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Frank Reichert (Traducteur)
EAN : 9782702434567
283 pages
Le Masque (25/08/2010)
3.5/5   10 notes
Résumé :

Fils d’une pute et d’un client de passage, Rawbone est un criminel au casier bien rempli. Au début du livre, en 1910, alors que l’écho de la révolution mexicaine enflamme la frontière du Texas, il s’empare d’un camion chargé d’armes qu’il décide de vendre au plus offrant. Mais arrêté par les Américains, il accepte, en échange de son immunité, de lȁ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Credo... Ce que je crois... Une forme insolite de manifeste pour livrer un avis. Ce qui stigmatise dans un premier temps l'expression de cette violence, toute hâtive de se faire comprendre, c'est qu'elle est protéiforme, depuis la grossière fumée noire qui émane de la couverture, jusque dans ses manifestations économiques. L'argent, c'est le pouvoir. Et le pouvoir ne s'exerce que sur l'autre. Bievenue dans une partie du monde qui en impose par le brillant de son porte-monnaie...

Pourtant, nous sommes loin de l'Occident moderne. Dans ce Texas de 1910, non loin d'un Mexique en friche, agité par les spasmes d'une révolution douteuse, vit un criminel et assassin de la plus belle sorte. Celui qui croit en son art. Rawbone fait d'ailleurs de cette révolte l'occasion d'entretenir le marché noir des armes et traite directement avec les Mexicains demandeurs de machines à tuer. Seulement, il ne parviendra pas à destination. le destin est parfois railleur.

Arrêté par le FBI et remis aux bons soins de l'agent John Lourdes (quel miracle !), Rawbone va parvenir à s'extirper d'un bien mauvais pas. Chose amusante - ce destin, décidément - Lourdes est le fils de Rawbone, qui lui, l'ignore complètement. Une autre histoire de violence, celle faite à l'identité et sa construction. Pas étonnant que les requins d'Hollywood soient déjà sur le coup d'une adaptation prochaine.
Lien : http://www.actualitte.com/do..
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Il paraît que le visage de l'auteur est inconnu. Pour ma part je l'imagine comme un croisement entre Hemingway et Corneille. Ce roman d'aventures est écrit avec une puissance mémorable.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Il était né à Scabtown le jour où Lincoln avait été assassiné dans le théâtre de Ford. Scabtown était un nid parasitaire de flambe, de maisons de passe et de lupanars, sur l'autre rive du fleuve, en face de Fort McKavett, Texas.
Il avait grandi dans un bordel derrière le saloon n° 6. Sa mère était une putain, son père un des anonymes qui fréquentaient son lit. Le garçon avait neuf ans quand elle avait été tuée pour son fric d'un coup de couteau.
Il alla vivre dans une cahute de planches qu'il avait assemblées de bric et de broc sous des arbres près de la berge. Il transportait des eaux grasses et de la bière pour gagner sa vie ; aucune besogne n'était trop vile ni trop ardue. Quand la peste survint, il toucha des gages en aidant un major de l'armée à soigner les malades et les mourants.
Il ne craignait pas la mort. Sa puanteur entêtante ne signifiait rien pour lui. Il ressemblait beaucoup au décor où il avait vu le jour : une vision hostile et cramée. Et à ces ruelles étroites que sont les âmes, les âmes d'hommes qu'il avait beaucoup observés et dont il avait beaucoup appris.
Il dormait seul, recroquevillé dans cette minuscule cabane avec une couverture mitée pour tout vêtement. Ses rêves étaient tortueux et fréquemment tristes ; son enfance piégée par la réalité. Il passait la plupart de ses nuits à regarder brûler les lampes à pétrole derrière les vitres de ce hameau puant, tout en prêtant l'oreille aux récits qu'on y racontait.
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— Arrête le camion, déclara soudain le voisin du chauffeur. Je ne me sens pas bien.
Rawbone le regarda. L'homme avait le teint livide et les tempes emperlées de sueur. Le véhicule freinant, il jaillit de la cabine, le pas mal assuré, et détala en tenant sa carabine par la bandoulière, de sorte qu'elle traînait quasiment par terre. Son allure se fit encore plus hésitante et il s'affala ; Rawbone sauta de la plate-forme et fut sur lui avant même que le chauffeur eût mis pied à terre.
Il ramassa la carabine et se retourna :
— Il est mort… Et toi aussi, frère.
Alors que son compagnon agonisait au sol, une sorte de fulgurance parut traverser l'esprit du chauffeur. Il battit des paupières, comme brusquement frappé par une révélation, posa les yeux sur la flasque qui gisait sur le siège de la cabine puis reporta le regard sur Rawbone qui n'avait pas bougé, ne daignait même pas pointer l'arme sur lui, mais resta planté là, immobile, affichant un sourire inflexible, pendant que le chauffeur, pris de panique, redémarrait.
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— Tu veux savoir comment sont réellement les gens ? lui avait demandé un jour son père, quand il était petit. (Ils se trouvaient dans un marché en plein air de Juárez, noir de monde. Son père avait montré du doigt des visages puis s'était agenouillé pour le presser contre lui. Sa voix était toujours un peu fiévreuse quand il s'excitait.) Tu veux vraiment le savoir ? Pour qu'on ne puisse jamais te rouler ni te berner ?
Le garçon avait écarquillé les yeux.
— Pour qu'on ne puisse jamais se payer ta tête, te raconter des bobards ni te bourrer le mou ? Comme cela, avait-il dit en claquant des doigts. Pas plus difficile. Tu veux le savoir ? Tu veux savoir comment ?
Le garçon avait hoché la tête, conscient que son père avait besoin qu'il en éprouvât le désir.
— Eh bien, avait-il chuchoté, reste indifférent à tous… et tu le sauras.
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Il tua son premier homme peu après. Un ivrogne qui s'était aventuré jusqu'à la berge obscure du fleuve après une passe avec une putain et s'était égaré. Il le poignarda comme sa mère avait été poignardée puis lui prit son argent. Les pièces étaient souillées de sang et il les lava dans le fleuve jusqu'à ce qu'elles brillent à nouveau.
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Frères, j'ai mené de temps en temps, je vous l'avoue, une existence fort peu chrétienne. Disons que j'ai bu plus d'une fois à la source de la perdition. (Le chauffeur but à son tour et lui rendit la flasque.) Mais le Seigneur a jugé bon de me souffler un avertissement.
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