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sur 2931 notes
Après le décès de sa mère qui lui a fait « faux bond », Sylvain Tesson chute d'un toit. On le « ramasse » mais il est brisé. Lors de sa convalescence, cet aventurier poète, qui a choisit de vivre en dehors du monde pour mieux l'observer et le décrire, décide de parcourir à pieds, en bivouac, la diagonale du vide entre le 24/08 à la frontière italienne jusqu'à la pointe du Cotentin le 8/11.
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Sylvain Tesson nous offre avec "Sur les chemins noirs" une réflexion éclairée et poétique sur l'évolution de la ruralité française. Ses analyses fines et désabusées ne manquent pas d'intérêt et l'auteur a l'honnêteté intellectuelle d'être lucide sur la nostalgie qui lui tient au corps.

Car c'est là un des défauts de ce récit de voyage : d'abord il fantasme systématiquement ce qui fut pour diaboliser ce qui est, et bien que cela soit reconnu par le conteur lui-même, cela finit aussi par agacer un chouilla. Ensuite, ce compte-rendu manque un peu de contemplations : il a beau être d'une poésie sans limites, il se contente (volontairement) par trop d'endroits de décrire ce qui est vu. Or, ce qui est bon dans le Tesson, c'est précisément la langue voluptueuse aux mille références et de ce point de vue, on reste sur sa faim. Enfin je me serais allègrement passée des quelques réflexions insidieuses sur certaines cultures qui n'étaient ni nécessaires ni utiles à ce prétexte à la réflexion sur la campagne française.

Bon récit dans l'ensemble, mais je m'attendais à mieux.
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Il y a un bon moment que je me disais qu'il fallait que je lise ce livre. J'avoue avoir été déçue. Je m'attendais à ce qu'il relate vraiment son voyage. Sylvain Tesson nous partage davantage ses états d'âme. de remarques sur ses frasques aux piques politiques il chemine tant physiquement qu'intérieurement.
Cette déception n'entame en rien le respect pour le cheminot qu'il a été et auquel il a fallu un grand courage quand on sait comment il a été "cassé" à la suite de sa chute.
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Lu l'an dernier. J'avais pensé à sortir ce livre de ma bibliothèque grâce à la sortie du film de Denis Imbert (que je n'ai toujours pas vu).
Il s'agit de ma 7ème lecture de l'auteur et je "chéris" toujours autant son écriture, aussi authentique que savante ! Son récit est l'exemple même de résilience, tant physique que mentale. L'on savoure avec lui ce périple au coeur de notre patrimoine rural, au fil des pages, au fil des mots...
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Plus que le film sorti récemment (incarné par Jean Dujardin) c'est dans les mots de Sylvain Tesson que je souhaitais me plonger. Une prose fluide colorée de références à ses aventures passées principales en Asie, et parsemée de références d'auteurs, philosophes, et autres musiciens.

Les chemins noirs de notre beau pays ne nous emmènent pas dans des territoires reculés où l'on vit dans des conditions extrêmes, mais dans les interstices de nos campagnes. Aux confins de l'urbanisation des villes et de la densité informationnelle qui nous assaille chaque jour. Ce qu'on y vit de plus extrême est parfois la non couverture du réseau 4G. Et pourtant il suffit de faire quelques heures de marche pour se retrouver sur des places de villages dépeuplées, où survivent une génération de campagnards retraités, que seuls les chaussures de marche des touristes en quête de dépaysement urbain viennent fouler l'été.

Mais ce récit de voyage n'est pas un essai sur la désertification des campagnes françaises. Même si c'est précisément ces coins de désert qu'est venu chercher l'auteur aventurier. A la suite de son accident, pour reprendre « tranquillement » ses escapades, et limité de toutes façons par son état physique Sylvain Tesson a voulu s'égarer dans les campagnes françaises, sur les chemins noirs, ces tracés qui n'existent pas sur les cartes, qui sont plutôt des sentiers informels, qu'empruntent les animaux sauvages.

Les compagnons de voyage de Sylvain Tesson tel que Thomas Goisque, qui ont partagé ses excursions à travers le monde (surtout en eurasie) le retrouvent et l'accompagnement quelques jours sur ces chemins noirs. Ils partagent des souvenirs. C'est en fait un livre très personnel, un récit de voyage écrit d'abord pour lui-même, que l'auteur nous partage. Mais au-delà des réflexions personnelles et philosophiques de l'auteur on retrouve dans ce récit tout ce qui fait l'aventure au sens propre : partir à l'inconnu avec uniquement un tracé approximatif sur une carte topographique, vivre des rencontres plus ou moins incongrues avec les habitants des territoires traversés, vivre la solitude de se retrouver avec soi-même face à la nature.

Car finalement partir à l'aventure c'est un peu aller à la rencontre de soi-même.
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Une magnifique voyage dans les campagnes de France. Un récit magnifiquement ficelé. Très facile et rapide à lire.
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Sylvain Tesson, en état d'ébriété, ayant été victime d'une grave chute depuis le toit d'une maison va devoir rester quatre mois dans un hôpital, période pendant laquelle il va récupérer une grande partie de ses facultés. Cependant cette chute laissera des séquelles notamment au niveau du visage et de la tête. Durant ce séjour, il va décider qu'à sa sortie il va tenter de traverser la France en diagonale. Ce qu'il entreprend dès sa sortie.
Il se met en route à Tende, à la frontière italienne, à la mi-août, pour remonter jusqu'à la pointe du Cotentin. Son périple pendant lequel il va emprunter des petits chemins qu'il appelle « chemins noirs » va durer trois mois et demi. Il évitera les villes, les routes et chemins de randonnées, afin de rester en contact le plus possible avec une nature vierge. Dans ce livre, Il décrit sommairement les régions traversées, nous fait part de quelques anecdotes, mais surtout livre ses impressions et les pensées qui lui traversent l'esprit durant les heures de marche qu'il effectue quelque soit le temps. Les pensées qu'il nous livre sont un ode à la nature sauvage et une critique acerbe de l'évolution de la société, de ses réalisations et de l'extension qu'elle s'octroie au dépend de la vie sauvage et de la nature. Il arrive au Cap de la Hague et plus précisément au nez de Bayard, point le plus septentrional du Cotentin au début du mois de novembre, réalisant ainsi le projet qu'il s'était fixé de faire quelques mois plus tôt.
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Il aura fallu une chute de huit mètre pour que l'auteur se briser les côtes, les vertèbres, le crâne. Corseté dans un lit étroit, il s'était dit à voix presque haute "Si je m'en sors, je traverse la France à pieds".Empruntant des sentiers qui ne sont pas, ou plus, fréquentés et qui permettent de voir la France comme une terre nouvelle et inconnue, l'auteur nous fait part de ses réflexions et de ses rencontres. Une belle expérience humaine et philosophique.
Sylvain Tesson a l'art de manier la langue française pour nous faire s'évader dans son monde.
Très enrichissant.
J'ai vu le film tiré de ce livre avec Jean Dujardin qui respecte assez bien l'ambiance du livre.
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"Certains hommes espéraient entrer dans L Histoire. Nous étions quelques-uns à préférer disparaître dans la géographie."
Récit du voyage qu'il a effectué après son "accident" dans lequel il nous emmène avec lui sur ces fameux chemins noirs. On le suit au fil de ses rencontres, notamment avec Cédric Gras, mais surtout la nature, les animaux et la littérature. Ah ce que ça donne envie de faire comme lui, partir, loin d'internet, des appels et donc de toute cette pression et cette addiction. Seul dans la nature, avec les animaux et avec les livres, pourquoi pas d'ailleurs ceux dont parle l'auteur. Un récit dépaysant offert par l'une des plus belles plumes contemporaines, n'en déplaise aux jaloux, aux plumitifs et aux frustrés qui veulent le faire taire, dans lequel il nous met tout son amour pour la nature, la littérature, les animaux, le calme, la vie, la randonnée mais surtout, la liberté, qui est probablement ce qui caractérise le mieux Sylvain Tesson. Ce récit est court mais on se laisse très vite emporter,on a envie de faire comme lui, et surtout, quel bonheur de le lire, les références historiques et littéraires sont excellement distillées pour notre plus grand plaisir.

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Quel est le meilleur remède à la solitude du traumatisme ?
Nous n'avons pas forcément conscience de la fragilité de la vie. du jour au lendemain le néant peut prendre toute la place. Cette transition violente fait resurgir de manière incontrôlée nos propres questionnements sur l'existence. L'auteur lui prend son bâton de pèlerin et parcourt la France pour se reconnecter à un monde rural qu'on ne voit qu'à travers les émissions télés. Sa solitude de voyageur qu'il traine va en rencontrer d'autres, personnifiées par les chemins, les paysages, les odeurs, les rares individus qu'il croise.
Un livre difficile à raconter tant il interroge sur l'ancrage qu'on l'on souhaite se donner avec notre environnement.
Beaucoup de poésie, de la nostalgie, un espoir dans l'obscurité.
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Sur les chemins noirs (Sylvain Tesson)

Dans quelles circonstances Sylvain Tesson est-il tombé du toit ?

Il y était monté pour faire des réparations.
Il y était monté pour se rendre intéressant.

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