Ces deux petits textes très courts, issus du recueil
Cinq amoureuses écrit en 1686, nous plongent dans le Japon féodal de la fin du XVIIe siècle. J'ai beaucoup aimé découvrir cette culture particulière, qui est quand même très différente de la nôtre. Il m'a fallu un peu de temps pour rentrer dans l'histoire, surtout pour le premier récit, car la manière dont le tonnelier et O-Sen tombent amoureux et se rencontrent (oui, ils tombent amoureux l'un de l'autre sans même se connaître ^^) est un peu caricaturale et peu réaliste, de mon point de vue. Mais une fois habituée au style d'écriture et de l'histoire, j'ai dévoré ce petit livre.
Ihara Saikaku met en scène des personnages préoccupés par leurs histoires d'amour. À l'époque, les femmes n'ont pas encore une place très grande dans cette société assez rigide, mais ces histoires parlent de jeunes filles indépendantes, qui affirment leur passion et sont prêtes à tout pour être avec celui qu'elles aiment. La première histoire, celle du tonnelier, se termine cependant assez mal, surtout pour l'homme, qui subit l'infidélité de son épouse.
Par contre, j'ai beaucoup apprécié le deuxième récit, Histoire de Gengobei, qui met en scène un jeune homme homosexuel, ce qui est sans doute peu habituel pour l'époque. Les pertes auxquelles il fait face et son désir de se retirer du monde pour se consacrer au temple m'ont touchée. Et c'est apparemment la seule histoire des
Cinq amoureuses qui connaît une fin heureuse, ce qui est positif !
Ce recueil est accompagné d'illustrations de Yoshida Hambei, célèbre peintre de gravures. Ces images illustrent magnifiquement des passages-clés du récit et nous permettent d'entrer encore davantage dans la culture japonaise, grâce à ce style de gravures si particulier.
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