L'année 1744 fut pour Haendel une des plus glorieuses en création, des plus misérables en succès. Il écrivit presque simultanément ses deux oratorios les plus tragiques : le grand drame shakespearien de Belsazar (juillet-octobre 1744) dont le riche poème lui fut fourni par son ami Jennens, et la sublime tragédie à l'antique, Héraklès, « a musical drama », qui marque le faîte du drame musical haendelien, et, l'on peut même dire, de tout le théâtre musical avant Gluck.
Par ailleurs, la bourgeoisie allemande du XVIIe siècle n'avaient pas une idée de la musique très différente de celle de notre bourgeoisie française : c'était chez eux un simple art d'amusement, et non une profession sérieuse. Beaucoup de maîtres de cette époque, Schütz, Rosenmüller, Kuhnau, étaient avocats ou théologiens avant de se consacrer à la musique ; ou ils ont même exercé pendant un temps les deux professions. Le père de Haendel souhaitait que son fils suive sa propre profession, celle d'homme de loi; mais un voyage à Weissenfels a surmonté toutes ses objections. Le duc entendit le petit Haendel, âgé de sept ans, jouer de l'orgue, si bien qu'il envoya chercher le père pour le voir et lui recommanda de ne pas contrecarrer les talents musicaux évidents de l'enfant. Le père, qui avait toujours très mal pris ces conseils quand ils venaient de quelqu'un d'autre,et sans renoncer à son propre droit sur son fils (car il avait encore le plan légal en tête) consentit à le laisser apprendre la musique ; et à son retour à Halle, il le plaça sous le meilleur maître de la ville, l'organiste Friedrich Wilhelm Zachau.
La vie
L'enfant, qui se fit entendre au clavecin, devant un public de princes, eut tant de succès que l'électeur de Brandebourg voulut l'attacher à son service ; il offrit au père de Haendel d'envoyer le petit en Italie, pour achever son instruction. Le vieux refusa. Il avait l'humeur fière : il ne voulait pas, dit Mainwaring, que son fils fût lié trop tôt à un prince. D'ailleurs, il se sentait mourir, et il désirait revoir l'enfant.
Il fut plus heureux à Rome, où il était de retour, au commencement de mars 1708. La renommée de son Rodrigo l'y avait précédé. Tous les mécènes d'Italie se faisaient maintenant honneur de le recevoir. Il fut l'hôte du marquis Ruspoli, dont les jardins sur l'Esquilin servaient de lieu de réunion à l'Académie de l'Arcadie Haendel se trouva introduit parmi tout ce que l'Italie avait de plus illustre dans les lettres, dans les arts et dans l'aristocratie. L'Arcadie, qui réunissait en une confraternité spirituelle les princes et les artistes, comptait parmi ses membres Alessandro Scarlatti, Arcangelo Gorelli, Bernardo Pasquini, et Benedetto Marcello.
Les deux parents étaient de cette bonne souche bourgeoise du XVIIe siècle, qui fut une terre excellente pour le génie et pour la foi. Hændel le chirurgien était un homme d’une stature gigantesque, sérieux, sévère, énergique, strictement attaché au devoir, d’ailleurs bienfaisant et serviable. Son portrait montre une grande figure rasée, qui n’a point l’air de rire souvent : le port de tête est hautain, les yeux moroses ; (...). La mère n’était pas de moins solide trempe. De famille pastorale du côté maternel comme du côté paternel, pénétrée de l’esprit de la Bible, elle avait un calme courage, qu’elle montra quand la peste ravagea le pays. Sa sœur et son frère aîné furent emportés par le fléau. Son père fut atteint ; elle refusa de s’éloigner, et resta avec tranquillité. Elle était alors fiancée. — Les deux époux devaient transmettre à leur glorieux fils, à défaut de la beauté qu’ils n’avaient point, et dont ils ne s’inquiétaient point, leur santé physique et morale, leur stature, leur intelligence nette et pratique, leur application au travail, le métal indestructible de leur calme volonté.
La vie
Philippe Baudorre vous présente l'ouvrage "L'esprit et le feu : correspondance (1917-1935)" aux éditions Classiques Garnier. Correspondances d'Henri Barbusse et Romain Rolland.
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