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Pierre Ménard (IV) (Traducteur)
EAN : 9782253144151
409 pages
Le Livre de Poche (01/03/1998)
3.73/5   39 notes
Résumé :
Retiré dans une grande maison délabrée du Suffolk, face à la mer, Tim rédige son histoire, hanté par un terrible fantôme.
Trois ans plus tôt, ce jeune homme sensible et talentueux qu'on disait promis à un bel avenir d'écrivain, a connu la passion avec Ivo, un homme plus âgé que lui. Mais au cours d'un voyage en Alaska, une femme a surgi. L'amour s'est transformé en haine, en horreur, et, profitant d'un naufrage accidentel, Tim a commis l'irréparable.
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Avec cette lecture, j'ai découvert cette auteure, et quelle belle découverte.

Alors j'avoue que je ne m'attendais pas à cela, mais plus à un livre policier avec enquête, un truc plus classique quoi, et que le côté histoire d'amour me rebutait au début. Mais à l'arrivée j'ai dévoré les 500 pages qui composent ce roman avec beaucoup de plaisir.

Alors oui ce n'est pas une enquête policière, et l'on connait le coupable dès le départ, et pourtant le suspense est prégnant tout du long et prenant. Il y a même un rebondissement inattendu à la fin qui nous laisse un peu pantois. Alors effectivement tout tourne autour de l'amour, mais ça reste léger, l'auteure ne tombe jamais dans le fleur bleu et le gnian-gnian.

Suivre l'histoire de Tim, compté par lui alors qu'il la rédige comme s'il était entrain d'écrire un livre, puis les lettres d'Isabel et celle de James l'avocat et ami de ce premier, donne une profondeur et un réalisme au roman, et nous font plonger encore plus profondément dans ses pages. Tout cela est une grande réussite, surtout que le personnage de Tim est bien construits et attachant avec ses défauts, ses complexités et ses doutes. Les autres protagonistes, même s'ils sont plus survolés, sont bien écrits aussi.

Non, le seul défaut que je pourrais lui trouver, c'est en rapport avec l'homosexualité. Normal que le personnage de Tim, qui la découvre, en ait un peu honte et veuille le cacher. Par contre que son amant, plus vieux et plus sûr de ses penchants, est le même comportement l'est moins. Si on y ajoute les passages sur la peur du sida, on a plus l'impression que l'histoire se déroule dans les années 70/80 que dans les années 90.

En conclusion, une première lecture qui me donne envie d'approfondir avec cette auteure. Une écriture originale qui marche bien au style accrocheur et qui a un goût de reviens-y. Et donc, un roman que je conseille les yeux fermés, même si ce ne sera pas pratique pour le lire.
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Au départ, Tim explique qu'il veut raconter son histoire, et insère la première lettre qu'il a reçue. Il émaille son récit de ces missives, et au fur et à mesure que l'histoire avance, le lecteur comprend mieux ce que veulent dire ces courriers. C'est une ficelle qu'on retrouve assez souvent, et qui peut générer l'ennui. Cependant, ici, il n'en est rien. D'abord, les lettres racontent des histoires surprenantes, et pas forcément connues.
Ensuite, Tim s'attarde sur la façon dont son histoire a commencé. Cela aussi peut entraîner l'ennui, mais ici, cela permet au lecteur de comprendre la psychologie de Tim, de bien resituer le contexte, l'époque, qui font que certaines choses étaient moins acceptées que maintenant.

Une autre force de ce roman est que divers personnages s'expriment tour à tour. C'est d'abord le récit de Tim, puis une lettre d'Isabelle, puis une autre d'un autre personnage, lettre dans laquelle est enchâssée la fin du récit de Tim. Cela fait qu'on entre dans les pensées des personnages. On voit comment ils se perçoivent et perçoivent les autres. On les comprend mieux. On a l'impression qu'ils se confient au lecteur.
C'est aussi l'occasion pour Ruth Rendell de faire montre d'un grand talent: elle adopte les différents points de vue de ces personnages, et sait parsemer leurs dires de détails qui font que ce n'est plus Ruth Rendell qui écrit, mais Tim ou Isabelle. N'est-ce pas l'ambition de tout écrivain? Ici, c'est réussi!
[...]
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Les rêves se dissiperont et je verrai le reste avec un peu de recul, pour parler comme tout le monde. Pourquoi faut-il que je m'obstine à employer des formules telles que comme on dit, pour parler comme tout le monde ? Cela tient sûrement au fait qu'au fil des jours je me suis trouvé de plus en plus coupé du monde réel, au point de mettre en doute la nature même de ces lieux communs, de ces formules passe-partout. Derrière ces on, ce monde, j'entrevois des individus qui me sont étrangers, des gens heureux dont le sommeil n'est troublé d'aucun rêve, qui se servent des mots sans y réfléchir, qui n'ont aucunement besoin d'analyser leurs gestes et leurs paroles, ni ceux des êtres qui les entourent.
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Je ne partage pas l'opinion de ceux qui prétendent que l'écrivain est le seul être libre, sous prétexte qu'en couchant sur le papier sa douleur, sa honte ou sa tristesse, il s'en délivrerait à tout jamais.
Je crois simplement, ou j'essaie de me persuader qu'après avoir noirci toutes ces pages, comme on dit, mes rêves finiront par s'estomper. N'est-il pas inconcevable, une fois la matière même de ces rêves réduite à un ensemble de lignes et de caractères imprimés, que leurs images continuent chaque nuit de me hanter ?
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La pédérastie la plus triviale et la plus effrénée y avait cours en permanence – c'était un simple moyen de se soulager, une manière d'hygiène corporelle, du même ordre que la défécation. Et il n'y avait absolument rien de romantique derrière tout ça – pas de baisers ou de caresses préliminaires, par exemple, ni même de dialogues entre les partenaires. On se contentait sans la moindre pudeur d'échanger un signe ou un mot tenant lieu de code, et l'affaire était dans le sac.
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Lorsqu'on a commis un crime et que quelqu'un d'autre l'a découvert, lorsqu'on réalise que ce crime n'est désormais plus un secret, il devient brusquement plus concret, plus réel. Ce n'est plus un simple produit de l'imagination, le fruit d'un cerveau dérangé. On ne peut plus se dire qu'il s'agit d'une erreur.
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Un homme de votre éducation n'ignore évidemment pas que Daniel Defœ s'est inspiré des mésaventures de Selkirk pour écrire Robinson Crusoé, ouvrage que certains considèrent comme le premier roman, chronologiquement parlant, de la littérature anglaise.
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