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Michèle Teysseyre (Autre)
EAN : 9791097594480
208 pages
Serge Safran éditeur (19/06/2020)
3.33/5   3 notes
Résumé :
1905. Louis Capelle voit sa scierie réduite en cendres à la suite d’un incendie et celle qu’il aime en épouser un autre. Désespéré, il décide, via Barcelone et Buenos Aires, de partir à l’aventure en Patagonie, terre qui regorge de richesses minières et sur laquelle il fonde de grands espoirs.
Le voyage s’avère décevant. Pour rembourser la dette qui le lie, il finit par travailler comme un forcené sur un îlot du Rio Paraná, dans une terrible solitude que ne ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Captivant, empreint de ce souffle magnétique d'Argentine, « Patagonie » est le livre des destinées. Fusionner à corps et à cris avec les déchirures des départs forcés. Eteindre cette Terre Latine à pleins bras. Vaciller sous la force du vent, de l'âpre en Patagonie, la rebelle, l'hostile, la sauvage et sublime. On se confond dans l'ombre de Louis Capelle en partance en Amérique du Sud. L'incipit entonne la première gamme dans un hors pair sans faille aucune. « La première lettre ne vient pas de là-bas. Elle a été écrite, il y a plus d'un siècle, sur le balcon d'une auberge de Puegerdà. » On reste immobile, au regard de ce voyage sans retour. Cet homme altier, maître de ses heures, fuyant l'adversité brûlée, une scierie écroulée sous les flammes, des dettes cendres d'intégrité et d'honneur abolis. Une femme, celle qu'il aime, mariée vite, trop vite à un autre, l'adversaire, épouvantail de la trahison. Bâtir une citadelle symbolique, détruite, tel un château de cartes envolées par cette tornade évènementielle. Ivre de ses malheurs, le coeur aux abois, il fuit. L'Argentine est le pays des espérances, des abandons, des larmes cachées sous l'oreiller vierge de femme. Des bagages lourds d'un avant meurtri dans sa chair. Voilà où se trouve Louis Capelle. L'histoire est belle, délicate. On aime cet homme par-dessus le toit du monde. Echappé des flammes intestines. Il foule cette terre qui ignore son passé, si vaste à se perdre. Cette quête existentialiste abreuve ses forces. Il va oeuvrer au remboursement de ses dettes. La scierie doit s'effacer de sa conscience. Louis Capelle est taiseux, laborieux, intègre jusqu'au profond de la nuit argentine. Il va chercher sa voie. le retour en ses racines. Creuser les sillons de son identité. Les morceaux d'un puzzle qui rassemble l'épars généalogique. Louis Capelle va se creuser un havre immense et encerclé de ses secrets. Modeler un espace à son image. S'abreuver à l'intime des lieux. L'Ilot du Rio Paramà devient subrepticement son double avéré. Cet homme de combat qui transforme la solitude en levier pour juste se maintenir en vie. Les silences échappés des heures les plus chaudes, où ses mains deviennent rides ensanglantées par ce trop-plein de labeur et de souffrances. La Patagonie n'est pas une chute des hasards. Elle est repentance. Ici, dans ce pays où les frontières n'ont pas de griffes, la rencontre peut être belle. Elle apprivoise les immigrés et ses étendues sont des sources salvatrices. Louis Capelle se mure, s'enferme. L'attachement pour ce dernier enchante le crescendo. On ressent cette mélodie d'affection pour lui. Cet homme dont il ignore le pavlovien d'un amour renouvelé. Cet homme broyé d'amertume trouvera-t-il l'initiatique recommencement ? Ce livre est une rencontre avec l'Argentine, la si belle. Avec un homme aux mille vertus. Un homme qui ose la fuite sans cette lâcheté qui foudroie. Michèle Teysseyre délivre un récit poignant, tremblant, une couverture de laine pour les matins frais. Une ode à l'homme et à sa persévérance. Beau à pleurer. Publié par les Editions Serge Safran qui prouvent une nouvelle fois une haute qualité éditoriale.
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Cette terre lointaine évoque peu de choses pour le lecteur lambda. Au mieux, il se souvient du feuilleton « le roi de Patagonie » (1990) avec Carla Gravina et Omar Sharif dans les rôles principaux, du merveilleux documentaire « le rêve de Gabriel » (1987) d'Anne Lévy-Morelle qui évoque ce territoire âpre et sauvage, ou des allégations du chanteur Florent Pagny qui y réside six mois sur douze. Cette fois, c'est au tour de Michèle Teysseyre de nous présenter ce pays d'Amérique du Sud au climat balayé par des vents dominants et une pluviosité abondante à la fin de l'automne autant qu'à la mort du printemps. Plutôt que d'aborder son sujet par le biais de la fiction, elle a choisi d'embrayer en suivant les pas de Louis Capelle à travers sa correspondance épistolaire. Au fil des chapitres, on découvre un protagoniste qui subit les avanies de plein fouet. En 1905, il perd sa scierie dans un incendie destructeur et voit la femme qu'il aime épouser un autre. Désespéré, l'Espagne lui devient insupportable et il décide de tenter sa vie ailleurs, loin de tout ce qui évoque le passé. Endetté et au bord du suicide, il embarque pour les colonies. A l'instar de nombreux aventuriers partis de la métropole, il compte se refaire une virginité et trouver grâce en foulant le sol d'une terre totalement vierge pour lui. Il finit par travailler d'arrache-pied, fréquente les autochtones dont les manières ne peuvent pas rompre le cercle de solitude qui le ceint et il se vautre dans les draps de femmes dénuées de pudeur. Sans se vouloir une biographie, ce récit à peine romancé revient sur une période particulière de notre civilisation et souligne les contrastes qui existaient entre l'Europe et les Amériques. Malgré ses multiples efforts pour s'intégrer dans sa nouvelle existence, Louis ne parvient pas à trouver de repères et se replie dans une solitude sans nom. Honnête et courageux, cet anti-héros se trouve au centre d'un puzzle dont quelques pièces nous échappent.
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Quand j'ai vu ce livre sur la table des nouveautés de la médiathèque, et que j'ai parcouru la 4ème de couverture, j'ai su que je l'emprunterais aussitôt ! Même si c'était pour de mauvaises raisons ! 

L'auteur porte en effet le nom de ma mère, et son personnage principal celui de l'employeur de mon père. 

Mais ... je me suis prodigieusement ennuyée en lisant ce récit dont même le titre est trompeur ! 

En effet, après de mauvaises affaires en France, dont l'incendie de sa scierie qui a mis fin à ses rêves d'entrepreneur, Louis Capelle emprunte de l'argent à celui qui épouse celle dont il est amoureux et part tenter sa chance ailleurs. En ce début du XXème siècle, Barcelone n'est pas la terre promise rêvée, alors il s'embarque pour les rivières d'or de Patagonie. de petit boulot en petit boulot, il finira par remonter sur les rives du Rio Paraná où il créera une exploitation forestière qui lui permettra, vingt ans plus tard de rembourser ses dettes.

Au hasard de lettres retrouvées, un de ses descendants du XXIème siècle a tenté de reconstituer la vie de Louis Capelle

Mais le style factuel, sans affect m'a empêchée d'éprouver de l'empathie pour ce pauvre homme qui a trimé très dur toute sa vie avant de mourir, trop jeune loin de tous.
Lien : http://les-lectures-de-bill-..
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J'ai aimé voyager avec cette histoire, ressentir les immensites de la Patagonie, les relans du port de Buenos Aires avec ses mauvais quartiers. Cette histoire de famille pourrait être même captivante si l'auteure ne m'avait pas perdu dans trop d'aller retours, dans trop de cousins amis et autres parents qui m'ont fait perdre le fil conducteur de l'histoire et de ses liens familiaux.
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