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Qui a tué Cloves ? « n'est pas un polar écrit par
Axel Sénéquier mais le récit, tout aussi haletant, d'une recherche scientifique qui, en seulement six ans, a trouvé la possibilité de soigner, et donc d'alléger la souffrance de patients, en France et à travers le monde.
C'est le récit d'une formidable aventure du XXIè siècle. En 2018, une découverte va changer complétement la vie de malades. Oh, bien sûr, après celle en moins d'un an, des vaccins contre la Covid, peut-être est-on un peu blasé ! Car cette maladie dite de Cloves ne concerne que seulement ( ! ) 30 000 patients en France.
La maladie de Cloves est une maladie rare, très peu de patients sont atteints (une sur 2000 en France) et aussi dite orpheline, car les médicaments donnés ne sont pas curatifs mais palliatifs. Les symptômes de cette maladie sont des excroissances internes ou externes développées sur l'ensemble du corps accompagnées de douleurs intenses et souvent d'une scoliose invalidante.
Appelée aussi maladie d'Éléphant Man (titre du film de
David Lynch, sorti en 1980), les malades adolescents et adultes compensent souvent par des compétences intellectuelles certaines, contrebalançant ainsi leurs difficultés sociales qu'il est aisé d'imaginer.
En 2018, Guillaume Canaud, médecin et chercheur, est le « découvreur ». Il exerce à l'hôpital Necker-Enfants malades, seul hôpital de France à conserver cette spécificité. Avec son équipe, il découvre qu'une molécule d'un médicament, non encore commercialisé, pourrait aider à soulager la maladie. Emmanuel est le premier patient qui accepte de prendre chaque matin le médicament tant attendu. L'effet est rapide. le patient retrouve une vie normale, sociale et autonome.
Dix-huit autres patients-précurseurs ont accompagné les premiers pas de cette découverte. Au fil des pages,
Axel Sénéquier dressent le portrait de certains, tous aussi émouvants les uns que les autres. A chaque fois, le lecteur aborde la complexité de la maladie, son retentissement sur le quotidien, sur leur famille et leur entourage élargi. Lorsque le patient est une enfant comme Océane ou un bébé comme Antoine, l'émotion est décuplée.
Est-ce que Guillaume Canaud est un héros moderne ? Y-a-t-il eu « miracle »?
Axel Sénéquier reprend la genèse de cette découverte, les premières expérimentations, les premiers effets observés, l'immense espoir révélé.
Tout au long de son propos,
Axel Sénéquier étaye d'explications les différents aspects abordés, comme par exemple, la recherche médicale actuelle, la spécificité de l'hôpital Necker-Enfants malades et même les conditions de parution dans la revue Nature, à prononcer « à l'américaine Néicheure ». du coup, l'effervescence ressentie devient palpable. On y apprend, entre autres, l'importance du travail en équipe aussi bien lors des recherches que lors de la prise en charge des patients. Passionnant !
Le charme et la justesse de ce récit tient évidemment aux qualités humaines de son auteur, mais aussi à sa proximité avec Guillaume Canaud, son frère. Ici s'exprime la fraternité avec son ainé mais aussi toute l'admiration qu'il lui voue. du coup, la famille se dévoile ce qui donne des respirations à la narration. Des traits d'humour mélangés à des anecdotes viennent compléter un propos léger sur un sujet grave !
Car ce récit n'est pas difficile à découvrir. Il raconte certes des expériences rudes de vie mais qui s'éclairent grâce à une molécule et une équipe soudée !
Line Renaud, qui signe la préface, souligne que les artistes sont des « passeurs d'émotions » et les chercheurs des « gardiens de vie » .
Axel Sénéquier fait partie des premiers en nous comptant cette découverte hors-norme avec autant de talent. du sourire aux larmes joyeuses, ce récit nous entraîne vers un monde de solidarité et de partage. de quoi réchauffer largement nos coeurs !
https://vagabondageautourdesoi.com/2021/10/06/axel-senequier-2/