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Maria Grey (Traducteur)
EAN : 9782877304344
222 pages
Editions Philippe Picquier (23/04/1999)
3.95/5   75 notes
Résumé :
Le Brocart est un roman épistolaire. Par le plus grand des hasards un homme et une femme autrefois mariés, puis séparés, se sont revus. En l'espace d'un an, ils vont tisser et retisser leur histoire d'amour dans une correspondance faite de confessions, de volte-face, de mensonges, d'enthousiasme. Mais le passé, le présent, l'avenir se rejoignent et leurs lettres nouent entre eux un nouveau destin.
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En matière d'adultère, le pardon est rarement un acte spontané !

Un jour d'hiver, Katsunuma croise son ex mari, Arima, dans une télécabine qui surplombe les sources chaudes situées dans le parc des Dahlias en contrebas du mont Zaô.
Une gêne profonde de part et autre ne permet qu'un échange de quelques mots sur le petit garçon handicapé qui accompagne Katsunuma, son fils de huit ans qui adore observer les étoiles.

Dix ans auparavant, leur couple n'a pas survécu à un fait divers sordide. Arima avait 27 ans à l'époque et a failli mourir d'un coup de couteau à la gorge, asséné par une jeune femme qui se trouvait avec lui dans une chambre d'hôtel et qui s'est suicidée dans la foulée.

Comment pardonner lorsque l'autre refuse de s'exprimer, de donner la moindre explication sur les circonstances du drame ?
Katsunuma rédige une très longe lettre à Arima, ce quasi-étranger si triste qu'elle a croisé brièvement l'autre jour. Elle veut comprendre : Pourquoi l'homme qu'elle a aimé passionnément sept ans durant a-t-il si soudainement perdu pied ? Pourquoi leur couple qui respirait la joie de vivre s'est-il effondré de la sorte ?

Avec une prudence extrême les ex-époux commencent une relation épistolaire plus ou moins espacée dans le temps, entre eux la distance est telle que maintenant ils se vouvoient.
Maladroits dix ans plus tôt dans l'oralité, ils parviennent, malgré des écrits sans complaisance et parfois même empreints de rancoeur, à réanimer quelque peu la flamme qu'ils croyaient morte, à entrevoir un début de compréhension mutuelle.

Les mélomanes apprécieront tout particulièrement l'ambiance raffinée du café « Mozart », évoquée dans plusieurs lettres, où Katsunuma peu de temps après le divorce passait de longs moments de solitude. Pour mieux encore ressentir les états d'âme de la jeune femme, s'est alors superposée à ma lecture la musique du divin compositeur.

Comme l'étoffe du même nom, « le brocart » est un roman tout en finesse, trait d'union épistolaire de quelques mois pour les anciens époux entre un passé qui se cicatrise et un avenir en construction.
Laissez-vous lentement immerger dans cette littérature japonaise de qualité ! L'écriture vivifiante de Miyamoto Teru vous apportera un bien être comparable à celui des eaux sulfureuses tant appréciées des curistes au pied du mont Zaô.
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C'est dans la télécabine qui l'emporte vers le sommet du mont Zaô qu'Aki Katsunama revoit son ex-mari Yasuaki, dix ans après leur séparation. Brève rencontre où peu de mots sont échangés, tout juste parlent-ils de l'enfant qui accompagne Aki, son fils handicapé Kiyotaka. Pourtant ils se sont aimés, ont connu un mariage heureux mais qui n'a pas résisté à un sordide fait divers auquel s'est trouvé mêlé Yasuaki. de retour chez elle, la jeune femme cherche les coordonnées de son ex-mari et lui écrit une longue lettre à laquelle il finit par répondre. Peut-être est-ce là enfin l'occasion de parler de leur mariage, de l'adultère, du drame et du divorce. Mais si Aki vide son coeur, demande des explications, veut comprendre, son correspondant hésite à se livrer, lui demande même de cesser de lui écrire. Pourtant, elle insiste, cette histoire d'amour au goût d'inachevé continue de l'oppresser malgré toutes les années qui ont passé, malgré son remariage, malgré la trahison de Yasuaki. Alors, petit à petit, il se laisse convaincre, se raconte, dévoile ses secrets les plus intimes. Toute la pudeur dont ils ont fait preuve au moment de leur séparation, tous les non-dits, tous les silences, lentement volent en éclats pour laisser la place aux révélations, aux aveux, aux confidences.


Ce roman épistolaire au ton doux-amer raconte deux vies brisées par la fin d'un amour. La femme trahie a eu tant de mal à remonter la pente et a continué à vivre avec dans le coeur un attachement à l'homme qui a été son mari, teinté de rancoeur et de frustration. L'homme a dérivé après le divorce, incapable de se reconstruire après la double perte de sa maîtresse et de son épouse. Tous deux ont tu le flot d'émotions qui les a submergés à l'époque mais, le temps ayant passé, les mots peuvent enfin être dits, facilités par la distance inhérente aux lettres. Leur correspondance va donc être le moyen de faire le deuil de ce passé, de mettre les choses à plat, de se comprendre, d'alléger leur coeur pour pouvoir enfin se remettre à vivre.
L'écriture de Teru MIYAMOTO, pudique et délicate, se met au service d'une histoire émouvante et digne où les protagonistes se libèrent de leur passé, analysent leur présent, pour voir enfin leur avenir sous un jour plus serein, plus optimiste. Les lettres parlent tout simplement de la vie telle qu'elle est, peines et joies mêlées, comme dans la musique de Mozart qu'Aki découvre durant sa convalescence amoureuse. Un beau roman, subtil et doux, plein d'émotion et de respect. Sublime !
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Je reste assez mitigé après cette lecture. La forme épistolaire fait toute la force de ce roman écrit en 1982, lui conférant même une ambiance légèrement surannée. Qui, de nos jours, écrirait encore des lettres aussi longues ? Un homme et une femme, divorcés depuis 10 ans, vont, à la suite d'une rencontre inopinée, entreprendre une relation épistolaire pour décrire la vie qu'ils ont mené pendant ces 10 ans. Ils s'expliquent sur leur séparation, les moments importants qu'ils ont affronté et les aléas de leurs existences respectives. C'est exprimé tout en finesse et subtilité. La curiosité du lecteur est peu à peu comblée par le récit. A la fin le puzzle est reconstitué. Pourtant, je reste un peu sur ma faim. J'aurai souhaité que l'auteur aille un peu plus en profondeur dans la vie de ce couple, et donne plus de pathos à ses personnages. Il reste trop souvent à la surface des événements, à mon goût. Je repense à deux autres romans épistolaires japonais : « Le fusil de chasse » de Inoué et «La confession impudique » de Tanizaki, qui offrent tous les deux plus de rebondissements dans leurs intrigues et offrent une vision de la société japonaise plus prégnante.
Cependant, j'ai tout de même passé un agréable moment avec cette lecture.
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C'est par un échange de lettres, qui met des mots sur une séparation faite dans le silence et les non-dits, qu'Aki Katsunama et son ex-mari Yasuaki renouent avec leur passé. Un moyen pour eux de prendre le temps pour se comprendre, et, des années après qu'il a cessé d'exister, de revenir sur les raisons de l'échec de leur mariage pour construire un avenir. Une histoire subtile et délicatement racontée par Teru Miyamoto.

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Un très beau roman épistolaire
Osaka. Années 80. Aki par le plus grand des hasards a revu son destinataire dix ans après dans une télécabine. Elle emmenait son jeune fils handicapé admirer les étoiles. Cela a été un tel choc qu'elle a décidé de lui écrire. Ils ont été mariés, leur séparation a été dramatique : Arima Yasuaki avait été retrouvé dans le coma dans une chambre d'hôtel, poignardé, à coté d'une femme qui s'était suicidée. Aki et Yazuaki ont divorcé très vite sans s'expliquer. Non sans réticences, Yasuaki répond à son ex épouse. Il commence par lui raconter sa relation avec cette femme qui a voulu l'entrainer dans la mort...
Leur correspondance va durer presque un an et ils vont se dévoiler, l'un à l'autre mais aussi à eux mêmes. Ce sont deux personnages profondément blessés, traumatisés et solitaires qui n'arrivent pas à tourner la page depuis dix ans. Dans leur correspondance, ils vont bien sûr parler du passé mais aussi de leur présent, de leur humble existence, de leurs interrogations, de leur sentiment de culpabilité, de leur quête de sens. Ils vont échanger sur leur difficulté à re-vivre. La bienveillance de l'autre mais aussi des événements nouveaux vont aider chacun des deux à retrouver l'estime de lui-même et à avancer. Ce n'est donc pas un roman triste mais un roman vrai. La forme épistolaire permet un accès direct à la psychologie des personnages sans le filtre d'un narrateur. Pas de descriptions ni d'explications. le vouvoiement, choisi par le traducteur sans doute (?), permet de contenir la violence des sentiments surtout au début et donne à ce roman par ailleurs très moderne, une patine classique que je trouve très belle.
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Citations et extraits (23) Voir plus Ajouter une citation
Et si, en fait, ce que j’avais cru n’être qu’un divertissement sans lendemain entre un homme et une femme, n’avait rien à voir avec cela ; s’il s’était agi d’un amour violent empreint de mystère où personne ne pouvait s’immiscer… Alors pour la première fois, je sentis sourdre en moi une jalousie irrépressible.
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Yukako s'était écroulée là en mourant, et moi, grâce à cela, j'avais eu la vie sauve. Quelles images du passé s'étaient donc projetées en Yukako qui était sur le point de mourir ? Sous quelle forme de vie se vit-elle, alors qu'elle était en train de mourir ? Je ne pouvais penser que cet événement étrange était un phénomène accidentel qui n'était arrivé qu'à moi seul. J'avais l'impression que très certainement Yukako, elle aussi, avait flotté à l'intérieur de ce même phénomène. Tous les êtres humains, au moment de leur mort, ne voyaient-ils pas tous les actes qu'ils avaient accomplis, et ensuite, réduits à l'état de vie impérissable, qui n'était rien d'autre que l'héritage de douleur et de paix découlant de la façon dont ils avaient vécu, n'allaient-ils pas se fondre dans cet espace sans limite, dans cet espace-temps sans commencement ni fin que l'on nomme l'univers ? [...] (p. 182)
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Avant de vous écrire cette lettre, j'ai relu toutes celles que vous m'avez envoyées. Quantité de choses me sont venues à l'esprit. Autant de choses qu'il m'est impossible d'exprimer verbalement, et qui sont comme des motifs du coeur pour moi seule. Pourtant, il y a une chose que je peux traduire en mots. Vous avez écrit que le fait d'avoir vu votre propre vie avait fait naître en vous la peur de vivre . Mais ne peut-on plutôt dire qu'en réalité, vous avez vu la plus puissante des sources d'énergie qui permette de vivre cette vie humaine, dont on peut dire si l'on veut qu'elle est brève, mais dont on peut dire aussi qu'elle est longue ?
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A Madame Katsunuma Aki.

Le 2 avril
Sans préambule,

J'ai bien reçu votre lettre. Votre colère est tout à fait justifiée, et moi-même, une fois ma réponse envoyée, je me fis quelque peu horreur. Pour avoir, en dépit de mon âge, aligné tant de mièvreries, je me suis senti pendant plusieurs jours mal à l'aise de honte et de stupidité. Pourtant, je n'ai nullement l'intention de continuer à vous écrire davantage. Quant à recevoir vos lettres, à parler franchement, cela m'importune. Je ne pense pas avoir la moindre obligation de vous raconter en détail tout ce qui s'est passé entre Yukako et moi. mon souhait est que vous acceptiez de me faire grâce d'un tel tracas. Et je voudrais qu'ici soit mis un terme à  notre échange épistolaire.
A la hâte,
Arima Yasuaki
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Quel que soit son âge, cet animal qu'est l'homme reste-t-il donc toujours susceptible d'être aveuglé par une jolie femme ?
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