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3,63

sur 3720 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
C'est avec grand plaisir que j'ai relu ce roman. Ma première lecture remontant aux calendes grecques (mon adolescence), je n'en avais pas perçu toute la teneur à l'époque.

L'histoire met en scène deux personnages principaux : Germain et Marie. Germain est un jeune veuf qui approche de la trentaine. Il est temps pour lui de retrouver une épouse qui l'aidera dans les travaux des champs et qui élèvera ses trois enfants. Son beau-père, comme souvent à cette époque, s'est déjà chargé de lui trouver quelqu'un : ce sera Catherine, veuve également et, ce qui n'est pas négligeable, ayant une certaine fortune. Germain doit donc se rendre à Fourche afin de la rencontrer. Sa voisine, La Guillette, lui demande de lui rendre un service : accompagner sa fille, Marie, qui doit se rendre non loin de Fourche afin d'entrer en tant que bergère au service d'un fermier. Les deux partent à pied, chacun vers son destin. le Petit Pierre, fils aîné de Germain, les rejoint. Mais ils se perdent en forêt. Ils cherchent un endroit où dormir et décident de se poser près de "la mare au diable". La douceur avec laquelle la jeune Marie s'occupe du petit donne quelques idées au papa. Mais Marie le repousse. Les douze ans qui les séparent lui font peur. Rien ne les prédestine à être ensemble. Ils se voient obligés de continuer ce qui semble être inexorable : poursuivre la volonté des deux familles.

Je n'en dis pas plus pour ceux qui n'auraient pas lu le roman. George Sand le débute par une réflexion sur une gravure d'Hans Holbein : le Laboureur (1538). Elle y perçoit la tristesse, le rude labeur conduisant à la mort. Mais elle refuse cette image du monde paysan. Elle entend bien évoquer avec une certaine gaieté la campagne berrichonne. D'ailleurs, à bien y regarder, elle exalte la nature, en fait même pratiquement un personnage à part entière. Et là où Germain et Marie ne seront décrits que très simplement, la nature sera idéalisée, prenant la forme d'un véritable petit paradis : "La lune se dégagea aussi des vapeurs qui la couvraient et commença à semer des diamants sur la mousse humide. le tronc des chênes restait dans une majestueuse obscurité". Elle sera même à l'origine du rapprochement des deux êtres. Pourtant, on sent bien ici que la romancière est tiraillée entre la réalité et ce qu'elle voudrait qu'elle soit. D'où le fait qu'elle mette, dans la bouche de Germain, des propos assez négatifs sur le paysage qui l'entoure.

Au final, ce texte est très simple mais il nous fait passer un moment très agréable. Il se rapprocherait presque du conte. Il reste à souligner, quand même, le courage de Sand pour avoir mis en avant une classe sociale peu appréciée à cette époque.
Lien : http://www.lydiabonnaventure..
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La Mare au Diable est un des premiers livres que j'ai lu, il y a bien longtemps. Je gardais le souvenir de Marie pleine de bon sens , très débrouillarde.
Et je viens de la retrouver intacte en relisant ce livre.

Marie est une jeune fille de seize ans qui vit seule avec une mère très pauvre. Germain, son voisin, jeune veuf de vingt-huit ans qui a trois enfants , vit et travaille sur la ferme de ses beaux-parents. Voilà deux ans qu'il a perdu sa femme et son beau-père lui demande de se remarier et lui propose de rencontrer la fille de son ami.
Cet automne, Marie a accepté d'être bergère loin de sa mère , à la ferme des Ormeaux. Ca tombe bien puisque pour rencontrer sa future épouse, Germain va aller dans cette direction. Ils feront donc le chemin ensemble, dans une nature qui prend autant de place que les personnages principaux.
Une bonne bouffée de fraîcheur!
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En vaillante héritière de Rousseau, elle prêche le retour à la nature et tente d'établir ce fameux contrat social mais bien plus que Rousseau, elle donne vie à ces théories. Dans le pas des hommes et des bêtes, la campagne s'éveille, leurs sentiments aussi. . C'est dans le quotidien des petites gens de la campagne que réside selon l''auteur la vraie nature et la plus haute dignité. Tout en économie, George Sand parvient à forger un récit d'une pureté et d'une simplicité sans pareil.
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C'est léger et profond à la fois.
Petite-fille d'agriculteurs, de paysans, vivant toujours à la campagne, j'ai pris grand plaisir à lire ce livre. Ça m'a ému. Ces gens qui cultivent la terre, qui aiment leurs animaux, qui sont bons, loyaux, sincères, simples et dévoués ; ça m'a rappelé mes grands-parents.
Ce livre m'a touché, j'ai beaucoup aimé.
C'est doux, c'est succulent ; c'est d'un autre temps, des honnêtes gens.
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Je ne me souviens pas de l'histoire, ou si peu... Mais des sensations réveillées ! le vent, la nuit, les odeurs, les herbes hautes, la pluie, les changements d'humidité et de température sur la peau... Un réveil des instincts et de l'animalité enfantine, un rappel au plaisir des sens premiers, du bonheur de partir où bon nous semble courir avec le vent...
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Une critique " à chaud" pour cette relecture de ce petit bouquin oublié dans mes caisses de livres et qui m'a fait chaud au coeur.Eh oui il me fallait bien cela après tous les " polars " ingurgités" ces derniers temps .Un conte de terroir tout en fraîcheur, en douceur ,l'histoire de la petite Marie et de Germain .Parfois, l'on va chercher bien loin ce que l'on a sous les yeux .Cette relecture m'a reposée et ce retour en arrière m'a encore une fois montré, combien nos écrivains du 19ème siècle savaient écrire!!! .⭐⭐⭐⭐
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Ma première lecture de la Mare au Diable ,de George SAND ,remonte à cinquate
ans .Acette époque ,j 'étais collégion Je me rappelle bien de cette lecture ,on était en
hiver ,j 'ai pris l 'ouvrage .J 'ai cru que je lirai quelques pages et que le sommeil me
surprendra .Dès les premières lues ,l attirance devenait ,de plus en plus ,forte :alors
j 'ai continué la lecture jusqu 'au point final ! C ' était la première fois que je fais connaissance avec cet auteur .Ce livre m 'a beaucoup plu !Dernièrement ,voulant
donner un avis sur ce livre ,j 'ai trouvé les mêmes sensations ou mieux .Cette
dernière lecture étant faite sur une édition tout à fait différente de la première ,j 'ai
remarqué une note de l 'auteur :cette dernière ,m 'a beaucoup plu et je vais donc la transcrire car ,pour moi elle apporte un éclairage sur l 'oeuvre :
"Quand j 'ai commencé ,par La Mare au diable ,une série de romans champêtres ,
que je me proposais de réunir sous le titre de Veillées du Chanvreur ,je n 'ai eu
aucun système ,aucune prétention révolutionnaire en littérature . Personne ne fait
une révolution à soi tout seul ,et il en est ,surtout dans les arts ,que l' humanité
accomplit sans trop savoir comment ,parceque c 'est tout le monde qui s 'en charge .Mais ceci n est pas applicable au roman de moeurs rustiques : il a existé
de tout temps et sous toutes les formes ,tantôt pompeuses ,tantôt maniérées ,
tantôt naives .Je l 'ai dit ,et doit le répéter ici,le rêve de la vie champêtre a été de tout temps l 'idéal des villes et même celui des cours .Je n 'ai rien fait de neuf en
suivant la pente qui ramène l 'homme civilisé aux charmes de la vie primitives .
Je n 'ai voulu ni faire une nouvelle langue ,ni me chercher une nouvelle manière .
On me l 'a cependant affirmé dans bon nombre de feuilletons ,mais je sais mieux
que personne à quoi m 'en tenir sur mes propres desseins ,et je m ' étonne toujours que la critique en cherche si long ,quand l 'idée la plus simple ,la circonstance la plus vulgaire ,sont les seules inspirations auxquelles les productions de l 'art doivent l ' être Pour La Mare au diable en particulier ,le fait que
que j 'ai rapporté dans l 'avant-propos ,une gravure d 'Holbein ,qui m 'avait frappée
une scène réelle que j 'eus sous les yeux dans le même moment ,au temps des semailles ,voilà tout ce qui m 'a poussé à écrire cette histoire modeste ,placée au
milieu des humbles paysages que je parcourais chaque jour .Si on me demande
ce que j 'ai voulu faire ,je répondrai que j 'ai voulu faire une chose très touchante et
très simple ,et que je n 'ai pas réussi à mon gré. J 'ai bien vu ,j 'ai bien senti le beau dans le simple ,mais voir et peindre sont deux ! Tout ce que l 'artiste peut
espérer de mieux ,c ' est d 'engager ceux qui ont des yeux à regarder aussi .
Voyee donc la simplicité ,vous autres ,voyez le ciel et les champs ,et les arbres ,
et les paysans surtout dans ce qu 'ils ont de bon et de vrai : vous les verrez un peu dans mon livre ,vous les verrez beaucoup mieux dans la nature .
George Sand Nohant,12 avril 1851
Pour ce qui est du récit lui-même de la Mare au diable ,il s 'agit d 'un paysan veuf
Germain qui a trois enfants à charge .Il veut se remarier .En allant à un autre village pour voir une femme et s 'il peut se marier avec elle .Mais en allant au village ,ses voisins le chargent d 'accompagner leur jeune fille Marie .Cette dernière a des avantages :elle est sage ,gentille,jeune .Ayant rencontré ,l 'autre
femme du village ; il lui revient de faire un choix !
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La perfection classique et minutieuse d'une oeuvre qui ne contient pourtant pas beaucoup de pages, la maestria implacable d'une langue écrite précieuse et délicate, le talent de l'autrice à accumuler la tension puis à la briser, l'adresse avec laquelle elle dépeint une époque et un lieu, si vieille France, si douce France: tout ça fait de la Mare au Diable un bonbon d'absolu.

Rien n'est laissé au hasard, tout y est admirablement maîtrisé: le suspense, l'aventure, l'histoire d'amour, les descriptions adorablement rustiques et d'un autre temps... Fabuleux témoignage d'une époque révolue, somptueuse historiette au contenu à la fois si commun et exceptionnel guidé par l'Amour, George Sand signe là un de ses plus grands petits romans.
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Voilà encore un roman qui a bercé nos enfances (Bibliothèque Verte ou Rouge et Or, vous vous souvenez ?). Il avait atterri chez nous je ne sais comment (nous étions trois garçons plutôt branchés Michel ou Bob Morane) mais ce livre m'avait intrigué. Pas passionné, mais simplement intrigué, par son histoire un peu hors du temps, et cette atmosphère de mystère campagnard, sur des chemins embrumés, avec des sentiments qui ne le sont pas moins. C'est une bluette, en fait, mais racontée avec beaucoup de sensibilité, et un souci du détail, tant du point de vue psychologique, que du point de vue narratif, qui fait de l'autrice la première de nos écrivaines « rustiques », ouvrant la voie à notre grande Colette le siècle suivant.
Au départ George Sand voit un jour un dessin d'Holbein (un peintre de la Renaissance) qui représentait un paysan courbé sur sa charrue et menacé par la faux de la Mort.
« C'est bien là la satire douloureuse, la peinture vraie de la société qu'Holbein avait sous les yeux. Crime et malheur, voilà ce qui le frappait ; mais nous, artistes d'un autre siècle, que peindrons-nous ? Chercherons-nous dans la pensée de la mort la rémunération de l'humanité présente ? L'invoquerons-nous comme le châtiment de l'injustice et le dédommagement de la souffrance ? Non, nous n'avons plus affaire à la mort, mais à la vie ».
C'est donc un hymne à la vie que va écrire George Sand : Germain, un veuf de 28 ans, est le père du petit Pierre. Sur les conseils de son beau-père, et dans l'intérêt du petit, il décide de se marier avec une veuve d'un village voisin. En chemin, accompagné de Marie, une jeune fille de seize ans, et de Pierre, il s'égare au bord de la « Mare au diable », un endroit réputé pour son étrangeté … diabolique. Germain, tombé amoureux de Marie, se déclare mais elle le refuse, invoquant la différence d'âge. Germain va voir la veuve, et comprend vite que celle-ci, qui a déjà plusieurs prétendants, ne ferait pas une bonne mère pour son fils, revient près de Marie. Mais celle-ci a disparu. Germain arrive à temps pour la sauver des avances d'un fermier. Tous trois reviennent à la ferme où, devinez-quoi, ils vont fonder une vraie famille.
Une histoire simple, simpliste, même, on pourrait appeler ce court roman un conte paysan. C'est ce que fera plus tard Maupassant, en beaucoup plus réaliste, et souvent tragique. Mais ici nous sommes encore dans un romantisme diffus, où les bons sentiments tiennent toute la place, mais où la dimension sociale n'est pas oubliée : George Sand réhabilite le paysan : il n'est pas ce pouilleux, analphabète et proche des animaux, que l'imagination publique (citadine) a représenté. Il a une réelle sensibilité, et même une réelle culture.
Le romantisme s'exprime aussi dans la description de la nature, si proche des sentiments, et une impression de fantastique autour de cette mare (qui existe vraiment, et qui a joué un rôle dans l'enfance de la petite Aurore Dupin – George Sand).
Je me souviens, qu'à la première lecture, j'avais été frappé par la différence d'âge (12 ans) alors que je ne l'avais pas été par celle entre Michel Strogoff et Nadia (14 ans). C'est bien plus tard, à la relecture des deux romans que cet aspect des choses me revint et me fit rire in petto (je pratique couramment le rire italien)
Un joli roman, donc, à lire avec « La Petite Fadette » (mon préféré) et « François le Champi » pour connaître et apprécier la veine rustique de George Sand. Mais surtout ne pas en rester là. Et lire les romans « romantiques » (« Indiana – 1832 », « Lélia – 1833 », « Mauprat – 1837 ») mais surtout son chef d'oeuvre (« Consuelo – 1842 », suivi de « La Comtesse de Rudolstadt – 1843 ») et son autobiographie (« Histoire de ma vie - 1855 »).



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Germain, la trentaine, veuf, laboureur, trois petits enfants cherche femme pour l'épauler dans les tâches domestiques. C'est en ces termes que le beau-père de Germain aurait pu placer une petite annonce dans un journal local.
En lieu et place, il a pris langue avec le père de Catherine une jeune et riche veuve de Fourche qui cherche à se remarier. Germain accepte de s'y rendre. La Guillette, une voisine, demande à Germain de prendre pour le voyage sa fille unique Marie qui doit entrer comme bergère aux Ormeaux. Chemin faisant, les deux jeunes gens retrouvent Petit-Pierre, l'aîné de Germain qui s'est enfui dans l'espoir de les accompagner. La route est longue et difficile et un orage les surprend. Ils se réfugient dans un bosquet près de la Mare au diable. Marie allume un feu, prépare un repas avec les moyens du bord et s'occupe de l'enfant avec grâce. Germain tombe sous le charme. Au matin, ils reprennent la route, la magie de la nuit est déjà loin. Chacun va vers son destin. Ils doivent cependant faire face tous les deux à de cruelles déconvenues. Germain n'est pas le seul prétendant auprès de la veuve qui joue les coquettes. Même s'il est celui qu'elle préfère, il ne veut pas participer à une compétition qu'il juge humiliante. Il part rechercher son fils qu'il a confié à Marie. La jeune fille et l'enfant de leur côté ont fui la ferme où le propriétaire a tenté d'abuser de Marie. Germain les retrouve dans les bois. Chacun rentre chez soi.
Le temps fait son oeuvre et Germain s'avoue enfin qu'il est amoureux de Marie et la demande en mariage. Histoire champêtre touchante inspirée des Géorgiques de Virgile et d'une gravure de Holbein. Une atmosphère paisible se dégage du texte et en fait un véritable hymne à la terre. La langue est simple et naïve. Elle emprunte quelques expressions au patois local mais reste lyrique. Dépassant la simple représentation d'une idylle amoureuse, l'histoire oppose les vertus de la campagne (travail, amour, sincérité) aux valeurs perverties de la bourgeoisie urbaine (spéculation, vice, mercantilisme). Ce livre fait partie d'une trilogie consacrée au terroir berrichon.
A lire pour les amateurs de beaux textes bien écrits
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