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sur 5095 notes
'L'Enfer, c'est les autres". Trois personnages se retrouvent en Enfer après leur mort. Ils commencent à chercher les instruments de torture mais la torture sera psychologique, la torture ce sont les regards et jugements d'autrui. Nos trois personnages ne comprennent pas (ou feignent de ne pas comprendre) pourquoi ils sont damnés, ce sont les autres qui vont les inviter à revoir leur jugement. Les autres et leur jugement lapidaire et parfois réducteur permettent aussi d'accéder à une meilleure connaissance de soi, ce regard n'est pas uniquement négatif. Nos trois personnages après avoir tenté de fuir, de s'aimer, de s'ignorer sont condamnés à se supporter et pour l'éternité. Le regard chosifie, simplifie et montre aussi les limites de la connaissance des autres, l'impossibilité à créer des liens authentiques et en même temps l'impossibilité d'exister sans eux.
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Une pièce de théâtre en un acte qui met en valeur les travers des hommes et leur propension à faire passer leur intérêt avant toute autre chose. Un message réaliste, mais bien pessimiste...
Deux femmes et un homme se retrouvent enfermés dans une pièce surchauffée pour l'éternité. Pourquoi? Parce que chacun a commis un crime ou s'est mal comporté. Leur châtiment? Être vite oublié et condamné à supporter les deux autres, sans intimité ni échappatoire. Ainsi, "L'enfer, c'est les autres".
Une atmosphère suffocante, des paroles implacables, une impossible rédemption. Cela donne envie de faire des efforts envers ses semblables pour ne pas subir la même punition!
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"L'enfer, c'est les autres" , on pourrait résumer la pièce entière avec cette seule réplique. Sartre exploite habilement le thème de l'existence de soi à travers les yeux des autres, pour le meilleur et pour le pire! J'aime beaucoup l'Idée d'un purgatoire où la seule "torture" serait le jugement qu'autrui porte sur soi et le sentiment de dépendance ressenti par rapport à l'approbation ou à la compréhension des autres. de plus, la pièce est magnifiquement écrite: Sartre est loin d'être le moins talentueux des écrivains!
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Qui sommes nous ? Si ce n'est qu'un reflet du regard de l'autre sur ce que l'on lui laisse paraître.

Quels sont les réels sens de nos gestes et attitudes ?

Comment peut on prendre conscience de soi et de ses actes ?

Réponses à retrouver parmi ces scènes prenant actes.....
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Lorsque je me suis inscrite au Baby-challenge classiques 2011, il y a certains livres que je souhaitais pouvoir relire avant la fin de l'année. Parmi ceux-ci se trouvait Huis-Clos de Jean-Paul Sartre que j'avais lu en français 3 au cégep et que je n'avais probablement pas apprécié à sa juste valeur parce que c'était une lecture obligatoire. Je me souvenais de l'originalité et du côté percutant de la pièce, mais sans plus.
J'ai été enchantée par ma relecture de cette pièce unique en son genre. Quel génie d'avoir imaginé l'Enfer de cette façon ! Je pense qu'en effet, être enfermé indéfiniment dans une pièce laide avec des gens que l'on ne peut pas supporter, c'est pas mal le pire châtiment qui soit !
Je suis bien contente d'avoir pris le temps de relire cette pièce de théâtre.

J'ai aussi profité de l'occasion pour lire la pièce suivante, Les mouches. C'est la première pièce de théâtre de Jean-Paul Sartre ayant été jouée devant un public. Cette pièce n'est pas sans rappeler certains récits de la mythologie grecque ou même, à mon avis, certaines pièces de Shakespeare. La vengeance et la liberté sont les thèmes principaux de cette pièce de théâtre à l'atmosphère tout à fait unique. Autant j'ai été fascinée par ma lecture, autant j'ai été dégoûtée.

Je crois toutefois que Gallimard aurait mieux fait de mettre la pièce Les mouches avant Huis Clos, car en ayant lu Huis Clos juste avant, il est inévitable que nous soyons un peu déçu par Les mouches. C'est un style complètement différent et Huis Clos est si génial que, d'une certaine façon, il est normal que la seconde pièce nous ennuie un peu. En plus, en interchangeant l'ordre des pièces, ils auraient aussi respecté leur ordre de parution ! Mais bon, c'est mon opinion.
Et la pièce est quand même très divertissante !
Lien : http://lecturesdisabelle.blo..
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Huis Clos. Mes parents avaient acheté les disques (vinyle avec seulement le son) de cette pièce de théâtre. Nous les avions écoutés pendant plusieurs soirées d'hiver. La crispation des personnages était flagrante, un peu comme dans une réunion de copropriétaires qui ne sont pas d'accord sur la répartition des millièmes. Je me souviens que j'étais déçue. L'enfer c'est les autres, pas besoin d'aller en enfer pour s'en rendre compte. Mais comme c'était JPSartre, son théâtre prenait de la valeur !
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artre excelle dans cette pièce de 1943 (première édition 1944), où il nous plonge dans une atmosphère malaisante et oppressante. le huis clos empêche toute fuite offerte par le quotidien. Sans artifice et sans divertissement les hommes se trouvent inévitablement confrontés au néant. Que ce soit à lire ou à regarder, chaque fois je me laisse prendre dans cette expérience humaine et philosophique.
(Pus de recommandations de livres sur mon compte Instagram)
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Je me souviens de mon premier cours de philosophie à l'école. Je me réjouissais. Mais le prof nous a distribué, à nous ados à peine sortis de l'enfance, une extrait de la thèse de Sartre: l'être et le néant. J'ai cru reconnaître un passage déjà croisé dans Boule et Bill - et mon impression s'est prolongée en un long ennui et bien sûr, un immense point d'interrogation. La philo, c'était pire que les maths. On avait 14 ou 15 ans à peine.

Et puis on a lu huis clos, toujours à l'école je crois. Une révélation. Surtout, l'être et le néant devenait plus clair - en partie du moins. Là, il y avait matière à réflexion, la lumière se faisait. L'enfer c'est les autres. Quoi de plus vrai? J'avais plus l'impression d'avoir été comprise que de comprendre - je me comprends.

Et de trimballer ce bouquin dans ma bibliothèque, de ville en ville, d'étapes de vie en étapes de vie. Un jour, alors que je cherchais une nouvelle lecture, je le feuillette, lis un passage, recommence au début, debout devant la bibliothèque avant de continuer assise sur le pas de la porte du salon. Huis clos, la pièce que j'ai lu d'une trait assise sur le pas de la porte.

Cette année, je l'ai proposée à mes élèves (18ans). Ils l'ont choisie et j'ai été contente de la transmettre. Cours de FLE donc pas facile mais jamais ils ont autant débattu, discuté la psychologie humaine, disputé l'existentialisme. J'espère que la pièce leur aura laissé les mêmes impressions fortes qu'elle m'a laissées. J'ai adoré la lire. J'ai adoré l'enseigner.
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Huis clos -> une pièce courte où trois personnes se retrouvent enfermées dans une pièce, sans miroir. Ils sont morts et progressivement leurs passées sont révélés. Joseph Garcin est coupable de lâcheté puisqu'il a déserté pour ne pas faire la guerre et d'avoir torturé sa femme en lui imposant sa maîtresse. Inès Serrano est responsable de la mort d'un homme, poussé sous le tramway par son amante. Estelle Rigault a elle tué son enfant, ce qui a poussé son amant à se suicider.
Le message est, je pense, que le regard et le jugement des autres vous pousse à avoir une conscience plus juste de ce que vous êtes, de vos actes. Estelle déclare avoir besoin de se voir pour exister. La phrase célébre « l'enfer c'est les autres » renvoie donc à une dépendance trop forte du jugement des autres, jugement qui devient un poison pour certains.
Ma question philosophique finale : si l'homme était seul avec sa conscience, parviendrait-il à une connaissance véritable de soi ?
Les Mouches -> Oreste, fils du roi Agamemnon assassiné par Egisthe, l'amant de sa mère Clytemnestre, revient à Argos. Sa soeur Electre a été élevée par sa mère alors que lui a été mis en sécurité à Athènes. Depuis 15 ans et ce crime odieux, une odeur de charogne et des milliers de mouches se sont répandues sur la cité.
Tous les habitants ont conscience de l'assassinat mais personne n'a rien dit, personne n'a agi et c'est pour cela que la cité est condamnée à se repentir, notamment avec la cérémonie aux morts lors de laquelle les morts sont libérés sur la ville et viennent rappeler aux vivants leurs fautes.
Oreste décide de se venger et tuer Egisthe et Clytemnestre. Aucun remords pour lui car il revendique son crime, assume ses actes et vit avec, contrairement à Electre qui « retourne au troupeau » emplie de remords.
Les deux pièces m'ont fait découvrir l'existentialisme de Sartre : chaque individu est un être unique maître et responsable de ses pensées, de ses actes et de ses valeurs. L'homme se définit par ses actions. L'athéisme de Sartre est présent dans Les Mouches lorsqu'il souligne qu'Oreste est libre, puisque dégagé de la peur, seule arme de Jupiter, un dieu représentant les systèmes moraux imposés aux humains.
Elles sont très ancrées dans la période historique (jouées en 1943 pour la première fois) car on y retrouve en filigrane la guerre avec Garcin, l'occupation allemande symbolisée par Jupiter et Egisthe ou encore la collaboration avec l'ennemi (Clytemnestre et Egisthe).
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Je l'ai lu sans réussir vraiment à m'immiscer dans cette ambiance sartrienne propre au philosophe, contrairement à sa biographie "les mots" qui m'avait pas mal marquée. La seule chose qui a retenu mon attention est cette phrase qui apporte la principale vérité sur la société et la vie: l'enfer, c'est les autres".
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