La Bataille des livres et autres textes

Quelqu’un racontait à un certain grand ministre que le peuple était mécontent : «Bah, disait-il, une demi-douzaine d’imbéciles font des commérages dans un café, et ils pensent bientôt que le bruit qu’ils font - et qu’ils entendent de leurs oreilles - est la rumeur du monde »

Mais, dans son effort pour atteindre le sommet, il fût cruellement empêché par son propre poids, très fâcheux, et la tendance de son corps à se ramasser en son centre, particularité très fréquente chez les Modernes qui, ayant la tête très légère, sont d'une agilité étonnante dans la spéculation et s'imaginent pouvoir sans entraves parvenir à des hauteurs vertigineuses, mais qui, dans la pratique, découvrent l'existence d'une pression gigantesque dans la région de leur postérieur et de leurs talons.

N'oublions pas que l'encre est est la principale arme missive de toutes les batailles de Savants, et qu'on la projette par une sorte d'outil appelé Plume ; ces plumes sont tirées sur l'ennemi en nombre infini par les plus vaillants des deux camps, avec une habileté et une violence égales, comme s'il s'agissait du combat de porcs-épics.

les Grecs, après un engagement, lorsqu'ils n'étaient pas d'accord sur ceux qui avaient remporté la victoire, avaient coutume d'ériger des trophées des deux côtés, le parti des vaincus étant heureux de faire les mêmes frais que les vainqueurs pour se maintenir en bonne forme et soutenir son courage.