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EAN : 9781422739419
Berkley Publishing Group (01/10/1999)
4.06/5   16 notes
Résumé :
« Le formidable livre de Jon Swain va bien plus loin que tout ce que j’ai lu sur le tragique conflit d’Indochine. C’est à la fois une lettre d’amour à un pays qu’il adore et une introspection sans concession. River of Time est le témoignage d’événements terribles et douloureux. Ce livre est d’une honnêteté désarmante. C’est une étude brillante et perturbante sur les liens ancestraux entre la beauté, la mort, la violence et l’imagination qui se sont mêlés au Vietnam ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
River of time de Jon Swain. Mémoires de la guerre du Vietnam et du Cambodge 

En 1970, Jon Swain 22 ans journaliste Anglais à l' AFP rejoint les rives du Mékong pour couvrir la guerre du Vietnam . C'est alors qu'il prend conscience que la guerre du Vietnam se prolonge au Cambodge et de la prochaine chute de Phnom Penh. Il débarque sur l'aéroport de Ponchentong quand la ville tombe aux mains des Khmers rouges.
Témoin privilégié de ce génocide Jon Swain s'immerge corps et âme dans ce Cambodge, rappelant à juste titre les conséquences de la guerre du Vietnam la montée des khmers rouges et le génocide du peuple khmers et que ce sont les États Unis et le Maréchal Lon Nol ayant chassé du pouvoir Norodom Sihanouk a provoqué la division du royaume Khmer.
Reporter auprès de l' armée Cambodgienne , Jon Swain côtoie le Général Dien del  ( le général Dien del (1932-2013) a dirigé des opérations de combat au Cambodge, d'abord en tant que général dans l'armée de la République khmère (1970-1975), puis en tant que chef du Front de libération nationale du peuple khmer (KPNLF) forces de guérilla luttant contre l'occupation vietnamienne (1979–1992), qui avec ses hommes jeunes, portant à la ceinture un chapelet de grenades , seulement protégé des balles par un bouddha sculpté autour du cou et de leurs nombreux tatouages luttent contre les Vietcongs. Dans le même temps, sortent de la forêt Cambodgienne, casquette Mao et sandales Ho Chi Minh, les Khmers rouges qui seront accueillis le 17 avril 1975 comme des vainqueurs des Vietcongs lors de la prise de Phnom Penh.
Cette journée là, écrit Jon Swain «  Il est bientôt minuit dans le Royaume, lorsque la folie semblait prendre le pouvoir, qui relate quelques pages plus loin, se retrouve braqué par des gamins, les yeux injectés de haine... des petits paysans avec la mort au bout des doigts de leur Kalachnikov. C'est Dith Pran fixeur Cambodgien, du New York Times, qui le fera échapper à son exécution  des mains des Khmers rouges. «  J'étais encore assez jeune pour penser que la mort, même au Cambodge, n'arrivait qu'aux autres... J'avais le sentiment qu'elle me tendait les bras ».
En dehors des chapitres consacrées à ces rapports de guerre, Jon Swain nous entraîne dans ses rêveries opiacées à « la découverte des beautés exotiques aux yeux d'amande et à la peau caramel,  à ses gestes essentiels de survie ou sexe et opium sont des exécutoires à l'amour de Jacqueline et la franche camaraderie auprès de ses confrères journaliste reporter de guerre. »
Ce livre est un rare témoignage de cette guerre du Vietnam et du Cambodge. de ce bain de sang en Asie du Sud-Est, de Saigon à Phnom Penh  de Hanoï au golfe de Thaïlande. C'est aussi une galerie de portraits , tenancières de bordels, diplomates, combattants et simple villageois qui vous restera en mémoire après avoir refermé ce livre. Vous découvrirez le caractère des Cambodgiens qui vivaient naturellement, simplement, ayant foi en les occidentaux à résoudre leurs problèmes.  « Mais que pouvait la souveraineté françaises au milieu de ce fatras révolutionnaires et du pouvoir absurde des armes ? » le dilemme des autorités françaises à livrer des centaines de Cambodgiens, réfugiés dans l'Ambassade et le rôle de François Bizot. L'évacuation de l'ambassade de France et le transfert de Jon Swain vers la Thaïlande.
Puis nous le suivrez, de nouveau au Laos, au Vietnam . Vous croiserez les boat people Vietnamiens survivants des viols du cannibalisme, des tortures. » 
River of Time est un livre essentiel sur ce conflit. C'est aussi un cri d'amour de Jon Swain pour l'Indochine . C'est aussi pour moi, un retour sur mon passé ayant été en mission en 1993 au Cambodge, sous mandat de l'Autorité Provisoire des Nations Unies au Cambodge (APRONUC) pour la mise en place des premières élections constituantes du Cambodge. C'est aussi une nouvelle immersion dans ce pays et dans une rencontre que je n'ai absolument pas oublié bien que le temps a passé, celle avec le Général Dien Del.
Ce livre qui restera à jamais dans ma bibliothèque je vous invite à le découvrir.
River Of Time de Jon Swain. Inoubliable !
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Jeune reporter à l'AFP Paris en 1970, l'anglais Jon Swain est envoyé pour couvrir le conflit au Vietnam puis au Cambodge. Kidnapping, séquestration, pays en crise et enfants soldats, les mémoires de guerre de Swain semblent fictionnelles, et pourtant…

Après avoir été adapté au cinéma en 1994 dans le film La déchirure de Roland Joffré, River of Time est traduit pour la première fois en français, aux éditions des Équateurs. Jon Swain y livre ses mémoires de guerre, jeune reporter anglais travaillant pour l'AFP Paris au début des années 70. Il sera envoyé couvrir le conflit au Vietnam, puis suivra le Cambodge.

Si le jeune journaliste part avec des motivations, des idées, parfois même des illusions, la brutale réalité de la guerre va le ramener à une réalité cruelle, et plus encore, va profondément le transformer. S'il n'est pas pro-colonialisme, il garde toutefois une certaine fascination pour les villes au passé colonial déchues. Il relate la réalité de ces lieux, autrefois places fortes du colonialisme français et ayant comme attrait principal ce qu'il appelle les trois B : bars, boulevards et bordels. le portrait qu'il dépeint de ces villes en quasi décadence a quelque chose de mélancolique, et l'on visualise aisément les lieux au travers de son regard, porté par des descriptions minutieuses et évocatrices. La fumerie d'opium transformée en caserne ou l'hôtel en prison nous apparaissent comme si nous nous tenions à ses côtés.

Savoir équilibrer avec justesse le fond et la forme, c'est le grand atout de Jon Swain. La réalité de ce qu'il relate dans ces mémoires est saisissante, digne de grandes oeuvres de fiction. Mais la force de son récit est aussi servie par une écriture de qualité, alliant la précision des faits historiques, la fluidité d'une écriture journalistique et les qualités littéraires d'un grand romancier.

Sans basculer dans un aspect reporter de guerre tête brûlée, Jon Swain se laisse guider par son instinct, outrepasse les prérogatives de sa mission pour porter secours à une petite fille, et ne craint pas d'être au coeur même du danger. On pense notamment à cet épisode en 1974 d'une remontée du Mékong sur le Bonanza Three, un navire proche de la casse, pour approvisionner Phnom Penh en riz. Il n'hésite pas non plus à prendre des risques par amour, par amitié, et par loyauté mais bientôt la cruelle réalité d'un conflit impitoyable le mènera à faire des choix parfois lourds de conséquences.

Bien qu'il lui arrive de sortir du cadre pour agir non plus en journaliste mais simplement en humain, il n'en oublie pas de raconter avec justesse tout ce qu'il voit et tout ce qu'il vit. Cette mission, être au plus proche de la réalité d'un conflit, il la mène comme un devoir, sans chercher les honneurs ou le titre de reporter de guerre. Il se décrit lui-même volontiers comme « un journaliste qui porte son lecteur sur ses épaules pour qu'il puisse voir» plutôt que comme un reporter de guerre.

Bien au-delà d'une simple aventure humaine, c'est un pan tragique de l'histoire mondiale que Jon Swain a vécu et qu'il raconte avec brio dans River of Time. 50 ans après le conflit, il reste marqué à vie et s'il a quitté physiquement le Vietnam, une part de lui est toujours restée là-bas. Ces expériences l'ont hissé au rang de reporter de guerre parmi les plus légendaires d'entre eux.

Et s'il aura marqué l'histoire de la profession, son récit ne manquera pas de vous marquer aussi. Rendant ses lecteurs fascinés par l'horreur des faits et par la qualité de son écriture, River of Time est de ses livres qui laisse une empreinte en vous, durablement.
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Jon Swain n'est pas un journaliste de salon. S'il a caressé un temps le désir d'une carrière de légionnaire, sa vocation de journaliste a été plus forte. L'Asie est son autre passion. Correspondant non français de l'AFP, il débarque sur les rives du Mekong, entre Vietnam et Cambodge, il y restera 5 ans jusqu'à la chute de Phnom Penh aux mains de Khmers rouges.
Jon Swain aime viscéralement l'Indochine. Il nous raconte ces cinq années qui ont fait passer le Cambodge de petit paradis à une chambre d'exécution à ciel ouvert.
D'ailleurs lui aussi a bien failli y passer. C'est in extremis, grâce à Dith Pran, dont le film La déchirure nous montre le destin. C'est l'auteur d'Une odyssée cambodgienne, qui tiendra le rôle de Pran dans le film.
Je ne sais si tout a été dit sur ce génocide ; les écrits abondent, plus ou moins redondant, sans doute de qualité inégale. En tout cas, cet ouvrage-là, paru en 1995 et seulement traduit en français, est un excellent cru. Bien écrit, il se base sur de solides connaissances et observations de son auteur qui vécu en immersion dans toute la région, et qui ne se contentait pas de figuration. Témoignage journalistique et personnel de cette période, l'ouvrage est un complément indispensable à ceux écrits par les anonymes.
Jon Swain n'en oublie cependant pas de nous promener dans tout ce qui faisait le charme de cette région ; les fumeries d'opium, les maisons closes à l'attrait magnétique ; mais aussi la camaraderie entre reporter de guerre, et surtout son amour pour Jacqueline.
J'ai également apprécié ses allusions appuyées à François Bizot (Le Portail ; le silence du bourreau), qu'il a rencontré plusieurs fois, et son rôle précieux, notamment à l'ambassade de France lors des évacuations.
Un excellent complément à tout ce que j'ai déjà pu lire sur le sujet.

Lien : https://leblogdemimipinson.b..
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Qui n'a pas rêvé d'être Robert Capa, Joseph Kessel ou Hemingway ?
L'auteur nous emmène dans les guerres du Vietnam, du Laos et du Cambodge. A ses côtés, nous retrouvons quelques grandes figures du journalisme disparues au cours de ces années : Gilles Caron, Larry Burrows, Henry Huet… On ressent avec lui les motivations profondes du reporter de guerre, dans toutes ses folies et ses excentricités. Tous des personnalités hors normes, comme cette époque. de jeunes fous et de vieux briscards à la fois désabusés et enthousiastes de la chose humaine. L'auteur sait évoquer les tragédies humaines dans toute leur horreur, ici, pas de faits guerriers héroïques, le sang, la violence. Les crimes des Khmers rouges dont rappelons-nous l'arrivée à Phnom-Penh et sa prise furent saluées par nos plumitifs de gauche y voyant le salut du peuple, dont l'inénarrable “Le Monde”. Peu se sont repentis à part J. Lacouture. On ne sort pas indemne de telles situations, ce que confesse l'auteur, lucide dans cette ambiguïté.
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critiques presse (1)
Liberation
04 juillet 2019
Ces mémoires, pour la première fois traduits en France, sont un témoignage rare et un récit prenant, parfois effrayant, d’un monde qui sombre, de Saigon à Phnom Penh, de Hanoi au golfe de Thaïlande, dans cette décennie (1970-1979) qui a été un bain de sang en Asie du Sud-Est.
Lire la critique sur le site : Liberation

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