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sur 1854 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Afghanistan, années 1980. Une femme veille son mari tombé dans le coma, une balle dans la colonne vertébrale. Petit à petit, elle se confie comme si son homme était la Syngué Sabour, la pierre de patience qui absorbe toutes les douleurs.
La condition féminine en temps de guerre et d'islamisme se mêle à des considérations plus intimes. La mélopée s'entrecroise avec les visites inopinées voire indésirables.
Atiq Rahimi apporte la preuve que l'écrivain peut tout, il peut incarner un héros de n'importe quel genre, époque, s'il est suffisamment immergé dans son sujet, tout est possible.
Un magnifique prix Goncourt que je vous conseille vivement !
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Texte rageusement atemporel… (n'est-t-il d'ailleurs pas écrit au présent ?) Ce huis-clos très théâtral est magistral : le décor dépouillé et pauvre est un écrin pour les émotions, les réflexions, les gestes des personnages. le récit est tantôt émaillé de contes, de rêves, de souvenirs mais aussi d'actions quotidiennes, bien concrètes. Ode à la paix et à la Femme, MERCI Atiq Rahimi !
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Alors voila typiquement, le genre de roman et de références (Prix) qui ne m'attirent pas. C'est même l'inverse. Les sélections et les lauréats des Prix sont trop peu transparents, les jurés sont trop peu démocratiques que je mettrais toujours en doute la probité de chacun. Quand il y a beaucoup d'argent en jeu, je me méfie. En tout cas, sans dire si Syngué sabour, Pierre de patiente d'Atiq Rahimi mérite son Prix Goncourt, je peux déjà dire qu'il y a quelque chose dans ce roman qui le rend très intéressant.

L'entrée en matière de ce roman est assez obscure car on ne sait pas trop où on se trouve. Il y a la voix d'une femme. Il y a la présence d'un homme, son mari, dans le coma. Et nous avec lui, comme lui. Car on ne saura rien de plus que ce qui se passe dans la pièce. Et pourtant, on saura tout. Syngué sabour dévoile l'âme de ces femmes, contraintes et opprimées en tous points. Et ce récit est triste et beaux, brut, violent et universel.

Tant la forme que le fond mont séduit. Atiq Rahimi touche juste avec ce roman. Peut-être un poil trop romanesque sur la fin mais c'est juste histoire de faire la fine bouche. Syngué sabour a de grandes chance de vous séduire par son réalisme, sa justesse et l'originalité du point de vue. Et même si on se doute qu'il y a des femmes, entières et vivantes derrière les voiles, cette piqure de rappel est salvatrice.
La chronique sur le blog…
Lien : http://livrepoche.fr/syngue-..
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Un huis clos dans une chambre d'hôpital, dans une ville en pleine guerre civile, une femme soigne jour après jour son mari comateux, aux portes de la mort, il a reçu une balle dans la nuque. Elle le veille, le lave, surveille sa perfusion, récite des pages du Coran.
Mais cette femme va profiter de cette situation pour raconter, évacuer ses douleurs, ses souffrances, dans ce pays où le mariage est arrangé, où les jeunes filles sont surveillées pour arriver vierges au mariage, où leurs maris peuvent les battre sans aucune raison.
Son mari va devenir cette pierre de patience à qui on confie tous ses malheurs, ses frustrations. Lui qui a été si absent, distant, et surtout si brutal en l'amour.
Ce livre poétique, cruel, et majestueusement bien écrit au féminin, nous dit que toutes les femmes du monde ont des rêves, des désirs, même dans ces pays où la tradition est lourde; où la femme n'a pas de droits.
Un très bon livre sur la condition des femmes, un hommage à la femme.
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Ce très beau roman est l'histoire d'une femme qui soigne son mari plongé dans le coma (une balle dans la nuque). Cela se passe à Kaboul et lui est taliban. C'est la guerre, la ville est déserte, elle est seule avec ses deux filles.
Unité de lieu : la chambre du malade. On y voit la femme qui entre et qui sort.... Devant le silence de son mari elle se livre et lui dit tout : ses peines, ses espoirs, ses secrets. Son mari est devenu la Pierre de patience.
C'est bouleversant.
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Un homme et une femme

Les huis clos sont en général terribles. Dans ce livre, celui-ci prend une autre dimension. En effet,dans un pays en guerre non identifié, dans un temps plus ou moins contemporain, un homme et une femme dialoguent. Enfin c'est plutôt un très long monologue. L'homme est alité, n'ayant aucune force ne pouvant communiquer avec sa femme qu'avec son regard. Son épouse subvenant comme à son habitude aux besoins familiaux. Petit à petit elle se livre totalement à son époux profitant de l'immobilité de celui-ci. Et c'est à ce moment là que tout débute.
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Syngué Sabour - Pierre de patience par Atiq Rahimi est un roman d'une immense sensibilité dont on ne ressort pas totalement indemne.
L'histoire poignante d'une femme Afghane racontee par un témoin anonyme dans un style cinématographique (d'ailleurs adapté au cinéma par son auteur devenu réalisateur en 2013).

Cette femme va vivre pendant plusieurs jours au chevet de son mari, plongé dans le coma depuis qu'il a reçu une balle dans la nuque, dans un Afghanistan en guerre ou ne règnent que la violence et la peur.
Profitant de son coma, elle va s'acheter enfin un peu de liberté en se confiant à lui, comme une femme "normale" pourrait le faire avec un homme "normal" dans une vie "normale".
Elle va lui avouer tous les lourds secrets de sa vie qui lui pèsent et qui lui auraient valu la mort immédiate de la main de ce monstre s'il avait été conscient.
Pour une fois elle va être elle-même. Pour une fois elle va respirer. Pour une fois elle va vivre.

Dur pour le coeur, bon pour l'âme, je l'ai dévoré en 2 heures intenses en émotions,.un prix Goncourt largement mérité et à lire si ce n'est pas déjà fait.
Lien : https://lauretainturier.wixs..
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Un drame et une tragédie au sens classique respectant les trois unités, de temps, d'action, de lieu
Une femme veille son mari grièvement blessé dans la chambre de leur pauvre maison, il est dans le coma, il a reçu une balle dans la nuque, à l'occasion d'une bagarre avec les soldats de son unité. C'est un moudjahidin, ou un intégriste musulman. On suppose que l'histoire se passe en Afghanistan, les combats font rage au dehors, la maison tremble sous les balles et les bombes
Les femmes n'ont pas le droit à la parole, elles épousent celui qu'on leur donne...Aussi cette femme encore jeune profite du silence de son mari pour lui révéler ce qu'elle n'a jamais pu lui dire, ses attentes, ses humiliations, sa condition, sa nuit de noce trois ans après le mariage.... L'homme est devenu son exutoire, la pierre magique, la Syngué Sabour, qui lui permet de déverser sa colère de libérer sa parole! Plusieurs jours de monologue de cette femme rythmés par les changements de perfusions et le chapelet que l'imam lui demande de dire sans relâche, l'irruption des combattants dans la maison....un monologue interrompu par les combats, par l'hypocrisie de ces hommes, amis ou ennemis, on l'ignore, ils se ressemblent tant....imposant la fidélité aux femmes, rejetant les prostituées mais....tellement hypocrites et contents d'en trouver pour découvrir en cachette le plaisir...
Un roman sur la condition des femmes soumises à cet islam intégriste et guerrier et aux tabous et interdits religieux
Je relirai sans aucun doute les 170 pages de "Syngué Sabour Pierre de Patience"

Lien : https://mesbelleslectures.wo..
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Le fond : Afghanistan, de nos jours. Dans la ville à feu et à sang, une femme soigne son mari inerte. Il est son Syngué sabour, cette pierre noire que dans la tradition l'on place devant soi pour lui confier ses secrets et malheurs. de privations en humiliations et frustrations dont il n'est pas étranger, son époux inconscient absorbe toute l'énergie négative que la femme a accumulée. Soudain, des hommes armés pénètrent dans la maison.
La forme : le style est fluide, rude, avec un bon équilibre entre dialogues et parties descriptives.
Pour conclure, un livre âpre, habile dans sa construction, qui livre un portrait sans concession de la vie d'une femme en Afghanistan. Un prix Goncourt original qui ne laisse pas de marbre.
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… et j'ai lu tous les livre…

Les années passent et les perles littéraires se font rares. de plus en plus attentive à la qualité de la langue, j'abandonne l'idée de l'originalité.

Ce titre est peu à peu apparu à ma conscience… Babelio, conseils… je ne sais mais récemment on le jouait au théâtre et peu de temps après je le trouvais dans une cabine à livres (nos anciennes cabines téléphoniques servent de boîtes à livres). Petit format facile à trimballer dans le sac pour les attentes aux arrêts de bus sauf que… je me suis retrouvée à rater trains et bus ou à descendre le nez planté dans le bouquin en pilotage automatique le long du chemin. C'est très intime et on ne peut simplement pas interrompre cette femme qui par petites touches subtiles se libère et se révèle tout en exposant à la fois sa condition de femme mais aussi son intelligence de philosophe éclairée. On a l'impression de lire une pièce de théâtre , le lecteur et narrateur étant cantonnés à une chambre . Tout se passe presque en temps réel tandis que la parole se libère et s'intensifie.

C'est non seulement une magnifique réussite mais je suis aussi surprise à quel point un auteur masculin a su faire résonner cette voix de femme avec autant d'empathie et d'authenticité.
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