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EAN : 9782264058515
576 pages
10-18 (05/07/2012)
4.15/5   69 notes
Résumé :
Des glaces du Groenland où il a séjourné seize ans, Jørn Riel rapporte les savoureux racontars d'une bande de joyeux drilles, chasseurs-trappeurs, paumés hâbleurs, curé d'enfer ou écrivain sans crayon, tous amoureux de cet être cruellement absent de la banquise, la femme. Chacun a une aventure déjantée ou une expérience fabuleusement absurde à raconter, aussi décapante que le tord-boyaux qu'ils avalent à grands flots. Portés par le vent d'arctique, les secrets mal g... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Quelques impressions sur cette lecture non choisie (le livre m'a quasiment été imposé).
Je ne connaissais pas l'auteur, et n'avais quasiment aucune notion de la région dont il parle (très au nord sur la côte est du Groenland).
Le livre s'ouvre sur une carte, mais Jørn Riel ne fait pas une description géographique générale. Il nous offre, dans ces quatre recueils de nouvelles, des visions fugitives des neiges et des glaces, mais aussi de la flore et la faune. Parmi la faune, une quinzaine de chasseurs se distingue, exilés par groupes de deux ou trois dans un monde inaccueillant. Les personnages se retrouvent d'une nouvelle à l'autre, d'un recueil à l'autre, habillés de leurs précédentes aventures, mieux cernés petit à petit, mais sans portrait psychologique avoué. le lecteur les voit chasser pour se nourrir et pour vendre des peaux, distiller et boire abondamment pour supporter la solitude et les mois de nuit arctique, se porter secours et se battre, surtout pour garder leur mode de vie loin du monde sans se laisser imposer de loi extérieure.
Je ne crois pas nécessaire d'en dire plus sur la matière, car c'est la manière qui importe. Riel a une façon bien à lui de montrer l'humanité à travers ces personnages singuliers. le courage et l'amitié en font la base, sur fond de poésie parfois, mais toujours avec un humour hénaurme. le macabre, le scatologique, le misogyne même font partie de cet humour, avec des histoires patiemment construites jusqu'à des conclusions hilarantes.
Merci à ma soeur qui m'a mis ce volume en main quasiment sur le pas de sa porte ; puisse ce billet conduire quelques lecteurs à continuer son entreprise de divulgation de cet humour sanitaire.

Note : ce livre a-t-il des effets magiques ? Une nuit, au milieu de la lecture du chapitre « la puce », j'ai subi une dizaine de piqures d'un insecte probablement sauteur. Je vous recommande donc la plus grande attention autour de vous pendant la lecture des nombreux chapitres où paraissent les ours.
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Quelque part sur cette planète doit exister une croisée des chemins où un panneau indique deux directions opposées, avec des distances mirobolantes derrière.
La première direction pointe vers le sud : Australie - Kenneth Cook.
La deuxième pointe vers le nord : Groenland - Jørn Riel.

Car Jørn Riel et Kenneth Cook partagent la même verve pour vous faire découvrir leurs expériences de vie extra-ordinaires et pour croquer les lascars croisés sur leur route. Dans les deux cas, l'isolement révèle les hommes et leur profonde humanité. Alors qu'ils sont exposés à un climat et une nature hostile, ces gars ne perdent jamais le nord (oui oui, même en Australie) et font preuve d'un pragmatisme à toute épreuve. Que ce soit face à un ours polaire ou un wombat (on a les némésis qu'on peut hein), ils perdent parfois leur calme mais leur flegme n'est jamais bien loin. Enfin... à condition bien sûr que le vertigo nordiste ne leur ait pas tourneboulé entièrement la tête, ou bien qu'ils ne soient encore poursuivis par quelque énorme bestiole australienne extrêmement têtue.

Ces hurluberlus me font penser aux branquignoles de Kaamelott d'Alexandre Astier, ce sont les mêmes gars complètement à la ramasse mais néanmoins attachants, dans des situations ubuesques requérant une bonne dose d'humour et de logique.
Si vous aimez le style Kaamelott et que le froid c'est votre dada, courez faire la découverte de Valfred, du Lieutenant, d'Emma, de Bjorken et des autres. Attention aux ours polaire et aux engelures, et aux chiens aussi. Ils sont parfois un tantinet ensauvagés. Ah et les corbeaux peuvent aussi être envahissants. Vous voudrez probablement aussi prendre avec vous de la vitamine d'pour 6 mois, le soleil n'était pas très présent durant la moitié de l'année (ça n'aide pas avec le vertigo). Mais ne vous en faites pas, il très très envahissant les 6 autres mois (ça aide encore moins). Par contre pas de souci pour l'hygiène, les gars du nord-est du Groenland ne vous en voudront pas du tout si vous sentez la charogne.
Si vous préférez l'exotisme et un climat brûlant, allez plutôt au sud avec Kenneth Cook. Mais n'oubliez pas de prendre une batterie de crème anti-moustique et de crème solaire, de l'eau, un couteau de survie, des lunettes de soleil et un chapeau. La nature y est vraiment très peu accueillante. Et vérifiez que vos bottes ne sont pas colonisées par une veuve noire, ça serait dommage de finir si vite dans d'affreuses souffrances alors qu'il existe tellement d'autres bestioles qui veulent votre mort encore plus loin dans le pays !

En un mot comme en cent : j'ai adoré les racontars arctiques de Jørn Riel et les récits du bush de Kenneth Cook. Et je regrette que leurs éditeurs respectifs ne fassent pas paraître leur intégrale. Cela serait un réel délice ! :-)


Lu dans le cadre du Challenge Pavés 2015-2016
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Racontars : propos médisants ou sans fondements, commérages... Ce n'est pas tout à fait ce à quoi on pense quand on imagine un groupe d'individus dans l'arctique. Et pourtant des histoires désopilantes ...le livre en est truffé. Au fil de la lecture, on s'étonne à s'attacher à chacun de ses hommes. Ils sont pourtant, pour la plupart, un brin ivrogne, souvent vulgaires et peu loquaces mais on en viendrait presque à tenter l'aventure...enfin pour quelques jours parce que ce qu'on comprend surtout que la vie dans l'arctique n'est pas de tout repos !
Je retiendrai quelque chose qui ne nuirait pas à s'appliquer aussi à nos contrées : "Ils étaient, comme tous les individus de leur espèce gagneraient à l'être, modérément sociables et aussi éloignés des sociétés d'abeilles et de fourmis qu'un éléphant du virus de la grippe asiatique."
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De beaux racontars qui annoncent le dégèle des zygomatiques...écrit pour nous faire vivre le quotidien de ces chasseurs plantés dans leur station du Groenland, portraits façonnés au vitriol, on aime être entraîner dans leurs histoires invraisemblables.
Des récits mouvementés mais tellement éclairant sur la nature humaine .
Bon voyage au pays de la banquise et sa dureté.
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Ce livre contient :
La vierge froide et autres racontars
Un Safari arctique
La passion secrète de Fjordur
Un curé d'enfer

Un gros volume de près de 600 pages qui rassemblent les quatre premiers tomes des racontars. Que dire ?

C'est une lecture rafraîchissante, drôle et plutôt saine. On s'attache peu à peu aux héros, qu'on apprend à connaître et que l'on voit évoluer. C'est peut être pour cela que j'ai le plus apprécié le deuxième et troisième volume, le premier pose un peu les bases, et le quatrième est un peu trop pour moi (l'histoire du boa par exemple). Mais peut être que je saturais, quatre d'un coup, cela fait quand même beaucoup.

Je vais sûrement y replonger un jour prochain....

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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
On entend parfois décrire les chasseurs du nord-est du Groenland comme un peuple porté sur la fête. C'est probablement vrai si on veut dire par là que c'est un peuple qui a le goût de la fête. Peut-être cela prend-il sa source dans la monotonie de la vie quotidienne, la dureté du travail et l'isolement. Ou peut-être cela vient-il du fait que, dans cette partie du monde, on est plus joyeux, plus insouciant et plus ouvert qu'ailleurs aux possibilités de faire la fête qu'offre la vie.
Les chasseurs est-groenlandais ne sont, en fait, pas différents des autres gens ailleurs de par le monde. Ils ont simplement d'autres possibilités. A celui qui vit toute sa vie derrière le grillage protecteur de la société, imaginer de vivre en Arctique doit donner la chair de poule : la désolation des étendues de glace, la solitude effrayante, une existence chaste de moine dans un monde infini et ingrat. Il est difficile de comprendre qu'on y reste, de sa propre volonté, année après année, et qu'en plus, on s'y plaise.
Mais pour qui a le désert dans le sang, c'est différent. La désolation n'est jamais désolante. Chaque montagne, chaque vallée, chaque fjord et chaque iceberg cache des surprises. La solitude est rarement trop lourde à supporter et souvent l'isolement donne un merveilleux sentiment de liberté. Le pays polaire est plein de vie et de changements. Il n'y a pas d'obstacle, si ce n'est les éléments, pas de patron, si ce n'est la nature, et pas de lois, si ce n'est celles qu'on décide entre hommes. Les gens de là-haut ne sont pas différents, mais peut-être simplement un peu plus heureux à cause des circonstances.
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Les Eskimos sont un peuple plein de bon sens, réaliste, qui de tout temps a réussi à survivre grâce, entre autres, à son humour et son sens de la fête. Etre musulman pouvait être amusant, pour peu qu’on intègre un brin de l’ancienne tradition dans cette nouvelle croyance. On faisait d’énormes festins avec les visiteurs, on partait à la chasse aux phoques, on buvait de l’eau-de-vie, et on dévalise la boutique de sa viande de porc en conserve. On revêtait les voiles quand on avait mieux à faire que de les porter. On s’arrangeait avec cette nouvelle religion comme on s’était toujours arrangé avec toute autre chose dans l’existence, et bien qu’Abdullah Frederiksen leur ait expressément demandé de ne pas chanter quand il lisait le Coran, rien ne pouvait les en empêcher. Même si la mélodie de la déclamation était déconcertante, voire difficile, il s’y joignait à pleins poumons chaque fois que le musulman montait sur le toit, le visage tourné vers la Mecque.
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[...] Il faut avoir de l'imagination pour avoir une passion secrète. Faut avoir des sentiments qui te rongent pratiquement de l'intérieur, qui peuvent te jaunir la face d'un bonhomme et lui faire perdre cheveux, dents et bonne humeur. Une passion secrète, mon p'tit, ça peut faire pleurer un homme adulte comme un enfant fouetté ou le faire rigoler d'un air bienheureux, si l'outsider sur lequel il a misé cinq couronnes arrive le premier. ça peut faire vivre un mort et crever un vivant.
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- Les mecs savants comme vous, ça sait qu'y a plein de langues dans ce monde, et qu'on peut pas toutes les les savoir. Somme toute, m'est avis que les mots sont plutôt du genre pénible. Ils nous empêchent d'entrer en communication avec d'autres gens qui n'ont pas exactement le même assortiment de mots que nous. Si vous voulez savoir ce que je pense, l'histoire de parler avec des mots, c'est de la connerie. On a plein d'autres manières pour s'exprimer.
- Lesquelles ? demanda Volmersen avec intérêt.
- Toutes ces histoires qui viennent de l'intérieur, répondit Fjordur. Tout ça, c'est comme qui dirait presque international, pas vrai ? Un Bochiman du Kalahari dit exactement la même chose que moi, jusqu'au moment où il le débâille dans un bruit bizarre. Et c'est là que ça déconne, vous pigez ? Tant qu'il le garde dedans, lui et moi on a la même langue. Qui c'est qui a bien pu nous faire croire qu'il fallait à tout prix le faire sortir par la bouche ?
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Au fond, Pedersen n'était ni pire ni meilleur, pas plus moche ou plus repoussant que la plupart des gens, ni trop petit pour pouvoir atteindre le sol avec ses deux jambes, ce qui somme toute devrait être largement suffisant pour tout un chacun.
Page 507
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Videos de Jorn Riel (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jorn Riel
Jørn Riel est né au Danemark en 1931.
Parti avec lexpédition de Lauge Koch en 1950, il a vécu 16 ans au Groenland. Du fatras des glaces et des aurores boréales, il rapportera une bonne vingtaine douvrages, soit à peu près la moitié de son œuvre à ce jour. Le versant arctique des écrits de Jørn Riel (dédié pour une part à Paul-Emile Victor quil a côtoyé sur lîle dElla, pour lautre à Nugarssunguaq, la petite-fille groenlandaise de Jørn Riel) est constitué dabord par la série des racontars arctiques, suite de fictions brèves ayant toujours pour héros ou anti-héros magnifiques les derniers trappeurs du nord-est du Groenland, paumés hâbleurs, écrivain de pacotille, tireur myope, philosophe de comptoir devant un imbuvable tord-boyaux, bourrus bienveillants, tous amoureux de cet être cruellement absent de la banquise, la femme. Au-delà du rire, parce que les livres sont de nature à dérider les plus mélancoliques, cest bien toute une nouvelle vision du monde que nous offre Jørn Riel.
Il vit aujourdhui en Malaisie. Histoire de décongeler, se plaît-il à dire. Mais derrière la boutade se cache quelque chose de plus fondamental. «Jaime la nature, quand il y en a assez, les étendues de glace de larctique et la jungle tropicale.» Et cette nature, et les hommes qui la vivent encore, Jørn Riel va maintenant les retrouver, quelques mois chaque année, parmi les papous de lIrian Barat en Nouvelle Guinée. Qui vivent encore à lâge de pierre, et navaient jamais vu dhomme blanc avant lui
Transfo Maton
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