AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 978B009DOMJTO
Ulan Press (02/09/2012)
3.4/5   5 notes
Résumé :
Premiers Poèmes
de Henri de Régnier

Les Lendemains - Apaisements - Épisodes - Sonnets Poésies diverses

Paris 1899

On trouvera ici, avec les Sites et les Épisodes, une suite de Sonnets et diverses Poésies congénères. J'y ai joint une réimpression de mes premiers vers : les Lendemains et Apaisement; c'est par eux que J'ai commencé, il y a treize ans, à exprimer ce que je sentais; ils représentent assez fidèlement m... >Voir plus
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten
Que lire après Premiers PoèmesVoir plus
Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Apaisement
EN FORÊT


On quitte la grand-route et l’on prend le sentier
Où flotte un bon parfum d’arôme forestier.

Dans le gazon taché du rose des bruyères,
Surgissent, çà et là, des ajoncs et des pierres.

Un tout petit ruisseau que verdit le cresson
Frôle l’herbe, en glissant, d’un rapide frisson.

Nul horizon. Le long de cette sente étroite
Une futaie à gauche, un haut taillis à droite.

Rien ne trouble la paix et le repos du lieu ;
Au-dessus, un ruban très mince de ciel bleu

Que traverse parfois, dérangé dans son gîte,
Un oiseau voletant, qui siffle dans sa fuite.

Puis c’est, plus loin, une clairière à l’abandon
Où noircissent encor des places à charbon ;

Des hêtres chevelus se dressent, en un groupe,
Des arbres épargnés à la dernière coupe ;

De grands troncs débités s’étagent en monceau ;
C’est tout auprès que prend sa source le ruisseau

Qui longe le sentier et traverse la route ;
Il sort d’un bassin rond qui filtre goutte à goutte,

Où tremble, reflété comme dans un miroir,
L’œil vacillant et clair de l’étoile du soir.

p.74-75
Commenter  J’apprécie          70
Paysage


De hauts peupliers dont le feuillage frémit
Comme si des oiseaux y prenaient leurs volées
Reflètent, un à un, leurs tiges isolées
Dans le fuyant miroir du canal endormi ;

Au-dessus du vieux pont courbant son arche unique,
Au ras du parapet noir, la lune, émergeant
Dans sa pâle rondeur et son éclat d’argent,
Monte dans le ciel clair, calme et mélancolique ;

Alentour, sur les champs, les routes, les buissons,
S’épandent des lueurs douces de nuits rêvées ;
Nul pas humain ne va sonnant sur les levées.

Et pourtant l’air est plein d’impalpables frissons,
Et, là-bas, très distinct en ces rumeurs confuses,
Chante l’écoulement de l’eau dans les écluses...

p.82
Commenter  J’apprécie          100
SONNETS 1888-1890
IV


Les lourds couchants d'Été succombent fleur à fleur,
Et vers le fleuve grave et lent comme une année
Choit l'ombre sans oiseaux de la forêt fanée,
Et la lune est à peine un masque de pâleur.

Le vieil espoir d'aimer s'efface fleur à fleur,
Et nous voici déjà plus tristes d'une année,
Ombres lasses d'aller par la forêt fanée
Où l'un à l'autre fut un songe de pâleur.

Pour avoir vu l'Été mourir, et comme lui
Lourds du regret des soirs où notre amour a lui
En prestiges de fleurs, d'étoiles et de fleuves,

Nous voilà, miroirs d'un même songe pâli,
Emporter le regret d'être les âmes veuves
Que rend douces l'une à l'autre le double Oubli.

p.264
Commenter  J’apprécie          70
Les Lendemains

EXPÉRIENCE


J’ai marché derrière eux, écoutant leurs baisers,
Voyant se détacher leurs sveltes silhouettes
Sur un ciel automnal dont les tons apaisés
Avaient le gris perlé de l’aile des mouettes.

Et tandis qu’ils allaient, au fracas de la mer
Heurtant ses flots aux blocs éboulés des falaises,
Je n’ai rien ressenti d’envieux ni d’amer,
Ni regrets, ni frissons, ni fièvres, ni malaises.

Ils allaient promenant leur beau rêve enlacé
Et que réalisait cette idylle éphémère ;
Ils étaient le présent et j’étais le passé.
Et je savais le mot final de la chimère.

p.19

Commenter  J’apprécie          80
LE FLEUVE

Du haut de ce rocher qu'il baigne à son passage
Je vois le fleuve lent s'enfuir dans les lointains
Et je suis, longuement, les contours du rivage
Enserrant la torpeur de ses flots incertains.

Il passe, reflétant dans son onde dormante
Les vieux arbres penchés qui s'inclinent vers lui;
Dans sa tranquillité sinueuse il serpente,
Et selon le terrain il s'éteint ou luit;

Plus loin il longera des villes entassées,
Il courbera son dos sous le joug des vieux ponts,
Il coulera captif entre les deux chaussées,
Où dorment les vaisseaux amarrés aux crampons.

Maintenant, il s'égare aux plaines sablonneuses,
Attarde, sans souci, son courant ralenti,
En frôlant ses bords où les battoirs des laveuses
Frappent des coups égaux dont l'écho retentit.

Suivre le fil de l'eau sur quelque barque errante
En songeant vaguement aux vieux rêves défunts,
Tandis que, devant vous, la rive différente
Passe, envoyant l'odeur de ses mille parfums,

Voguer longtemps, bercé du rythme monotone
De l'onde qui se fend sous l'élan du bateau,
Voguer à travers des paysages d'automne
Dans l'espoir d'arriver on ne sait où, bientôt;

Aspirer la fraîcheur des aubes renaissantes,
S'imprégner longuement de la langueur des soirs,
Où flottent des senteurs étranges et puissantes.
Et les frissonnements qui tombent des cieux noirs.

Car on peut supposer — ce rêve est doux à l'âme
Souffrant du souvenir qu'en vain elle a banni —
Qu'on s'en ira bien loin toujours et que la rame
Vous conduira finalement dans l'infini.
Commenter  J’apprécie          10

Video de Henri de Régnier (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Henri de Régnier
INTRODUCTION : « […] Prokosch (1906-1989) est un errant lucide. Il se refuse à être enchaîné par les lieux et par le temps. Il n'est pas gorgé de l'inévitable nostalgie des chercheurs d'infini. Il ne dédaigne pas les vignettes qui laissent à penser qu'une terrible beauté est en train de naître.
[…]
Si Prokosch pense que le monde a l'air de stagner, paradoxalement, il pense surtout (comme le magnifique Henri de Régnier[1864-1936]) que vivre avilit. Que le désir du beau, si cher à l'homme, fond comme neige au soleil à mesure que le temps passe. Alors, écrit-il, « le désir du beau devient une effrayante parodie, une espèce de rituel obscène, et finit par gâter précisément ce qui en nous est le plus proche de l'éternel. »
CHAPITRES : 0:00 - Titre
0:06 - Chant 1:07 - Ulysse brûlé par le soleil 3:22 - le boulevard 5:35 - Ode (V)
7:06 - Générique
RÉFÉRENCE BIBLIOGRAPHIQUE : Frederic Prokosch, Ulysse brûlé par le soleil, traduit et présenté par Michel Bulteau, Paris, Orphée/La Différence, 2012.
IMAGE D'ILLUSTRATION : https://www.ebay.com/itm/194547165187
BANDE SONORE ORIGINALE : le Chaos Entre 2 Chaises - Avant la Chute Avant la Chute by Le Chaos Entre 2 Chaises is licensed under an Attribution 4.0 International License. https://freemusicarchive.org/music/le-chaos-entre-2-chaises/reflets/avant-la-chute/
SOUTENIR « LE VEILLEUR DES LIVRES » : https://www.paypal.com/donate/?hosted_button_id=W2WVWAMNPGV4E
CONTENU SUGGÉRÉ : https://youtu.be/h70YUbc_BTU https://youtu.be/pqyJ6UkxFxA https://youtu.be/D0bh4T8aEj0 https://youtu.be/xWFxRxVBRmg AUTEURS DU MONDE (P-T) : https://www.youtube.com/playlist?list=PLQQhGn9_3w8rkc-PKWlQjDkBnhnhLhAaX https://www.youtube.com/playlist?list=PLQQhGn9_3w8rtiqkMjM0D1L-33¤££¤39International License40¤££¤
#FredericProkosch #UlysseBrûléParLeSoleil #PoésieAméricaine
+ Lire la suite
autres livres classés : poésieVoir plus
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten


Lecteurs (6) Voir plus



Quiz Voir plus

Testez vos connaissances en poésie ! (niveau difficile)

Dans quelle ville Verlaine tira-t-il sur Rimbaud, le blessant légèrement au poignet ?

Paris
Marseille
Bruxelles
Londres

10 questions
1220 lecteurs ont répondu
Thèmes : poésie , poèmes , poètesCréer un quiz sur ce livre

{* *}