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Pierre Guglielmina (Traducteur)
EAN : 9782253146650
380 pages
Le Livre de Poche (01/05/1999)
3.4/5   60 notes
Résumé :
A Middleton Hall, luxueuse maison de retraite, la riche Stella s'est prise d'affection pour son aide-soignante, Jenny. La confiance qui s'est installée entre elles incite cette dernière à lui révéler son secret : une passion extra conjugale. Alors, à son tour, la vieille dame se met à évoquer des souvenirs qui éclairent des zones obscures de sa personnalité : sa peur des voitures, le mystère de cette maison qu'elle possède en secret et dont elle remet la clef à Jenn... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Geneviève, 33 ans, a toujours vécu à Stoke Tharby, village sans charme à ses yeux ; elle est mariée à Mike, entrepreneur en bâtiment qu'elle a connu à l'école, puis épousé sans amour, un homme gentil et travailleur, peu enclin à la conversation, qui croit qu'elle passe le plus clair de son temps dans la cuisine, comme le font toutes les femmes. Il l'appelle « sa » cuisine », il refait « sa » cuisine, c'est sa façon à lui de lui montrer son amour, le seul cadeau qu'il soit capable de lui faire. Ils n'ont pas d'enfants.

 
Geneviève est aide-soignante dans une résidence pour personnes âgées et surtout riches. Ici, la gentry est bien soignée, des labradors et des chats l'entourent, la nourriture est acceptable, on peut même servir à la demande, des cocktails. Mais il n'empêche que ces personnes vieillissantes ont de la peine à faire admettre qu'elles sont toujours compos mentis et que ce n'est pas parce qu'elles avancent en âge qu'elles retombent systématiquement en enfance.


Geneviève s'occupe de Stella, 72 ans, veuve, mère de deux enfants aimés et aimants, atteinte d'un cancer, consciente de sa mort imminente. Dans toute la mesure de son possible désormais borné par la grande faucheuse, elle essaie – à défaut de pouvoir soigner sa maladie - de soigner son apparence, de toujours rester digne. Une relation de confiance puis d'affection s'installe entre les deux femmes, qui malgré leur différence d'âge et de milieu social, se découvrent des points communs. Toutes deux ont dans leur vie, une face cachée, un secret qu'elles ne peuvent partager avec personne. Stella, sentant sa vie s'enfuir, souhaite se délivrer du sien avant sa mort. Enhardie et mise en confiance par les confidences de Stella, Geneviève lui révèle à son tour sa liaison adultère.


Il ne s'agit que des points de départ de ce roman psychologiquement foisonnant, qui va se dérouler au rythme lent et hypnotique habituel de Ruth Rendell jusqu'à l'ultime et magistral rebondissement survenant au cours des dernières pages. Comme toujours, l'auteur par le truchement d'un roman, se place du côté des opprimés, des pauvres, des laissés pour compte, des enfants maltraités, de ceux qui n'ont accès ni à l'écriture ou à la lecture et encore bien moins à la culture, ou aux études. En l'occurrence, dans Noces de feu, elle prend le parti des femmes, de celles qui ont connu le poids d'une éducation étouffante, d'une religion débilitante. Elle donne la parole à celles qui après des mariages arrangés, ont croisé sur leur route un homme pour lequel elles ont éprouvé une passion dévorante et réciproque, mais inavouable ainsi qu'à celles qui ne pouvaient rompre un mariage, n'avaient pas accès à une contraception, entraînant des drames dans la filiation de leurs bâtards, tout en supportant les maîtresses de leur mari sans pouvoir s'y opposer. Avec sa plume directement plongée dans le cerveau féminin, Ruth Rendell décrit leurs douleurs, leurs attentes, leurs frustrations, leurs déceptions mais aussi leurs joies, leurs sentiments de libération lorsque le carcan historique et légal, lentement, trop lentement, s'est fissuré.
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Imaginez. Imaginez que la charmante vieille dame fort distinguée dont vous vous occupez dans une maison de retraite ultra-huppée ait des secrets à cacher et se mette à vous les confier, avec toute la pudeur surannée qui la caractérise, quitte à mettre un bouquin entier à placer des mots sur ce que l'on devine gros comme une maison (gros comme LA maison, celle dont personne ne connaît l'existence) dès le départ.
Eh bien, cessez d'imaginer parce que « Noces de feu » existe et que c'est exactement ça.

Autant dire qu'il n'y a là-dedans ni suspense ni surprise, y compris concernant le présent de la ô combien naïve Jenny. de toutes façons, le récit fractionné d'une bonne partie de la vie de Stella occupe davantage de place, probablement pour le meilleur... Je vais être honnête : ce n'est pas que ce livre est mauvais, non. Impossible de lui mettre une mauvaise note, en particulier parce que Stella est extraordinairement bien écrite. ... Comment vous dire ? Il y a les personnages crédibles (ceux qui sont suffisamment consistants), et ceux qui sont ***crédibles*** ; qui, au delà de la dimension de papier, donnent l'impression qu'ils pourraient être vrais. Stella, avec sa façon de s'exprimer, sa personnalité révélée de façon de plus en plus intime, est de ceux-là.

Mais voilà : aussi bien écrite Stella soit-elle, ce livre n'était, de toute évidence, tout simplement pas pour moi. Est-ce que parce que tout y est trop prévisible à des kilomètres ? Que les thèmes abordés (l'infidélité, la vieillesse, le cancer, la mort, la rupture...) ne respirent pas franchement la joie de vivre et les paillettes ? Que Jenny, finalement, reste cantonnée au rôle de narratrice externe, d'outil destiné à justifier le témoignage de la vieille dame, sans que l'on n'attache vraiment d'importance à son histoire d'adultère ? Que le tout laisse un fort sentiment de « tout ça pour ça » ? Peut-être un peu, mais pas entièrement.
J'ai surtout besoin soit de rebondissements, soit d'action, de mystères ou de dépaysement, de romance ou de magie, bref, de n'importe quoi qui sortirait du quotidien... et « Noces de feu », c'est, à l'inverse, la vie dans toute sa banalité. Ne vous attendez pas à un thriller psychologique ou quoi que ce soit du genre, les cadavres dans le placard sont très vite déterrés, le seul intérêt du truc est de savoir comment les choses en sont arrivées là et c'est... eh bien, pas très passionnant, aussi bien raconté que ce soit.

Mais si vous aimez les drames et les récits façon tranche-de-vie, alors oui, il y a des chances que vous y trouviez votre compte.
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Très bon roman de Ruth Rendell avec une intrigue passionnante et des personnages à la psychologie recherchée. Plus encore que le dénouement final (bien que très réussi), ce que j'apprécie dans Noces de feu et dans les autres Ruth Rendell que j'ai lus (en particulier Jeux de mains que je recommande vivement), c'est la tension qui se ressent tout au long de la lecture et la justesse de l'analyse psychologique.
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
C'est très courant, avec les personnes âgées, quand vous arrivez à soixante-dix ans, qui que vous soyez et quel que soit l'esprit qui vous reste, d'être traité comme un enfant. Particulièrement dans ces résidences. On ne vous parle plus comme à un être raisonnable, on vous cajole, on vous malmène et on vous ment.
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Penser semble nous rendre tristes plutôt qu'autre chose et il est rare de rencontrer quelqu'un qui soit intelligent et sensible sans pour autant être sombre.
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Maman dit que les hommes promettent toujours à leurs maîtresses, qu'ils ont cessé de coucher avec leurs épouses, jusqu'à ce qu'ils soient pris la main dans le sac - ce sont ses mots -, quand lesdites épouses se retrouvent enceintes.
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Les vêtements des morts ne font pas long feu. L'inquiétude pour ceux qui les ont possédés les consume.
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Quand quelqu'un vous parle du monde de l'automobile, vous pensez à Los Angeles, à un enchevêtrement d'autoroutes, à un entrelacs d'échangeurs et à des limousines impeccables traversant des ponts suspendus. Mais le véritable monde de l'automobile, c'est ici, la campagne anglaise, où il est impossible de se déplacer sans voiture, où le car ne passe qu'une fois par semaine, où le train a disparu.
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