Venus de la France du nord (Tsarfat), ils s’étaient installés en Alsace et avaient pris pied en Ashkénaze (l’Alamanie, les pays de langue allemande). Un poète inconnu – tout ce qu’on sait de lui c’est qu’il se prénommait Isaac – a décrit dans un poème hébraïque1 leur sursaut devant la transplantation qui leur avait été imposée :
Un jour j’ai quitté Tsarfat
Au pays d’Ashkénaze je me suis rendu
Et j’y ai découvert un peuple cruel
Tel les autruches du désert.
Non Israël n’est pas allemand : que fera la paille avec le grain ?
J’y attendais la prospérité,
Un jour de repos et d’apaisement.
Il n’a pas agréé leur offrande
Et mon cœur en fut brisé.
Non Israël…
J’ai cherché un remède en Alsace.
Personne n’en connaissait la valeur,
Sinon que, chose étrange,
La femme l’y emporte sur l’homme!
Non Israël…
J’étais très écœuré par les Ashkénaze
Car ils sont tous arrogants,
Leur barbe même ressemble à celle des chèvres!
Ne leur fais confiance en rien!
Non Israël…