Voilà un livre qui fait un pendant à la série
Persépolis de
Marjane Satrapi mais, avouons-le, avec beaucoup moins de sensibilité et d'émotions que dans la célèbre bande-dessinée.
Les exilés, une chronique iranienne est certes un roman mais avant tout un document sur l'Iran de l'avant et de l'après Khomeiny.
Colonel au service du pouvoir, Youssef Razavi envoie en 1946 ses deux fils Parviz et Houchang étudier en France. le régime est stable, Youssef et sa famille font partie de l'aristocratie, menant une vie riche, faite de réceptions et de faste. Pour les deux enfants, cet exil forcé est un véritable déchirement. Loin de leur famille qui leur rend très peu visite, les deux garçons se rapprochent, se soutiennent et tentent de s'adapter à cette France inconnue, avec toujours au coeur les souvenirs d'enfance de leurs pays natal. Incapables de comprendre le choix de leurs parents ils se fondent cependant dans leur nouvelle vie de « Français ». En 1954, le bac en poche, Parviz et Houchang rentrent en Iran avec chacun leur avenir professionnel à tracer et pas tout à fait les mêmes rêves dans le coeur: si Houchang veut rester en Iran, Parviz, lui, envisage sa vie en France. En 1978, le régime est près de tomber, Khomeiny attendant de prendre le pouvoir et d'instaurer son terrible régime islamiste. C'est toute la vie de la famille Razavi qui s'en trouve bouleversée, menacée par les haines incompréhensibles. La révolution marquera à jamais les membres de la famille qui idéalisait l'avenir de sa patrie et de ses liens avec l'Occident.
Pour écrire ce roman,
Emmanuel Razavi, grand reporter, s'est inspiré de l'histoire de sa famille. Une chronique fictive mais qui pourrait être celle, vraie, d'une famille iranienne de ces années noires. Si le roman est intéressant pour sa valeur documentaire d'un épisode de l'histoire à laquelle nous avons souvent « assisté » par téléviseur interposé et par les réflexions de Parviz sur le statut toujours en questionnement d'exilé, il ne m'a guère séduite d'un point de vue littéraire. le style assez froid m'a souvent gardée à distance de ces deux enfants victimes des rêves parentaux et de cette famille anéantie par l'histoire.
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