Roditis est un homme puissant. Autodidacte, intelligent, beau, riche, célèbre, au faîte de la gloire, il a tout, en apparence. Mais en fait, il lui manque quelque chose. il souffre de se voir exclu des cercles prestigieux que confère la naissance...
Or,
Paul Kauffmann vient de mourir, et celui-ci est l'héritier d'une illustre famille. Posséder l'âme de Kauffmann comblerait Roditis. Ou plutôt, se la faire implanter dans le cerveau, afin d'intégrer la dynastie de Kauffmann.
Evidemment, se faire implanter une personnalité, une âme, et surtout celle de Kauffmann, présente un risque, celui de voir l'hôte se faire phagocyter par l'âme du défunt, devenant un dybbouk aux ordres d'un mort...
L'âme de Kauffmann devient l'enjeu d'une lutte de pouvoir et d'argent, de sexe aussi... où les âmes incorporées à des vivants viennent jouer les trouble-fêtes. Cette lutte opposera Roditis, Risa la petite-nièce de Kauffmann et Mark le neveu de Kauffmann, qui entend bloquer l'entrée de Roditis dans la famille et pense pouvoir contrôler aussi l'âme de son oncle. Hélas, dans ses dispositions testamentaires,
Paul Kauffmann semble avoir prévu cela en empêchant sa personna d'être ingérée par un membre de sa famille. Mark Kauffmann ne veut pas voir arriver Roditis au sein de la famille, et va faire une affaire personnelle. Lorsqu'il découvre qu'il existe plusieurs enregistrements de son oncle à différents stades de sa vie, Mark n'hésitera pas à s'en faire implanter une illégallement...
Et si tout cela était prévu par Paul Kaufmann...
Le roman date un peu (1969 en anglais, 1984 pour la première traduction en français), mais on y perçoit toute l'ampleur de la plume de
Robert Silverberg, apte à créer des univers cohérents, où la SF sert finalement de prétextes à aborder des thèmes universels: lutte des classes, argent, etc. L'auteur n'a pas son pareil pour décrire des personnalités complexes et fortes s'affrontant à mort, avec un sens inné du suspense et un goût prononcé pour les chutes.
Une chouette lecture.