'Je t'écris dans le fond d'un trou': Correspondance du cultivateur Maurice Gastellier, 1913-1919

Témoignage inédit d'un soldat de la Grande Guerre. La guerre de 1914-1918 racontée par un simple soldat. La correspondance du soldat Maurice Gastellier, paysan de la Brie, décrit sa vie quotidienne dans cette guerre.

Chapitres introduisant chaque série de lettres pour en situer le contexte, les personnes, les lieux, notes en marge, illustrations, nombreuses photos du régiment, cartes postales, cartes géographiques, diagrammes sur les activités du soldat, un travail très soigné. Un pavé de plus de 500 pages qui fait du bruit chez les historiens professionnels et amateurs, mais qui ravira très au-delà de ces communautés, tous les gens intéressés par ce conflit, celles et ceux qui font des recherches sur le quotidien des soldats pendant la guerre, qui s'intéressent aux correspondances de guerre, ou qui veulent tout simplement savoir dans quelles conditions leur arrière-grand-père a participé à ce conflit.
Une publication exemplaire pour qui possède des lettres de Poilu. Tant de soin de mise en perspective et d'éclairage sur les lettres, ça fait rêver.
Vraiment, quel bel objet !

Maurice Gastellier était titulaire du Certificat d'Etudes. Paysan et combattant.
Son récit offre un point de vue différent de celui des écrivains célèbres qui ont publié après-guerre ou des ouvrages théoriques sur cette guerre. Si toutes ses lettres ne sont pas forcément palpitantes, elles permettent quand même de comprendre le rythme des occupations de ce soldat : au front en première ligne, à l'arrière, en permission, en transport, blessé à l'hôpital, avec toujours son souci de gérer à distance sa ferme au pays.
Certains extraits sont vertigineux : "Depuis trois mois aujourd'hui, je ne me suis plus déshabillé pour dormir" (lettre à son frère, 5 novembre 1914, page 119). L'épisode de la mutinerie de soldats russes rouges matée en 1917 dans la Creuse, décrite en message codé pour tromper la censure : R.U.S.S.E. R.É.V.O.L.T.É. (lettre du 12 septembre 1917, page 388). Codage aussi utilisé pour indiquer où son régiment stationne, par exemple près de cette ville française martyrisée "qui a quatre S dans son nom".


Lettre du 5 décembre 1916, page 337 : "Chère Mère,
Nous sommes en ligne par ce temps là par la neige et la flotte, tu parles d'une boue, c'est abominable, on est dans un état déplorable ..."

Un vrai trésor d'informations sur la vie du soldat français de 1914-1918. de l'authentique, servi sur un plateau.
Ce livre vient d'être publié. "Je t'écris dans le fond d'un trou", éditions Presses Universitaires de Rennes. Les 600 lettres du grand-père de Joël Thierry, membre de l'Association des Amis de Vauquois.