Mon titre pourrait laisser entendre quelque nouvelle odyssée de l'image, nous conduisant de la gloire aurorale de Lascaux au crépuscule contemporain d'une réalité dévorée par l'image médiatique et d'un art voué aux moniteurs et aux images de synthèse. Mon propos pourtant est tout différent. En examinant comment une certaine idée du destin et une certaine idée de l'image se nouent dans ces discours apocalyptiques que porte l'air du temps, je voudrais poser la question : est-ce bien d'une réalité simple et univoque qu'ils nous parlent ? N'y-a-t-il pas, sous le même nom d'image, plusieurs fonctions dont l’ajustement problématique constitue précisément le travail de l'art ? À partir de là, il sera peut-être possible de réfléchir, sur une base plus ferme, à ce que sont les images de l'art et aux transformations contemporaines de leur statut.
Jacques Rancière professeur émérite au département de philosophie de l'université de Paris VIII, il est l'auteur entre autres de la Nuit des prolétaires (Fayard, 1981), La Mésentente. Politique et philosophie (Galilée, 1995), le Partage du sensible. Esthétique et politique (La Fabrique, 2000), Politique de la littérature (Galilée, 2007), le temps du paysage: Aux origines de la révolution esthétique (La Fabrique, 2020).
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11/02/2022 Réalisation et mise en ondes Radio Radio, RR+, Radio TER