L'Ecole de Pont-Aven, berceau de la modernité. Exposition au musée de Pont-Aven en 2018.
Je ne vois pas là le berceau de la modernité, qu'elle se soit illustrée en bonne part, je préfère.
Alors ce qui m'amène, ce n'est pas
Emile Bernard, c'aurait pu, le choix qui est fait est un pur régal, j'adore
Emile Bernard ; ce n'est pas Emile Jourdan, c'aurait pu, la sélection qui est faite est du bonheur, j'adore Emile Jourdan. Non, c'est une toile de John Peter Russel, Coucher de soleil sur Morestil, 81 x 100, il me semble que c'est en Australie, le pays du peintre d'origine écossaise qui débarque sur le sol de France il a vingt-deux ans. Sa famille est riche, il n'a pas besoin de vendre ses toiles pour vivre, aussi il les gardera pour la plupart et exposera peu. Je lis dans le Télégramme du 6 décembre 2011 que le coucher de soleil à Morestil a été estimé lors d'une vente aux enchères 80000 euros, c'était le clou de la collection. Même si je les avais eus je n'aurais jamais mis 80000 euros là dedans, ce bouillon blanc de vagues qui viennent s'écraser contre les rochers de Morestil, blanc à satiété, il me semble qu'à le regarder plusieurs fois ce coucher de soleil, je m'en lasserais vite ..
Je continue l'article : " La Bretagne a abrité des peintres qui n'avaient pas besoin de vendre leurs toiles pour vivre, et qui en prime avaient du talent, Russel est de ceux-là" Bon, ils ne devaient pas être des masses et des peintres de talent qui ont écumé les ports, les criques, et le pittoresque des villages bretons, le pays peut s'honorer largement de ça. Russel du talent ? Bien sûr il avait un certain talent, on va dire au delà de la moyenne, mais c'est là qu'il y a comme "des trous dans la raquette". Je note quand même des choses qui m'interpellent : " Il a été un précurseur, mais il n'a pas percé parce qu'il n'avait pas à vendre sa production .." Admettons, car il ne faut pas penser qu'une bonne fée serait venue lui tapoter l'épaule dans la partie sauvage de Belle-Ile où il vivait et lui aurait offert un pont d'or ! Je note par ailleurs dans le catalogue cette fois, hormis le Wikipédia, qu'il ne signait, ni ne datait ses toiles (*), comme la présente d'ailleurs, et qui plus est, à la mort de sa femme, il brûla une grande partie de sa production (plusieurs centaines de toiles) et puis s'en retourna en Australie où l'artiste mourut dans l'oubli.
Par acquis de conscience, j'ai visionné sa production dans les catalogues impressionnistes, post-impressionnistes et ma conclusion est que l'artiste Russel n'était pas satisfait de ses toiles, d'aucune pratiquement ; certes on ne pouvait pas attendre de lui d'avoir le génie des peintres qu'il côtoyait : Monet,
Van Gogh, Toulouse-Lautrec .. mais il en était loin à mon sens. Personnellement je ne vois pas de chef d'oeuvre : il serait passé à côté de ce qu'il voulait faire, car il y avait quelques bonnes idées. J'en suis même à me demander que s'il exposait si peu, c'est qu'un gros doute l'envahissait sur ses aptitudes réelles. Mais ce n'est que mon humble avis !
Pas dans mon top 10, John Peter Russel, au demeurant bien sympathique.
(*) Dans le langage du peintre, ne pas signer, ne pas dater, ça veut dire ou qu'il ne la revendique pas ou qu'elle n'est pas achevée