AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782492284052
191 pages
BOLD (16/09/2021)
3.67/5   3 notes
Résumé :
Ils travaillent pour France 2, Arte, France 24, M6, Paris-Match, Le Figaro Magazine, France Info ou RTL. Ils sont cameramen, photographes ou rédacteurs, pour la plupart indépendants. Vous avez vu leurs reportages à la télévision ou lu leurs récits de guerres dans les plus grands magazines.
Voici le témoignage exceptionnel d'une dizaine de grands reporters de guerre qui comptent parmi les plus renommés et les plus aguerris au monde. « Ce qui se passe sur le te... >Voir plus
Que lire après Grands reporters : Confessions au coeur des conflitsVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
L'américain Brent Renaud, Pierre Zakrzewski et la fixeuse qui l'accompagnait Oleksandra Kuvshynova, le journaliste ukrainien Evgueni Sakoun et son confrère Viktor Doudar. En à peine une quinzaine de jours, cinq journalistes ont déjà payé de leur vie la couverture médiatique de l'invasion par les soldats russes de l'Ukraine. Au XXIème siècle, ces hommes et ces femmes de l'ombre qui parcourent le monde pour ramener des images et des informations capitales pour l'établissement de la vérité dans les folies de notre siècle sont devenus, dans les zones de combat, des cibles de premier plan. Or, au mépris du danger, ces derniers véritables héros des temps modernes n'ont pour mission que de rapporter des images d'informations les plus justes possibles, « de rendre compte en toute indépendance de la marche et de l'histoire du monde ». le livre d'Emmanuel Ravazi, lui-même grand reporter de guerre devenu directeur de rédaction du magazine Fildmedia, se veut ici témoigner de ce métier, vécu comme un véritable sacerdoce par la majorité de ses représentants. C'est donc tout naturellement qu'Emmanuel Razavi va donner la parole à tous ces grands journalistes reporters qu'il a croisés en Afghanistan ou au Liban, ceux qui l'ont épaulé dans le métier, ceux qu'il a admiré, ceux qu'il a perdu au passage d'un check-point ou dans une explosion. Il accorde ainsi une large place
à leurs témoignages mais aussi beaucoup à leurs réflexions sur cette profession en pleine mutation. Car la façon américaine de faire de l'information (chaines en continu avec des informations en boucle, remplissage médiatique, course à l'audimat) a influencé plus que de raison le journalisme en Europe. Ainsi l'analyse Renaud Bernard, grand reporter et rédacteur en chef à France Télévisions : « J'ai alors pris conscience que nous allions passer du rôle de reporters porteurs de récits et de sens à celui d'éléments d'une politique de marketing ». Pourtant, malgré tout, nombreux sont ceux qui ne trahissent pas leur engagement et portent noblement et avec panache les couleurs de leur profession, avec honneur et passion, avec bravoure et détermination. Car « l'image est la preuve irréfutable que quelque chose s'est passé. Une image d'un événement, quelle que soit son importance, est une trace pour l'histoire. » Preuve s'il en est, la situation en Ukraine et les enjeux lourds de conséquences de l'information ou de la désinformation. Un récit documentaire certes sur l'exercice difficile et douloureux de cette profession mais aussi une réflexion profonde sur les mutations des pratiques informationnelles des citoyens qui consomment l'information gratuitement sans penser aux conséquences lourdes de sens de cette pratique : la mort d'une information de qualité, dûment vérifiée, des reportages de fonds aux coûts plus élevés, la disparition peu à peu d'images « issues du terrain filmées, traitées et dé cryptées par des professionnels nuisant à la compréhension d'une situation et à la contextualisation des faits ». Certes, un citoyen peut filmer l'impact d'un missile sur l'immeuble voisin mais c'est le reporter qui seul peut interroger le terrain, mettre en relation les faits vérifiés et raconter l'événement au plus près de la vérité.
« de ce que j'en connais, les grands reporters d'aujourd'hui sont, à l'image d'Albert Londres, des femmes et des hommes libres, qui exercent leur métier par passion et par curiosité, sans parti pris, excepté celui de la vérité, avec la conviction chevillée au corps que celle-ci va permettre d'éclairer les citoyens ».
Je referme ce livre, consciente plus que jamais de la nécessité de ne pas s'en tenir à ces chaînes d'infos qui nous gavent comme des oies et de notre nécessaire devoir de citoyen de soutenir par nos lectures une presse libre, indépendante et de qualité. Pour que tous ceux et celles tombés dans l'exercice de leur profession, ne l'aient pas été pour rien, dans une indifférence générale.
Commenter  J’apprécie          102

Emmanuel Razavi, correspondant de guerre passionné par son métier de reporter "tenant en quelque sorte du sacerdoce", exprime son admiration pour ces hommes et ces femmes qui, comme lui, exercent leur métier bien souvent au péril de leur vie.
"Quelle chance d'être le témoin de l'Histoire en marche et d'avoir pour mission d'informer et de sensibiliser à toutes sortes de causes ou d'événements" écrit-il.
L'auteur balaie tout d'abord l'histoire du journalisme et son évolution, de l'Antiquité à nos jours. Mais ce livre est aussi un hommage rendu à ses confrères dont il souligne le courage, l'engagement et la qualité du travail, en définissant les contours de leur métier si périlleux. Il nous offre quelques tranches de vies de grands reporters : Jean-Pierre Perrin, Pierre Darcourt, Roland Lombardi, Jean-Pierre Canet, Kamal Redouani, Renaud Bernard, ou Régis le Sommier. J'ai trouvé édifiants les témoignages de ces hommes confrontés aux risques de la guerre.
Je suis personnellement admirative du travail des correspondants permanents qui bien souvent sacrifient leur vie de famille pour l'exercice de leur métier aussi passionnant que risqué. L'auteur cite en exemple ses consoeurs Clarence Rodriguez, Sarah Saidi ou Sarah Caron.
Enfin, il consacre un volet aux grands reporters photographes de guerre, dont les clichés apportent la "preuve qu'un évènement a eu lieu alors qu'une description écrite, même faite par le meilleur des reporters, n'amène, au mieux, qu'un témoignage."

Je m'attendais à trouver dans cet ouvrage des retours d'expériences personnelles de grands reporters sur le terrain, or il s'agit plutôt d'une réflexion sur le métier, au demeurant fort instructive et intéressante.

Merci à Babelio et aux éditions Bold qui m'ont offert l'opportunité de cette lecture dans le cadre d'une Masse Critique.










Commenter  J’apprécie          30
Gagnant de la masse critique, j'ai choisi ce livre qui résonne dans l'actualité.
Emmanuel Razavi, l'auteur de ce livre et grand reporter, a recueilli plusieurs témoignages de ses confrères.
Chacun a accepté de parler de son métier, de la foi et de la passion qui l'animent, sa volonté d'informer, de faire comprendre le monde dans lequel nous vivons et son évolution.
Et tout cela, ils le font malgré les dangers, les risques encourus et l'impact sur leur existence.
On ne peut qu'être admiratif de leur courage, de leur engagement et j'avoue ne plus écouter ou regarder leurs reportages sans avoir une pensée pour ces femmes ou ces hommes.
Commenter  J’apprécie          00


autres livres classés : journalismeVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus


Lecteurs (4) Voir plus



Quiz Voir plus

Coupe du monde de rugby : une bd à gagner !

Quel célèbre écrivain a écrit un livre intitulé Rugby Blues ?

Patrick Modiano
Denis Tillinac
Mathias Enard
Philippe Djian

10 questions
861 lecteurs ont répondu
Thèmes : rugby , sport , Coupe du mondeCréer un quiz sur ce livre

{* *}