"Mont' là-d'ssus et tu verras Montmartre" chantait Lucien Boyer en 1926.
C'est ce Montmartre là, entre 1900 et 1946, qu'a croqué Francisque Poulbot à travers ses Poulbots.
Après le Gavroche de
Victor Hugo, c'est grace à des milliers de
dessins publiés dans des tas de journeaux qu'ont vécu et que vivent encore ses "enfants de la laïque",ses "enfants de
Paris à l'âme éveillée",ses petits anarchistes de la Butte",ses "mini-prolétaires lancés vers l'avenir ".
Croqueur de vie et d'instantanés, Francisque Poulbot,surnommé "le père des gosses" a crié dans ses
dessins son amour des enfants des faubourgs.
Poulbot c'est l'innocence de ceux qui croient encore au père Noël:
"mon cher petit Noël.Cette année nous aporte pas de fusi pas de canon ...on...assez..
Quand il va recevoir ça..."
Poulbot c'est l'humour noir des enfants qui jouent à la guerre:
"-Toi qu'es menteur et rageur,tu feras Hitler et on te flanquera la fessée."
Poulbot c'est la philosophie des gosses, les pieds dans l'eau du caniveau:
"Figure toi ça en plus grand,tu vois la mer."
Poulbot c'est l'insolence de l'élève qui répond au maître:
"-Tenez, j'ai un fameux crétin au bout de ma canne.
-A quel bout m'sieur?"
Poulbot c'est la naïveté des petits tout juste tombés du nid:
"-Tu sais la maîtresse de la 4°,elle vient d'avoir deux gosses à la fois.
-Tiens!...J'savais pas qu'elle avait deux maris."
Poulbot le père des gosses de
François Robichon(historien et journaliste contemporain,auteur de l'album
Benjamin Rabier grand prix du livre d'Art de la société des gens de Lettres):un ouvrage très bien documenté et illustré (de photos,croquis,estampes et affiches) qui donne à voir la vie d'un
Paris désuet empreint de candeur.