Avec ce petit livre intitulé "
Capri", mi récit de voyage, mi fable,
Alberto Savinio nous offre une surprenante promenade sur l'île de
Capri, dans la baie de Naples.
J'ai eu un peu de mal à lire ce texte écrit en 1926 car on ne sait pas si c'est du lard ou du cochon. Il faut dire que l'auteur était un ami d'
André Breton et faisait partie des surréalistes. Alors ceci explique peut-être cela. Il y a un côté expérimental avec une dose de réalisme dans la description des lieux.
Tel Ulysse sur un bateau corsaire, le narrateur raconte son débarquement sur l'île de
Capri, l'un des pôles magnétiques de l'univers. Il s'interroge sur son sort mais on ne sait ni qui il est ni d'où il vient.
Pour lui, l'appel des sirènes serait celui des annonceurs, messagers des hôtels. Car déjà, à l'époque, Sabinio constate le dualisme entre les autochtones et ceux qu'il appelle les globe-trotters, attirés par le chant des sirènes.
Il fait donc une analyse critique mais toujours en rapport à la mythologie.
Bon, je n'ai pas bien compris ce qu'il cherchait ni qui était "l'homme à la main bandée" mais j'ai apprécié ses promenades à pieds, souvent périlleuses, qui lui permettent de décrire ce qu'il voit, le mont Solaro, point culminant de l'île, Ana
capri et les collines de San Michele ou encore les Faraglioni et le phare de la Migliera.
Il en profite au passage pour traiter
Anatole France d'écrivaillon des lettres françaises et évoque la musique maladive de Debussy. Il n'y a que la peinture qui semble l'intéresser car il fait plusieurs références aux tableaux de Böcklin et de Jan Styka mais je crois que
Saviano est aussi peintre.
Au final, mon avis est mitigé mais ce livre peut peut être lu comme une curiosité.