” Lafage a fait la guerre, et même si pour lui, elle est finie, il me comprend. Il sait ce que c'est. Il sent mes relents de vinasse sans faire une moue dégoûtée. Il sait que je bois pour tuer cette odeur de chair en putréfaction qui sortirait de ma bouche si je ne chargeais pas mon haleine d'alcool. “
Toulouse, 1920. Trois ans que la Grande Guerre est terminée, et chacun tente du mieux qu'il peut de reprendre sa place. Pour certains c'est plus difficile, ils doivent composer avec leurs fantômes et les douleurs qui les accompagnent. Alors pas étonnant que certains soient tombés dans la bouteille comme l'inspecteur Puma, un vétéran, rescapé de cette sale guerre.
" Plus assez vivant pour demeurer debout et sans doute pas assez mort pour m'allonger définitivement. “
Et pourtant lorsque deux meurtres perturbent l'équilibre de la ville, lui seul, osera affronter la situation.
Malgré ses allures de clochard et son détachement pour les sentiments il mettra tout en oeuvre pour briser la chape du
silence et faire éclater la vérité, que tente de dissimuler l'école vétérinaire de Toulouse, qui semble reliée à ces deux meurtres.
Ce que j'en dis :
Je retrouve la plume de
Benoît Séverac que j'avais découverte dans son dernier polar
115 édité à la Manufacture de livres, avec grand plaisir.
Une fois encore je suis sous le charme de son style. Avec talent, il met en scène un personnage atypique auquel on s'attache forcément. Un homme perclus de douleurs autant physiques que morales qui donne au récit une réelle authenticité, jusqu'au final aussi noir que le désespoir qui l'accompagne.
Une intrigue subtile située à Toulouse dans les années vingt, une ville chère à l'auteur, qui dénonce certains passe-droits que s'était octroyée la bourgeoisie pendant la guerre, mais également les séquelles dont les poilus survivants étaient atteint.
Sans oublier l'univers des vétérinaires présent également dans ses autres romans.
Pour faire simple, j'ai été autant transporté par l'histoire que subjugué par l'écriture. Une fois commencé il m'a été impossible de poser ce roman noir absolument fabuleux.
Benoit Séverac, tout comme le soleil de Toulouse est vraiment brillant.
Un auteur que je vous invite à découvrir absolument.
Je n'hésiterai pas à vous parler de ses autres récits que je compte bien lire prochainement.
Si vous avez aimé : Après la guerre d' Hervé le Corre ou encore :
Au revoir là-haut de
Pierre Lemaitre,
Rendez-vous au 10 avril de
Benoît Séverac est dans la même lignée, alors ne vous privez pas d'un merveilleux moment de lecture.
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