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Brice Germain (Traducteur)
EAN : 9782916266572
160 pages
Editions Sillage (17/11/2009)
3.92/5   42 notes
Résumé :
Quand un ancien camarade coupable de malversations vient demander du secours au lieutenant Wilhelm Kasda, ce dernier, n’ayant guère de ressources, propose d’aller jouer aux cartes le peu d’argent qu’il possède. L’entreprise prend un tour inattendu, et le fait basculer dans un cauchemar dont il va devoir sortir au plus vite…
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Un court roman de 150 pages qui se lit d'une traite. le suspens dure d'un bout à l'autre, et nous renvoie à cette question: pourquoi choisissons-nous de nous en remettre au hasard, même si ce choix doit nous coûter la vie?
Car c'est bien d'un choix qui est fait en toute lucidité: quand le joueur mise ses derniers florins, il est conscient de l'enjeu, il s'agit de vie ou de mort, et non pas de gagner ou de perdre.
Nous aussi nous jouons à la roulette quand nous roulons trop vite, (j'aurai pas d'accident) quand nous forçons sur l'alcool, les cigarettes (j'aurai pas le cancer), quand nous dealons avec l'argent, la drogue, le sexe, que nous cherchons à nous mettre en danger sans raison.
Quand les choses tournent mal, on invoque le Destin, le Diable ou la Fortune, on parle d'une folie passagère, on accuse les hormones, l'adrénaline ou la fatalité.
Les cartes du joueur sont entre ses mains, et l'art de Schnitzler est de concentrer toute ce qui fait le prix d'une vie dans l'espace d'une journée de printemps.
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Dramaturge autrichien Arthur Schnitzler a connu Ibsen, Zweig et Freud ses compatriotes viennois.
C'est surtout au théâtre qu'il s'est fait connaitre mais ses textes sont nombreux et je découvre un auteur à l'imagination féconde.
"Les dernières cartes" sont celles du lieutenant Wilhelm Kasda dans cette nouvelle à suspense publiée en 1926.
L'officier veut rendre service à un ami exclu de l'armée il y a plusieurs années sans doute pour une dette de jeu qu'il n'a pas honoré. Il vient le supplier de lui prêter 1000 florins alors Kasda qui ne les a pas, décide de jouer aux cartes la centaine de florins dont il dispose pour tenter de gagner de l'argent. Il prétend savoir se maîtriser en s'arrêtant quand il le faut. Mais les choses ne vont pas se passer comme il le souhaite alors que dans un premier temps la chance lui sourit.
Moi qui n'aime pas les jeux d'argent, je trouve que la description des tours de table est stressante car Schnitzler sait bien les décrire. Il y a aussi beaucoup de dialogues qui donnent un côté théâtrale au texte. Mais cela ne s'arrête pas là, les personnages secondaires ont tous un intérêt. Je pense notamment aux femmes qui ne se laissent pas faire et restent maîtresses de leur vie.
Ce que l'on devine aussi c'est la critique d'une armée rigide qui déshonore des officiers qui ont eu la faiblesse de perdre au jeu.

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Otto von Bogner vient demander de l'argent à son ancien camarade d'armée Wilhelm Kasda. Il est dorénavant caissier dans un bureau d'installations électriques. Il a retiré de l'argent dans la caisse.  Il souhaite que les comptes soient justes ....il doit être contrôlé  :"Et je dois les récupérer avant huit heures et demie demain matin, sinon...enfin, tu me rendrais là un vrai service, Willi, si tu pouvais me..."
Von Bogne est un habitué de ces coups tordus, un habitué de ces dettes de jeu, c'est à cause d'elles qu'il a été jeté hors des rangs militaires
 Mais Wilhelm ne roule pas sur l'or ! Une seule solution s'offre à eux deux..... aller au jeu..dans l'espoir de gagner
Wilhelm lui propose de jouer 100 florins au café où il joue avec d'autres militaires...la chance lui sourit, il gagne, puis perd, il emprunte de l'argent à d'autres joueurs I
Il gagne, il perd... À la table de jeu, un consul, un banquier, un docteur, un comédien, un avocat.
La partie se termine.
Le consul le raccompagne dans sa voiture et lui dit "Votre dette, lieutenant, s'élève à onze mille florins nets.......soit 'équivalent de trois ou quatre années de solde! Une paille !
Il lui donne quelques jours pour régler cette dette, puisqu'il doit partir pour l'étranger...alors que Wilhelm pensait lui proposer une revanche !
"C'est ce qui s'appelle refait! Il y a un quart d'heure, j'étais un jeune homme riche. Me voilà maintenant un va-nu-pieds, et pour eux je me suis refait!"
...le livre  de 155 pages n'est pas fini, loin de là...vous venez d'entrer dans une partie, dont vous avez du mal à vous échapper...une partie dont vous pressentez le drame.
Arthur Schnitzler vous  a pris à son jeu, un jeu qui n'a pas pris une ride bien qu'il ait été écrit  il y a presque  cent ans.
Un court roman dans lequel on entre comme dans ces parties de jeu...en pensant qu'on pourra s'arrêter et le reprendre le lendemain...
Et non, "addict" à la lecture, j'ai voulu aller jusqu'au bout, pressé d'en connaître l'issue !

Lien : https://mesbelleslectures.co..
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En voilà un petit roman qu'il est bien, pour mes futures terminales professionnelles, ou même pour tout le monde !
Au départ, un ancien officier, renvoyé de l'armée pour dettes de jeu, Bogner, vient supplier un ancien camarade, Wilhem, de lui prêter instamment une grosse somme d'argent. En effet, il a (encore) fait une grosse bêtise et nécessite cet argent pour le lendemain, sans quoi...
Wilhem ne dispose pas d'une aussi grosse somme. A une autre époque, il aurait pu demander à son oncle, mais là... Wilhem, qui avait de toutes façons prévu d'aller passer son dimanche à la table de jeu, fait un deal avec son camarade: il va jouer pour lui et, s'il gagne 1000 florins, il les lui donnera.
Vous ne m'en voudrez de spoiler un peu: ça tourne mal mais ni plus ni moins que dans TOUTES les histoires de jeu. Ce qui est très intéressant c'est la manière dont Wilhem considère son camarade en fonction des gains et des pertes, le spectre du déclassement et ce à quoi on est prêt pour y échapper. Au départ, je pensais que les femmes étaient absentes de roman mais en fait non.
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Ce volume est un recueil de deux nouvelles.

La première fait un peu écho au Lieutenant Gustel du même auteur, qui mettait en scène un militaire se retrouvant dans une situation où son honneur était remis en cause. Ici le lieutenant Kasda se voit solliciter par un ancien camarade pour lui avancer de l'argent. Il va jouer pour gagner la somme. Mais l'enfer du jeu va le gagner et il va se retrouver endetté. Il va essayer de trouver de l'argent par tous les moyens.

Schnitzler est contemporain de Zweig mais je lui trouve une plus grande liberté dans le ton, il y a même une certaine ironie. Cela apparaît dans Les Dernières Cartes où après une nuit passée avec la jeune femme de son oncle, c'est elle qui détient l'argent, elle lui donne 1000 florins, lui s'étonne, il lui faut 11000 florins. Elle lui répond que c'est pour la nuit passée ensemble. La partie de cartes me fait pense au Joueur de Dostoievski : Kasda sait qu'il doit s'arrêter car il a assez d'argent mais il ne peut résister à l'attrait de gagner plus.

Mais la plus grande liberté se retrouve dans Rien qu'un rêve qui sert de base au film Eyes Wide Shut de Stanley Kubrick. Il montre bien l'hypocrisie du mâle bien installé (ici un médecin ayant sa clientèle) dont la femme lui confie qu'elle a envisagé de le tromper. A partir de cela il veut se venger mais sans qu'elle le sache. Bah oui c'est un dur lui. Il va risquer sa vie en essayant d'entrer dans une sorte de société secrète libertine et à enquêter pour découvrir qui se cache derrière.

Schnitzler fait la description d'un masculin sûr de sa puissance, prêt à faire souffrir, à peiner sa femme en usant de sa virilité. Mais à être trop sûr de lui, il tombe inévitablement dans le doute. Celle qu'il devait écraser car elle s'était imaginée partir avec un autre homme va l'accueillir alors qu'il doute et lui pardonner ce qu'il aura pu faire.


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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Il ne lui restait plus, dans sa détresse, qu'à sauver les apparences, à se comporter en galant homme, comme s'il n'avait eu d'autre idée que de prolonger l'aimable visite d'une belle jeune femme, et ne pouvait admettre de la laisser partir aussi vite, au milieu d'une discussion passionnante.
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De nouvelles cartes étaient posées face à lui. Il misa une poignée de billets, combien, il ne le savait plus très bien.C'était une nouvelle façon de provoquer le destin. Huit. Maintenant la chance allait tourner.
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Une des femmes qui déambulait par là l'arrêta. C'était une créature encore jeune et jolie, très pâle, aux lèvres fardées. (...) Il entendit ses pas derrière lui, puis sa voix :
"Docteur, vous venez ?"
Malgré lui, il fit demi-tour.
"Comment savez-vous qui je suis ? demanda-t-il .
-- Oh! je ne vous connais pas, fit-elle, mais dans ce quartier il n' y a que des docteurs, n'est-ce pas ?

Rien qu'un rêve
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Nous avons joué jusqu'à six heures du matin, sur la terrasse, les oiseaux chantaient. C'est comme cela que je me suis refait, et que j'ai encore cent vingt florins en poche... autrement je serais à sec. Otto, je vais risquer cent florins pour toi ! La mise n'est pas sensationnelle, mais Tugut a gagné les trois mille qu'il a empochés avec une mise de cinquante. Et puis nous avons un atout : voilà des mois que je n'ai pas la moindre chance en amour. Peut-être les vieux dictons nous serviront-ils mieux que les hommes ?
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Ne vous avais-je pas dit de ne pas me réveiller le dimanche ?
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Vidéo de Arthur Schnitzler
Le grand roman d'Arthur Schnitzler mis en images par Manuele Fior, ce sera en janvier 2023. Quand, pour sauver son père de la ruine, une jeune femme convoitée sollicite l'aide d'un ami de la famille, celui-ci exige une faveur : voir Else nue pendant un quart d'heure. Cédera-t-elle ? Dans une ambiance crépusculaire, Manuele Fior livre une interprétation magistrale de l'oeuvre du Viennois Schnitzler. Il convoque les grands artistes de l'époque et c'est somptueux.
>Littérature (Belles-lettres)>Littérature des langues germaniques. Allemand>Romans, contes, nouvelles (879)
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