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EAN : 9782070346479
192 pages
Gallimard (05/07/2007)
3.41/5   11 notes
Résumé :

Ils devaient partir en vacances dans le Sud. La maladie subite de leur fils en décide tout autrement. Le père, médecin, veille sur l'enfant et, tandis qu'il reste à son chevet, lui reviennent en mémoire des souvenirs enfouis...

Une histoire, dans sa jeunesse, d'un oncle disparu du jour au lendemain après être passé à la ferme que tenaient ses parents. La mère s'y trouvait seule. L'enfant, dans la maison, n'avait rien vu à l'époque. Il ava... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Georges Simenon est un écrivain belge francophone (1903-1989). L'abondance et le succès de ses romans policiers (notamment les « Maigret ») éclipsent en partie le reste d'une oeuvre beaucoup plus riche. Simenon est en effet un romancier d'une fécondité exceptionnelle, on lui doit 192 romans, 158 nouvelles, plusieurs oeuvres autobiographiques et de nombreux articles et reportages publiés sous son propre nom et 176 romans, des dizaines de nouvelles, contes galants et articles parus sous 27 pseudonymes. Malempin est paru en 1940.
Le docteur Edouard Malempin, médecin aux hôpitaux de Paris, se prépare à partir en vacances avec sa famille quand son fils cadet Jérôme, huit ans et surnommé Bilot par son frère, est frappé par une diphtérie maligne. La famille vit dans l'angoisse et Malempin fait appel à un confrère pour s'assurer de l'objectivité des soins apportés à l'enfant. Pour tromper son attente et répondre à la question muette que lui adresse le regard du malade, Malempin se lance dans la rédaction d'un journal dans un cahier d'écolier afin aussi de réfléchir et revenir sur sa propre vie, quelle image garde-t-il de son propre père et quelle sera celle que Bilot retiendra de lui ? le présent et le passé vont se mêler, les souvenirs remonter par fragments, les uns en appelant d'autres et d'étranges interrogations inquiétantes sur ses parents troubler son esprit et celui du lecteur.
J'adore ces hasards de la lecture qui me font à peine sortir d'un roman de Patrick Modiano pour tomber sur celui de Georges Simenon, où l'écrivain à la pipe traite ici, le même sujet récurrent dans l'oeuvre de l'autre, le rôle de la mémoire, ce que l'on retient ou pas du passé et de ce que nous en faisons dans notre présent.
Car c'est de cela qu'il est question dans ce roman. Que s'est-il passé à un certain moment durant l'enfance de Malempin quand il vivait en Charente ? le jour où après une visite chez ses parents, de petits cultivateurs pas bien riches, l'oncle Tesson, usurier à ses heures, disparaitra à jamais et qu'interrogée par les gendarmes, sa mère mentira devant Edouard, un sujet sur lequel ils ne reviendront jamais ni l'une, ni l'autre, brisant toute communication entre eux pour toujours (« Maintenant encore, je ne connais que par bribes l'histoire de notre famille, puisque aussi bien, chez nous, il a toujours été de règle de taire avec pudeur les vérités essentielles »). Ce Tesson, dont une petite part de l'héritage touché par sa seconde femme sera alloué à l'éducation d'Edouard et lui permettra de faire ses études de médecine.
Petites haines familiales dans les provinces, héritage jamais perdu de vue par les uns et les autres, rancoeurs et jalousies, discussions d'adultes captées plus ou moins bien par les gamins, tissent un passé qui maintenant revient à la mémoire d'Edouard Malempin et le pousse à s'interroger sur son présent, sa propre vie de famille, ses rapports avec sa femme (« Je me suis marié parce que j'avais vingt-huit ans et qu'il n'est pas pratique pour un médecin d'être célibataire. »)
Un roman de Simenon certainement pas du niveau de ses meilleurs, mais qui m'a semblé original dans son écriture qui ne coule pas de source, passé et présent se mêlant certaines explications ne viennent qu'à posteriori. Pour ceux qui se lasseraient des Maigret, Simenon offre encore de nombreuses autres possibilités…
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Le projet, c'était de partir en vacances. Or ce médecin, face à une maladie subite, va se retrouver au chevet de son fils, à veiller sur lui.
C'est d'une part un choc de se retrouver dans la situation des familles aux quelles il parle habituellement, d'entendre des discours biens proches de ceux qu'il distille habituellement.
Ce sera aussi l'occasion de se souvenir de sa propre enfance, d'en faire état mais aussi d'analyser des faits oubliés, ou volontairement occultés.
Un Simenon comme on ne les attend pas vraiment : On n'est pas dans le polar, ni dans l'énigme ou dans l'intrigue.
On pénètre dans la douleur, l'inquiétude, le souvenir, une certaine nostalgie, dans l'intime.
Le rythme est lent, mais adapté au sujet. La maladie génère des périodes intenses et qui pourtant s'écoulent doucement.
Simenon a apparemment écrit quatre-cent livres (je n'ai pas compté) et il est toujours capable d'étonner au détour d'une nouvelle histoire.
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"Peu importe ce que j'étais hier, ce que je serai demain. Je ne changerai plus. Il me verra toujours tel que je suis en ce moment devant lui, et plus tard, lorsque je serai mort, j'existerai encore sous cette forme actuelle."

Au chevet de son fils malade, et parce que ce dernier le regarde " avec sérénité comme s'il (le) voyait vraiment, définitivement", Malempin, médecin parisien, évoque soudain l'image de son propre père. La clé à remontoir du temps s'enclenche...

Cette remémoration, véritable auto-analyse, le conduit à collecter dans un cahier d'écolier les bribes d'une enfance morose entre mère insatisfaite et père indifférent. Il évoluait alors dans le "plasma épais et chaud" d'une atmosphère familiale troublée où floculaient de sordides histoires d'argent, la disparition inquiétante d'un oncle, de lacunaires secrets en coulisse...

Souvenirs d'enfance, souvenirs-écrans. de l'homme taiseux d'aujourd'hui au garçonnet silencieux d'alors, cette introspection bouleverse Malempin qui a toujours vécu sur la pointe des pieds, cambrioleur dans sa propre maison.

Simenon débobine son récit avec le génie qu'on lui connait. Il s'immisce dans les réminiscences de son héros, délavées par le temps et l'oubli -avec leurs images tremblotantes et leurs couleurs déteintes- et signe l'un de ses grands romans.

Ce soliloque, universel en ce qu'il parle à chacun de nous au-delà de son ancrage charentais, radie d'un éclat adamantin.

"Si j'ai raison, les seules années de vie réelle sont les années d'enfance."
Lien : http://lavieerrante.over-blo..
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Un homme médecin, au chevet de son enfant malade, repense à son enfance à lui. Son éloignement de ses parents, sa vie chez sa tante à qui il est confié.
Pas un des meilleurs Simenon, l'histoire traîne un peu, on se demande ce que vient faire tout les détails sur son enfance à lui.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
C’était la fille d’un cabaretier. Elle avait été longtemps la maîtresse de mon oncle avant de se faire épouser. Elle était boulotte, avec une forte poitrine. Elle ne s’habillait pas du tout comme ma mère, car je n’aurais jamais pu dire comment ma mère était faite alors qu’on sentait vivre tout le corps de tante Elise, au point qu’il m’est arrivé de rougir sans raison précise alors qu’elle me prenait sur ses genoux. Est-ce pour cela qu’il est arrivé à ma mère de recommander à mon père, dans la voiture : « J’espère que tu sauras te tenir ? » Je le jurerais. Je n’y avais jamais pensé, mais c’est évident. Et pourquoi ai-je en tête un mot que je suis sûr d’avoir entendu sans pouvoir le situer ? « Les hommes, ça ne pense qu’à leurs saletés… » C’était ma mère qui parlait. A qui ? Je l’ignore. Mais elle l’a dit. Elle avait horreur du mâle.
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C'est curieux, pour un médecin de s'entendre parler comme il parle lui-même aux malades ! On dirait qu'elle veut tout adoucir autour de moi. Je m'étonne de voir des fleurs sur mon bureau. On en met chaque jour, certes, mais n'est-ce pas touchant qu'on en ait mis quand je n'étais pas là ?
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Vidéo de Georges Simenon
"L'Homme de Londres", Georges Simenon, aux éditions le libre de poche
Mila Boursier, libraire à La Grande Ourse à Dieppe, nous parle du roman "L'homme de Londres" de Georges Simenon. Dans ce polar, l'auteur ne nous parle pas de Maigret, mais d'un homme qui prend une mauvaise décision un soir à Dieppe. de fil en aiguille, le lecteur parcourt les rues de la ville dans une haletante chasse à l'homme.
Un entretien mené à Dieppe, à la librairie La Grande Ourse.
Vidéo réalisée par Paris Normandie.
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