôt ou tard, vaincre ses passions. »

Titus ne capitule pas facilement (vers 719-722)
« […] Plaignez ma grandeur importune.
Maître de l'univers je règle sa fortune.
Je puis faire les rois, je puis les déposer.
Cependant de mon coeur je ne puis disposer. »

Réponse de Bérénice à Titus (vers 1071-1072)
« Ne l'avez-vous reçu, cruel, que pour le rendre
Quand de vos seules mains ce coeur voudrait dépendre ? »

Bérénice finira elle aussi par accepter ce sacrifice, puisqu'elle aussi est souveraine et connaît les obligations d'une reine que Titus lui rappelle (vers 1045-1060) :
« N'accablez point, Madame, un prince malheureux ;
Il ne faut point ici nous attendrir tous deux.
Un trouble assez cruel m'agite et me dévore,
Sans que des pleurs si chers me déchirent encore.
Rappelez bien plutôt ce coeur, qui tant de fois
M'a fait de mon devoir reconnaître la voix.
Il en est temps. Forcez votre amour à se taire,
Et d'un oeil que la gloire et la raison éclaire,
Contemplez mon devoir dans toute sa rigueur.
Vous-même contre vous fortifiez mon coeur.
Aidez-moi, s'il se peut, à vaincre sa faiblesse,
À retenir des pleurs qui m'échappent sans cesse.
Ou si nous ne pouvons commander à nos pleurs,
Que la gloire du moins soutienne nos douleurs,
Et que tout l'univers reconnaisse sans peine
Les pleurs d'un empereur, et les pleurs d'une reine. »

Puis, vers 1102 : « Mais il ne s'agit plus de vivre, il faut régner. »
Enfin, Titus (vers 1172-1174)
« Mais, Madame, après tout, me croyez-vous indigne
De laisser un exemple à la postérité,
Qui sans de grands efforts ne puisse être imité ? »
Titus également (vers 1403-1406)
« Vous-même rougiriez de ma lâche conduite.
Vous verriez à regret marcher à votre suite
Un indigne empereur sans empire, sans cour,
Vil spectacle aux humains des faiblesses d'amour. »

Racine transpose sur l'époque romaine les attitudes de sa propre époque, celle de la noblesse aristocratique : l'individu appartient à sa caste, il en porte la renommée, la grandeur (à l'époque, on appelle cela "la gloire", le sens du mot ayant depuis beaucoup varié), il en subit les conséquences ; plus encore, il se doit de respecter les us et coutumes qu'il est censé incarner.
Pas ou très peu d'action donc, mais pour autant une descente rigoureuse dans les abîmes du sentiment, de la passion amoureuse, à la lumière du Jansénisme qui imprégna la jeunesse de l'auteur. C'est le Racine de la langue du regret, de la tristesse, voire du désespoir. Les personnages principaux s'expriment le plus souvent en longues tirades déploratrices, ce qui nous vaut des vers parmi les plus marquants et les plus beaux du Racine peut-être désabusé (voir citations)…

Evidemment, cette pièce est devenue quasiment incompréhensible à notre époque proclamant la supériorité de l'individu hédoniste et la négation la plus radicale du moindre respect de la morale publique ou des usages dorénavant ringardisés. Avec l'avènement d'un Président d'une abyssale médiocrité, le populo stupéfait a même vu la fonction déchoir jusqu'à la pantalonnade de boulevard, s'abîmant dans un «merci pour ce moment», abaissant la plus haute fonction de la République au niveau des égouts dans lesquels pataugent nos "élites" réduites au rang de "peoples" depuis vilaine lurette.
Peut-on encore lire et comprendre Racine ?

Il y a dans cette pièce des instants magiques, des mots qui toujours trouveront un écho chez toute personne ayant aimé, comme par exemple Titus (vers 541-546)
« Enfin tout ce qu'Amour a de noeuds plus puissants,
Doux reproches, transports sans cesse renaissants,
Soin de plaire sans art, crainte toujours nouvelle,
Beauté, gloire, vertu, je trouve tout en elle.
Depuis cinq ans entiers chaque jour je la vois,
Et crois toujours la voir pour la première fois. »

Ou encore, Bérénice (vers 1113-1116)
« Dans un mois, dans un an, comment souffrirons-nous,
Seigneur, que tant de mers me séparent de vous ?
Que le jour recommence et que le jour finisse,
Sans que jamais Titus puisse voir Bérénice, »
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Bien décidée à élargir mes horizons avant l'entrée en Première et à me forger une culture littéraire, j'ai décidé de découvrir les classiques. Conseillée par ma prof de français, j'ai choisi ce monument du théâtre français. D'habitude je n'aime pas lire le théâtre car je pense qu'il est fait pour être joué. Mais ici avec la sublime écriture de Racine on ne peut qu'adhérer. J'ai pris beaucoup de plaisir en le lisant. Et comme pour la plupart des très bons livres c'est passé trop vite, bien trop vite. Mais quel plaisir intense ! Finalement les livres classiques peuvent vraiment être, non seulement de bons textes, mais aussi de vrai plaisir de lecture!

Ah l'amour, c'est tellement mieux quand ça fini mal. Enfin une bonne histoire d'amour ! Ce qui prouve bien qu'une romance bien écrite peut être fantastique. Durant tout le livre on ressent toute la profondeur de leur amour, mais surtout à quel point cet amour fait mal aux deux protagonistes. Et j'insiste sur les « deux » car ici Titus est en pleurs sur scène ! Oui, oui l'homme est sensible malgré sa puissance, car il est empereur de l'empire romain, rien que cela. Bérénice elle n'est pas qu'une fille au coeur brisé, elle reste digne face à Titus.

J'ai vraiment aimé le contexte historique de la pièce, car j'aime beaucoup la période antique (sinon je ne ferait pas de grec ni de latin), alors un livre qui se déroule à cette époque, c'est rudement agréable.

Les obligations, le pouvoir, le regard des autres et la pression sociale vous prennent à la gorge durant tout le livre. On dirait des monstres qui accablent les deux amoureux et ce sont eux qui vont les séparer. Ces monstres sont en fait toujours présent dans notre monde et le seront toujours. Ce qui fait que l'histoire de Titus et Bérénice est intemporelle.

Les deux personnages principaux ont toujours su que c'était impossible. « Ne donne point un coeur qu'on ne peut recevoir. » Mais ils ont tenté l'impossible, au prix de beaucoup de douleur. « Ne l'avez-vous reçus, cruel, que pour le rendre ». Même s'ils sont mûrs, cet amour peut s'apparenter au dernier rêve d'enfant que l'on perd, et seulement maintenant ils peuvent être adultes et assumer leur rôle, car ils ont comprit le sens du mot « sacrifice » au plus profond de leur être.

J'avais acheté ce livre comme « devoir de vacances » pour m'avancer, mais au final je me suis plongée dans ce livre que j'ai adoré. Les mots sont choisis pour être beaux, forts et puissants, pour raconter la fin d'une histoire d'amour et le début d'une nouvelle vie de pouvoir et d'obligation. le mot de la fin ? Magnifique.
Lien : http://tantquilyauradeslivre..
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C'est une pièce en 5 actes sur les amours de l'empereur romain Titus et de la reine de Palestine Bérénice.
Bonne tragédie, c'est l'écriture, le style de de Racine qui enchante cette pièce.
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Une des plus belles pièces de Racine grâce à la pureté de la langue, à la sobriété du récit et à la grandeur des personnages. L'intrigue est uniquement morale, dans le coeur des héros.
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Longtemps j'ai cru qu'aucune pièce de Racine ne me toucherait plus que Phèdre... C'était avant d'avoir lu Bérénice !
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Une superbe tragedie de Racine on ne lasse pas du genie de l'auteur le meilleur tragedien francais pour moi quel talent ! Rien ou presque ne vieillit ici le plaisir est à chaque lecture present et nous offre un superbe moment de lecture !
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Comme la plupart des pièces de Racine (et des tragédies classiques de manière générale), Bérénice puise son inspiration dans l'Antiquité : Titus, fraîchement promu empereur, doit renoncer à son amour pour Bérénice. Mais c'est l'empereur ! Il fait ce qu'il veut ! me direz-vous. Et bien non. Bérénice est une étrangère en plus d'être une reine. Deux énormes défauts du point de vue des Romains. Souvenez-vous de Jules César et de sa petite aventure avec Cléopâtre… bam ! assassiné ! (bon, je simplifie hein, mais je ne suis pas là pour faire un cours d'histoire antique). Pour couronner le tout, Antiochus aime Bérénice en secret depuis des années et brûle de le lui révéler.
LA SUITE à LIRE sur forty-five weeks !
Lien : https://fortyfiveweeks.wordp..
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Qui n'a jamais entendu parler de l'histoire d'amour entre Titus et Bérénice ? L'action se passe à Rome, on y suit un triangle amoureux. Bérénice, princesse de Judée à l'origine est ici reine de Palestine, elle est courtisée indirectement par Antiochus. Les confidents des deux personnages ont un rôle important, ils sont sages et humbles. J'ai lu l'incipit d'Aurélien de Louis Aragon, la phrase "Je demeurai errant dans Césarée" est restée dans ma tête comme une parole marquante de chanson. Antiochus, roi de Comagène, n'a qu'un seul désir : se marier avec la belle et douce Bérénice. Titus emmène la reine à Rome après être sorti vainqueur d'une bataille, il espère se marier avec sa belle. le roi de Comagène cache son amour au début, en espérant que l'amour entre Bérénice et Titus devra surmonter des obstacles imprévus et destructeurs. L'originalité de cette pièce a été reprochée mais aussi admirée par beaucoup. La versification racinienne en cinq actes relève d'un coup de maître. Il n'y a pas beaucoup d'actions mais une confuse de sentiments est perceptible ici. le succès de Racine a été si grand que son oeuvre a été considérée supérieure à celle de Corneille. Cette pièce de théâtre est à lire pour tous les amateurs de tragédies classiques avec une fin prévisible et touchante.
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