Roman noir nous informe la couverture. Certes, mais pas que. Ce livre qui se lit d'une traite peut aussi être considéré comme une « histoire secrète », un roman d'apprentissage, une fable politique et bien sûr, un excellent polar. On y trouvera aussi de l'humour, et de la romance.
D'est aussi un excellent roman de
Chris Simon ; Je ne connaissais pas cette auteure, mais je pense devenir accroc très vite.
le pitch ? en 1973, Un avocat d'extrême-droite recrute plusieurs complices afin d'enlever le cercueil d'un personnage historique très controversé et de le déposer dans un cimetière militaire très connu de la première guerre mondiale. Bien sûr, rien ne se déroulera comme prévu…
Il est à noter que le fait-divers évoqué est réel.
Chris Simon a romancé cette histoire incroyable.
Elle est racontée par un jeune homme de 18 ans recruté non pour ses idées mais pour un peu d'argent. Même s'il trouve ses complices bizarres, il prend çà pour un petit boulot comme un autre…
Le récit est fort bien mené, et le suspens tient jusqu'au terme. Il faut bien dire que l'auteure possède un style et vocabulaire qui s'adapte très bien à son le protagoniste et épouse bien le vocabulaire de des seventies (Vous pouvez me croire, j'avais l'âge du héros de
Chris Simon !).
Certaines scènes sont particulièrement réussies. On pense à toutes celles qui se déroulent dans les cafés, criantes de vérité. On se croirait parfois dans un film de
Claude Sautet
L'expédition dans le cimetière laisse le lecteur avec un sentiment mitigé partagé entre l'horreur pure et le fou-rire.
C'est aussi le cas du road-movie quand à la suite d'un concours de circonstances que je vous laisse découvrir, le » héros » prend la fuite poursuivie par ses ex-complices. Digne à la fois des meilleurs films d'action et des comédies, l'autrice nous fait la démonstration d'une plume très cinématographique.
L'atmosphère du récit est aussi l'une des forces de l'histoire., notamment avec la description très colorée du Marché aux Puces, la rivalité des groupes politiques extrêmes, le mode de vie la jeunesse de l'époque est un joli tour de force de l'auteur. On s'y retrouve en plein et on effectue un voyage dans le temps très nostalgique !
On n'oubliera pas non plus la manière dont
Chris Simon décrit ses personnages. Des fascistes qui n'ont rien appris, rien oublié et dont on se demande s'il faut avoir peur ou pitié. (Sans doute les deux et plus sûrement peur). La galerie de portraits de l'échantillon que donne à voir
Chris Simon de ces gens évite de tourner au jeu de massacre. Tant et si bien que l'on se surprend à penser que étains correspondent peut--être au voisin ou à un collègue.
le jeune héros de l'histoire est bien croqué : un peu paumé, revoté par certaines choses (le sort de son frère) et plus préoccupé par sa jeune amie que par quelque idéologie que ce soit, il est un portrait assez fidèle d'une partie de la jeunesse de l'époque. Son amie Mirabelle, correspond bien à l'autre partie, lus politisée. Et tout l'art de
Chris Simon consiste à nous montrer comment les deux font cause commune contre un même ennemi.
Les autres intervenants font mieux que de la figuration et on n'oubliera pas de sitôt, le portrait pathétique du grand frère, revenu d'Inde complétement détruit.
Il faut dire quelques mots des thèmes exposés par
Chris Simon : le poids des secrets de famille, l'enseignement de l'histoire (tel qu'il devrait être-remarquable passage de la rencontre avec le professeur, poids de l'extrême droite et de ses idées, ravages de la drogue) ;
Tout cela, l'air de rien est abordé. La conclusion de l'histoire d'abord glaçante laisse filtrer un peu d'espoir. Mais on ne l'oubliera pas de sitôt.
Je ne peux que remercier Chis Simon pour ce roman et en recommander la lecture. Par le bais de ce récit passionnant, elle démontre le danger que représente certains revenants de l'histoire qu'il n'est pas bon de déterrer. Les fantômes sont parfois très maléfiques et leurs paroles contagieuses.