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Voilà un moment que je voulais lire Philip Roth, impressionnée par le nombre de bonnes critiques je me suis dis que je ne pouvais pas passer à côté et pourtant... je suis passée à côté dans le rayon mais je l'ai vu, ah ah, et je l'ai pris, ah ah. Bon j'ai commencé par un recueil de deux petites nouvelles parce qu'honnêtement, j'avais peur que ce ne soit pas pour moi. Et ben qu'est-ce que je suis contente que j'ai bien fait que je regrette pas.

Le livre porte le titre de la seconde nouvelle mais la première "Défenseur de la foi" est aussi excellente : une histoire de manipulation, finalement assez banale, devient sous la plume de Roth un page turner passionnant à vous faire regretter qu'il y ait si peu de pages. "L'habit ne fait pas le moine" est encore plus courte mais la conclusion qui en ressort est implacable. C'est tout un art de faire réfléchir autant en si peu de mots, de philosopher l'air de ne pas y toucher, de faire sortir du quotidien toutes les nuances du caractère peu fiable de l'être humain. Il faut pour cela du génie et Philip Roth en a !

Comme France Gall chantait "Ella elle l'a" pour la grande Ella Fitzgerald, dans le registre littéraire Philip Roth il l'a, "Ce je-ne-sais-quoi, Que d'autres n'ont pas", ça j'en suis sûre. Dès les premières lignes il m'a emportée, son écriture est riche et fluide comme de la pâte à crêpes et j'âââdore les crêpes, surtout avec un peu de rhum. Est-ce que c'est ça le petit truc en plus de Roth, je l'ignore mais quoi que ce soit j'en veux ;-)

Philip Roth m'en a vraiment mis plein la vue en deux nouvelles alors à présent je suis fin prête pour me lancer telle une locomotive devenue folle dans son impressionnante bibliographie, je vais m'en mettre plein les wagons, à commencer par "Pastorale Américaine", tûût tûût !
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Voici deux nouvelles de Philip Roth parues en 1962 dans son recueil « Goodbye Columbus » et reprises dans la collection Folio.
Ces deux nouvelles sont à mes yeux de qualité très inégales: dans la première, « Défenseur de la foi », d'une longueur de 80 pages, l'auteur nous conte avec quelque humour comment un sergent de l'armée américaine, fraîchement rapatrié du front européen en 1945, se fait manipuler par une jeune recrue, qui lui donne ainsi pas mal de fil à retordre. le jeune soldat invoque leur judéité respective pour influencer son supérieur, mais derrière tout cela se cachent surtout sa ruse et son art d'user du piston. Un texte jubilatoire d'un Philip Roth encore au début de sa grande carrière.
Le sujet du second texte, qui fait moins de 30 pages, et qui donne le titre à ce petit recueil, ressemble beaucoup au premier. Ici le narrateur a 15 ans et se trouve en première année de High School. Il se lie d'amitié avec deux garçons d'origine italienne, qui s'avèrent être des fils de mafiosi et voués à prendre plus tard la relève de leurs pères. L'histoire montrera qu'ils n'ont pas besoin d'être adultes pour connaître l'art de la manipulation. Ce court texte m'a beaucoup moins parlé que le premier de par son contexte et il m'était difficile de me projeter dans les différents personnages.
Je recommande donc en particulier la lecture du premier récit.
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« Défenseur de la foi », suivie de « L'habit ne fait pas le moine » est une nouvelle extraite de « Goodbye, Colombus », ouvrage écrit en 1962 par Philip Roth, auteur américain âgé de plus de 80 ans, dont l'oeuvre imposante interroge, comme chacun sait, la judéité.

L'histoire ? A la fin de la Seconde Guerre Mondiale, un conscrit Juif, Sheldon Grossbart, fait pression sur Marx, son sous-officier, Juif lui aussi, pour que soient reconnues les caractéristiques et les pratiques de sa religion. Par ses revendications, Sheldon Grossbart fait le jeu du communautarisme alors même que ses revendications sont injustifiées, invoquées pour échapper aux corvées et pour prendre du bon temps : bref, pour « tirer au flanc » !

« Défenseur de la foi » soulève le problème du communautarisme religieux et des relations entre citoyens. Peut-on (ou doit-on) favoriser ceux qui ont les mêmes origines ou les mêmes croyances que soi ? Peut-on (ou doit-on) faire ainsi des différences de traitement entre les citoyens ? Ces questions sont délicates car on se retrouve assez vite écartelé entre l'application d'une règle générale qui s'applique forcément à tous, et la défense d'intérêts collectifs mais spécifiques d'une communauté d'individus, communauté plus ou moins importante mais à laquelle il se peut qu'on appartienne. Dans « Défenseur de la foi », le sergent Marx va devoir affronter ce problème. Ici, les arguments communautaires religieux masquent des intérêts individuels, incarnés par Sheldon Grossbart. La question est posée sous l'angle particulier des Juifs pratiquants, mettant en évidence leurs obligations religieuses et les préjugés de la société qui les accueille. le sergent Marx décidera d'aider Grossbart, Fishbein et Halpern, soldats Juifs comme lui. Mais Marx se fera manipuler par nos trois lascars : croyant bien faire, il va intervenir auprès de son capitaine pour qu'ils aient la possibilité d'avoir un menu qui respecte les particularités de la cuisine Juive, pour qu'ils soient dispensés de corvée le vendredi soir (moment où ils doivent aller au Temple) et pour qu'ils disposent (pour s'y rendre) d'une permission de sortie de la caserne. Un samedi matin, le sergent Marx apprendra que les trois permissions de sortie qu'il a accordées la veille ont été utilisées par nos trois soldats pour aller faire la bringue en ville ! Piston et favoritisme n'auront servi à rien d'autre qu'à encourager l'injustice et à servir de déclencheur à des réactions antisémites et violentes ...

Sur un ton simple et anodin, cette courte nouvelle (70 pages) montre qu'il peut y avoir combat entre le coeur et la raison, que la règle générale peut ne pas faire bon ménage avec les intérêts particuliers, et que la vie d'un non-pratiquant est forcément différente de celle d'un pratiquant. Comment concilier le tout ? Comment rester vigilant ? Jusqu'où s'approprier les obligations de la communauté humaine à laquelle on appartient ? Quelle place réserver à la laïcité ? le lecteur est au coeur d'une analyse psychologique sans recul, au premier degré, sans prise de position aucune de la part de l'auteur, mais qui oblige toutefois à se poser des questions d'une brulante actualité.

« L'habit ne fait pas le moine » est une nouvelle brève (25 pages). Un étudiant raconte comment il a été ami avec deux jeunes de son école, Albie Pelagutti et Duke Scarpa (fils d'immigrants italiens) et comment il s'est fait pincer par le Principal de l'école alors que nos deux drôles avaient organisé un monumental chahut qui valu à notre étudiant d'écoper injustement d'une sanction. La nouvelle se termine d'une façon énigmatique. Plutôt bâclé, ce texte montre qu'on colle rapidement une étiquette à autrui, ce qui n'est une surprise pour personne ...

Au final, je mets péniblement trois étoiles et ne recommande qu'aux passionnés de littérature américaine, aux spécialistes de la judéité ou aux inconditionnels de Philip Roth.
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Deux courtes nouvelles, que je destinais à me faire découvrir Philip Roth.
Autodérision et humour, au-delà de la question de la judaïté, voilà qui me promettait un joli moment de lecture qui, malheureusement pour moi, n'est pas arrivé.

La première, Défenseur de la loi, dépeint les déboires d'un sergent de l'armée américaine, Nathan Marx, en proie à une jeune recrue du nom de Sheldon Grossbart qui joue du fait qu'ils soient tous deux de confession juive pour arriver à ses fins et obtenir un traitement de faveur. Nous sommes alors à l'été 1945, et il apparaît déconcertant pour ce dernier d'être soldat américain et juif pratiquant.
Malgré l'intention de l'auteur de produire une drôlerie malicieuse, du moins je l'imagine ainsi…, je suis passée totalement à côté de ce court écrit.
Et ce n'est pas la seconde, L'habit ne fait pas le moine, qui aura réussi à me convaincre. Il s'agit de la genèse d'une amitié liant un jeune homme naïf à deux autres lycéens, futurs délinquants en herbe ; une relation amicale de courte durée, comme souvent à cet âge, et riche d'enseignement, déniaisante en quelque sorte, sur les rapports humains et le monde adulte.

À oublier très vite pour me donner une nouvelle chance avec cet auteur...
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Deux petites nouvelles de Philippe Roth en passant, assez inégales.

Passons rapidement sur la seconde, L'habit ne fait pas le moine, qui laisse un sentiment d'inachevé. So what ? est-on tenté de dire à la fin...

La première en revanche est plus profonde. Défenseur de la foi confronte le lecteur au thème rebattu - mais inépuisable - de la prédominance de la loi de Dieu sur celle des hommes.

Casernés en instruction au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, des soldats juifs US vont s'appuyer sur leur nouveau sergent, juif également, pour faire valoir leurs droits à exercer librement leur religion, y compris en temps de guerre, en matière de suivi d'office comme de nourriture. Si dans un premier temps Marx réagit classiquement en militaire faisant primer l'état d'exception qu'impose le conflit, il va peu à peu se ranger aux arguments du soldat Grossbart s'appuyant sur les propres valeurs religieuses de Marx pour l'amener sur ses positions.

Quitte à la placer en porte-à-faux hiérarchique. Quitte à le manipuler. Quitte à le faire douter sur la profondeur de sa réflexion qui n'en méritait probablement pas autant. Et quitte à rééquilibrer une situation devenue injuste au final.

Pour moi qui ne goûte que peu ce genre, une bonne nouvelle donc, qui prouve que l'on peut générer une réflexion profonde dans un style très simple et avec une belle économie de mots.
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Ce livre de Philip Roth est composé de deux nouvelles extraites de " Goodbye Colombus" dont l'une s'intitule " Défenseur de la foi " et la seconde " L'habit ne fait pas le moine ", publiées aux Editions Gallimard en 1962.
Dans la première nouvelle, on assiste au retour d'un certain sergent Marx (rien n'est laissé au hasard avec Philip Roth...), vétéran du front européen au retour de la guerre en 1945.
p. 28 : " Je me laissai aller à une rêverie si puissante que j'eus l'impression qu'une main avait ouvert mon être et l'avait pénétré jusqu'au fond. Il lui fallait descendre si profondément pour me trouver. Il lui fallait passer par ces jours dans les forêts de Belgique et ces morts que j'avais refusé de pleurer ; par les nuits dans ces fermes allemandes dont nous avions brûlé les livres pour nous réchauffer, et que je ne pouvais pas regretter ; par ces étendues sans fin où j'avais banni toute tendresse que j'eusse pu ressentir pour mes semblables..."
Sous ordre direct de ce sergent Marx, trois jeunes soldats juifs - Halper, Fishbein et Grossbart - vont mettre à mal ses certitudes. Grossbart cherche ainsi à obtenir des faveurs d'un frère d'arme, Marx, au nom de leur religion commune. Toute la nouvelle n'est qu'un enchaînement de manipulations.
Tergiversant sans cesse entre communautarisme et application des règles, entre le coeur et la raison, il est le reflet des rapports ambigus qu'entretient la société américaine avec le monde juif.
p. 60 : " Pourquoi demandez-vous un traitement spécial ?
- Parce que je suis juif, sergent. Je suis différent. Meilleur ou non. Mais différent.
-Nous sommes en guerre, Grossbart. Tant qu'elle dure, soyez semblable. "
A la publication de cette nouvelle, le monde est toujours sous le choc de l'Holocauste. Les réactions sont vives et nombreuses, qualifiant ce texte d'antisémitisme. Jouant constamment avec la transgression, Philip Roth dérange car il ne mâche pas ses mots et révèle avec une ironie certaine que les membres de sa minorité sont aussi sujets aux puérils de la nature humaine.

"L'habit ne fait pas le moine" est une nouvelle brève de seulement 25 pages.
Un étudiant en première année de high school de la banlieue new-yorkaise se lie d'amitié avec Albie Pelagutti et Duke Scarpa, fils d'immigrants italiens. Destinés à un brillant avenir de délinquants, ils organisent un véritable chahut lors d'un cours sur leur orientation. Mais lorsque ces deux camarades filent à l'anglaise, c'est le naïf étudiant qui écope de la sanction.
p. 89 : " Nous devînmes amis. Il resta à côté de moi pendant toute la durée des tests, puis à l'heure du déjeuner, puis après les cours. J'appris que, tout jeune, Albie avait fait toutes les choses que moi, bien dirigé, je n'avais pas faites : il avait mangé des hamburgers dans des restaurants louches, il était sorti dans la rue après une douche froide, en hiver, les cheveux mouillés, il avait été cruel envers les animaux, il avait fréquenté des prostituées, il avait volé, il avait été pris, et il avait payé. Mais maintenant, me dit-il tandis que je déballais mon déjeuner dans la pâtisserie en face de l'école :
-Maintenant, j'ai fini de faire la bringue. Je vais m'instruire [...] je vais repartir du bon pied. "

Bien qu'emballée par " le défenseur de la foi " je reste novice dans les oeuvres de Philip Roth, et, ne maîtrisant certainement pas encore l'entièreté du style si propre à cet auteur, je reste relativement imperméable à la seconde nouvelle.
Lien : https://missbook85.wordpress..
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Petit recueil avec seulement deux nouvelles, mais qui permet tout de même de se faire idée sur la plume de l'auteur.

La première, «le défenseur de la foi», se déroule en 1945 dans l'armée américaine et nous parle de conformité, de solidarité, de communauté, de victimisation, et d'équité. On entre assez vite dans le vif du sujet et on se tient tout au long du récit aux côté du sergent Marx qui ne sait pas quoi faire devants les demandes incessantes du soldat Grossbart, certaines sont justes et d'autres ne sont que… que quoi?
Des façons de profiter de l'esprit de communauté juif?
Des tactiques pour se mettre son supérieur dans la poche?
Les intentions de Grossbart ne nous sont jamais vraiment révélées, puisque le sergent Marx lui-même l'ignore. Une nouvelle qui nous fait réfléchir sur les avantages donnés à certains, par pistonnage, et les impacts de ces avantages sur le reste du groupe.

La deuxième nouvelle nous amène au collège où trois adolescents tentent de trouver leur place dans l'environnement académique.
La notion de privilège ou de privilégié y est également abordée, ainsi que celles de fidélité et d'amitié.

Bref, deux excellentes nouvelles qui servent de ballon d'essai avant de se lancer dans un des romans plus consistant de Roth.
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Rentré d'Europe en héros à la fin de la seconde guerre mondiale, le sergent Marx se retrouve formateur dans une compagnie d'instruction. Sheldon Grossbart, une jeune recrue juive ne cesse de lui réclamer des passe-droits pour ses deux coreligionnaires et pour lui-même : permission d'aller à la synagogue le vendredi, jour de corvée de nettoyage pour les goyim, meilleure nourriture au mess, permission pour Pâques un mois après la date et affectation loin du théâtre des opérations du Pacifique. Juif lui-même, Marx se sent solidaire, mais finit par en avoir assez... Dans une high school new-yorkaise, un jeune étudiant se lie d'amitié avec deux fils d'immigrés italiens, Albie Pelagutti et Duke Scarpa, déjà délinquants et futurs gangsters. Ils organisent un chahut dans la classe d'orientation et filent à l'anglaise pour échapper aux sanctions qui retombent sur l'étudiant naïf...
Ce recueil de nouvelles du grand auteur américain est assez amusant et peut éventuellement servir de première approche avant une lecture plus complète des grands titres de cet auteur comme « Portnoy et son complexe », « Pastorale américaine », « J'ai épousé un communiste » ou « Un homme ». le lecteur y trouvera tout l'humour malicieux et toute l'intelligence pétillante de Roth, auteur toujours attaché à décrire avec subtilité et sans aucune complaisance les rapports ambigus de la société américaine et de la communauté juive. Une sorte d'agréable introduction et d'entrée en matière sous une forme raccourcie.
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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Deux nouvelles pour ce petit Folio.
J'ai commencé par « L'habit ne fait pas le moine » : un élève d'une Hight school se lie plus ou moins contre son gré avec un « repris de justice » (il vient d'une maison de correction).
La deuxième, plus intéressante, parle de la difficulté des jeunes recrues de confession juive, à suivre les règles militaires dans un camp aux États-Unis durant la seconde guerre mondiale. Qui manipule qui.

Je n'ai jamais été attiré par les romans de Philippe Roth. Finalement, son écriture est facile à lire et ces nouvelles plutôt plaisantes. Mais pas assez pour m'inciter à lire d'autres oeuvres.
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J'ai fait la découverte de cet auteur à travers les deux histoires qui composent ce livre. Petite préférence pour la première nouvelle (car il s'agit bien d'une nouvelle dont le dénouement surprend le lecteur) qui met en scène un régiment de l'armée US en 1945 et en particulier la relation d'un sergent avec une jeune recrue juive qui va s'avérer très manipulatrice… Je reste mitigée quant à la seconde histoire qui, même si elle est bien racontée, ne me laissera pas un souvenir impérissable. L'auteur a un style d'écriture très plaisant et moderne avec une pointe de cynisme et de mélancolie qui m'ont plue.
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