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EAN : 9782226443458
272 pages
Albin Michel (02/10/2019)
  Existe en édition audio
4.09/5   111 notes
Résumé :
Lassé de la vie urbaine, Lucas, trente ans, rend régulièrement visite à Emilien, son arrière-grand-père, qui s'est retiré dans un petit appartement proche du hameau où il a grandi. Lucas est très attaché à la maison de famille qui le rappelle à ses origines car il sait que c'est là que s'est joué le destin des siens. Un jour, il décide de restaurer les vieux murs qui résonnent encore de l'histoire familiale et, pour mieux s'en imprégner, demande à son arrière-grand-... >Voir plus
Que lire après Même les arbres s'en souviennentVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
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Emilien a dépassé les 90 ans. il est né en 1915.. C'était un paysan d'un haut plateau du massif central de la Corrèze. Malheureusement il a perdu son père dès le début de la guerre. Sa mère, Marie, a été contrainte de l'abandonner, alors qu'il n'avait que six ans. Elle ne pouvait faire valoir le bien confié par un riche propriétaire et Emilien deviendra garçon de ferme pour apurer la dette due par sa mère. Elle rejoindra Egletons et sera pour sa part, employée de maison, chez un notaire...Ce dernier lui trouvera un époux, Félicien, un de ses cousins et Marie reprendra son fils. Suivra une époque heureuse pour ces trois êtres vivant sous le même toit, car Félicien possède un petit bien , une ferme d'une dizaine d'hectares. Mais à quinze ans, Emilien doit renoncer à des brillantes études, son beau-père étant décédé. Il reprendra le flambeau et fera valoir ce bien, sa mère ayant hérité de son époux.
C'est à la demande de son arrière petit-fils qu'Emilien retrace sa vie .
Personnellement je trouve ce roman très émouvant et je l'avoue humblement , j'ai versé quelques larmes. Christian Signol nous replonge avec beaucoup de vérités dans la vraie vie de nos campagnes, au cours du 20 ème siècle. La désertification de nos campagnes est bien expliquée avec la mécanisation , la politique du marché Commun, la PAC, les nombreux progrès , tant au point de vue du travail, que du confort avec l'électrification, les adductions d'eau potable, le confort domestique avec l'introduction du chauffage central... Mais cet exode rural a vidé nos campagnes : fin des veillées, de l'entraide, de la solidarité. Apparition de la jalousie et de l'envie. La mécanisation était certes nécessaire pour le bien-être de nos paysans mais la course au profit a entraînée l'agriculture à sa perte. le paysage de la France a beaucoup changé. Toutes ces jachères me font mal au coeur et ses villages déserts, à l'abandon en sont la preuve . mais nous vivons une autre époque ... l'avenir nous dira si nous avons suivi la bonne voie.
C'est un très bon roman dans la veine des précédents et je remercie vivement Christian Signol de mettre nos ancêtres ruraux en avant. Ils le méritent et nous leur devons beaucoup.
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A la suite de « Oublier Klara » de Isabelle Autissier, « Arcadie » de Emmanuelle Bayamack-Tam, « My absolute Darling » de Gabriel Tallent, « Orléans » de Yann Moix, lire du Signol est reposant même si dans son dernier roman qui nous fait traverser le XXe siècle, en compagnie d'Émilien, valeureux paysan en terre limousine, la vie fut aussi âpre que paisible, parsemée de ses lots de malheurs attenant à la misère et à la mort, et de bonheurs simples du vivre en harmonie familiale, génération après génération...

S'agissant du titre, j'y vois comme un clin d'oeil à l'oeuvre de Peter Wohlleben: « le long silence des arbres » en raison de l'immuabilité sublime de ces existences végétales croissant pendant des lustres, débordant les siècles et parfois le millénaire... mémoires du temps, mémoire du Tant...

Le rapprochement avec les arbres séculaires se fait sans doute aussi en raison de cette « lenteur du vivre » du monde paysan, manifeste encore, au cours des cinq premières décennies du siècle dernier. On travaille au rythme des saisons n'accomplissant les tâches liées aux cultures et au bétail, qu'au moment voulu, ni en avance, ni en retard. le temps s'impose à l'homme de la terre, au sens de l'instant-durée et au sens météorologique. Il y a un moment précis pour faire chaque chose et, dans une exploitation, fut-elle petite, il y a du travail à accomplir chaque jour, à chaque heure, mais rien ne doit se faire dans la précipitation ; chaque pas du paysan sur son sol, est d'une lenteur solennelle. Aux travaux de la ferme, on ne perd pas son temps, mais on ne le précipite pas non plus. Christian Signol en fait une description grandiose qui apaise bien plus qu'elle bouleverse le lecteur.

L'intrigue, c'est le temps lui-même, ce temps qui change les êtres, les paysages, à son battement paisible, à sa lente progression. Il opère des métamorphoses admirables quand on le laisse agir à son rythme, par contre, il peut aussi ruiner les entreprises de qui veut le devancer... « Mettre la charrue devant les bœufs » quelle puissante image pour illustrer cela !...

Comment évoquer le temps sans le rapporter à l'espace, son éternel vis-à-vis... espace entre générations, nous l'entrevoyons dès que l'on entame la lecture de ce roman. Espace intergénérationnel qui tient du grand écart entre Émilien et Lucas son arrière petit fils. Ces deux là sont fait pour s'entendre... bien que séparés par les modes d'existences tellement différents, c'est sur la  philosophie du vivre chaque instant alloué par la vie, qu'ils se rejoignent.
Faire que le passé ne soit pas chose vaine, pour que le présent soit souverain et que le futur demeure enthousiasmant...

C'est sans doute pour cette impérieuse notion que Lucas va demander à son arrière-grand père né en 1915, d'écrire son histoire depuis son enfance douloureuse mais remplie d'amour jusqu'à ce début du XXIe siècle lors des quelques bienfaisants retours en compagnie de son arrière-petit fils au hameau de Loubatié, dans la maison familiale.

C'est aussi toute la transformation de la société paysanne qui est décrite là, on vit étape par étape, la métamorphose inexorable du monde rural jusqu'à la désertification de nos campagnes où la nature délaissée par les hommes, livrée à elle-même a repris ses droits, elle toujours pleine de vie.

On aimerait bien que toujours plus de « Lucas » oublient, un temps, leurs écrans chéris pour se plonger dans cette lecture, revitalisante et instructive.

Lien : http://www.mirebalais.net/20..
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Alors voilà, cela faisait longtemps que je voyais les livres de Christian Signol me faire de l'oeil sur les étals des librairies, avec leurs titres poétiques et leur belles couvertures de paysages de campagne reposant et colorés, et là avec le dernier roman sorti au Livre de poche, je me suis décidé enfin à franchir le pas. Craignant une littérature convenue et conventionnelle avec des histoires un peu simplettes, je dois dire que mon appréhension n'a pas été complètement démentie mais que j'ai bien fait de franchir le pas quand même, car après tout, on lit aussi pour se reposer l'esprit et se détendre, d'autant que ce roman au titre évocateur n'est pas dépourvu d'un intérêt tant littéraire qu'historique. Ancré dans le présent par la rencontre d'un arrière-grand-père et de son arrière-petit-fils, l'histoire débute en 1915, nous fait traverser le XXème siècle, ses évènements, ses mutations, et ses tragédies à travers le regard et le vécu d'un paysan qui, même parvenu au soir de sa vie, vont lui redonner confiance et espoir en l'avenir.
L'intérêt historique est bien là, de la fin de la guerre de 14, jusqu'à l'évocation de la modernisation des campagnes avec les projets du début des années 2000, le lecteur est témoin des doutes et des destinées tantôt transformées, parfois brisées aussi, d'une famille et de son narrateur principal, ce narrateur qui a été acteur et témoin de ce qui a fait notre monde d'aujourd'hui du point de vue de sa France rurale, sans jamais parvenir à en dénaturer son authenticité. le procédé narratif est habile en ce sens qu'il donne la parole à l'un de ces paysans devenu arrière-grand-père, avec un style donc volontairement simple, mais riche de ces descriptions qui touchent les gens aimant la nature, la campagne et le monde rural avec ses couleurs, ses évocations, ses bruits et ses odeurs. le parti-pris est ouvertement réaliste. mais j'ai un peu regretté que l'âpreté et la dureté de la vie des femmes ne soit que survolée de même que celle des travaux de corvées qui sont pourtant très présents aussi en ce milieu, mais peut-être me faudrait-il une seconde lecture..
On trouve ici le goût de la simplicité, un goût affiché pour les descriptions de la nature en toute saison, des travaux des champs, de la rudesse et de la simplicité, de l'authenticité qui confine aux clichés tant ils sont parfois répétés au fil des pages, mais ma foi, qui s'en plaindra, quand on aime cela on ne s'en plaint pas, car pour moi, ces lignes m'ont fait revivre ma petite expérience de la campagne dans mes jeunes années avec ces gens de la terre que j'ai moi aussi côtoyés sur plusieurs générations réunies sous un même toit familial dans la France profonde de nos Charentes, le temps de quelques saisons, et quand on a apprécié une telle expérience de vie, un tel roman est une vraie Madeleine de Proust même si on ne peut s'identifier bien entendu à tout ce qui y est écrit.
Malgré la dureté de certaines épisodes et de tout ce qui constitue le fil conducteur de cette vie qui nous est décrite telle une biographie de nos campagnes, ce n'est pas un roman misérabiliste, ni un éloge du passé car on n'est pas dans le « c'était mieux avant », mais pour qu'on ne se méprenne pas, on est aussi très loin d'une fresque lyrique d'un Laurent Gaudé, ici le roman est rythmé par les saisons de la nature, celles de la vie aussi ; les évènements familiaux et ceux de notre histoire contemporaine avec toutes leurs conséquences sur la vie du narrateur et donc celle de nos paysans, nos gens du pays, se mêlent, s'entremêlent et se télescopent parfois pour mieux la mettre en relief et en valeur, amenant une prise de conscience pour le lecteur un peu comme une dénonciation aussi, sur les erreurs, les errements du passé avec en ligne de mire les nouveaux défis à relever, sans que ne soit jamais envisagé un point de vue passéiste ou nostalgique, et c'est en cela que ce roman est aussi un roman de l'optimisme et de la modernité.
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Un roman de la ruralité, contexte cher au coeur de Signol.
Émilien, 90 ans, écrit ses mémoires à la demande de son arrière-petit-fils, Lucas. Né en 1915, à Loubatié, un hameau isolé au-dessus de Tulle, le vieil homme fait le récit « […] d'un temps où le superflu n'était pas encore devenu le nécessaire. », rythmé par les saisons et les travaux des champs. Un quotidien de durs labeurs, marqué certes par la frugalité mais aussi par l'entraide entre paysans. Longtemps éloigné du bruit du monde, l'arrivée de la TSF fait intrusion dans le silence.
Émilien raconte l'enfance miséreuse, les études brillantes abandonnées à la mort de son beau-père, la mort de la mère - personnage magnifique de courage et d'amour - le mariage, les enfants, la guerre… Mais aussi, la mécanisation, l'arrivée des machines qui vient soulager les corps, rentabiliser le temps, réduire les distances. La modernisation et la course à la rentabilité, qui obligent aux crédits, aux désherbants, aux antibiotiques pour accélérer la croissance des animaux, le marché commun qui subventionne et confisque à la fois… de tout cela, Émilien est le spectateur un peu passif, il partage l'exploitation avec son fils auquel il est redevable d'avoir lui aussi abandonné ses rêves pour perpétuer le travail de paysan.
L'auteur décrit à grands traits, mais très justement, la bascule de ce monde vers une modernité qui constitue également le début de la fin, l'exode rural.
Rien de très nouveau dans ce roman mais l'authenticité du ton, non dénué de nostalgie, en rend la lecture agréable.
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"La terre nous aimait, elle nous a tout donné, permis de vivre sans dépendre de qui que ce soit et nous l'avons abandonnée. " Toute l'oeuvre de Signol tient en ces quelques mots. le regret, la nostalgie même des temps anciens où l'on prenait le temps de vivre même si la vie était dure et ne faisait pas de cadeau. Dans ce roman un vieil homme se raconte et surtout la lente agonie de son coin de campagne qui n'a pas pu résister à la modernisation et au consumérisme actuel. Un récit tendre et émouvant qui souvent me rappelle mes grand-parents et la vie au village de mon enfance. Un grand Signol que se lit les tripes nouées et parfois la larme l'oeil ...
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Citations et extraits (53) Voir plus Ajouter une citation
Après la mort, la vie ! Les
plus vieux doivent disparaître pour laisser la place aux jeunes qui grandiront et
s’en iront eux aussi, un jour. C’est ce que je vais devoir faire, à plus de quatre-vingt-dix ans. Je n’en conçois pas une grande tristesse : ce que je ne veux pas, c’est devenir
dépendant de mes enfants, le reste m’importe peu. J’ai fait mon temps, comme on dit,
mais cela ne m’empêche pas de revivre avec bonheur les années heureuses comme l’a
été cette année 1936 où mon fils Paul est né en plein cœur des moissons, le 8 août
exactement, et dans notre maison de Loubatié, comme c’était la coutume. Les femmes,
alors, n’accouchaient pas dans les hôpitaux ou les maternités. Elles accouchaient
à domicile avec l’aide d’une sage-femme, le plus souvent formée à l’expérience et
non par de longues études dans les facultés de médecine. Mais quel danger elles couraient
alors, loin des centres de soins qui auraient pu les sauver en cas de difficulté !


Je me souviens de ce jour d’été caniculaire comme si c’était hier : j’avais laissé
Sylvie aux soins de la sage-femme et de deux voisines pour aller moissonner, mais
je revenais toutes les heures à la maison voir si l’enfant était né – on ne savait
alors dire à l’avance si ce serait un garçon ou une fille.
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Mes petits bras ne pouvaient pas grand-chose pour elle, mais notre maigre troupeau était bien gardé. Je partais au début de la matinée, une crêpe de blé noir qu’on appelait « tourtou » dans la poche, et les froides matinées d’hiver me trouvaient grelottant dans les clairières, blotti sous ma cape de grosse laine devant un feu de genêts pour me réchauffer. Je n’ai pas vraiment souffert de ce temps-là. Ma mère me protégeait, me rasurait, même ce jour où pour la première et la dernière fois de ma vie, j’ai cru voir un loup – le dernier, sans doute, de ces collines presque désertes où ils n’hésitaient pas à s’approcher des troupeaux.
Non, je n’ai pas souffert de cette existence à laquelle nous contraignaient ces mauvaises terres et notre dénuement, parce que, même enfant, je me suis toujours refusé au malheur. Et pourtant, cette existence était rude, plus rude que je ne saurais l’expliquer aujourd’hui, surtout à des enfants et des petits-enfants qui ne peuvent imaginer combien une seule crêpe de blé noir pouvait être source de bonheur. Et je me sentais si bien dans la sombre cuisine éclairée au « chaleil », près du feu que les hivers rendaient plus précieux, face à cette femme dont les yeux brillaient de tendresse et qui ne savait que faire pour me contenter. Une orange ou une papillote à Noël, des châtaignes blanchies les jours de fête, une sucrerie au retour du marché, mais surtout des mots rassurants, d’une voix calme et douce, même quand la fatigue pesait sur ses épaules et qu’elle s’affaissait un peu, fermant les yeux en soupirant.
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Je nous revois glisser entre les fougères gelées au bord du sentier, portant chacun une musette qui contenait un livre, un cahier, et notre repas du midi : du pain, du fromage et une pomme. Nous nous installions près du poêle de la classe unique où officiait un instituteur qui était revenu de la guerre avec une jambe de bois. Il s’appelait M. Pagnoux, était vêtu d’une blouse grise, paraissait sévère d’aspect et l’était vraiment. Sa blessure l’avait rendu acariâtre, et il menait sans pitié son combat contre l’analphabétisme et le patois.
Car il est vrai que nous ne parlions que ce patois limousin dont usaient nos parents, la langue française n’ayant pas encore imprégné les régions reculées comme l’était la nôtre, en dehors des grandes voies de communication, où les gens vivaient entre eux, sans véritable contact avec le monde extérieur, sinon, pour les hommes, un départ au service militaire qui les arrachait à leur terre et à leur famille.
Interdit, donc, le patois, dans la classe unique qui regroupait les plus petits, les moyens et les candidats au certificat. Les coups de règle sur les doigts décourageaient ceux qui se laissaient aller à la langue occitane telle qu’elle était pratiquée, sur ces hautes terres, depuis des siècles. J’ai eu ma part, au début, mais je n’en ai jamais voulu à cet homme qui pensait agir pour notre bien : parler le français, le lire, l’écrire, et acquérir l’instruction qui nous permettrait de vivre mieux et d’élever plus tard une une famille dans des conditions meilleures que celles que nous connaissions.
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Certes, la vie n’est qu’une perte – perte de ceux que nous avons aimés, que nous avons croisés, perte des moments heureux, d’une jeunesse, d’un âge mûr, d’une force que l’on croit inébranlable –, mais je sais qu’au terme de tous ces jours, de tous ces mois, de toutes ces années, subsiste l’essentiel : quelques mots, quelques regards, quelques gestes, qui nous tiennent le cœur éveillé pour toujours.
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Pourquoi faut-il que le temps semble courir plus vite au fur et à mesure que nous prenons de l’âge ? Parce que nous avons accompli l’essentiel de notre tâche, et que rien de très important ne saurait justifier un prolongement de nos vies ?
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Extrait du livre audio « Une famille française » de Christian Signol lu par Cyril Romoli. Parution CD et numérique le 18 octobre 2023.
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