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sur 1531 notes
New York. Saul Karoo est un écrivain d'un genre particulier : il réécrit des scénarii de films d'auteurs pour en faire des "navets" grand public en les faisant rentrer dans le moule des canons hollywoodiens. Ecrivain raté, incapable d'autre chose que de mutiler le travail des autres, il traîne plusieurs tares physiques et émotionnelles : grand fumeur et grand buveur (mais incapable d'éprouver de l'ivresse), menteur pathologique, instable dans ses opinions, il ne peut s'empêcher de faire du mal aux gens qui l'aiment... notamment son fils adoptif qu'il esquive à chaque fois que celui-ci tente de se rapprocher de lui.

Lorsqu'il rencontre, au détour d'un scénario, la mère biologique de son fils adoptif, Saul Karoo se met en tête de se racheter... Mais son aura destructrice ne se dissipera pas si facilement.

C'est l'histoire d'une chute, d'une désintégration. C'est caustique, très fin psychologiquement. Magistral. Un roman culte.
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La cinquantaine, Saul Karoo est un "écrivaillon" comme il se définit lui-même, doué dans le style mais incapable d'invention. Son travail -lucratif- consiste à modifier pour l'industrie du cinéma des scenarii, et parfois de rectifier le montage de certains films afin qu'ils soient plus rentables ce qui lui vaut le surnom de "doc" (le docteur). Karoo, séparé de sa femme, incapable d'exprimer à son fils adoptif les sentiments qu'il éprouve, découvre qu'il est devenu insensible à l'alcool. Cette découverte le plonge dans un désarroi nouveau, il doit sans cesse "faire semblant" d'être ivre pour tenir son rôle, surtout devant son ennemi intime, le producteur Cromwell, qu'il rêve d'envoyer balader mais devant lequel il s'écrase finalement, acceptant même de réparer le dernier film d'un réalisateur qu'il admire plus que tout autre. La projection du film à "réparer" le plonge 20 ans dans son passé, lorsqu'il reconnaît dans un petit rôle de serveuse, le rire inégalable de la mère biologique de son fils. A cet instant, il s'octroie le rôle du démiurge qui va rectifier le destin d'une mère et d'un fils séparés par les aléas de la vie, le seul moyen qu'il entrevoit pour prouver à son fils combien il l'aime.
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J'ai emprunté ce livre à mon neveu et je dois dire que sans lui, je n'aurais pas su que ce roman existait. Je ne le regrette pas car voici un roman formidable, au sens strict du terme : terriblement bien ficelé et terriblement dramatique. Des histoires comme celle-ci il n'y a pas beaucoup d'écrivains capables d'en produire, à part peut-être Jim Harrison. Karoo comme l'indique la quatrième de couverture, raconte l'histoire d'une chute. On en dit trop et pas assez. Karoo qui rectifie les scripts va s'atteler à une tâche interdite : rectifier la vie, rien de moins. Remettre droit ce qui est parti de travers, donner de l'équilibre à une famille amputée. Et le lecteur assiste impuissant au trajet de l'aiguille, la lame, la plume, qui pique d'une couture invisible et presque cruelle, la figure d'une famille écartelée, sorte de Doppelgänger du manteau usé du défunt père de Karoo qui hante les rues de New York comme un épouvantail qui prend vie sur un paria. Très bon moment de lecture malgré les dernières pages qui m'ont parues moins convaincantes (presque bâclées) au niveau de l'inspiration (ou alors c'est moi qui n'ai pas compris ce qui est toujours possible car je manque de références mythologiques).

Un roman à découvrir dans ce très beau livre des éditions Monsieur Toussaint Louverture
Lien : http://lecturesencontrepoint..
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En gros ça parle de :

Saul karoo est un "script doctor" et passe son temps a corriger des scénarios de film US pour les rendre plus bankable. Il est évidement cynique et sans scrupule par faiblesse tel le anti héro américain que tous les livres branchés décrivent depuis dix ans. Sa punition cosmique sera que suite à des événements particuliers c'est sa vie qui se verra faire l'objet d'un film. Moralité : En fait la fiction est bien plus intéressante pour le commun des mortels que la réalité, vire les gens ont besoin de la fiction pour voir la réalité. Ta dam!

Mon avis à moi que j'ai :

D'un coté le style (même traduit) est vraiment pas mal, impeccable avec quelques dérives jolies et bien senties.

D'un autre côté la structure du livre est lourde, tellement lourde! Ah on parle d'un rédacteur de scénarios et on le comprend bien, vas-y que j'annonce un fait et puis que j'attends, que je fais monter le suspens, et j'attends et je joue avec tes nerfs... BORDEL QUE C'EST CHIANT !!!! L'écriture scenario ne marche qu'au cinéma, les lecteurs ont un sens plus fin de la narration !! Quand aux réflexions sur le fossé culturel (Proust (le héros a fait un master de littérature comparée et rêve de faire un film sur Ulysse) versus le cinéma mainstream américain) elles sont tellement vues et revues que ça fait carrément pitié.

Voilà, bon ben je m'étend pas plus hein. Je crois que tout le monde a compris.
Lien : http://yannfrat.com/blog/?p=..
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y'a des bouquins, des fois, tu sais que tu dois les lire. Tout les gens dont l'avis compte pour toi te disent que c'est génial, tu sais que tu aimes l'éditeur, tout semble parfait dans le meilleur des mondes et pourtant, ils restent sur l'étagère à côté du lit, abandonnés, parce qu'ils te font un peu peur et qu'après tout ceux qui te l'ont conseillé sont un peu des intellos et tu as une fois de plus peur de ne pas être à la hauteur. Ils attendent, ils attendent, ils attendent tellement que quand tu te lances enfin, ton entourage habitué à te voir lire des nouveautés te dit « mais il est vieux celui-là, non? ». Je ne ferai pas de ce billet un manifeste à la gloire du fonds, ce sera pour plus tard. Donc je me contenterai de dire « oui il est vieux mais c'est parce que j'avais peur ».[...]
Lien : http://www.readingintherain...
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Je l'ai terminé ce matin. Acheté sur les conseils avisés des auteurs de la dernière émission de la grande librairie, c'est un livre évènement qui ne ressemble à rien de ce que j'ai pu lire auparavant. J'ai beaucoup aimé le style, l'histoire en elle même et les références évoquées subtilement derrière Ulysse. Je ne dirais rien de plus, ayant été moi même trop informée pour préserver le plaisir de ceux qui découvriront cet auteur, simplement rajouter que l'édition est magnifique, la qualité du papier un vrai bonheur au toucher, la couverture soignée et son impression en relief, 22 € mais on sait pourquoi on paye, bravo à cet éditeur que je ne connaissais pas
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livre atypique, que j'ai dévoré, comme le protagoniste avale ses verres d'alcool et profère des sentences cyniques et perverses à ses conquêtes ou connaissances diverses.
Le protagoniste est un scénariste qui sauve de l'oubli des scénari qui pêchent par leur pauvreté, et leur insuffle un souffle nouveau grâce ququel ils sont exploitables. Cet homme souffre de sa nullité car sur le plan personnel il rate sa vie, de mari, de père, d'amant, d'ami. Il est aussi cynique qu'alcoolique, déplaisant, arrogant et adipeux; il a beau avoir du succès en tant que rewriter, sa vie est celle d'un raté. Tout au long du roman il essaye de changer la direction de sa vie qui lui échappe, et il a beau faire, sa médiocrité et sa méchanceté s'affichent comme une carte de visite.
L'auteur le décrit sous tous les angles, séducteur raté, spécialiste de forfaitures et de duperies, il est le roi de l'esquive et du mensonge, et tout lui échappe, comme lui échappe aussi à son entourage personnel et professionnel. Dans une langue pleine de substantifs et de qualificatifs, Steve Tasich nous dresse le portrait noir d'un homme aussi abject que repoussant mais qui attire par un charisme très particulier.
Un livre très intéressant.
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ça commence comme un Woody Allen. Un écrivain raté, Saul Karoo, qui travaille comme script doctor pour Hollywood. Il retaille et dénature des scenarii pour les faire rentrer dans le moule de l'industrie cinématographique. Alcoolique et pathétique, il a raté son mariage, son rôle de père, sa place de fils.
La description de sa vie, du milieu Hollywoodien, sa vision du monde donne lieu à de beaux moments d'humour très noir et de cynisme.
Puis vient sa rencontre avec Leila Millar, il croit tenir sa rédemption. Il est lié à elle par un secret inavouable, qu'il ne lui avoue pas d'ailleurs.
Et la comédie vire en tragédie. L'irrésistible marche du destin est toute tracée, inéluctable. Il frappe le jour prévu, fantasmé, mille fois rêvé par Saul pour son triomphe...
Ça commence comme un Woody Allen et ça finit comme chez Sophocle.
Ne reste plus qu'un épilogue comme une sinistre farce, Hollywood recyclant les malheurs d'un Saul étranger à sa propre histoire.
Un roman épais et dense mais où je ne me suis pas ennuyer, bien au contraire. Une lecture que je recommande.
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"Le film d'Arthur Houseman, c'était autre chose. C'était un chef d'oeuvre. Il faisait appel à ce qu'il y avait de meilleur en moi rien que pour que je puisse l'apprécier à sa juste valeur, et déjà là, je ne me sentais pas vraiment à la hauteur." Cette phrase est une réflexion de Saul Karoo, le narrateur du livre, au sujet du film qu'un producteur très en vue d'Hollywood vient de lui confier afin qu'il en refasse complètement le montage. Et c'est exactement ce que je ressens après avoir lu Karoo de Steve Tesich. Je suis devant ce livre rare comme on n'en rencontre qu'une poignée dans sa vie. Et quand cette vie est plus proche de son terme que de son début, comme c'est le cas pour moi, on se dit qu'il faudrait un miracle pour qu'à nouveau un livre nous procure autant d'émotions que les meilleurs romans qu'on a déjà lus. Pour moi, Karoo est un vrai choc littéraire comme on n'en a que quelques uns dans sa vie et plutôt que de rédiger une critique qui ne rende pas pleinement justice à la beauté et la finesse de ce roman, j'aimerais me contenter de dire : "lisez-le, c'est magnifique !". Je vais malgré tout tenter d'en dire un peu plus.
Ce livre associe à mes yeux, ce qui est plutôt rare, une grande maîtrise de la construction et du rythme du récit à une extrême sensibilité dans la peinture des personnages et des situations dans lesquelles l'auteur les plonge. Sur ces deux aspects, on pourrait aisément comparer Tesich à un William Styron, un John Irving ou un Stefan Zweig. Troisième dimension, ce roman possède une profondeur historique et psychologique tout-à-fait impressionnante. Sont convoquées ici les mânes d'Homère, de Sophocle ou de Shakespeare (et parfois explicitement, comme avec Ulysse, les Atrides, Le Roi Lear pour ne citer que ceux-là). C'est une dimension que j'avais déjà appréciée dans quelques romans contemporains comme par exemple Middlesex de Jeffrey Eugenides ou Les Bienveillantes de Jonathan Littell. Quatrième dimension, celle de la confrontation entre mensonge et vérité, entre fiction et réalité, entre vie rêvée et absurde du quotidien. Là c'est au roman Les heures de Michael Cunningham que je pense, ou encore à la labyrinthique Maison des Feuilles de Mark Z. Danielewski, ainsi qu'à toute l'oeuvre de Paul Auster ou celle d'Emmanuel Carrère. Enfin, last but not least, il y a la cerise sur cette superbe pièce montée, je veux parler de son humour qui est un humour à la fois métaphysique, convoquant Eros et Thanatos, et irrésistible de drôlerie - j'ai éclaté de rire à plusieurs reprises. Cette fois c'est l'esprit facétieux du Romain Gary de Chien Blanc ou de Gros-Calin ainsi que celui plus sombre de La Promesse de l'Aube et de Pseudo qui me semblent hanter ce livre.
Peut-être trouverez-vous exagérée cette énumération de références toutes plus prestigieuses les unes que les autres : l'effet ne serait-il pas alors de disqualifier ma critique et de vous détourner de cette lecture ? Ne dit-on pas : "Quand la mariée est trop belle ..." ? Alors laissez tomber tout cela, disons que je n'ai rien dit ou seulement ceci : "Karoo est un livre magnifique, lisez-le !"
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Décidément, un livre publié chez Monsieur Toussaint Louverture n'est absolument jamais décevant, et toujours infiniment génial. Karoo ne déroge pas à la règle, véritable bourrasque, roman qui décoiffe, trait de génie. Un homme qui se persuade d'être affligé de tant de maladies - de l'impossibilité d'être ivre malgré les litres d'alcool ingurgités à l'incapacité de partager son intimité - et qui passe son temps à s'autojustifier du mal qu'il inflige, devrait être antipathique au possible. Mais Saul Karoo est bien pire que ça. C'est un loser fini. Il est entièrement détestable. Et rien n'est plus jouissif que d'adorer détester le héros d'un livre. Mais au-delà de l'histoire relatée, Karoo est surtout un roman remarquablement bien écrit. Style incisif, construction originale aux ruptures génialement insérées, et la fin la plus improbable, la plus originale, que j'aie jamais lue. Et c'est aussi une superbe mise en abyme de l'écrivain, marionnettiste et menteur, qui réarrange la réalité à sa guise... A lire, donc, absolument.
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Karoo est un roman noir, caustique, qui se termine en tragédie. Son personnage principal Steeve KAROO, est un anti-héros sachant se faire détester par le lecteur !
Le roman se termine en drame.
Je n'ai pas aimé ce roman, trop loin de la réalité selon moi et dont les relations interpersonnelles sont trop crues et douloureuses à mon goût. le scénario est pesant et je n'ai pas aimé l'écriture de Steve TESICH. Si vous avez le moral bas, je ne vous conseille pas de lire ce livre...

Steeve Karoo produit des films en 'mutilant' des oeuvres cinématographiques. Il est divorcé et il a adopté un fils, Billy, devenu ado et dont il ne s'occupe pas. En visionnant un film il reconnaît dans une actrice la mère biologique de Billy. Croyant (pour une fois !) se rendre utile à son entourage, il va rechercher Leila, dans le plus grand secret.
Il tombe amoureux de Leila, et décide de la présenter à son fils...qui couche avec Leila, sa mère.
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