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Fight Club tome 3 sur 1
EAN : 9781506711782
328 pages
Dark Horse (14/04/2020)
5/5   1 notes
Résumé :
A new movement has replaced Project Mayhem, and even Tyler Durden doesn't know how to play by these rules. Marla Singer is about to deliver her second child, but the daddy isn't her husband it's Tyler, who's very invested in his heir, and the world he'll inherit, as Die Off Industries plots to fine-tune mankind. Bestselling novelist Chuck Palahniuk is back with his greatest creation, the sequel to the book that spent six months on the 2016 New York Times bestseller ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome fait suite au roman Fight Club de Chuck Palahniuk, publié en 1996 qu'il vaut mieux avoir lu avant, ou au moins avoir vu le film de David Fincher Fight Club (1999), ainsi qu'à Fight Club 2 (2015/2016) qu'il vaut mieux avoir lu avant également. Il comprend les 12 épisodes de la minisérie, initialement parus en 2019, écrits par Chuck Palahniuk, dessinés et encrés par Cameron Stewart, avec une mise en couleurs de Dave Stewart, et un lettrage de Nate Piekos, la même équipe que pour le tome précédent. Les couvertures sont l'oeuvre de David Mack. le tome commence par une introduction de 2 pages rédigée par Irvine Welsh, auteur de Trainspotting et Dead Men's trousers. Il évoque la réalité de la littérature sérieuse contemporaine, l'étroitesse de l'origine des auteurs, et la réalité de la généralisation d'une vie placée sous la contrainte de la dette (ou du crédit) pour tous les américains. Il met en lumière en quoi l'écriture de Palahniuk est rebelle et anticonformiste. Il se termine par 6 couvertures alternatives réalisées par Duncan Fegredo (*3), Cameron Stewart, Colleen Coover, Kirbi Fagan.

Le fils du narrateur et de Marla Singer est en train de contempler une boule à neige, pendant que son père lit le journal. Il se souvient du mois de janvier et de la mort de son chien. La page du calendrier de janvier mentionne des leçons de piano, le carnaval des carrières à Denver, et la sortie des poubelles le dernier lundi du mois. Dans son atelier, une femme est en train de peindre un portrait de son chien, en vue de la fête de l'art prévue pour les 28 & 29 janvier à Baskell's Bay. Elle va acheter un cadre d'occasion à 50 cents dans un magasin. Comme prévu, le 14 janvier, Balthazar participe au carnaval des carrières à Denver, où il présente son CV lors de rencontres éclair successives. Soudain un coup de feu éclate, la balle transperçant la bannière du carnaval. La dame a terminé le portrait de son chien et le fixe sur le cadre qu'elle a acheté. Puis elle se rend au hall d'exposition pour l'accrocher, et enlève le tissu qui le protège. Les personnes présentes sont frappées de stupeur en le contemplant. Au carnaval, deux individus armés menacent un jeune homme dans la queue, alors que son téléphone lui annonce un score de 930.604. Ils l'emmènent dans le réduit de l'homme de ménage. Stephanie Flynn, une jeune femme, colle son oreille à la porte du réduit pour essayer d'entendre ce qui se passe.

Le soir, Balthazar appelle sa femme Marla Singer pour lui donner de ses nouvelles. Il porte la cicatrice en forme de lèvres sur sa main droite, occasionnée lorsqu'il fabriquait des savons dans sa maison délabrée, et il évoque le demandeur d'emploi emmené par deux individus en uniforme et armés. À l'exposition, tout le monde est ému par le portrait du chien, plusieurs se mettant à pleurer en le contemplant. Un individu portant un long imperméable noir, un chapeau noir à large rebord et des lunettes noires, s'avance, et ouvre une mallette remplie de lingots d'or marqués de la banque du Reich. Il s'empare de la peinture qui n'est pas à vendre, en retire la toile et ne conserve que le cadre. À Denver, Balthazar continue de parler alors que Stephanie Flynn s'approche de lui pour flirter. Plutôt dans la journée, elle avait constaté qu'il n'y avait plus personne dans le réduit. Elle porte un petit coeur noir tatoué sur le côté droit du cou, comme l'homme qui a été emmené. le Fils demande à Marla si s'est bien son père. de son côté Balthazar est en train de siroter un grand cocktail avec Stephanie. Dans le miroir du bar, se reflète Tyler Durden.

Trois ans après Fight Club 2, Chuck Palahniuk est de retour pour une suite de suite, comme le précise avec ironie la quatrième de couverture. le lecteur se doute bien que ce tome 3 ne ressemblera pas au tome 2, comme le 2 ne ressemblait pas au roman originel. La magnifique couverture de David Mack annonce une enfance martyrisée, en effectuant une variation sur le tableau Saint Sébastien (1525) de le Sodoma (Giovanni Antonio Bazzi, 1479-1549). le lecteur retrouve bien les personnages auxquels il s'attendait : le narrateur du roman (avec pour nouveau prénom Balthazar, il s'appelait Sebastian dans le 2), sa compagne Marla Singer, et bien sûr Tyler Durden, sans oublier Robert Paulson. Il y a à nouveau une organisation clandestine avec des individus armés et prêts au combat : ce n'est plus le Fight Club, ni Rize or Die (celle du 2), mais Die Off. le narrateur est toujours en butte à une inadaptation sociale marquée : il est à la recherche d'un emploi, pas trop abrutissant. Marla Singer ne s'est pas départie de sa propension aux comportements à risque. Tyler Durden est irrésistible bien sûr, même s'il n'a pas un grand rôle dans cette suite de suite. En fonction de son appréciation du tome 2, il est certain que le lecteur apprécie de retrouver les extraordinaires couvertures de David Mack, des peintures à l'aquarelle rehaussées d'autres techniques, produisant une impression onirique, tout en transcrivant l'impression de la vie intérieure du personnage évoqué.

Le lecteur retrouve également le même dessinateur et le même coloriste. Cameron Stewart réalise des dessins dans un registre descriptif et réaliste. le lecteur note qu'il a peut-être accentué le degré de simplification et d'exagération des visages, pour les rendre plus expressifs. C'est flagrant quand un personnage se retrouve avec le visage de Tyler Durden à la suite d'une opération de chirurgie esthétique faite à la va-vite (pommettes trop hautes, menton trop en galoche), mais aussi sur les visages de Marla et de Chloe (une extraordinaire amatrice de sexe). Ainsi, le narrateur semble toujours aussi accablé par une vie minable, mais Tyler Durden a un peu perdu de sa superbe, devenant plus un individu frôlant la parodie, les auteurs indiquant par là-même qu'ils ont conscience de sa nature outrée. Il en va ainsi de plusieurs autres personnages : l'inoubliable Chloe, et Marla à plusieurs reprises, sans oublier les clients du club échangiste. du coup, malgré les transgressions, le suspense et la violence physique, le récit relève plus de la comédie que d'un autre genre. le mode de production et de publication mensuelle des comics incite l'artiste à user de raccourcis pour produire plus vite. le lecteur constate que Stewart les connaît, mais les utilise à bon escient, sans en abuser. Certes il y des cases et parfois des pages sans décor dans les arrière-plans mais le lecteur sait toujours où se déroule chaque séquence, et l'artiste n'en use pas à tire-larigot. La plupart du temps il représente l'environnement de chaque scène avec un bon niveau de détails, le rendant unique, et montrant comment les personnages interagissent avec les accessoires.

Le lecteur se rend vite compte que cette saison 3 se lit beaucoup plus rapidement que la saison 2, que les dialogues sont succincts, et bien souvent les dessins portent la majeure partie des informations, de la narration. Il relève les exigences du scénariste et l'habileté avec laquelle l'artiste les transcrit en page à la lecture facile et immédiate. Par exemple, Palahniuk indique que les pages 2 & 3 de chaque épisode correspondent à un calendrier avec la page 2 comportant l'illustration et la page 3 les cases pour chaque jour de la semaine. En tournant son tome d'un quart de tour, le lecteur a vraiment l'impression de regarder le calendrier dans sa cuisine, mais avec des images se rattachant directement à l'histoire y compris celles collées sur la partie basse. Au fil des séquences l'artiste impressionne par sa capacité à tout dessiner : le langage corporel (comme l'attitude faussement assurée et intéressée de Balthazar devant une conseillère en train de lire son curriculum-vitae), les personnages saugrenus (par exemple ce nazi allemand avec sa gabardine de cuir noir et sa mallette pleine de lingots), des individus magnifiques (la très belle Stephanie Flynn), des détails en pagaille (le monceau de chaussures et de téléphones portables abandonnés par des individus ayant franchi le cadre en bois), des séquences complexes et délicates comme la tentative d'avortement de Marla. La mise en couleurs de Dave Stewart reste très discrète et en retrait complétant et complimentant parfaitement les traits encrés.

Au début, l'intrigue semble simple à suivre : Marla Singer attend son deuxième enfant. Balthazar s'est fait avoir par Stephanie Flynn qui l'a enrôlé à son insu dans un système de Ponzi (1882-1949, Charles Ponzi, né Carlo Pietro Giovanni Guglielmo Tebaldo Ponzi) où il s'agit d'enrôler 1 million de personnes par le biais d'un virus sexuellement transmissible. le lecteur reconnaît bien là la fiction transgressive chère à l'auteur. Ça se complique un peu avec cette histoire de cadre pour peinture grand format, qui fait office de portail vers une sorte de Jardin d'Éden dans lequel se trouvent des temples grecs et des statues de la Renaissance. Ça devient un peu compliqué avec ce jeune homme qui tue le nazi aux lingots d'or et qui part en expédition dans ce monde paradisiaque. Mais bon, le fil rouge reste bien présent du début jusqu'à la fin, ce qui permet au lecteur de s'y raccrocher quand il ne voit plus trop ce qu'un élément nouveau vient faire dans l'histoire. C'est transgressif, ça c'est sûr et certain : entre la tentative d'avortement au cintre, une tentative de viol, des vomissures photographiées et appliquées par-dessus le dessin, sans oublier les mouches (elles aussi photographiées qui sont comme posées sur la page). C'est second degré : quand une mouche est posée sur un phylactère, cela indique que les auteurs estiment que le mot qu'elle masque est sans importance car le personnage est en train de mentir, et le lecteur n'éprouve pas de difficulté à savoir quel est le mot ainsi masqué. Ça joue aussi sur la provocation humoristique, politiquement incorrecte car une septuagénaire, peut-être octogénaire (Chloe) atteint un score de plusieurs milliers de personnes sexuellement contaminées en une seule nuit de débauche.

Malgré tout, le lecteur ne peut pas s'empêcher d'essayer de découvrir un sens à tout ça, d'identifier un schéma logique. Il se met alors à examiner des éléments d'information textuels ou visuels. Il peut par exemple s'interroger sur la progression formée par la suite des titres de chaque chapitre : une forme d'évolution de situations de la vie du salarié dans l'entreprise, avec un métacommentaire pour le titre du chapitre, posant la question de la distinction entre l'agrégation de contenus et le pillage. Il peut aussi relever les éléments qui semblent énormes ou étrangers au fil narratif : le rapprochement entre réseau social et réseau sexuel, la présence d'un nazi, l'appropriation des oeuvres d'art, l'enfance maltraitée, la colonisation du Jardin d'Éden par des forces armées, le motif visuel de la boule à neige, le motif visuel du pingouin, la zone mentale de sécurité de l'individu, la révélation énorme sur la véritable nature de Tyler Durden (ou plutôt les révélations), et pourquoi pas sur la vie de Marla Singer. À chaque fois, il comprend que c'est à lui qu'incombe la responsabilité de nourrir l'histoire qui va avec ces artefacts narratifs, que Palahniuk attend de son lecteur qu'il participe activement, qu'il sait très bien que chaque lecteur apporte ses propres références, ses propres interprétations et qu'il compte bien dessus, sur le consentement du lecteur à participer, et sur la polysémie des signes présents dans le récit.

Comme pour le tome 2, Chuck Palahniuk, Cameron Stewart, Dave Stewart, Nate Piekos et Davi Mack réalisent une oeuvre d'auteur, contenant ce qu'attend le lecteur (plus de Tyler Durden et de remise en cause de la société), sans lui donner ce qu'il attend (une suite similaire à Fight Club), en reconnaissant que cette bande dessinée n'a de sens qu'avec la participation active du lecteur, et ils font tout pour la solliciter, pour la provoquer. Pour lecteur consentant, prêt à se renseigner sur la théorie de l'épistasie.
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