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Virginia Woolf (Autre)Patrick Reumaux (Traducteur)
EAN : 9782251452203
117 pages
Les Belles Lettres (24/09/2021)
3.57/5   7 notes
Résumé :
Mystique, mélancolique et visionnaire, Christina Georgina Rossetti (1830-1894) fut, à l’époque victorienne, l’auteur d’une œuvre de premier plan. À l’occasion de son centenaire, Virginia Woolf lui rendra hommage dans l’essai dont nous donnons, en préface de ce volume, la traduction : Je suis Christina Rossetti.
Le Marché aux elfes (The Goblin Market), poème composé en avril 1859 puis publié dans le recueil éponyme en 1862, valut à Rossetti la célébrité et fit... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Long poème de Christina Rossetti, à la virtuosité poétique, tant rythmique que thématique - du moins dans sa traduction, à confirmer en version originale -, le marché aux elfes nous entraîne dans un univers surnaturel tour à tour fascinant et inquiétant, à la suite de deux enfants qui, l'une, va marchander avec des elfes, l'autre, va au contraire le refuser... et pour quelles conséquences ?

La préface proposée par Virginia Woolf met en lumière, avec brio, toute la virtuosité de la poétesse. La postface de Patrick Reumaux, qui tient en plus sur la majorité de l'ouvrage, n'a au contraire, à mon sens, aucun intérêt dans ce contexte, puisqu'elle présente l'oeuvre de Dante Gabriel Rossetti, le célèbre frère de Christina. Je ne dénie pas la qualité du travail de D.G. Rossetti, ni de celui de la postface en soi, mais pourquoi devrait-il prendre plus de place dans un ouvrage consacré à sa soeur que celle-ci ? L'oeuvre de la poétesse n'est-elle pas suffisante dans un ouvrage la concernant ? Encore une fois, l'on insiste sur l'aspect "soeur de, femme de..." plus qu'autre chose, et qu'est-ce que cela m'est désagréable...

Une première incursion dans l'oeuvre de la poétesse qui me donne envie d'en découvrir davantage, de préférence sans évocation de son frère, sauf si elle fait sens !
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On n'attendait pas cela des Belles Lettres : une page de titre d'une imprécision quasi mensongère. le titre du volume d'abord : le marché aux elfes. On reconnaît qu'il s'agit d'une traduction de Goblin Market, malgré l'infidélité revendiquée implicitement par le traducteur qui donne un elfe pour un goblin.
Le page de titre annonce une préface de Virginia Woolf. Elle vaut comme préface au poème traduit de Christina Rossetti que par sa position première dans le livre car Virginia Woolf écrivit cet essai en 1930 pour y célébrer le 100è anniversaire de la naissance de la poétesse (à la décharge de l'éditeur, signalons que celui-ci le précise dans un texte de présentation qui précède la page de titre). On n'y trouvera pas un commentaire de Goblin Market - au plus une brève allusion - mais une réjouissante évocation de la Vie de Christina Rossetti avec des citations des contemporains qui l'ont connue.
Puis vient la traduction de Patrick Reumaux qui ne m'a pas autant plu que celle de Clémentine Bauvais (Laura, Lizzie & les hommes gobelins - éditions La Ville brûle, 2003).
Jusqu'ici, l'affaire semble à peu près honnête. Or on découvre que la postface du traducteur est en réalité constituée par quatre textes qui semblent ignorer presque totalement l'existence de Christina Rossetti. Ce n'est donc pas une interprétation du poème par son traducteur comme l'annonce la présentation de l'éditeur. Ces quatre textes constituent une biographie-portrait de Dante Gabriel Rossetti (frère de Christina) suivit de trois biographies portraits de trois égéries du fameux peintre préraphaélite. N'allez pas croire qu'il s'agit là d'un projet féministe visant à réhabiliter la créativité féminine. On le comprend à la lecture de la note en bas de la page 6. Je cite le début de la note de Patrick Reumaux : "Il faut dire ici un mot du travail de Jan Marsh, Preraphaelite Sisterhood. Si j'ai bien compris, le but de l'étude est de montrer que les "femelles" du cercle préraphaélite ont été victimes de la domination abusive des "mâles" victoriens qui les ont rendues célèbres - une vraie découverte - et qu'il y a un écart 'parfois un monde) entre les dessins ou les peintures les photographies qui les représentent : personne ne s'en serait douté. (...)"
Enfin, pour en revenir à la grande désinvolture de la conception de la page de titre, celle-ci n'annonce aucunement la dernière partie du livre qui est constitué par le recueil de quelques poésies d'Elizabeth Eleanor Siddal (épouse de Dante Gabriel Rosseti et figure du second portrait). Etant donné que ces poèmes font partie de la postface d'après la page de titre nous en concluons qu'ils ont été traduits par Patrick Reumaux.

Bien que le contenu de cette édition ne corresponde pas vraiment à ce qui nous était annoncé, ce contenu valait-il la peine d'être lu? Nous avons déjà dit qu'à la traduction de poème de Christina par Patrick nous en préférions une autre. La présente traduction sent le travail d'un angliciste érudit et rompu à la manipulation des dictionnaires et des lexiques les plus rares mais nous n'y avons pas trouvé la fraîcheur inspirée de Clémentine Bauvais évoquée plus haut.
Quant aux quatre portraits (Dante Gabriel Rossetti et de trois de ses muses Elizabeth Eleanor Siddal, Jane Morris et Fanny Cornforth), Patrick Reumaux nous les peints haut en couleurs, les anecdotes cocasses et scabreuses y buissonnent comme la végétation dans les tableaux préraphaélites. L'essayiste, en se gardant des répétitions, nous perd parfois à cause de sa manière versatile de prénommer son héros en jouant de ses différents prénoms et sobriquets.
Tout cela méritait de paraître dans un ouvrage sur la peinture. On attendait autre chose de cette nouvelle et très belle collection de "Poésie magique" dont la présentation élégante est pleine de promesses.
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Ouvrage joliment illustré, en plusieurs parties autour des textes de Christina Rossetti mais aussi concernant les "muses" de son peintre et poète de frère, Dante Gabriel, ainsi que des témoignages compilés des peintres et poètes de la période décadente des préraphaélites.
Au départ, un conte en vers de Christina Rossetti, dont on apprend le rigorisme religieux, contrairement à son frère. Christina vante le lien indéfectible qui lie deux soeurs à travers cette histoire de gobelins maléfiques et vendeurs de fruits fantastiques dont la seule énumérations donne l'eau à la bouche. L'une des soeurs, Laura, se retrouve prisonnière du sortilège fruitier que l'abnégation de sa soeur va sauver.
Suivent des textes de témoignages sur les beautés exceptionnelles de cette époque, mais des beautés torturées, insomniaques, droguées au laudanum et l'on se demande si Dante Gabriel se comportait toujours comme un vrai gentleman envers ces dames que furent Elizabeth Siddal la rousse flamboyante, Jane Morris, la brune (forcément) ténébreuse et enfin "l'éléphante", Fanny Cornforth. Celles qui partagèrent la vie de Dante Gabriel sont immortalisées sur des tableaux d'une beauté foudroyante et les reproductions de ces peintures accompagnent le texte avec bonheur. Mais un je-ne-sais-quoi (ou un presque-rien) me fait un peu douter du talent réel de Dante Gabriel malgré ces magnifiques tableaux, peut-être cette assertion :
"Car si le mécène a le devoir de "passer commande", le peintre a celui de ne pas l'honorer."
L'ouvrage se finit sur les poèmes d'Elizabeth Siddal, à mon sens, d'une qualité moyenne.
Un ouvrage plus esthétique que vraiment littéraire mais bienvenu dans mes livres. Il est à lire aussi pour la préface de Virginia Woolf, superbement écrite (of course!) et donnant une caution littéraire au livre.
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Christina Rossetti est une des poétesses les plus reconnues du 19 ème siècle anglais.

"Le marché aux elfes" est un conte rimé, très gracieux et très effrayant, où on sent confusément s'affronter l'appel de la chair à travers le péché de gourmandise, nos penchants les plus dangereux symbolisés par des petits gnomes difformes (dont on devine aisément qu'ils symbolisent le Malin, enfin les zommes quoi...), la chute dans la nuit obscure du péché et la rédemption grâce à l'amour courageux d'une soeur carrément christique.

C'est superbement noir et sensuel. Aucun mot n'est écrit qui ne pourrait être lu par un enfant de huit ans. Et pourtant on est sidérée par la force de cet imaginaire débridé.

Cela prouve la puissance de l'art qui peut suggérer l'enfer à travers l'attrait irrésistible de beaux fruits bien juteux.
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S'il y a bien un mouvement artistique qui me fascine c'est le préraphaélisme. Ces cercles de peintres, critiques, poètes, penseurs de la deuxième moitié du XIXe siècle avaient des considérations auxquelles je suis sensible mais les ouvrages en français sur le sujet ne sont pas très nombreux.
J'étais donc plus que curieuse de découvrir la poésie de Christina Rossetti ainsi qu'une mise en contexte la concernant… mais force est de constater que je referme ce petit livre en étant particulièrement déçue.

Pourquoi ? Parce que je n'ai pas trouvé ce que je cherchais dans cet ouvrage.
Derrière ce titre (Le Marché aux elfes) et le nom de son autrice sur la couverture, je m'attendais à lire le poème de Christina Rossetti certes, mais aussi d'autres de ses écrits et/ou quelques pages biographiques.
Malheureusement, à part la préface qui lui est dédiée (écrite par Virginia Woolf au début du XXe siècle), la grande majorité des pages est consacrée aux portraits de celles et ceux qui ont gravité autour d'elle : Dante Gabriel Rossetti son frère (évidemment…) et les trois muses de celui-ci : Elizabeth Siddal, Jane Morris et Fanny Cornforth. C'est tout de même un peu court, moi qui pensais me plonger dans la vie et les créations poétiques de Christina. Finalement, elle est à nouveau écrasée par son frère imposant et les conquêtes de ce dernier. Mouais.

Malgré tout, j'aurais pu me contenter des autres portraits proposés et j'aurais même dû m'en régaler (comme j'ai pu le faire avec la fiction grâce à des romans comme Autumn de Philippe Delerm ou La Muse de Rita Cameron…) car encore une fois, pénétrer dans ce mouvement préraphaélite est un plaisir… Enfin, d'ordinaire.
C'est Patrick Reumaux qui se charge de dépeindre la vie et l'oeuvre de ces personnalités sans doute loin d'être parfaites (je pense même que Dante Gabriel Rossetti était véritablement un sale type doublé d'un fainéant et qu'il a bien profité des charmes de ses muses… qui ne sont pas toutes blanches non plus !) mais il ressort un tel mépris des paragraphes qu'il nous offre que j'en ai été plus que mal à l'aise. Selon lui Siddal feint une indolence étudiée, Rossetti a la démarche et l'aspect d'un rat d'égout et n'a absolument aucun talent de peintre, Cornforth est d'une vulgarité sans nom, Morris une sainte nitouche… ce n'est même pas de la moquerie teintée de tendresse. Non. C'est du mépris. du mépris pur et simple.
Mais pourquoi écrire sur un sujet et des personnalités qu'on ne supporte pas ?

Je ne souhaitais pas lire des portraits romantiques qui embellissent et travestissent la réalité ni même un discours journalistique neutre sans émotions ; je ne suis pas contre le fait de pointer du doigt les défauts des artistes décrits et j'apprécie généralement le second degré… mais je n'ai malheureusement ressenti que du dédain dans le texte de Patrick Reumaux.
Heureusement que plusieurs photos et illustrations – en couleur – parsèment le texte, c'est toujours agréable d'avoir un appui visuel (de bonne qualité en plus !) pour enrichir la lecture.

Si je me concentre uniquement sur le poème – le Marché aux elfes – qui donne son titre à ce petit ouvrage, oui j'ai apprécié ma découverte et je suis heureuse d'avoir lu un tout petit quelque chose de la plume de Christina Rossetti. Pour le reste, ce n'est que déception : trop peu de la poétesse dans ces pages finalement consacrées à d'autres qu'elle (comme si même après sa mort, son frère et son entourage lui piquaient encore la vedette !)… et le ton méprisant utilisé par le « spécialiste » m'a clairement laissée sans voix.
Lien : https://bazardelalitterature..
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Car si le mécène a le devoir de "passer commande", le peintre a celui de ne pas l'honorer.
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Vidéo de Christina Rossetti
"When I Am Dead, My Dearest" by Christina Rossetti. Directed by Julian West. Performed by Brigitte Bordeau.
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