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EAN : 978B001BTFZ2C
Hachette (30/11/-1)
3/5   1 notes
Résumé :
Romain Rolland (1866-1944), lauréat du prix Nobel de littérature en 1915, ne cessera de poursuivre ses travaux dans le domaine musical, avec un égal soucis de la précision historique et une grande acuité dans les jugements qu’il peut porter.

Il nous expose dans Musiciens d’autrefois, paru la première fois en 1908, l’histoire de l’évolution de la culture musicale aux XVIIe et XVIIIe siècles en Italie et son importation en France, plus précisément l’his... >Voir plus
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Citations et extraits (38) Voir plus Ajouter une citation
La Sacra Rappresentazione était, à l'origine, une action scénique, exposant les mystères de la foi, ou les légendes chrétiennes. Elle avait quelques rapports avec nos Mystères, dont elle portait souvent le nom. Elle naquit à Florence, d'après M. d'Ancona, de l'union de la Devozione du XIV ème siècle, qui était une dramatisation de l'office religieux (en particulier, des offices du jeudi et du vendredi saint), et des fêtes nationales de Florence, en l'honneur de son potion, saint Jean. Ces fêtes, qui existaient déjà au XIII ème siècle, et probablement avant, donnaient lieu à de pompeux cortèges, que les Florentins préparaient pendant des mois. On y représentait sur des chars des épisodes religieux : la Bataille des Anges, la Création d'Adam, la Tentation, l'Expulsion du Paradis, Moïse, etc. ; et après le défilé, chaque char don- nait un spectacle sur la place de la Seigneurie.

L'opéra avant l'opéra
I. Les " Sacre reppresentazioni de Florence ", et les " Mai " de la campagne toscane.
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Il ne s'agit pas de juger ici de la valeur absolue de ces deux esprits et de ces deux arts. Il est possible que l'esprit ancien fût supérieur au nouveau; mais il avait contre lui, en tous cas, d'être ancien, et de ne plus répondre aux besoins de l'époque. Les Sacre Rappresentazioni étaient un spectacle archaïque, au temps des Médicis; et personne ne pouvait plus les prendre au sérieux, surtout parmi les classes aristocratiques, parmi les artistes, qui dirigeaient le mouvement. Quand on ressuscita la comédie de Plante et de Térence, (...) -ce fut un soulagement : ces courtisons, ces érudits, ces princes, cette société spirituelle et corrompue se reconnut dans les portraits si vrais et si vivants des vieux Romains : ces pères bernés par leurs fils, ces domestiques voleurs,CCS maîtresses voraces, ces parasites flagorneurs étaient modernes. Le Christ, les apôtres, les saints, les Martyrs, les Vierges ne l'étaient plus. Pour chanter ces héroïsmes chrétiens et pour sembler y croire, il fallait mentir. Pour sentir la vérité des comédies antiques, et pour s'en divertir, il suffisait d'en connaître la langue. L'esprit était celui du temps. Ce fut un engouement universel, parce qu'il répondait à un besoin de tous.

L'opéra avant l'opéra
II. Les comédies latines et les représentations à l'antique
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Un art peut décliner; mais l'Art meurt-il jamais? Il se métamorphose, il s'adapte aux circonstances. Il est bien évident que dans un peuple ruiné, déchiré par la guerre ou par les révolutions, la force créatrice pourra difficilement s'exprimer par l'architecture : l'architecture veut de l'argent; et elle veut le besoin de nouvelles constructions, le bien-être, la confiance dans l'avenir. On peut même dire que les arts plastiques en général ont besoin,pour se développer pleinement, du luxe et des loisirs, d'une classe raffinée, d'un certain équilibre de civilisation. Mais quand les conditions matérielles se font plus dures, quand la vie devient âpre, pauvre, harcelée de soucis, quand il lui est interdit de s'épanouir au dehors, elle se replie sur elle-même, et son besoin éternel de bonheur lui fait trouver d'autres voies artistiques : la beauté se transforme, elle prend un caractère plus intérieur, elle se réfugie dans les arts profonds : la poésie, la musique. Elle ne meurt pas. Je crois bien sincèrement qu'elle ne meurt jamais. Il n'y a ni mort, ni renaissance de l'humanité. La lumière ne cesse pas de brûler ; seulement elle se déplace, elle va d'un art à l'autre, comme d'un peuple à l'autre. Si vous n'en étudiez qu'un, vous serez naturellement amené à trouver, dans l'histoire, des interruptions, des syncopes où le cœur cesse de battre. Au lieu que si vous avez une vue d'en- semble de tous les arts, vous sentirez couler l'éternité de la vie. — Voilà pourquoi je crois qu'à la base de toute histoire générale, il faut une sorte d'histoire comparée de toutes les formes d'art; l'oubli d'une seule d'entre elles risque de rendre erroné tout le reste du tableau. L'histoire doit avoir pour objet l'unité vivante de l'esprit humain. Elle doit donc maintenir la cohésion de toutes ses pensées.

Introduction
De la place de la musique dans l'histoire en générale
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A Ferrare surtout, qui fut le foyer de cet art, — à Ferrare, qui joua un si grand rôle dans l'histoire de la pensée, de la poésie, de la musique, et du théâtre italien, puisqu'elle fut la ville de Boiardo, de l'Arioste, de Tasso, de Savonarole, de Frescobaldi, le centre des spectacles latins, le berceau des pastorales en musique, — à Ferrare, en une seule année, eu une seule semaine, pour les fêtes de 1562, en l'honneur du mariage de Lucrèce Borgia avec le fils dHercule d'Esté, on joua jusqu'à cinq comédies de Plante, dans un théâtre qui contenait plus de cinq mille spectateurs; et il ne se passait pas d'année que ces fameuses représentations latines n'at- tirassent les princes et l'élite de l'ltalie.

L'opéra avant l'opéra
II. Les comédies latines et les représentations à l'antique
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L'art nous donne une image beaucoup plus riche du génie français. C'est une sorte non de grisaille monochrome, mais de verrière de cathédrale, où toutes les couleurs du ciel et de la terre s'harmonisent. Ce n'est pas là une simple image. Je songe aux rosaces gothiques, produit de l'art français, de l'art purement français de Champagne et d'Ile- de-France, et je pense : voici le peuple dont on dit que la caractéristique est la raison et non l'imagination, le bon sens et non la fantaisie, le dessin et non le coloris! Et ce peuple a créé ces roses d'Orient mystiques !
Ainsi la connaissance des arts élargit et anime l'idée que l'on se fait d'un peuple, d'après sa seule littérature.

Introduction
De la place de la musique dans l'histoire en générale
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Vidéo de Romain Rolland
Philippe Baudorre vous présente l'ouvrage "L'esprit et le feu : correspondance (1917-1935)" aux éditions Classiques Garnier. Correspondances d'Henri Barbusse et Romain Rolland.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2848013/henri-barbusse-l-esprit-et-le-feu-correspondance-1917-1935
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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