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Espace_L (Autre)Dominique Baqué (Autre)
EAN : 9782839933629
136 pages
Espace_L (30/11/-1)
4.43/5   7 notes
Résumé :
Après lecture du Chef-d’œuvre inconnu d’Honoré de Balzac, Julien Spiewak est stupéfait ! Non seulement tout « parle » au photographe dans ce conte fantastique de Balzac, mais certaines phrases – qu’il s’empresse d’annoter – semblent avoir été écrites pour lui, se référant au plus près aux images qu’il a déjà réalisées pour sa série de photographies Corps de style.

Dans la première partie de ce catalogue monographique, des doubles pages proposent à cha... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique


Ce livre nous propose une idée magnifique : illustrer grâce à des photos, la nouvelle d'Honoré de Balzac.

Dans la première partie du livre, l'auteur a choisi de présenter les photographies sur la page de droite et une citation tirée de la nouvelle sur la page de gauche, utilisant des clichés de sa série Corps de style. Il visite les musées durant la journée et revient photographier les oeuvres d'art : peintures, sculptures, tissus… toujours en incorporant un élément du corps, pour coller au mieux au texte.

Dans la deuxième partie, il nous propose une belle version de la nouvelle De Balzac qu'il a annotée, surligner car il part du texte et l'illustre d'une photographie, avec un travail très minutieux : il surligne en vert, les points importants du texte De Balzac et en orange les citations pour les photos « Corps de style », tout en ajoutant des commentaires…

Ce livre est absolument magnifique, c'est un objet d'art, préfacé de manière magistrale par Dominique Baqué qui nous rappelle au passage le thème de la nouvelle : un jeune peintre qui n'est autre que Nicolas Poussin, vient rendre visite à un maître, Probus, et dans l'escalier il croise un vieux peintre Frenhofer qui s'acharne sur un tableau « La belle Noiseuse » à la recherche de la perfection… il se livre à une critique acerbe des tableaux de Probus qu'il juge sans âme.

Pour Dominique Baqué, du fait de son côté perfectionniste, Spiewak est un Frenhofer qui aurait atteint son but… voici ce qu'elle écrit :

Frenhofer apparaît en fait comme l'emblème du génie fou, qui s'égare dans une quête démiurgique de l'absolu, voulant dérober le secret de Dieu, si ce n'est en devenir le rival. Car, représenter, pour Frenhofer, c'est créer. Donner la vie, au sens quasi littéral du terme.

Comme je le disais en préambule, après l'exultation liée à l'obtention du livre, la joie d'ouvrir le paquet et la découverte, une question s'est posée : comment rédiger une chronique à la hauteur ? côté perfectionnisme je suis imbattable, comme l'auteur ! C'est très difficile de parler d'un tel livre, tant la beauté nous subjugue, il faudrait des superlatifs à chaque phrase. Ce magnifique objet d'art m'a donné envie de me précipiter sur la nouvelle De Balzac car je voulais la découvrir sans les annotations, les interprétations de l'auteur. Je vous en parlerai demain…

Julien Spiewak a eu la délicate attention de joindre à son livre un superbe marque-page, (format carte postale, en fait) dédicacé. Ce fut un très beau cadeau de Noël et si l'art, la photographie, et le texte vous attirent, surtout n'hésitez pas, c'est une belle aventure qui vous attend. Un dernier conseil, pour la route : aller visiter son site Internet.

Un grand merci à Babelio et aux éditions Espace l'qui m'ont permis de découvrir ce livre et son auteur dont on peut apprécier le travail sur le site: https://www.julienspiewak.com/
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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Quand l'oeuvre d'un célèbre écrivain du 19ème siècle vient illustrer celle d'un photographe du 21ème siècle…N'est-ce pas plutôt l'inverse ? Les photos ne servent-elle pas d'illustrations au texte de l'auteur ? Pas du tout.
Pour sa série de photos Les corps de style, Julien Spiewak arpente les musées du monde entier, les visite de jour et vient la nuit prendre des photos dans lesquelles il introduit une parcelle de corps humain, un petit élément de chair, un souffle de vie…Et l'art reprend vie, la beauté s'épanouit, le texte rejoint la littérature. Oui mais comment ?
Alors qu'il s'apprête mettre en pratique son art au musée Balzac, on lui propose la lecture du Chef d'oeuvre inconnu. Et il découvre dans ce texte qu'il annote et surligne abondamment, les descriptions de ses propres oeuvres ! Mais si le peintre mis en scène par Balzac, Frenhofer, meurt fou pour n'avoir pas réussi à insuffler le souffle de la vie à son portrait de femme et atteindre la perfection, Julien Spiewak a parfaitement réussi son pari : de magnifiques photos habitées par la présence humaine et une redécouverte du récit d'un grand écrivain…et pas forcément le plus accessible !

Ce beau livre nous offre donc une très intéressante introduction de Dominique Baqué qui nous donne quelques clés pour aborder l'art de la photographie et resituer l'oeuvre de Spiewak dans son contexte. Ensuite de très belles photos illustrées de citations puis une édition unique et inédite de la nouvelle De Balzac avec les commentaires du photographe. Donc l'occasion de (re)découvrir le chef d'oeuvre balzacien tout en découvrant une oeuvre contemporaine, les deux artistes se nourrissant l'un de l'autre malgré les siècles qui les séparent. Un grand merci à l'auteur et à Babelio pour ce beau livre à la croisée des arts et des passions.
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Je vous souhaite le meilleur pour 2022 sur le plan culturel, artistique, familial... Il m'a semblé intéressant pour cela de commencer l'année par une ode à la beauté à travers ce magnifique livre revisitant le chef d'oeuvre inconnu d'Honoré de Balzac. Julien Spiewak, photographe inspiré et faiseur de miracle, parvient à insuffler la vie dans ces musées reflets du passé. Il nous rappelle que l'art nous est indispensable pour voyager hors du temps.

Dans la première partie, des doubles pages présentent une citation De Balzac, extraite du chef d'oeuvre inconnu avec sur la page de droite une photographie que l'artiste, spécialisé dans la photo d'intérieur, a réalisé dans un musée. On a donc du marbre, des toiles, des statues, de la marqueterie, des meubles d'époque et autre rampe d'escalier... Julien Spiewak apporte une touche de fantaisie, d'humour, de légèreté en ajoutant une partie du corps nu de modèles qu'il intègre dans sa photo.

Dans la seconde partie, l'auteur publie la reproduction du texte complet De Balzac, avec ses annotations, texte dont sont extraites les citations accompagnant ses photos. Il affirme lui-même sa stupéfaction en introduction : « On pourrait croire que j'ai pris ces photographies pour illustrer les citations De Balzac, c'est pourtant en lisant ses mots que j'ai redécouvert mes images... »

Rappel du sujet traité dans la nouvelle De Balzac, où nous découvrons une nouvelle facette du grand écrivain philosophant sur la puissance de l'art : Frenhofer est un peintre fictif, un peu fou, un peu démon. Il cherche la perfection. Sur le tableau, qu'il n'acceptera de montrer qu'à la toute fin du récit à Poussin et Porbus – deux peintres classiques du XVIIe siècle –, il ne veut pas seulement obtenir une reproduction d'une femme, il prétend obtenir du miroir de la toile une image plus vraie que la réalité. Il peint La Belle Noiseuse mais, pour la touche finale, il a besoin du modèle idéal. Nicolas Poussin propose au vieux maître de faire poser la femme qu'il aime, la belle Gillette. le tableau ainsi terminé s'offre alors à Poussin et Porbus : sous le chaos des lignes et des couleurs, seul un pied est visible. Frenhofer est l'alchimiste en quête d'un absolu inatteignable et pourtant il est sûr de pouvoir l'atteindre jusqu'au dénouement où tout s'effondre. Il brûle la toile et se suicide.

La troisième et dernière partie montre des photographies prisent dans la Maison de Balzac à Paris, conclusion-hommage au grand écrivain avec des bustes De Balzac doublés par les modèles, friction du marbre et de la chair, de la représentation et du vivant.

Les photos sont magnifiques et entrent en correspondance parfaite avec le texte De Balzac. La photographie, plus familière que la peinture, nous semble immédiatement interprétable. Il n'en est rien : la citation donne une tout autre dimension. Un peu plus d'attention encore et on s'attarde sur cette main du modèle contre la joue du buste de marbre ; sur ce bras marqué par le temps, imparfait donc vivant, contre un élément de bois torsadé ; sur cet autre bras qui sert d'embrasse au rideau. Discrètement le prénom des modèles est indiqué à côté du lieu et des oeuvres présentées, la photographie captant ainsi l'instant où le temps s'élargit hors de sa dimension commune.

Le musée expose de la vie qui n'est plus, le photographe et ses modèles insufflent à nouveau cette vie. Julien Spiewak prend le risque d'être Frenhofer mais comme le dit si bien Dominique Baqué dans la préface, un Frenhofer heureux, apaisé, ayant réussi son entreprise. Non sans garder le recul nécessaire, donné par la touche d'humour et la légèreté des réalisations. Les éléments de corps humains sont souvent à la marge de la photo, à tel point qu'il est difficile de les trouver. Sur l'une d'elles je cherchais depuis un bon moment avant de réaliser que le fond de la photo, représentant un chenet en bronze, était constitué d'un dos.

Julien Spiewak travaille depuis 2005 sur une série ininterrompue de photographies intitulée corps de style, chez des collectionneurs privés puis dans des musées, en France mais aussi à l'étranger (Hollande, Italie, Brésil, Pays-Bas). Son travail a été exposé en France, en Corée du Sud, au Brésil, en Suisse, en Espagne, en Belgique et en Chine...

Je remercie vivement l'auteur pour la carte dédicacée que je conserverai précieusement ! Je suis ravi de la réception de ce livre, parmi tant d'autres retenus dans cette opération masse critique du site Babelio, qui m'a permis une nouvelle approche de la célèbre nouvelle d'Honoré de Balzac.

******

Difficile de présenter ce livre sans photo... Aussi je vous invite à retrouver cette chronique avec plusieurs exemples de photographies sur Bibliofeel ou sur Facebook et Instagram à Clesbibliofeel. Voir lien si dessous.
A bientôt... Et très belle année !
Lien : https://clesbibliofeel.blog
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Voilà un peu longtemps, déjà, que j'ai lu ce court roman (ou nouvelle suivant les critères qu'on a) et je continue à goûter l'empreinte quelque peu étrange que sa lecture a laissé (-ée?) en moi. Ce roman qui traite des "detraquements" nerveux dont certains artistes trop exaltés peuvent être les proies, aurait, dit-on, fait pleurer Paul Cézanne . Un classique bien singulier, une curiosité qui me semble un peu à part dans l'oeuvre de l'auteur réaliste.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Énigme, donc, de cette rencontre, à la fois fabuleuse et fantastique au sens fort du terme, entre Spiewak et Balzac. Mais multiples énigmes, aussi, de cet étonnant texte qu'est Le Chef-d'-oeuvre inconnu.
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