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EAN : 9782081227262
346 pages
Flammarion (31/08/2011)
3.85/5   13 notes
Résumé :
Habent sua fata libelli – les livres ont leur destinée, dit-on…
Certes, mais qu'en est-il du destin bien particulier de ceux que l'on nomme « bestsellers » ? Ces phénomènes d'édition, qui fascinent autant qu'ils irritent, ne datent pas d'hier. Du premier best-seller de l'histoire de la littérature au dernier Marc Lévy, Frédéric Rouvillois se penche sur le sort des livres qui se vendent.
Naît-on best-seller, ou le devient-on ? Et qui diable fait le be... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Publié au mois d'août dernier, "Une histoire des best-sellers" est un essai rédigé par l'écrivain français Frédéric Rouvillois, auteur de "Le Collectionneur d'impostures" ou encore d'"Histoire du snobisme".

Comment peut-on présager du fait qu'un livre deviendra ou non un best-seller ?
Daniel Defoe, Cervantès et Jonathan Swift se doutaient-ils que leurs romans feraient le tour du monde ? Stendhal aurait-il pu espérer que "Le Rouge et le Noir" figure parmi les classiques de la littérature française ?
Radiguet, J.K Toole, Stieg Larsson s'attendaient-ils à une gloire posthume ? James Bond serait-il devenu culte sans l'intervention de JFK ?
Qu'en serait-il de "Candide", "Les Lettres persanes", "Les Versets sataniques", "Lolita" ou encore "Madame Bovary" sans l'appui de la censure ?
En vérité, rien n'est plus incertain que le succès littéraire, c'est la leçon que Frédéric Rouvillois tire de son ouvrage.
A l'aide de nombreux exemples connus ou moins connus, l'auteur nous emmène à la rencontre de ces livres au destin souvent étonnant.

Divisé en 3 parties, "Une histoire des best-sellers" se consacre tout d'abord aux critères qui définissent un best-seller : le chiffre de ventes correspondant au nombre d'exemplaires vendus (mais pas forcément lus), le temps et le lieu.
Force est de constater que ces données s'avèrent au final peu fiables. le chiffre de ventes peut être aisément falsifié par l'éditeur pour doper ses ventes (procédé qui est loin d'être récent).
Un livre peut prendre plusieurs décennies avant d'accéder au rang de best-seller et rien ne garantit qu'il traversera les époques sans prendre quelques rides.
Il arrive souvent qu'un best-seller ne bénéficie de ce statut que dans son pays d'origine, ne réussissant pas à conquérir d'autres publics (c'est notamment le cas des "Bienveillantes" de Jonathan Littell, couronné de prix en France mais peu considéré dans le reste du monde).
A ce propos, je n'ai guère été surprise d'entendre parler d'isolationnisme américain par rapport à la littérature étrangère...

Dans la seconde partie dédiée aux auteurs, il est question de bon nombre de méthodes utilisées par les auteurs, et surtout par les éditeurs, pour parvenir au succès.
Imposture littéraire (Dumas, Verne), schémas stéréotypés (Cartland, Musso/Lévy), plagiat (Desforges), publicité, scandale, tous les moyens sont bons pour conquérir son public et faire de la sortie d'un livre un véritable événement.
L'apparition de la télévision favorisera la naissance des émissions littéraires dans les années 1970 ("Apostrophes", "The Oprah Winfrey Show"), véritables prescriptrices de livres dont l'influence permit la mise en avant de certains ouvrages.
Sans parler de la fameuse rentrée littéraire, phénomène typiquement français...

La troisième partie de l'ouvrage se veut davantage sociologique, proposant une analyse des motivations entraînant les lecteurs à la découverte d'un best-seller.
Qu'il s'agisse de lectures obligatoires (scolaires, politiques, religieuses) ou de mentions de prix littéraires, les livres hautement plébiscités ne sont bien souvent pas lus mais servent plutôt de décor dans la bibliothèque, témoignant ainsi du bon goût ou du semblant de culture du prétendu lecteur.

J'ai pris beaucoup de plaisir à découvrir ces nombreuses anecdotes retraçant les parcours souvent sinueux d'auteurs en quête de succès. Mélange de bonnes surprises et de déconfitures, croisant auteurs et époques, "Une histoire des best-sellers" s'avère être un ouvrage extrêmement fouillé, proposant de nombreuses sources ainsi qu'un index des auteurs et ouvrages cités.
Si vous souhaitez connaître l'histoire cachée de vos romans favoris ou ajouter quelques auteurs inconnus à votre liste, je vous recommande vivement cet essai qui, pour ne rien gâcher, ne se cache pas de certaines pointes d'humour qui ne furent pas pour me déplaire.
Lien : http://contesdefaits.blogspo..
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L'auteur, Frédéric Rouvillois, travaille à partir de trois grandes orientations : le livre, l'auteur et le lecteur.
Dans ce qui touche le livre, il s'attache à faire ressortir que les grands livres ne font pas les grands succès, et vice-versa, bien sûr… Cela n'exclut pourtant pas la coïncidence entre les deux, mais c'est évidemment assez rare. Il traite aussi de l'évolution des tirages, de l'ancienneté de la notion de best-sellers, toutes proportions gardées, forcément.
Rouvillois constate ensuite que, aujourd'hui, la place dévolue autrefois à l'auteur comme acteur de son succès est devenue celle de l'éditeur. Il dévoile les tricheries omniprésentes qui concernent le nombre de tirages : plus on dit qu'on en a vendu, plus les lecteurs vont en acheter… Par ailleurs, la grande difficulté d'un livre ne l'empêche pas de devenir un best-seller (La Vie de Jésus de Renan), ni le sujet improbable (Harry Potter), ni la taille imposante (Les Bienveillantes).
Les lecteurs de best-sellers n'ont pas souvent la part belle : en fait, on achète sur la foi du succès et on ne lit pas le livre ! Je crois que cela ne m'est arrivé qu'une fois, et c'est pour Les Bienveillantes (que j'ai acheté, pas lu, et que je ne lirai probablement jamais !)
La leçon à en tirer, c'est qu'on ne sait pas très bien quels facteurs vont se conjuguer pour faire d'un ouvrage un best-seller. Pas de recette, donc, et heureusement !
Vrai plaisir de lecture, en ce qui me concerne ! On peut regretter un certains fouillis dans les innombrables anecdotes et la quantité d'ouvrages cités. Beaucoup de surprises aussi, et quelques discrètes rosseries bien amusantes.
Je le relirai sans doute si j'en trouve le temps ! J'avais trouvé très intéressante ses Histoire de la politesse et Histoire du snobisme.
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Assurément un best-seller, cela ne ressemble pas à un livre ordinaire : il échappe même aux critères notoires des goûts et aux motivations habituelles de la lecture. C'est pourquoi, il semble absolument impossible d'anticiper le sort d'un livre, comme l'avouait Gaston Gallimard, et surtout son accession à ce seuil particulier du succès, immédiat ou ultérieur, bien que celui-ci soit de plus en plus l'oeuvre conjointe de plusieurs facteurs.
Par conséquent, l'auteur, un juriste bibliophile, nous livre là un essai - très remarquablement documenté - savamment structuré autour de trois principaux axes : le livre - ou qu'est-ce qu'un best-seller, l'auteur - ou comment on le fabrique, le lecteur - ou pourquoi on l'achète.
Dans le premier axe, nous relevons surtout la vanité (plus qu'inutilité...) d'essayer de mettre en relation la quantité et la qualité - en fait plus souvent la négation de la valeur littéraire de ce qui est plébiscité. Autres critères non pertinents étant la facilité de l'oeuvre ou son genre, etc. - bref, la série des critères didactico-snobs. On notera aussi l'ancienneté du concept de best-seller, toute proportion de technologie de l'édition gardée, ainsi que l'évolution assimilée à la mondialisation, qui en réalité semble être, dans ce domaine, à géométrie on ne peut plus variable.
De la seconde partie, nous retenons surtout l'évolution du rôle promoteur de l'ouvrage se déplaçant de l'auteur à l'éditeur, et chez ce dernier, le poids grandissant des techniques de marketing, y compris la "triche" sur le nombre d'exemplaires imprimés, justement. Est également prouvée, contrairement à ce que clament les pédants, la connivence entre best-seller et son adaptation cinématographique ainsi que promotion télévisuelle ("les noces du livre et de l'image").
La troisième partie requiert que l'on garde à l'esprit que les motivations à l'achat du best-seller n'impliquent pas qu'il soit effectivement lu - ni elles ne l'excluent non plus. C'est dans cette partie qu'apparaît la liste des 15 plus importants best-sellers de tous les temps, qui m'a beaucoup surpris, surtout parce qu'elle montre un gros écart avec ce que nous connaissons en sociologie de la lecture.
Tout l'essai se fonde sur les exemples des ouvrages et de leur diffusion, regroupés et hiérarchisés en de multiples divisions ; il en résulte non une histoire mais une myriade d'histoires des opus considérés, plusieurs centaines pour le moins. Il est donc parfois un peu malaisé de suivre l'auteur dans ses "sauts" chronologiques incessants, en avant et en arrière dans les décennies et les siècles. L'importance des chiffres doit donc aussi être mise en perspective sans arrêt.
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Qui crée un best seller? bien malin sui pourra répondre ! Et d'abord, qu'est-ce qu'un best seller?
Une super histoire de la littérature, ses hauts, ses bas, ses classiques, ses stars oubliées, son snobisme, ses combines.
Cet essai enchantera les gros lecteurs et les curieux. La plume de l'auteur est vive et pleine d'humour, on le suit sans peine au fil des pages.
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Une histoire des best-sellers de Frédéric Rouvillois

Une histoire des Best-sellers de Frédéric Rouvillois est un ouvrage de connaissances encyclopédiques et universitaires très complet. Pour analyser les rouages du succès des best-sellers, il s'appuie sur des recherches historiques, biographiques, géographiques ainsi que sur les stratégies éditoriales. Il dresse un portrait riche des oeuvres les plus lues -ou les plus achetées- et les raisons pour lesquelles le miracle du succès (calculé ou non) s'est opéré.
L'auteur classe, hiérarchise et tire les vers du nez à ces livres dont on a tous entendu parler, qui ornent nos bibliothèques sans qu'on ne sache plus pourquoi.
Faire ce retour sur nos textes phares c'est aussi un voyage dans le temps, de la création des éditions littéraires à la mondialisation commerciale et stratégique des maisons d'édition avec le regard ajusté de notre époque.
Un focus sur le rôle d'écrivain, secondaire, derrière l'oeuvre et la machination commerciale ou encore sur les figures d'un lecteur influencé : Une histoire des Best-sellers est une enquête enrichissante sur le monde des livres.
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critiques presse (5)
Lexpress
30 novembre 2011
Chiffres et anecdotes nourrissent, pour notre plaisir, cette Histoire des best-sellers dont on sait désormais tout, sauf... la recette qui garantirait d'en écrire un.
Lire la critique sur le site : Lexpress
NonFiction
16 novembre 2011
Construisant son argumentation autour de trois axes (“Qu’est-ce un best-seller ?”, “Comment on fait un best-seller” et, enfin, “Pourquoi on achète un best-seller ?”), Frédéric Rouvillois montre de façon très approfondie que le best-seller est avant tout une construction. Son postulat est simple : un livre ne se vend pas à des millions, voire des milliards, d’exemplaires (comme le Petit Livre rouge ou la Bible), sans qu’il y ait eu une intervention – même involontaire – de l’homme.
Lire la critique sur le site : NonFiction
LeFigaro
23 septembre 2011
Frédéric ­Rouvillois, auteur d'une remarquée Histoire du snobisme, a enquêté sur ce mot fourre-tout. Sans pour autant en définir la recette. Il n'y a, dans le phénomène commercial, ni facilité ni certitude infaillible. Les succès mirifiques ou extraordinaires restent un «mystère».
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Lexpress
13 septembre 2011
Il faut lire ce magistral traité d'histoire littéraire, ne serait-ce que pour mesurer le plaisir qui nous est promis de lire tous ces romans d'amour que nous n'avons pas encore lus.
Lire la critique sur le site : Lexpress
LaLibreBelgique
13 septembre 2011
Contée par Frédéric Rouvillois, une histoire des “best-sellers”.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Dan Brown, l'un des plus gros producteurs de best-sellers vivants, a parfaitement compris le mécanisme. Le genre qu'il affectionne est certes un peu différent de celui de Barbara Cartland - et ses prétentions, littéraires et autres, nettement plus affirmées.
Pourtant, là encore, il suffit d'en lire un pour connaître les autres, tant la trame est invariable.
Chaque fois, l'homme admirable, le super-gentil, Strathmore dans Forteresse Digitale (1998), le père Ventresca dans Anges et Démons (2000), Sir Leigh Teabing dans Da Vinci Code, se révèle être, ainsi qu'on l'apprend après mille coups de théâtre vers la fin du livre, le super-méchant en personne, l'incarnation du mal, lequel a généralement engagé un tueur monstrueux (tireur sourd, Arabe sadique ou moine albinos) pour réaliser ses épouvantables desseins.
Face à lui, un brillant universitaire américain, sportif et polyglotte, accompagné d'une créature supérieurement intelligente et terriblement sexy, vont réussir à sauver le monde, non sans faire profiter le lecteur de quelques visites touristiques choisies - Paris, l'Espagne, l'Italie -, et divulguer au passage quelque fabuleux secret caché depuis la nuit des temps, ou presque - sur les dessous du Vatican, le vrai visage de l'Opus Dei ou la descendance du Christ et de Marie-Madeleine.
Chaque ouvrage s'achève, rituellement, par un happy end total, la victoire du bien sur le mal, la mort atroce et bien méritée des méchants, et une fabuleuse partie de jambes en l'air - simplement évoquée, sans entrer dans des détails superflus, public puritain oblige. p.107
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A propos d'"Indignez-vous" de Stéphane Hessel :

Et voilà pourquoi, enseigne le sage, on doit ré-apprendre à s'indigner : à se rebeller - et à retrouver ainsi les leçons de la Résistance, dont l'indignation, dit-il, était "le motif de base". A l'inverse, l'indifférence est "la pire des attitudes" (on notera l'audace de la remarque).
C'est en s'indignant que l'on rejoint " le grand courant de l'histoire", qui "doit se poursuivre grâce à chacun", grâce à "l'insurrection pacifique" qu'Hessel appelle de ses voeux avant de conclure son texte par une formule imprimée en capitales, si puérile qu'on la croirait empruntée au graphiste Ben : "Créer, c'est résister. Résister, c'est créer." p.276
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Désormais, c'est sur d'autres écrans, ceux des ordinateurs et des portables, que fleurissent les nouveaux prescripteurs, twitteurs, blogueurs et autres, infiniment plus éparpillés mais pas moins efficaces que les anciens, en ce qu'ils cumulent les prestiges de l'image et l'impact considérable du bouche à oreille... p.207
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Vidéo de Frédéric Rouvillois
La grève se poursuit au Journal du Dimanche, après la nomination à sa tête de Geoffroy Lejeune, journaliste d'extrême droite, par Arnaud Lagardère. Avec cette nomination, la presse française est-elle en train de virer à droite toute ? Ces tensions révèlent-elles une crise plus large de la presse ? Pour répondre à ces questions, Guillaumer Erner reçoit : Denis Olivennes, directeur général du quotidien français Libération. Claire Bladin, historienne des médias. Frédéric Rouvillois, professeur de droit public à l'Université Paris Descartes
#libertédexpression #presse #extremedroite ____________
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